lundi 29 octobre 2012

L'Union européenne, Prix Nobel de la paix ou de la guerre sociale ?



Il fallait oser le faire et ils l'ont fait !
60 ans après le traité d e Paris (1951) qui instituait la Communauté Européenne du Charbon et de l'Acier (CECA), la construction européenne va se développer avec toutes les institutions et traités qui suivront (voir l'article de Pierre Sommermeyer dans le ML n° 1682 « la comédie européenne »).
Mais de quelle paix parle t-on ?
De la paix économique ?

Il faudrait le demander aux grecs, espagnols, portugais et autres peuples subissant partout en Europe les politiques d'austérité jetant à la rue des millions de femmes et d'hommes précarisés, paupérisés...cette Europe « censée réduire le chômage » (cf. Martine Aubry) « prospère » sur les licenciements et délocalisations en masse.
De la paix sociale ?

 
Il faudrait également demander à ces millions de « Citoyens européens » ce qu'ils pensent de la disparition des services publics les privant de leurs droits élémentaires à la santé, à l'éducation, au logement etc. A l'heure du tout-privé, jamais les inégalités ont été aussi visibles et insupportables !
De la paix politique ?
Il faudrait encore demander à ces « Citoyens électeurs » ce qu'ils pensent de l'Europe soumise au diktat du FMI, Europe dirigée par des « technocrates et autres experts non élus », de cette Europe construite qui plus est, sans leur consentement (cf. le non au traité constitutionnel en 2005). La réalité de cette Europe actuelle c'est, avec le traité de Lisbonne, jumeau du projet de Constitution de 2005, et le TSCG privant les Etats européens de leur autonomie en matière budgétaire, une atteinte sans précédent des volontés des peuples.
Faut-il le rappeler, le TSCG vient d'être voté massivement en particulier par les socialistes français, avalisant ainsi toutes les atteintes passées et à venir sur les droits et conquêtes des travailleurs !
Et pourquoi pas de la paix civile, de la fin des guerres remisées dans les tiroirs de l'histoire ?

   

Contrairement à ce qu'affirmait le 9 mai 1950, un certain Robert Schuman : « l'Europe n'a pas été faite et nous avons eu la guerre (39/45) », l'Europe est née dans les années 1920 de l'axe militaro-industriel franco-allemand, responsable de la 2ème guerre mondiale !
L'Europe actuelle ne mérite qu'un prix, celui de la guerre politique, économique et sociale et pour s'en convaincre, il suffit de parcourir un peu l'histoire de sa construction en s'attardant sur les personnages politiques qui l'ont façonnée.
Affirmer que l'Europe protège ses peuples du retour aux velléités guerrières est totalement faux. L'article 42 du traité sur le fonctionnement de l'Union européenne reconnaît clairement le cordon ombilical qui la lie depuis ses origines à l'impérialisme américain : « La politique de l'Union (…) respecte les obligations découlant du traité de l'Atlantique nord pour les Etats qui considèrent que leur défense commune est réalisée dans le cadre de l'OTAN... ». L'Europe s'est bien construite sur les ordres de Washington, et cela explique sans aucun doute le suivisme permanent de l'Union européenne dans les politiques guerrières des USA en Afghanistan, Irak, Libye, et demain en Syrie, au Mali et pourquoi pas en Iran ou en Corée !
Loin de toute volonté pacifiste, le traité de Lisbonne, dernier acte européen, stipule dans l'article 42-6 : « les Etats membres s'engagent à améliorer progressivement leurs capacités militaires ». Il en rajoute encore en instituant la Coopération Structurée Permanente (CSP) permettant de « renforcer les moyens militaires de l'Union européenne en vue d'une opération, d'action militaires ».
Pour comprendre cet état de chose il faut bien prendre en compte que l'Europe est l'enfant de la « Guerre froide », « divin enfant » devant être le rempart à l'influence du communisme, plus largement des idées socialistes et révolutionnaires. Cet enfant élevé au sein américain sera très vite veillé, surveillé et baptisé par l'Eglise catholique et romaine ! Bref l'Europe est née d'une copulation entre le capitalisme et l'Eglise (cf. ses « racines chrétiennes »)...
Il suffit pour s'en convaincre de s'attarder sur les « Grands hommes politiques » qui ont fait cette fameuse Europe honorée aujourd'hui par le Prix Nobel :
  • Robert Schuman : l'homme du Comité des Forges, ami des Wendel et autres Schneider est considéré comme le « père fondateur ». Ce 1er président du Parlement européen, est celui qui vota les pleins pouvoirs à Pétain en juillet 1940 et se cachera durant les années de guerre dans diverses abbayes. Frappé d'indignité nationale par les alliés, il bénéficiera d'un non lieu en septembre 1945 grâce à l'intervention du Vatican et du Général de Gaule ! Le fait d'appartenir à l'Opus Déi, « l'armée blanche » papale y est certainement pour beaucoup...D'ailleurs ce haut personnage n'est-il pas en voix de béatification ! Histoire de terminer le portrait du « Père de l'Europe », Robert Schuman, c'est l'histoire d'un ultra conservateur, anti laïque, qui aura soutenu jusqu'au bout les dictatures fascistes du portugais Salazare et de l'espagnol Franco.
  • Jean Monnet : Financier international, enrichi par la prohibition aux USA dans les années 1920, il fonde en 1929 la « Bancamérica » à San Francisco et devient l'interlocuteur privilégié de Washington. Rien d'étonnant à ce qu'il devienne Commissaire au Plan (relais du Plan Marshall en France) de 1945 à 1952. L'individu a tout pour plaire aussi bien au capitalisme international qu'à l'Eglise : il est issu du mouvement « Synarchie » créé par le fasciste Jean Coutrot (cf. les « Croix de feu », la « Cagoule », organisations liées à l'Eglise) dans les années 1930, dont l'objectif consistait à « remplacer les élus par des experts au nom de la compétence », qui n'est ni de gauche ni de droite bien entendu, et hors du champ de la lutte des classes !
    Avec la réalité de l'Europe de Bruxelles on peut dire que ses idées s'accomplissent, les directives européennes faisant fi des volontés et votes des peuples, et qui plus est approuvées aussi bien par la droite que par la gauche parlementaires !
  • Maurice Lagrange : Après le « Père spirituel » (R. Schuman), voici le « Père du Droit communautaire », ultra conservateur catholique, il milite pour le « Renouveau national », initié par Pétain, et s'engage avec les fascistes pour stopper « la gangrène de la Nation française par les idées de gauche véhiculées par les judéos-maçons ».
    Très concrètement, Maurice Lagrange, sous les ordres de l'Amiral Darlan dont il est le conseiller sera le rédacteur des lois anti-juives, de l'interdiction qui leur sera faite d'avoir une activité dans la fonction publique à celles autorisant la spoliation de leurs biens...Comme ses autres amis collaborateurs et grands bâtisseurs de l'Europe, il ne sera pas inquiété à la libération et deviendra même conseiller d'Etat en 1945, chargé des questions coloniales (hommage à ses compétences sans doute !) avant d'être avocat à la Cour de justice des communautés européennes ! Entre temps il sera le rédacteur très officiel du traité instituant la CECA. Voilà comment le « Père des lois antisémites » deviendra le « Père du droit communautaire » !
  • Alcide De Gaspari : Ami de Robert Schuman il est également un opusien notoire, également en voie de béatification. Toute son action politique s'appuie sur la Doctrine sociale de l'Eglise...Il faut dire qu'il sera chargé des archives secrètes du Vatican avant de fonder le Parti Catholique, la fameuse Démocratie chrétienne en Italie en 1942. Nul doute que cela lui facilitera la tâche de reclassement des cadres du fascisme italien si généreux avec la papauté (cf. les accords de Latran sous Mussolini) ! Devenu le chef de la Démocratie chrétienne en 1945, il soutiendra sans faille le projet de création de la CECA, souhaitant même l'élargir à une « Communauté européenne de défense ».
  • Konrad Adenauer : 1er Président de la Démocratie chrétienne allemande, c'est sur lui que vont s'appuyer Robert Schuman et Alcide De Gaspari pour fonder l'Europe dans les années 1960. Le chancelier allemand sera un allié sûr de l'Opus Déi (encore lui), comme il fut un soutien indéfectible au nazisme sans pour autant jouer un grand rôle sous le régime hitlérien. Bien que frappé d'indignité nationale (comme Robert Schuman) par les alliés en 1945, il deviendra maire de Cologne et participera activement à la protection de tous ceux qui seront soupçonnés de crimes contre l'humanité.
  • Jacques Delors : Difficile d'ignorer le rôle de cet autre opusien, formé à l'école d'Uriage rassemblant les cadres catholiques, en vue de la « Révolution nationale », école placée sous l'autorité du Maréchal Pétain.
Voilà une brève panoplie de l'Europe de l'amnésie, introuvable dans tous les manuels scolaires, et pour cause !
Tous ses fondateurs sont liés de près ou de loin au nazisme, à l'extrême droite européenne, au mouvement « synarchie », au « planisme » et à la reconquête cléricale au travers de son « armée secrète » l'Opus Déi, créée par Josémaria Escriva Balaguer, grandit sous le sein protecteur du franquisme, Balaguer triste sire béatifié par le pape Jean Paul II en 1966 !
Dès le départ, l'Europe c'est :
  • La CECA réunissant les intérêts des grands industriels catholiques producteurs des matières premières de l'armement lourd, certainement au nom du pacifisme !
  • En 1957, la communauté européenne voit le jour grâce au traité de....Rome (hasard sans aucun doute !),
  • Le siège de la commission est établi à Bruxelles, capitale du très pieux et opusien Baudouin 1er (dont le cardinal Danneels vient de demander la béatification),
  • Enfin tous les textes fondateurs regorgent de la phraséologie empruntée aux encycliques sociales de l'Eglise catholique (communauté d'intérêts, bien commun, subsidiarité, etc.).

Quelle merveilleuse Europe de paix construite par de merveilleux hommes pour la plupart béatifiés ou en voix de l'être, merveilleuse Europe enveloppée dans son drapeau marial et ses 12 étoiles, symboles de la vierge Marie !
Sérieusement qui peut encore nier que l'Europe est intégralement le produit du capitalisme associé au Vatican ! Et si elle mérite un prix, c'est bien celui de la guerre sociale envers tous les peuples du vieux continent à qui l'on demande de fermer leurs gueules et de se contenter de prier !
Anarchistes, donc internationalistes, niant les Etats, ainsi que toute autorité tant temporelle que spirituelle, nous ne pouvons que combattre cette Europe cléricalo-capitaliste soumettant des millions de femmes et d'hommes, au nom de la « propriété privée (et de droit divin) des moyens de production ».
Pour qui le prochain prix Nobel : Pétain, Pol Pot, Castro, Staline, Mao, la junte birmane...?
Faisons confiance au jury du Nobel, ce ne sont pas les choix qui manquent !
Michel,
Groupe Marguerite Agutte
FA Cantal
fa-cantal.blogspot.com

En finir avec les mutilations au nom de la religion


En juin dernier, un tribunal allemand (Cologne) a condamné la circoncision en faisant de celle-ci un délit pénal car « elle modifie durablement et de manière irréparable le corps d'un enfant ».
Cette affaire faisait suite au cas d'un médecin généraliste ayant circoncis un garçon de 4 ans, fils de parents musulmans, admis quelques jours après aux urgences pour des saignements...



Au delà de l'aspect légal consistant à pratiquer ou non ce type d'intervention, le tribunal est allé plus loin en s'appuyant sur le droit des enfants (cf. convention de l'ONU), et a estimé que « Le droit d'un enfant à son intégrité physique prime sur le droit des parents ». Le tribunal précisait également que ce jugement n'altérait en rien la liberté de religion des parents et que ceux-ci pouvaient attendre que l'enfant soit majeur pour qu'il décide lui-même d'être circoncis ou non, autrement dit de choisir ou non son appartenance religieuse.
Quoi de plus normal, et face à ce jugement somme toute rempli de bon sens, qui devrait faire jurisprudence, les Eglises se sont levées comme un seul homme considérant ce jugement comme une atteinte insupportable à la liberté religieuse !
Pour elles, une mutilation génitale n'est plus mutilation à partir du moment où elle est dictée par dieu...allons donc !
Et voici à nouveau l'union sacrée entre juifs, musulmans, catholiques et même protestants habituellement plus discrets :

  
  • Dieter Graumann, président du Conseil central des juifs en Allemagne estime que ce jugement est « d'une gravité sans précédent dans les prérogatives des communautés religieuses » en précisant que la circoncision « est un élément essentiel de la religion juive, pratiquée depuis des milliers d'années partout dans le monde »,
  • De la même manière le Conseil des musulmans en Allemagne parle « d'atteinte éclatante et inadmissible au droit à l'autodétermination des parents »,
  • Quant à la conférence des évêques elle juge « extrêmement étonnante » la décision du tribunal, et la « Société pour la coopération entre juifs et chrétiens » va plus loin en estimant que « criminaliser la circoncision revient à ne pas souhaiter qu'il y est une vie juive en Allemagne » (?),
  • Enfin l'Eglise protestante déplore une « atteinte à la liberté religieuse » (Le Monde du 29/06/12).
Encore plus fort, le rabbin Pinchas Goldschmidt de Moscou n'a pas hésité à caractériser cette condamnation des mutilations génitales sur des enfants comme « l'attaque la plus grave contre la vie juive en Europe depuis l'Holocauste ».
Comparer une mesure visant à protéger l'intégrité physique des enfants et les crimes du nazisme relève du délire !
Seuls les médecins ont apprécié un jugement instituant une base légale sur laquelle s'appuyer par rapport à la situation vécue jusqu'alors.
Et les 30% de petits garçons circoncis à travers le monde (chiffre de l'OMS), c'est quand qu'on leur a demandé leur avis ?

Toutes ces religions se sont levées face à ce « petit juge » ayant l'outrecuidance de remettre en cause la « tradition religieuse », de prétendre qu'un enfant a droit à son intégrité physique...
Qui plus est, sous la pression de ces lobbies religieux, voilà que nombre d'hommes politiques allemands se sont désolidarisés du juge :
  • M. Seibert, porte-parole d'Angela Merkel déclare : « les circoncisions des garçons ne doivent pas être l'objet de poursuites pénales »,
  • Les socio-démocrates réclament une loi « visant à protéger les rituels religieux traditionnels »,
  • Renate Kunast, dirigeante du groupe parlementaire écologiste y va de sa proposition (verte et durable ?) de « garantir des exemptions pour les juifs et musulmans » (Le Figaro du 13/07/12).
En définitive, voici réclamée par les Eglises et soutenue par les partis politiques, la continuité des pratiques barbares au nom de la soumission à dieu et aux traditions obscurantistes qui en résultent.
Qu'attendent-ils donc tous ces politiques, en Allemagne, en Europe et dans le monde pour légiférer et ainsi légitimer au nom d'une saine tradition religieuse l'excision des petites filles, le sacrifice rituel d'animaux...et tant qu'on y est, les sacrifices humains, puisque les Dieux les ont exigés pendant des siècles !
N'en déplaise aux religieux de tous poils, la circoncision est bien une violence faite à l'enfant, pratiquée aussi bien par les juifs que les musulmans, ainsi que les catholiques durant des siècles. A ce propos dans le « Nouveau Testament » Luc évoque la circoncision de Jésus (II,21) et le « Saint Prépuce » fut vénéré en tant que relique durant tout le Moyen Age, diverses Eglises revendiquant sa possession.
La circoncision continue d'ailleurs d'être pratiquée par les Eglises coptes d'Egypte ou d'Ethiopie, ainsi qu'en Polynésie française ou même aux Philippines, pays asiatique à majorité catholique !
En conclusion, les religions ne sont que violences faites aux femmes et aux hommes, au nom de dogmes absurdes et criminels relevant de la psychopathologie.
Pour une fois qu'un tribunal va dans le sens du respect de l'humain, soyons satisfaits...

Il est temps que juifs, musulmans et chrétiens nous lâchent le prépuce !
Qu'ils lâchent également les clitoris et vagins des dizaines de milliers de femmes victimes d'excisions, d'infibulations, d'introcisions, d'incisions et autres types de mutilations sexuelles féminines visant à maintenir la domination patriarcale par le contrôle de la sexualité féminine !

Michel
Groupe Marguerite Agutte
FA Cantal