lundi 29 août 2016

Burkini et prétendues « crispations réciproques »


Burkini et prétendues « crispations réciproques » : Quand le quotidien « Le Monde » raconte n’importe quoi

dimanche 21 août 2016par Yves
La droite, l’extrême droite et une partie de la gauche, Manuel Valls en tête, veulent nous faire croire que le port d’une tenue vestimentaire ridicule par quelques intégristes, ou provocatrices, musulmanes constituerait un problème politique fondamental qui mériterait des arrêtés municipaux, des procès, des amendes et autres gesticulations politiciennes au sous-texte xénophobe, discriminatoire et raciste.
Il est évident que le burkini, comme le hidjab, ou d’autres tenues religieuses (le voile des bonnes soeurs, la soutane des prêtres, la robe de bure des moines, la kippa des juifs, le turban des sikhs, etc.) sont des symboles identitaires, et comme presque tous les symboles identitaires, ils ont une tonalité réactionnaire.
Réactionnaires pourquoi ? Parce que toutes les religions et les philosophies « religieuses » (bouddhismes, confucianisme, etc.) sont réactionnaires. Il n’y en a pas une qui soit plus (ou moins) digne de respect qu’une autre, à commencer par la religion catholique culturellement dominante en France même si l’Eglise est en perte de vitesse. Nous devons respecter les individus croyants MAIS nous n’avons aucune raison de respecter les diverses formes d’obscurantisme religieux qu’ils défendent.
Le journal « Le Monde » a pondu hier un éditorial hypocrite (http://www.lemonde.fr/idees/article/2016/08/20/le-burkini-de-la-discorde_4985415_3232.html ) où il renvoie dos-à-dos la poignée de musulmanes qui portent le burkini en France et les crétins qui veulent son interdiction, en évoquant des « crispations réciproques »...
Entre une majorité catholique, agnostique ou athée et une infime partie de la population musulmane féminine qui veut porter des signes religieux réactionnaires, il n’y a aucun trait d’égalité, aucune « réciprocité », aucune comparaison rationnelle envisageable.
Les signes religieux musulmans ne sont pas plus « ostentatoires » et choquants aux yeux d’un individu rationaliste et épris de liberté que les autres, n’en déplaise aux législateurs gaulois.
Quant au « féminisme » qui est invoqué pour interdire le burkini, on sait bien que ce mot ne veut pas dire grand-chose tant que l’on ne précise pas son contenu. Les personnes violemment hostiles au mariage des homosexuelles, à l’adoption par des lesbiennes, sont aussi celles qui défendent la morale chrétienne la plus rétrograde, sont hostiles à l’avortement et à la contraception libres et gratuits, au fait que les femmes travaillent, etc. On ne peut que douter de leur souci soudain de défendre les droits des femmes.... Pour ne pas parler du « féminisme » imaginaire de politiciens d’extrême droite comme Geert Wilders ou Marine Le Pen.
Malgré toutes les limites de cette expression ( http://www.mondialisme.org/spip.php?article2088 ), ce qui se manifeste en ce moment en France, c’est bien le racisme antimusulmans, que subit une minorité de la population étrangère et française (rappelons qu’environ 4 000 personnes se convertissent à l’islam chaque année, et entre 4 000 à 7000 au christianisme, surtout aux courants évangélistes ; donc même si les conversions renforcent davantage les chrétiens que les musulmans, n’en déplaise à Houellebecq, les musulmans se renforcent très lentement pour le moment au sein de la population franco-française).
Les « musulmans » sont clairement un enjeu électoral en France, pays qui s’est toujours caractérisé depuis le XIXe siècle par des législations xénophobes et hostiles au droit d’asile, et qui a toujours pratiqué le fichage et le flicage des étrangers, la discrimination, y compris religieuse, dans ses colonies et territoires d’outre-mer. Ce ne sont pas les récents attentats meurtriers commis par des djihadistes qui auraient tout à coup fait surgir d’une société harmonieuse et tolérante jusqu’alors un racisme et des discriminations systémiques qui sont bien antérieurs, n’en déplaise à l’éditorialiste du « Monde » qui joue les Ponce Pilate.
Certes, il ne s’agit pas de défendre un signe religieux réactionnaire, le burkini, mais simplement de dénoncer la campagne politique menée par la droite et une partie de la gauche, campagne qui occulte les vrais problèmes des exploités et des exploitées en France aujourd’hui.
Le racisme, sous toutes ses formes, est le problème et la responsabilité de la majorité des « Français » titulaires d’une carte d’identité, électeurs du Front national, des Républicains ou des partis de la gauche xénophobe, pas celui d’une minorité obscurantiste de croyantes et de croyants. C’est contre ce racisme des dominants qu’il faut lutter, et de ces causes économiques, sociales et culturelles profondes qu’il faut discuter, pas de « tenues de plage » ou « tenues de ville » portées par telle ou telle minorité religieuse !
Y.C., Ni patrie ni frontières, 21/08/2016

jeudi 18 août 2016

Loterie de l'indécence


Près de 80 ans après, toujours la même puanteur xénophobe !

En 1941, dans un petit village du Cantal, une bagarre eut lieu entre une famille de réfugiés espagnols
et des villageois...Une pétition circula alors, demandant au maire, puis au Préfet d'expulser les espagnols
dont les filles par leurs attitudes provocantes avaient été le prétexte à la bagarre...
Après enquête (et expulsion des espagnols) de la gendarmerie il apparut que la bagarre faisait suite à l'agression
sexuelle par des jeunes français, ivres, sur deux jeunes filles espagnoles travaillant aux champs, les familles espagnoles
étant alors intervenues pour défendre leurs filles...(cf. "Le Cantal de 1939 à 1945" par Eugène Martres, historien)
IL S'AGISSAIT ALORS SOUS N'IMPORTE QUEL PRETEXTE DE STIGMATISER LES REFUGIES ESPAGNOLS, considérés comme des "métèques (*)" !
(*)titre d'un article dans la presse locale d'alors
>  
Il y a quelques jours, suite à une bagarre sur une plage de Corse, entre une famille maghrébine et des habitants
du village, le burkini est interdit dans plusieurs communes du littoral, au prétexte que ce vêtement
en tant que "symbole religieux" n'aurait pas sa place dans un pays laïque comme la France !
Ce matin, sur les radios, la vérité sur les évènements de Corse est toute autre et montre que la rixe en question 
n'a rien à voir avec le port du burkini mais a éclaté pour une simple histoire de cohabitation de familles nombreuses
sur une petite plage !
IL S'AGIT AUJOURD'HUI SOUS N'IMPORTE QUEL PRETEXTE DE STIGMATISER LES ARABOS MUSULMANS, considérés comme des
terroristes potentiels !
 
A tous ceux qui considérent que le port du burkini est davantage un symbole religieux qu'un symbole de libération de la femme, je propose la morale "bien franchouillarde" ci-dessous :

"Femmes françaises, blanches et chrétiennes, soyez patriotes...Toutes à 

poil sur nos plages !"

LE TERRORISME A UNE HISTOIRE





« Nos cavaliers portaient des têtes au bout de leurs lances. » Simple observation d’un général français en 1840, lors de la conquête de l’Algérie. En 2011, un chercheur algérien a découvert que des têtes coupées de ceux qui résistèrent sont empilées aujourd’hui au Musée de l’Homme à Paris dans l’indifférence générale. Une pétition réclame le retour de ces crânes au pays natal. Il y a un lien entre la terreur colonialiste d’alors et le terrorisme d’aujourd’hui ; sans justice, la terreur s’enfonce dans l’inconscient des peuples comme ces bombes enfouies qu’un simple choc fait exploser bien des années plus tard.

mercredi 10 août 2016

SUR L’ATTENTAT DE SAINT-ETIENNE-DU-ROUVRAY

 Communiqué de la Fédération anarchiste
 
SUR L’ATTENTAT DE SAINT-ETIENNE-DU-ROUVRAY
Dans une église de Haute-Normandie, deux hommes se réclamant de Daech ont égorgé un prêtre et blessé grièvement une autre personne, le 26 juillet 2016.

La « classe politique » unanime appelle à faire bloc, la droite se contentant de réclamer encore plus de mesures répressives. Et ainsi celle-ci veut augmenter un arsenal policier et juridique liberticide. Par des déclarations d’intention guerrières, Hollande annonce qu’il mènera par tous les moyens la guerre contre l’État islamique. Ce qui permet aux marchands d’armes français de conforter leurs finances grâce à une économie de guerre : les revenus liés aux ventes d’armes par la France n’ont jamais été aussi élevés.

La prétendue « guerre de religions » qui se déroule au Proche-Orient est en train de mettre en place en Occident une stigmatisation qui attise la haine contre l’ensemble des populations musulmanes ou considérées comme telles. Il ne fait pas de doute que cette stigmatisation est l’un des objectifs poursuivis par Daesh, qui cherche à rallier la population musulmane à ses vues. Mais nous n’avons pas affaire à une « guerre de religions » entre musulmans et chrétiens, mais aux conséquences à la fois d’une politique étrangère impérialiste et post colonialiste et d’une politique intérieure socialement catastrophique.
On oublie de dire qu’à l’échelle mondiale, en terme de morts, ce sont les musulmans qui sont les principales victimes du fondamentalisme salafiste ou wahhabite.

Naturellement, Hollande se garde bien de dire que l’intensification des interventions guerrières à l’extérieur est l’une des premières causes des attentats car c’est là un prétexte à la surenchère sécuritaire à l’intérieur qui a permis, pour la première fois depuis la guerre d’Algérie, l’instauration de l’état d’urgence, et qui justifie aujourd’hui la mise en place de la « réserve opérationnelle ». Une manière insidieuse de réintroduire une sorte de conscription et une forme de volontariat.
Des fanatiques abrutis de propagande s’attaquent à une église, à d’autres dieux en s’imaginant prouver la primauté du leur !
Nous autres, anarchistes, refusons toutes les religions, nous condamnons toute vision spéculative qui veut s’imposer par la violence. Nous gardons à l’esprit que Dieu n’existe pas, que les religions et les faits religieux ne sont que des outils pour nous asservir, et nous répondons à leur haine par la seule chose qui nous soit réellement acquise : la raison !

Ni spiritualisme religieux, ni autoritarisme !
Ni Dieu, ni Maître !