mardi 29 septembre 2015

Rapport Combrexelle contre le Code du Travail : Entre Doctrine sociale de l’Eglise et Corporatisme

Il n’appartient nullement à la Libre Pensée de se substituer aux organisations syndicales et à commenter l’actualité sociale, sauf quand elle analyse que le programme de l’Eglise catholique, entre autre, est en train de s’appliquer contre les intérêts des travailleurs.

Or, nous sommes dans ce cadre précis avec la remise du Rapport Combrexellepour « réformer » le Code du Travail (CdT), c’est-à-dire l’annihiler purement et simplement,  car «il ferait 3 000 pages». S’il fallait anéantir tous les livres qui font des milliers de pages, il faudra alors passer au pilon la Bible (Ancien et Nouveau Testament) et leCoran.

Ce rapport, commandé par le gouvernement Hollande/Valls, est directement inspiré par laDoctrine sociale de l’Eglise afin de mettre en place un nouvel ordre corporatiste. On sait que le principe dit de subsidiarité est directement issu du Droit Canon (Thomas d’Aquin) et qu’il est le moteur de l’Union européenne. On peut le résumer par deux formules très complémentaires : «je commande, tu appliques» et «fais faire par les autres ce que tu ne veux pas faire toi-même».

Le Rapport Combrexelle commence par cette affirmation : «Ses enjeux [de la réforme du CdT]tiennent à la méthode de régulation des relations du travail : l’articulation entre législatif et conventionnel ; le degré de subsidiarité souhaitable dans l’application de la norme ; la hiérarchie des niveaux de négociation ; et le rôle des acteurs sociaux. »

Il poursuit : «La négociation collective, c’est-à-dire le fait de déléguer à des partenaires sociaux représentatifs le pouvoir de définir la norme juridique fait, en France, l’objet d’un procès en légitimité. Car le principe de cette délégation ne relève pas de la culture juridique  propre à notre pays.» En clair, il faudrait que les partenaires sociaux puissent désormais faire la loi et devenir des «co-législateurs» au nom du principe de subsidiarité. Cette orientation se situe d'ailleurs dans la continuité d'une série de mesures ou de projets des différents gouvernements : précédente modification du code du Travail (loi Larcher de 2007), volonté de "constitutionnaliser le dialogue social", etc...

Il existe un obstacle de taille : le Code du Travail, expression de la loi qui détermine la norme. Il faut donc le faire sauter. Combrexelle indique comment : «Il suffirait de le réduire de façon drastique et de libérer ainsi des espaces au profit de la négociation. Enfin libérés des contraintes législatives et règlementaires multiples, les acteurs syndicaux et professionnels se saisiraient des nouveaux espaces de liberté au profit d’un dynamisme retrouvé de la négociation.»

Les syndicats des travailleurs seraient donc appelés à faire la loi à la place du Législateur (à l’encontre du principe issu de la Révolution française) dans les espaces laissés par la destruction des lois sociales et des normes juridiques. Comme on ne peut pas être gouvernants et gouvernés en même temps, comment les syndicats pourraient-ils lutter contre les effets néfastes qu’ils auraient créés ? C’est le corporatisme des régimes totalitaires qui «intégre» les syndicats pour mieux les détruire qui pointe à nouveau son nez.

Vous forgez une chaîne et vous l’appelez Liberté !
(Victor Hugo)


Bien entendu, cette intégration corporatiste des organisations syndicales a un objectif bien précis :«Ensuite, le rapport de forces que traduit la négociation aux différents niveaux peut paraître découplé de l’efficience économique à court terme : il empêche notamment toute adaptation «à la baisse» des conditions d’emploi et de rémunération, dès lors que les syndicats se placent dans une posture et une logique de répartition d’avantages supplémentaires.»

C’est aussi une remise en cause du principe d’égalité. Combrexellepourfend cette idée  néfaste : «On ne comprend pas et on n’accepte pas que la règle appliquée aux salariés de l’entreprise X soit différente de celle applicable au sein de l’entreprise Y» C’est l’émiettement des acquis sociaux et la concurrence entre salariés que l’on voir renaître. Karl Marxa montré que dans sa phase de développement, grâce notamment au syndicalisme ouvrier, la classe ouvrière est passée de classe en soi à classe pour soi en luttant contre la concurrence entre ouvriers et en mettant en avant leur solidarité de classe.

Le passage de Combrexelle cité plus haut indique clairement qu’il faut remettre les acquis des travailleurs en cause et, que, pour cela, il faut associer les syndicats à cette régression sociale. Quelle modernité ! C’est le retour à la barbarie de l’exploitation forcenée.

Mais avec le bâton, il faut aussi la carotte. Le Rapport Combrexelle poursuit : «Beaucoup a été dit sur le vieillissement des cadres syndicaux et sur la nécessité d’organiser, comme commence à le faire la loi du 17 août 2015 sur le dialogue social, des parcours professionnels apparaissant comme attractifs pour les jeunes et non comme un sacerdoce syndical à caractère sacrificiel pour sa carrière.» En clair, il faut faire du syndicalisme, non plus une fonction de représentation, mais une carrière professionnelle. Ces «nouveaux syndicalistes» de troisième type deviendraient les clercs d’un nouvel ordre corporatiste.

Nous avons affaire à une gigantesque opération de destruction du mouvement syndical confédéré à travers cette offensive de destruction du Code du Travail.  Il est dit clairement : «Les organisations syndicales n’ont pas été constituées pour négocier dans une société où il existe plus de 3,5 millions de personnes en situation de chômage. Il faut, en conséquence, bien mesurer la révolution culturelle qu’implique pour un syndicat sa contribution active à la négociation d’accords de maintien dans l’emploi, de gestion de l’emploi, de mobilité ou de PSE (Plan de Sauvegarde de l’Emploi)….
Cette négociation est doublement difficile pour les syndicats. Elle n’est plus systématiquement une négociation de distribution, mais une négociation d’accompagnement de la crise et de gestion des conséquences sociales des mutations économiques.»

Le Corporatisme,  c’est aussi un Etat fort contre la classe ouvrière et ses acquis


Le Rapport Combrexelle formule dans sa proposition N°29 que ces«négociations collectives», qui ne sont que l’acceptation de la crise économique et des besoins des patrons, soient intégrées dans la Constitution de la Vème République. Lui qui ne cesse de critiquer la loi comme moyen de défense des acquis sociaux, il se tourne vers la loi pour imposer la régression sociale et la dislocation du mouvement ouvrier.

C’est l’étatisation des partenaires sociaux. Non seulement, il y a la volonté de transformer les syndicats en «co-législateurs», mais, aussi de les faire devenir les gardes-chiourmes des intérêts du système d’exploitation, et ce, par simple voie de conséquence, puisqu’ils auront participé  à l’élaboration de la loi.

Le Rapport Combrexelle reprend tout ce qui avait fait l’armature de  la Charte du Travail duRégime de Vichy. Mais ce qui avait fait aussi son échec : la lutte des classes qui reste le moteur de l’Histoire. La messe n’est pas encore dite.
Paris, le 27 septembre 2015

lundi 28 septembre 2015

PARC NATUREL RÉGIONAL ou POUBELLE NUCLÉAIRE RÉGIONALE ?

En mars dernier, nous apprenions qu'AREVA s'apprêtait à stocker dans un premier temps 5400 tonnes de déchets radioactifs sur l'ancien site minier uranifère du Longy (en Corrèze), au cœur du PNR de Millevaches en Limousin.

Ces déchets, pudiquement rebaptisés "stériles miniers" (ils peuvent avoisiner voire dépasser la teneur en radioactivité du minerai) proviennent du site d'exploitation uranifère de Darnets (Corrèze).

AREVA a choisi le site du Longy situé à 600 m de la Maison du PNR puisqu'il serait  "parfaitement réhabilité" .
Or, nous constatons qu'une seule véritable inspection du site a été effectuée en 30 ans depuis son abandon par la société !
Comment AREVA peut parler de lieu réhabilité ?

Conformément aux conclusions de Sources et Rivières en Limousin (association "agréée Protection de l'environnement" et "habilitée au titre de la représentativité" par le Ministère de la Justice) qui a émis un avis TRÈS DÉFAVORABLE à ce projet d'arrêté (pièce jointe), nous sommes opposés à ce stockage qui assimilerait la commune de Millevaches à une poubelle nucléaire.
C'est purement et simplement la réhabilitation totale du site que nous exigeons.

Au moment où la France organise le COP21 en novembre et dit s'engager dans une politique qui tiendrait en compte la qualité de l'environnement, nous avons fait savoir notre opposition à AREVA au Président François Hollande (pièce jointe), à Ségolène Royale et à Bernard Cazeneuve.
Nous attendons leurs réponses…
Quant au Préfet de Corrèze, il refuse toujours de nous recevoir bien que nous soyons passés du statut de collectif à celui d'association.

Après le succès de notre réunion d'information du 11 septembre à Chavanac (200 personnes), nous avons recueillis plus de 700 signatures sur la pétition locale (le plateau recense 6 habitants/km2 !) et plus de 4000 sur une pétition en ligne démarrée seulement depuis trois semaines sur " laloutrefluorescente.wesign.it ".

Seul le préfet peut encore arrêter AREVA avant que les 

camions n'arrivent sur Millevaches DÈS LE 15 OCTOBRE !

IL EST URGENT DE SE MOBILISER POUR MONTRER 

NOTRE OPPOSITION !

MANIFESTATION À TULLE (19)

Mercredi 7 octobre

10h
devant la préfecture


N'hésitez pas à faire tourner l'info !

dimanche 27 septembre 2015

L'EGLISE, encore et toujours contre les sciences, encore et toujours pour la charité plutôt que la justice !

L'EGLISE, encore et toujours contre les sciences,
encore et toujours pour la charité plutôt que la justice !

- Au 17ème siècle, l'Eglise condamna, tortura et brûla Giordano BRUNO et VANINI, obligea GALILEE à se rétracter sous peine de        mort...MAIS l'Eglise a perdu son combat contre la science et ce sont les thèses de ces savants philosophes qui ont triomphé !
- Un siècle plus tard, malgré ses condamnations et assassinats, du Chevalier de la Barre au père Callas, elle perdra sont combat contre les Lumières !
- En 1943, l'Eglise fera décapiter par son bras séculier, l'Etat pétainiste, Marie-Louise Giraud, coupable d'avoir pratiqué des avortements clandestins. Même si aujourd'hui encore, l'Eglise persiste et signe dans sa condamnation de l'avortement, elle a perdu son combat contre la liberté de chacun a disposé de son corps !
De tout temps l'Eglise montre bien qu'elle est contre les sciences, la Raison, le droit à l'émancipation humaine.

De la même manière l'Eglise a toujours préféré la charité à la justice : Il y a quelques décennies, elle confiait à l'abbé Pierre le soin d'évangéliser les pauvres afin qu'ils ne cherchent pas à casser la baraque capitaliste ! La voie s'est alors ouverte à toutes les initiatives caritatives...et les restaus du coeur en font partie, tant il est vrai que l'assistanat n'a pour seule fonction que celle d'éviter qu'explose la marmite des injustices...
Enfin, si l'on y regarde bien, dans cette société en totale décomposition, où du fait de la casse de tous les services publics, tout lien social, de solidarité, tend à disparaître, l'Eglise est encore là pour dire que l'INDIVIDU doit se substituer au COLLECTIF :
- face à la casse du système de santé, ce sont aux familles de s'occuper de leurs proches, la compassion étant à priori plus nécessaire que les soins donnés par des professionnels...Ainsi les services d'urgence, maternités etc. peuvent disparaître dans l'indifférence générale !
- face aux pollutions, gâchis industriels dus au système capitaliste, ce sont aux femmes et hommes de consacrer leur week end à nettoyer la merde sur les plages, en forêt et au bord des routes...Il n'y a plus de cantonnier ? Qu'importe, dans le cadre scolaire, l'Education nationale fournit des petits bras !
Tout cela participe bien de la négation des solutions collectives, publiques portés par les principes de justice, d'égalité, au profit des engagements individuels portés par le souci de charité, compassion, de bonne conscience...chères à l'Eglise.
La prière, par définition ne règle pas le problème posé...mais il est vrai que pendant que l'Eglise prie pour nous libérer de nos malheurs, elle ne touche pas à ses propres richesses...Pour rappel, le Vatican est la banque la plus puissante au monde !

JUSTICE ou CHARITE, CARITATIF, tel est le choix que nous avons à faire si nous voulons vivre dans une société émancipatrice...Pour ma part, le choix est fait depuis longtemps, et ce choix d'une vraie justice condamne l'Eglise une fois pour toutes !