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Paroles de chansons révolutionnaires
Zimmerwald
pionniers rouges, nous marchons en colonnes, Nos pas martèlent le sol; Drapeaux rouges éclatants au soleil du levant Emergeant de la houle des blés, Nos pas sur le sol semblent dire en cadence: Tu guideras nos pas, Zimmerwald. Là-bas, émergeant de la plaine, Paysan reprend haleine; La guerre il a souffert bien qu’il n’ait pas de terre, Aujourd’hui c’est toujours la misère; On entend sa faux qui chante dans les blés: Tu guideras nos pas, Zimmerwald. Sortant éreinté de la mine, Regagnant son noir coron, Le mineur que l’on voit et qui lève le poing Dit : le monde va changer de base. Son pic sur l’épaule, qui creuse le charbon: Tu guideras nos pas, Zimmerwald. Voici un régiment qui passe. Bétail marchant vers la guerre. Dans les rangs des yeux clairs fixent notre drapeau. Mais l’officier oblige à se taire Au reflet des fusils le soleil a écrit : Tu guideras nos pas, Zimmerwald. Partout la parole de Lénine, De Liebknecht et de Rosa Retentit dans les champs, les casernes, les usines, L’ennemi est dans notre pays. Si la guerre éclate, le bourgeois à abattre Sera écrasé par Zimmerwald.
Quand viendra t-elle?
J'attends une belle, Une belle enfant, J'appelle, j'appelle, J'en parle au passant. Ah! je l'attends, je l'attends! L'attendrai-je encor longtemps? J'appelle, j'appelle, J'en parle au passant. Que suis-je sans elle? Un agonisant. Ah! je l'attends, je l'attends! L'attendrai-je encor longtemps? Que suis-je sans elle? Un agonisant. Je vais sans semelle, Sans rien sous la dent... Ah! je l'attends, je l'attends! L'attendrai-je encor longtemps? Je vais sans semelle, Sans rien sous la dent Transi quand il gèle, Sans gîte souvent. Ah! je l'attends, je l'attends! L'attendrai-je encor longtemps? Transi quand il gèle, Sans gîte souvent, J'ai dans la cervelle Des mots et du vent... Ah! je l'attends, je l'attends! L'attendrai-je encor longtemps? J'ai dans la cervelle Des mots et du vent. Bétail on m'attelle Esclave on me vend. Ah! je l'attends, je l'attends! L'attendrai-je encor longtemps? Bétail, on m'attelle. Esclave, on me vend. La guerre est cruelle, L'usurier pressant. Ah! je l'attends, je l'attends! L'attendrai-je encor longtemps? La guerre est cruelle, L'usurier pressant. L'un suce ma moelle, L'autre boit mon sang. Ah! je l'attends, je l'attends! L'attendrai-je encor longtemps? L'un suce ma moelle, L'autre boit mon sang. Ma misère est telle Que j'en suis méchant. Ah je l'attends, je l'attends! L'attendrai-je encor longtemps? Ma misère est telle Que j'en suis méchant. Ah! viens donc, la belle Guérir ton amant! Ah! je l'attends, je l'attends! L'attendrai-je encor longtemps?
La Canaille
Dans la vieille cité française Existe une race de fer Dont l'âme comme une fournaise A de son feu bronzé la chair. Tous ses fils naissent sur la paille, Pour palais ils n'ont qu'un taudis C'est la canaille Eh bien, j'en suis! Ce n'est pas le pilier du bagne, C'est l'honnête homme dont la main Par la plume ou le marteau gagne En suant son morceau de pain C'est le père enfin qui travaille Les jours et quelquefois les nuits. C'est la canaille Eh bien, j'en suis! C'est l'artiste, c'est le bohème Qui sans souper rime rêveur Un sonnet à celle qu'il aime Trompant l'estomac par le coeur. C'est à crédit qu'il fait ripaille Qu'il loge et qu'il a des habits. C'est la canaille Eh bien, j'en suis! C'est l'homme à la face terreuse Au corps maigre, à l'oeil de hibou, Au bras de fer à main nerveuse Qui sortant d'on ne sait pas où Toujours avec esprit vous raille Se riant de votre mépris C'est la canaille Eh bien, j'en suis! C'est l'enfant que la destinée, Force à rejeter ses haillons Quand sonne sa vingtième année Pour entrer dans nos bataillons. Chair à canons de la bataille Toujours il succombe sans cris... C'est la canaille Eh bien, j'en suis! Ils fredonnaient la Marseillaise Nos pères les vieux vagabonds Attaquant en quatre-vingt treize Les bastilles dont les canons Défendaient la vieille muraille Que de trembleurs ont dit depuis C'est la canaille Eh bien, j'en suis! Les uns travaillent par la plume Le front dégarni de cheveux Les autres martellent l'enclume Et se saoûlent pour être heureux. Car la misère en sa tenaille Fait saigner leurs flancs amaigris... C'est la canaille Eh bien, j'en suis! Enfin, c'est une armée immense Vêtue en haillons, en sabots Mais qu'aujourd'hui la vieille France Les appelle sous ses drapeaux On les verra dans la mitraille Ils feront dire aux ennemis C'est la canaille Eh bien, j'en suis!
La semaine sanglante
Sauf des mouchards et des gendarmes.
On ne voit plus par les chemins
Que des vieillards tristes, en larme,
Des veuves et des orphelins.
Paris suinte la misère,
Les heureux même sont tremblants.
La mode est au conseil de guerre
Et les pavés sont tout sanglants.
Oui, mais ça branle dans le manche
Les mauvais jours finiront.
Et gare à la revanche
Quand tous les pauvres s’y mettront (bis).
On traque, on enchaîne, on fusille
Tous ceux qu’on ramasse au hasard
La mère à côté de sa fille.
L’enfant dans les bras du vieillard.
Les châtiments du drapeau rouge
Sont remplacés par la terreur
De tous les chenapans de bouge.
Valets de rois et d’empereurs.
Nous voilà rendus aux jésuites,
Aux Mac Mahon. aux Dupanloup.
Il va pleuvoir des eaux bénites,
Les troncs vont faire un argent fou.
Dès demain en réjouissance.
Et Saint Eustache et l’Opéra.
Vont se refaire concurrence
Et le bagne se peuplera.
Demain les Manon. les Lorette.
Et les dames des beaux faubourgs,
Porteront sur leur collerette
Des chassepots et des tambours.
On mettra tout au tricolore,
Les plats du jour et les rubans.
Pendant que le héros Pandore
Fera fusiller nos enfants.
Demain, les gens de la police.
Refleuriront sur les trottoirs,
Fiers de leurs états de service
Et le pistolet en sautoir.
Sans pain, sans travail et sans arme,
Nous allons être gouvernés
Par des mouchards et des gendarmes,
Des sabre-peuple et des curés.
Le peuple au collier de misère
Sera-t’il donc toujours rivé ?
Jusques à quand les gens de guerre
Tiendront-ils le haut du pavé ?
Jusques à quand la Sainte clique
Nous croira-telle un vil bétail
A quand enfin la République
De la justice et du travail
Elle n'est pas morte
On l'a tuée à coup de chassepot A coups de mitrailleuse Et roulé avec son drapeau Dans la terre argileuse Et la tourbe des bourreaux gras Se croyait la plus forte. Refrain Tout ça n'empêche pas, Nicolas, Qu'la commune n'est pas morte! Tout ça n'empêche pas, Nicolas, Qu'la commune n'est pas morte! Comme faucheurs rasant un pré Comme on abat des pommes, Les Versaillais ont massacré Pour le moins cent mille hommes Et les cent mille assassinats Voyez c'que ça rapporte. On a bien fusillé Varlin Flourens, Duval, Millière, Ferré, Rigault, Tony Moilin, Gavé le cimetière. On croyait lui couper les bras Et lui vider l'aorte. Il on fait acte de bandits, Comptant sur le silence! Achevé les blessés dans leurs lits, Dans leurs lits d'ambulance, Et le sang inondant les draps Ruisselait sous la porte. Les journalistes policiers Marchands de calomnies Ont répandu sur nos charniers Leurs flots d'ignominie. Les Maximes Du Camp, les Dumas Ont vomi leurs eaux-fortes. C'est la hache de Damoclès Qui plane sur leurs têtes A l'enterrement de Vallès Ils étaient tous bêtes L'fait est qu'on était in fier tas A lui servir d'escorte! Bref tous ça prouve aux combattants Que Marianne a la peau brune Du chien au ventre, et qu'il est temps De crier " Vive la Commune" Et ça prouve à tous les Judas Qu'si ça marche de la sorte: Dernier refrain: Ils sentiront dans peu, nom de Dieu ! Qu'la commune n'est pas morte ! Ils sentiront dans peu, nom de Dieu ! Qu'la commune n'est pas morte !
Faut plus de gouvernement
A chaque coin de rue Le travailleur surpris Sur l'affiche se rue Des candidats d'Paris On voit beaucoup de promesses Écrites sur le papier Mais l' peuple ne vit pas d'messe Alors ça l'fait crier L'gouvernement d'Ferry Est un système pourri Ce Cloque (?) et ce Constant Sont aussi dégoûtants Carnot ni Boulanger Ne pourront rien changer Pour être heureux vraiment Faut plus d'gouvernement Le gros ventre qu'engraisse L'suffrage universel Vient nous battre la grosse caisse Comme monsieur Géronel Il vous promet tout rose Mais lorsqu'il est élu Ça n'est plus la même chose Il vous tourne le cul ! Certains énergumènes Débitant des discours Vous redise les rengaines Qu'on entend tout les jours Mois j'suis un homme intègre Moi j'suis un érudit Mon copain est intègre Mais l'populo leur dit: L'gouvernement d'Ferry Est un système pourri Ce Cloque (?) et ce Constant Sont aussi dégoûtants Carnot ni Boulanger Ne pourront rien changer Pour être heureux vraiment Faut plus d'gouvernement Même des socialistes Membres des comités Soutiennent les fumistes Qui s'portent député Y'a pas à s'y méprendre Qu'ils soient rouges bleus ou blancs Il faudrait mieux les pendre Que d'leur foutre vingt-cinq ans Tu leur paie des ripailles Toi peuple souverain Et lorsque tu travailles A peine as tu du pain Ne soit donc plus si bête Au lieu d'aller voter Casse leur la margoulette Et puis tu pourras chanter L'gouvernement d'Ferry Est un système pourri Ce Cloque (?) et ce Constant Sont aussi dégoûtants Carnot ni Boulanger Ne pourront rien changer Pour être heureux vraiment Faut plus d'gouvernement De tout cette histoire Voici la conclusion L'électeur c'est notoire N'a pas toute sa raison J'aime pas le fataliste Je n'ai ni foi ni loi Je suis abstentionniste Ami voici pourquoi L'gouvernement d'Ferry Est un système pourri Ce Cloque (?) et ce Constant Sont aussi dégoûtants Carnot ni Boulanger Ne pourront rien changer Pour être heureux vraiment Faut plus d'gouvernement
Le bon dieu dans la merde
Né en nonante-deux, Nom de dieu! Nom de dieu! Mon nom est Père Duchesne. Marat fut un soyeux, Nom de dieu! A qui lui porta haine, Sang-dieu! Je veux parler sans gêne, Nom de dieu! Je veux parler sans gêne. Coquins, filous, peureux, Nom de dieu Nom de dieu Vous m'appelez canaille. Dès que j'ouvre les yeux, Nom de dieu! Jusqu'au soir je travaille, Sang-dieu! Et je couche sur la paille, Nom de dieu! Et je couche sur la paille. On nous promet les cieux, Nom de dieu? Nom de dieu? Pour toute récompense, Tandis que ces messieurs, Nom de dieu! S'arrondissent la panse, Sang-dieu! Nous crevons d'abstinence, Nom de dieu! Nous crevons d'abstinence. Pour mériter les cieux, Nom de dieu! Nom de dieu! Voyez-vous ces bougresses, Au vicaire le moins vieux, Nom de dieu! S'en aller à confesse, Sang-dieu! Se faire peloter les fesses, Nom de dieu! Se faire peloter les fesses. Quand ils t'appellent gueux, Nom de dieu! Nom de dieu! Sus à leur équipage, Un pied sur le moyeu, Nom de dieu! Pour venger cet outrage, Sang-dieu! Crache-leur au visage, Nom de dieu! Crache-leur au visage. Si tu veux être heureux, Nom de dieu! Nom de dieu! Pends ton propriétaire, Coupe les curés en deux, Nom de dieu! Fous les églises par terre, Sang-dieu! Et le bon dieu dans la merde, Nom de dieu! Et le bon dieu dans la merde. Peuple trop oublieux, Nom de dieu! Nom de dieu! Si jamais tu te lèves, Ne sois pas généreux, Nom de dieu! Patrons, bourgeois et prêtres, Sang-dieu! Méritent la lanterne, Nom de dieu! Méritent la lanterne.
La java des bons enfants
Dans la rue des Bons-Enfants, On vend tout au plus offrant, Y’avait un commissariat Et maintenant, il n’est plus là. Une explosion fantastique N’en a pas laissé une brique. On crut qu’c’était Fantômas Mais c’était la lutte des classes. Un poulet zélé vint vite Y porter une marmite Qu’était à renversement, Et la r’tourne imprudemment. Le brigadier, l’commissaire, Mêlés au poulet vulgaire, Partent en fragments épars Qu’on ramasse sur un buvard. Contrairement à c’qu’on croyait, Y’en avait qui en avaient. L’étonnement est profond : On peut les voir jusqu’au plafond ! Voilà bien ce qu’il fallait Pour faire la guerre au palais. Sache que ta meilleure amie, Prolétaire, c’est la chimie ! Les socialos n’ont rien fait Pour abréger les forfaits D’l’infamie capitaliste, Mais heureusement vient l’anarchiste. Il n’a pas de préjugés. Les curés seront mangés. Plus d’patries, plus d’colonies, Et tout le pouvoir, il le nie. Encore quelques beaux efforts, Et disons qu’on se fait fort De régler radicalement L’problème social en suspens. Dans la rue des Bons-Enfants, Viande à vendre au plus offrant. L’avenir radieux prend place Et le vieux monde est à la casse.
La Makhnovstchina
Makhnovstchina, Makhnovstchina,
tes drapeaux sont noirs dans le vent
Sur la route que tu traces, s’embrase la Révolution Paysans, vous avez repris la terre,
et détrôné les affameurs Mais par un traité,
Lénine vous livre aux armées allemandes
Makhnovstchina, Makhnovstchina,
tu combats les guerres patriotes
Pour qu’enfin les prolétaires fraternisent sans entrave Par la force vive de l’insurrection,
tu repousses les armées blanches
Mais tu refuses de voir ton ennemi à Moscou
Makhnovstchina, Makhnovstchina, illusions,
isolement fatals Dans ton sang les bolchéviks, sauvent l’Etat capitaliste Pour de bon, par-dessus les frontières,
pour l’anarchie pour le communisme
Se rallumera le brasier qui consumera le Vieux Monde
Les journées de Mai
La garde d'assaut marche
Boum badaboum badaboum bam bam
Au central téléphonique
Ay Carmela Ay Carmela
-
Défi aux prolétaires
Boum badaboum badaboum bam bam
Provocation stalinienne
Ay Carmela Ay Carmela
-
On ne peut laisser faire
Boum badaboum badaboum bam bam
Le sang coule dans la ville
Ay Carmela Ay Carmela
-
POUM et FAI et CNT
Boum badaboum badaboum bam bam
Avaient seuls pris Barcelone
Ay Carmela Ay Carmela
-
La République s'arme
Boum badaboum badaboum bam bam
Mais d'abord contre nous autres
Ay Carmela Ay Carmela
-
A Valence et à Moscou
Boum badaboum badaboum bam bam
Le même ordre nous condamne
Ay Carmela Ay Carmela
-
Ils ont juré d'abattre
Boum badaboum badaboum bam bam
L'autonomie ouvrière
Ay Carmela Ay Carmela
-
Pour la lutte finale
Boum badaboum badaboum bam bam
Que le front d'Aragon vienne
Ay Carmela Ay Carmela
-
Camarades ministres
Boum badaboum badaboum bam bam
Dernière heure pour comprendre
Ay Carmela Ay Carmela
Honte à ceux qui choisissent
Boum badaboum badaboum bam bam
L'aliénation étatique
Ay Carmela Ay Carmela
La vie s'écoule
La vie s'écoule, la vie s'enfuit
Les jours défilent au pas de l'ennui
Parti des rouges, parti des gris
Nos révolutions sont trahies
Le travail tue, le travail paie
Le temps s'achète au supermarché
Le temps payé ne revient plus
La jeunesse meurt de temps perdu
Les yeux faits pour l'amour d'aimer
Sont le reflet d'un monde d'objets.
Sans rêve et sans réalité
Aux images nous sommes condamnés
Les fusillés, les affamés
Viennent vers nous du fond du passé
Rien n'a changé mais tout commence
Et va mûrir dans la violence
Brûlez, repaires de curés,
Nids de marchands, de policiers
Au vent qui sème la tempête
Se récoltent les jours de fête
Les fusils sur nous dirigés
Contre les chefs vont se retourner
Plus de dirigeants, plus d'État
Pour profiter de nos combats
La mitraillettte
Déjà la mère à la maison Nous criait vivez vos passions, Par la fenêtre Et j'appelais tous les copains, Les petites filles des voisins Pour aller tenir dans nos mains, La mitraillette C'était celle d'un très vieux cousin Qu'avait rougi du stalinien, Dans l'Espagne en fête Faut dire que les syndicats bordel, Nous pourchassaient dans les ruelles, Rien qu'à nos têtes On était déjà les rebelles Qui remplissions toutes les poubelles Des idées anciennes et nouvelles, Sans mitraillettes Curés, salauds, patrons pêle-mêle Vous n'aurez pas longtemps vie belle, Viendra la fête Y aura le jeu du plus cruel On empaillera le flic modèle Pour que plus tard on se rappelle, Leur drôle de tête Faut dire qu'on y mettra du coeur Les pétroleuses étaient nos soeurs, Vienne la tempête Makhno Villa et Durruti Ont déjà su manier l'outil Qui fait revivre la poésie, La mitraillette On en refilera même à Bonnot Pour qu'il revienne dans son auto, Trancher des têtes Et l'on verra cette société Spectaculaire assassinée Par les soviets du monde entier, A coups de mitraillettes
La Marseillaise anarchiste
Debout les damnés de la terre !
Les despotes épouvantés
Sentant sous leurs pas un cratère,
Au passé se sont acculés.
Leur ligue folle et meurtrière
Voudrait à l'horizon vermeil
Eteindre l'ardente lumière
Que verse le nouveau soleil,
Refrain
Debout, debout, les damnés de la terre !
Ceux qu'on écrase en les charniers humains,
Debout, debout, les forçats de misère !
Unissons-nous, Latins, Slaves, Germains.
Que la troisième République
Se prostitue au tsar pendeur ;
Qu'une foule extralunatique
Adore l'exterminateur !
Puisqu'il faut que tout disparaisse,
Peu nous importe ! C'est la fin,
Partout les peuples en détresse
S'éveillent se donnant la main,
Bons bourgeois que César vous garde,
César aux grands ou petits bras :
Pape, République batarde ;
les tocsins sonnent votre glas
Rois de l'or hideux et féroces.
Les fiancés que vous tuez
Demain auront de rouges noces.
Tocsins, tocsins, sonnez, sonnez.
Les potentats veulent la guerre
Afin d'égorger leurs troupeaux :
Pour cimenter chaque frontière
Comme on consacrait les tombeaux.
Mais il vient le temps d'Anarchie
Où, dans l'immense apaisement,
Loups de France et de Sibérie,
Loups humains jeûneront de sang,
Dynamite
Il est un produit merveilleux expérimenté par la science Et qui pour nous les miséreux fera naître l'indépendance Tant mieux s'il éclate parfois en faisant beaucoup de victimes Chez nos ennemis les bourgeois cela nous venge de leurs crimes Placer une marmite bourrée de dynamite Quelque soit la maison en faisant explosion en tonnerre ira vite Pour inspirer la terreur il n'y a rien de meilleur que la dynamite On guillotine Ravachol un copain qui avait de l'envergure Aujourd'hui c'est un espagnol qu'on fusille pour son allure Il su montrer à son tour qu'il était un homme invincible En plus il promettait qu'un jour la vengeance serait terrible Vive la dynamite puisque l'on nous irrite A chaque exécution nous mettrons en action notre arme favorite Car pour semer la terreur il n'y a rien de meilleur que la dynamite Vous pouvez dresser l'échafaud la potence et la guillotine Nous nous avons ce qu'il nous faut pour vous faire sauter en sourdine Si vous croyez qu'ça finira vous êtes loin de votre affaire Pour un homme qu'on nous tueras nous en foutrons 500 par terre Avec la dynamite nous répondrons de suite Casernes et prisons ans flûte sans violons danseront au plus vite Car pour semer la terreur il n'y a rien de meilleur que la dynamite.
La Révolte
Nous sommes les persecutés
De tous les temps et de toutes les races
Toujours nous fumes exploités
par les tyrans et les rapaces
Mais nous ne voulons plus flechir
Sous le joug qui courba nos peres
Car nous voulons nous affranchir
de ceux qui causent nos miseres
Refrain : Eglise, Parlement, Capitalisme, Etat, Magistrature
Patrons et Gouvernants, liberons nous de cette pourriture
Pressant est notre appel, donnons l'assaut au monde autoritaire
Et d'un coeur fratenel nous realiserons l'ideal libertaire
Ouvrier ou bien paysan
Travailleur de la terre ou de l'usine
Nous sommes dès nos jeune ans
Reduits aux labeurs qui nous minent
D'un bout du monde à l'autre bout
C'est nous qui creons l'abondance
C'est nous tous qui produisons tout
Et nous vivons dans l'indigence
Refrain
L'Etat nous ecrase d'impots
Il faut payer ses juges, sa flicaille
Et si nous protestons trop haut
Au nom de l'ordre on nous mitraille
Les maitres ont changés 100 fois
C'est le jeu de la politique
Quelques soit ceux qui font les lois
C'est bien toujours la même clique
Refrain
Pour defendre les interets
Des flibustiers de la grande industrie
On nous ordonne d'etre prets
A mourrir pour notre patrie
Nous ne possedons rien de rien
Nous avons horreur de la guerre
Voleurs, defendez votre bien
Ce n'est pas à nous de le faire
Refrain
Le Père Lapurge
I. Je suis le vieux père La Purge Pharmacien de l'humanité ; Contre sa bile je m'insurge Avec ma fille Egalité Refrain : J'ai tout ce qu'il faut dans ma boutique Sans le tonnerre et les éclairs Pour bien purger toute la clique Des affameurs de l'univers II. Son mal vient des capitalistes Plus ou moins gras, à la ronger. En avant les gars anarchistes, Fils de Marat, faut la purger. III. J'ai du pétrole et de l'essence Pour badigeonner les châteaux ; Des torches pour la circonstances A mettre en guise de flambeaux. IV. J'ai du picrate de potasse, Du souffre et du chlore en tonneaux Pour assainir partout où passent Les empoisonneurs de cerveaux. V. J'ai des pavés et de la poudre, De la dynamite à foison Qui rivalisent avec la foudre Pour débarbouiller l'horizon. VII. J'ai poudre verte et mélinité, De fameux produits, mes enfants, Pour nous débarrasser au plus vite De ces mangeurs de pauvres gens. VIII. J'ai pour les gavés de la table La bombe glacée à servir Du haut d'un ballon dirigeable Part les toits, pour les rafraîchir. IX. Voleuse et traître bourgeoisie, Prêtres et bandits couronnés, Il faut que d'Europe en Asie Vous soyez tous assaisonnés ! Refrain : J'ai tout ce qu'il faut dans ma boutique Sans le tonnerre et les éclairs Pour bien purger toute la clique Des affameurs de l'univers
Chanson du Père Duchesne
Né en nonante-deux nom de dieu mon nom est Père Duchesne Marat fut généreux nom de dieu à qui lui porta haine sans dieux Je veux parler sans gène nom de dieu Coquin filou peureux nom de dieu vous m'appelez canaille Dès que j'ouvre les yeux nom de dieu jusqu'au soir je travaille sans dieux Et je couche sur la paille nom de dieu On nous promet les cieux nom de dieu pour toute récompense Tandis que ces messieurs nom de dieu s'arrondissent la panse sans dieux Nous crevons d'abstinence nom de dieu Pour mériter les cieux nom de dieu voyez vous ces bougresses Au vicaire le moins vieux nom de dieu s'en aller à confesse sans dieux Se faire peloter les fesses nom de dieu Si tu veux être heureux nom de dieu pends ton propriétaire Coupes les curés en deux nom de dieu fous les églises par terre sans dieux Et le bon Dieu dans la merde nom de dieu Peuples trop oublieux nom de dieu si jamais tu te lève Ne soit pas généreux nom de dieu patrons bourgeois et prêtres sans dieux Méritent la lanterne nom de dieu !
Ravachol
Malgrès le droit contre toute injustice Ils ont dressé le sinistre echaffaud Elle est debout la sanglante machine Et l'on attend que la main des bourreaux Vienne trancher la sublime existence Du compagnon que nous pleurons tout bas Le Ravachol qui sourit en avance En les narguant gaiement va au trépa Refrain : De Montbrison gardons la souvenance Il est tombé martyre de nos idées Le jour viendra nous avons l'esperance Oui Ravachol nous saurons te venger Oui Ravachol nous saurons te venger Ils étaient là pour accomplir leur crime Les descendants des bandits versaillais Pales et tremblants à la face jaunie A Montbrison commentant leur forfait Je te salue ho compagnon sublime Qui fit trembler les tyrans aux abois Ton souvenir reste dans nos poitrines Ton nom gravé en lettre de combat Refrain Sur ton tombeau que le vent de la guerre Souffle terrible, que les clameurs du sang Face surgir devant leur yeux austeres En l'evoquant nous serrerons nos rangs Brisons partout leur pouvoir despotique Les assassins par nous seront (?) A l'avenir nous prendrons pour devise Vive Ravachol et vive l'Anarchie Refrain
La Ravachole
Dans la grand'ville de Paris, (bis)
Il y a des bourgeois bien nourris, (bis)
Il y a les miséreux,
Qui ont le ventre creux :
Ceux-là ont les dents longues,
Vive le son, (bis)
Ceux-là ont les dents longues,
Vive le son
D'l'explosion !
Refrain :
Dansons la Ravachole,
Vive le son, (bis)
Dansons la Ravachole,
Vive le son
D'l'explosion !
Ah ! ça ira, ça ira, ça ira,
Tous les bourgeois goûteront d'la bombe,
Ah ! ça ira, ça ira, ça ira,
Tous les bourgeois, on les saut'ra...
Il y a les magistrats vendus, (bis)
II y a les financiers ventrus, (bis)
II y a les argousins,
Mais pour tous ces coquins,
Il y a d'la dynamite,
Vive le son, (bis)
II y a d'la dynamite,
Vive le son
D'l'explosion !
Il y a les sénateurs gâteux, (bis)
II y a les députés véreux, (bis)
II y a les généraux,
Assassins et bourreaux,
Bouchers en uniforme,
Vive le son, (bis)
Bouchers en uniforme,
Vive le son
D'l'explosion !
Il y a les hôtels des richards, (bis)
Tandis que les pauvres dèchards, (bis)
A demi morts de froid
Et soufflant dans leurs doigts,
Refilent la comète,
Vive le son, (bis)
Refilent la comète,
Vive le son
D'l'explosion !
Ah ! nom de Dieu, faut en finir, (bis)
Assez longtemps geindre et souffrir, (bis)
Pas de guerre à moitié,
Plus de lâche pitié !
Mort à la bourgeoisie !
Vive le son, (bis)
Mort à la bourgeoisie !
Vive le son
D'l'explosion !
Le triomphe de l'anarchie
Tu veux bâtir des cités idéales, Détruis d'abord les monstruosités. Gouvernements, casernes, cathédrales, Qui sont pour nous autant d'absurdités. Sans plus attendre, gagnons le communisme Ne nous groupons que par affinités Notre bonheur naîtra de l'altruisme Que nos désirs soient des réalités Refrain: Debout, debout, comapgnons de misère L'heure est venue, il faut nous révolter Que le sang coule, et rougisse la terre Mais que ce soit pour notre liberté C'est reculer que d'être stationnaire On le devient de trop philosopher Debout, debout, vieux révolutionnaire Et l'anarchie enfin va triompher Empare-toi maintenant de l'usine Du capital, deviens le fossoyeur Ta vie vaut mieux que d'être une [machine Tout est à tous, rien n'est à l'exploiteur Sans préjugé, suis les lois de nature Et ne produis que par nécessité Travail facile, ou besogne très dure N'ont de valeur qu'en leur utilité Refrain On rêve amour au-delà des frontières On rêve amour aussi de ton côté On rêve amour dans les nations entières L'erreur fait place à la réalité Oui, la patrie est une baliverne Un sentiment doublé de lâcheté Ne deviens pas de la viande à caserne Jeune conscrit, mieux te vaut déserter Refrain Que la nitro, comme la dynamite Soit là pendant qu'on discute raison S'il est besoin, renversons la marmite Et de nos maux, hâtons la guérison Place pour tous au banquet de la vie Notre appétit seul peut se limiter Que pour chacun, la table soit servie Le ventre plein, l'homme peut discuter Refrain
A Biribi
Y en a qui font la mauvaise tête Au régiment Ils tirent au flanc, ils font la bête Inutilement Quand ils veulent plus faire l'exercice Et tout le fourbi On les envois faire leur service à Biribi A Biribi A Biribi c'est en Afrique Où que le plus fort Est obligé de poser sa chique Et de faire le mort Où que le plus malin desespere De faire le chibi Car on peut jamais se faire la paire, à Biribi A Biribi A Biribi c'est là qu'on marche Faut pas flancher Quand le chaouch cri en avant marche Il faut marcher Et quand on veut faire des épates C'est peau de zebi On vous met les fers aux quatres pattes, à Biribi A Biribi A Biribi c'est là qu'on creve De soif et de faim C'est là qu'il faut marner sans treves Jusqu'à la fin Le soir on pense à la famille Sous le bourbi On pleure encore quand on roupille, à Biribi A Biribi A Biribi c'est là qu'on rale On rale en rute La nuit on entend hurler le male Qui qu'aurait cru Qu'un jour il serait forcé de connaitre Mademoiselle Bibi Car tôt ou tard il faut en être, à Biribi A Biribi On est sauvage, lache et feroce Quand on en revient Si par hasard on fait un gosse On se souvient on aimerait mieux quand on se rappel Ce qu'on a subit Voir son enfant à la Nouvelle Qu'à Biribi Qu'à Biribi
Les Fayots
Mon petit gars vois tu là bas ce beau bateau Tout peints frais et immobile sur l'eau On y trime et on y pleure On y rage et on y meurt C'est l'empire des fayots Refrain : C'est de la faute aux fayots Si on est mal sur les bateaux Ha fayot fayot fayot Tu nous fais gonfler la peau Pas moyen de les digerer les petits pois En France il faut esperer qu'on finira d'en bouffer Des sales fayots L'entrepont rempli de punaises et de cafards Fait trembler la marine française tous les soirs On passe son temps en prison grand gamelle petite ration aux puces punaises et morpions comme aux cochons Refrain Quand après avoir trimé gens le goin Croit pouvoir à terre pouvoir s'amuser un brin Il reçoit comme permission le droit de monter la faction Pendant que les officiers vont festoyer Refrain A Toulon y a des gonzesses pas d'erreur Qui n'ont ni tetons ni fesses, pas de chaleur Elles ont des gueules comme des gros Et les pieds comme des chameaux Ce sont les femmes de tous ces maudits fayots Refrain En mer noire par centaine les gens le goin Ont remplis leur devoir d'homme c'est très bien Et ça nous fait esperer que sur tous on pourra compter Quand il faudra culbuter tous les gradés Refrain
Heureux temps
Quand nous en serons au temps d'anarchie, Les humains joyeux auront un gros coeur Et légère panse. Heureux on saura - sainte récompense - Dans l'amour d'autrui doubler son bonheur ; Quand nous en serons au temps d'anarchie, Les humains joyeux auront un gros coeur, Quand nous en serons au temps d'anarchie, On ne verra plus d'êtres ayant faim, Auprès d'autres ivres : Sobres nous serons et riches en vivres ; Des maux engendrés ce sera la fin. Quand nous en serons au temps d'anarchie, Tous satisferont sainement leur faim. Quand nous en serons au temps d'anarchie, Le travail sera récréation Au lieu d'être peine. Le corps sera libre et l'âme sereine En paix fera son évolution, Quand nous en serons au temps d'anarchie, Le travail sera récréation Quand nous en serons au temps d'anarchie, Nos petits enfants auront au berceau Les baisers des mères ; Tous seront choyés, tous égaux, tous frères ; Ainsi grandira ce monde nouveau. Quand nous en serons au temps d'anarchie, Nos enfants auront un même berceau. Quand nous en serons au temps d'anarchie, Les vieillards aimés, poètes-pasteurs, Bénissant la Terre S'éteindront béats sous le Ciel-Mystère, Ayant bien vécu loin de ses hauteurs. Quand nous en serons au temps d'anarchie, Les vieillards seront de bien doux pasteurs. Quand nous en serons au temps d'anarchie, Nature sera paradis d'amour, Femme souveraine ! Esclave aujourd'hui, demain notre reine, Nous rechercherons tes "ordres du jour". Quand nous en serons au temps d'anarchie, Nature sera paradis d'amour. Il semble encore loin ce temps d'anarchie, Mais, si loin soit-il, nous le pressentons. Une foi profonde Nous fait entrevoir ce bienheureux monde Qu'hélas notre esprit dessine à tâtons. Il semble encore loin ce temps d'anarchie, Mais, si loin soit-il, nous le pressentons.
Les pavés
Ce sont des amis eprouvés Crions tous vive les pavés Ce sont des amis eprouvés Crions tous vive les pavés Loin d'être dans les retrogrades Les pavés sans ditinction C'est prouvé par les barricades Etaient dans l'opposition Ce sont des amis eprouvés Crions tous vive les pavés A leur terme rendons grace Ce sont eux qui nous ont sauvés Tous contre une odieuse race Avec nous ils se sont levés Ce sont des amis eprouvés Crions tous vive les pavés Leur eloquence est de nature à faire de l'impression Nos mouchards ont la tête dure Mais ils ont senti la raison Ce sont des amis eprouvés Crions tous vive les pavés Chacun a saisi sans interprete Leur solide raisonnement On ne peut que baisser la tête Devant de pareils arguments Ce sont des amis eprouvés Crions tous vive les pavés Et pourtant l'oublieuse foule Les traite avec indignité Et chaque jour aux pied foule Ces sauveurs de la liberté Ce sont des amis eprouvés Crions tous vive les pavés Et par eux au moins a permis Liberté tu ne laissera De refuge à la tyrannie Au lieu où l'on ne parle pas Ce sont des amis eprouvés Crions tous vive les pavés Ce sont des amis eprouvés Crions tous vive les pavés
Poème de Paul Verlaine
Madame et Pauline Roland
Charlotte, Théroigne, Lucile.
Presque Jeanne d'Arc, étoilant
Le front de la foule imbécile,
Nom des cieux, coeur divin qu'exile :
Cette espèce de moins que rien
France bourgeoise au dos facile
Louise Michel est très bien.
Elle aime le Pauvre âpre et franc
Ou timide, elle est ta faucille
Dans le blé mûr pour le pain blanc
Du Pauvre, et la sainte Cécile,
Et la Muse rauque et gracile
Du Pauvre et son ange gardien
A ce simple ; à cet imbécile.
Louise Michel est très bien.
Gouvernements et mal talent,
Mégathérium ou bacille,
Soldat brut, robin insolent,
Ou quelque compromis fragile.
Tout cela son courroux chrétien
L'écrase d'un mépris agile.
Louise Michel est très bien.
Citoyenne ! Votre évangile
On meurt pour ! c'est l'Honneur! et bien Loin des Taxil et des Bazile Louise
Michel est très bien
-> paul Verlaine
Charlotte, Théroigne, Lucile.
Presque Jeanne d'Arc, étoilant
Le front de la foule imbécile,
Nom des cieux, coeur divin qu'exile :
Cette espèce de moins que rien
France bourgeoise au dos facile
Louise Michel est très bien.
Elle aime le Pauvre âpre et franc
Ou timide, elle est ta faucille
Dans le blé mûr pour le pain blanc
Du Pauvre, et la sainte Cécile,
Et la Muse rauque et gracile
Du Pauvre et son ange gardien
A ce simple ; à cet imbécile.
Louise Michel est très bien.
Gouvernements et mal talent,
Mégathérium ou bacille,
Soldat brut, robin insolent,
Ou quelque compromis fragile.
Tout cela son courroux chrétien
L'écrase d'un mépris agile.
Louise Michel est très bien.
Citoyenne ! Votre évangile
On meurt pour ! c'est l'Honneur! et bien Loin des Taxil et des Bazile Louise
Michel est très bien
-> paul Verlaine
Poème d'Arthur Rimbaud
Jeanne-Marie a des mains fortes,
Mains sombres que l'été tanna,
Mains pâles comme des mains mortes.
- Sont-ce des mains de Juana ?
Ont-elles pris les crèmes brunes
Sur les mares des voluptés ?
Ont-elles trempé dans les lunes
Aux étangs de sérénités ?
Ont-elles bu des cieux barbares,
Calmes sur les genoux charmants ?
Ont-elles roulé des cigares
Ou trafiqué des diamants ?
Sur les pieds ardents des Madones
Ont-elles fané des fleurs d'or ?
C'est le sang noir des belladones
Qui dans leur paume éclate et dort.
Mains chasseresses des diptères
Dont bombinent les bleuisons
Aurorales, vers les nectaires ?
Mains décanteuses de poisons ?
Oh ! quel Rêve les a saisies
Dans les pandiculations ?
Un rêve inouï des Asies,
Des Khenghavars ou des Sions ?
- Ces mains n'ont pas vendu d'oranges,
Ni bruni sur les pieds des dieux :
Ces mains n'ont pas lavé les langes
Des lourds petits enfants sans yeux.
Ce ne sont pas mains de cousine
Ni d'ouvrières aux gros fronts
Que brûle, aux bois puant l'usine,
Un soleil ivre de goudrons.
Ce sont des ployeuses d'échines,
Des mains qui ne font jamais mal,
Plus fatales que des machines,
Plus fortes que tout un cheval !
Remuant comme des fournaises,
Et secouant tous ses frissons,
Leur chair chante des Marseillaises
Et jamais les Eleisons !
Ça serrerait vos cous, ô femmes
Mauvaises, ça broierait vos mains,
Femmes nobles, vos mains infâmes
Pleines de blancs et de carmins.
L'éclat de ces mains amoureuses
Tourne le crâne des brebis !
Dans leurs phalanges savoureuses
Le grand soleil met un rubis !
Une tache de populace
Les brunit comme un sein d'hier ;
Le dos de ces Mains est la place
Qu'en baisa tout Révolté fier !
Elles ont pâli, merveilleuses,
Au grand soleil d'amour chargé,
Sur le bronze des mitrailleuses
À travers Paris insurgé !
Ah ! quelquefois, ô Mains sacrées,
À vos poings, Mains où tremblent nos
Lèvres jamais désenivrées,
Crie une chaîne aux clairs anneaux !
Et c'est un soubresaut étrange
Dans nos êtres, quand, quelquefois,
On veut vous déhâler, Mains d'ange,
En vous faisant saigner les doigts !
-> arthur Rimbaud
"les mains de Jeanne-Marie"
Mains sombres que l'été tanna,
Mains pâles comme des mains mortes.
- Sont-ce des mains de Juana ?
Ont-elles pris les crèmes brunes
Sur les mares des voluptés ?
Ont-elles trempé dans les lunes
Aux étangs de sérénités ?
Ont-elles bu des cieux barbares,
Calmes sur les genoux charmants ?
Ont-elles roulé des cigares
Ou trafiqué des diamants ?
Sur les pieds ardents des Madones
Ont-elles fané des fleurs d'or ?
C'est le sang noir des belladones
Qui dans leur paume éclate et dort.
Mains chasseresses des diptères
Dont bombinent les bleuisons
Aurorales, vers les nectaires ?
Mains décanteuses de poisons ?
Oh ! quel Rêve les a saisies
Dans les pandiculations ?
Un rêve inouï des Asies,
Des Khenghavars ou des Sions ?
- Ces mains n'ont pas vendu d'oranges,
Ni bruni sur les pieds des dieux :
Ces mains n'ont pas lavé les langes
Des lourds petits enfants sans yeux.
Ce ne sont pas mains de cousine
Ni d'ouvrières aux gros fronts
Que brûle, aux bois puant l'usine,
Un soleil ivre de goudrons.
Ce sont des ployeuses d'échines,
Des mains qui ne font jamais mal,
Plus fatales que des machines,
Plus fortes que tout un cheval !
Remuant comme des fournaises,
Et secouant tous ses frissons,
Leur chair chante des Marseillaises
Et jamais les Eleisons !
Ça serrerait vos cous, ô femmes
Mauvaises, ça broierait vos mains,
Femmes nobles, vos mains infâmes
Pleines de blancs et de carmins.
L'éclat de ces mains amoureuses
Tourne le crâne des brebis !
Dans leurs phalanges savoureuses
Le grand soleil met un rubis !
Une tache de populace
Les brunit comme un sein d'hier ;
Le dos de ces Mains est la place
Qu'en baisa tout Révolté fier !
Elles ont pâli, merveilleuses,
Au grand soleil d'amour chargé,
Sur le bronze des mitrailleuses
À travers Paris insurgé !
Ah ! quelquefois, ô Mains sacrées,
À vos poings, Mains où tremblent nos
Lèvres jamais désenivrées,
Crie une chaîne aux clairs anneaux !
Et c'est un soubresaut étrange
Dans nos êtres, quand, quelquefois,
On veut vous déhâler, Mains d'ange,
En vous faisant saigner les doigts !
-> arthur Rimbaud
"les mains de Jeanne-Marie"
Poème de Louise Michel
Passez, passez, heures, journées !
Que l'herbe pousse sur les morts !
Tombez, choses à peine nées ;
Vaisseaux, éloignez-vous des ports ;
Passez, passez, ô nuits profondes.
Emiettez-vous, ô vieux monts ;
Des cachots, des tombes, des ondes.
Proscrits ou morts nous reviendrons.
Que l'herbe pousse sur les morts !
Tombez, choses à peine nées ;
Vaisseaux, éloignez-vous des ports ;
Passez, passez, ô nuits profondes.
Emiettez-vous, ô vieux monts ;
Des cachots, des tombes, des ondes.
Proscrits ou morts nous reviendrons.
Nous reviendrons, foule sans nombre ;
Nous reviendrons par tous les chemins,
Spectres vengeurs sortant de l'ombre.
Nous viendrons, nous serrant les mains,
Les uns dans les pâles suaires,
Les autres encore sanglants,
Pâles, sous les rouges bannières,
Les trous des balles dans leur flanc.
Tout est fini ! Les forts, les braves,
Tous sont tombés, ô mes amis,
Et déjà rampent les esclaves,
Les traîtres et les avilis.
Hier, je vous voyais, mes frères,
Fils du peuple victorieux,
Fiers et vaillants comme nos pères,
Aller, la Marseillaise aux yeux.
Frères, dans la lutte géante,
J'aimais votre courage ardent,
La mitraille rouge et tonnante,
Les bannières flottant au vent.
Sur les flots, par la grande houle,
Il est beau de tenter le sort ;
Le but, c'est de sauver la foule,
La récompense, c'est la mort.
Vieillards sinistres et débiles,
Puisqu'il vous faut tout notre sang,
Versez-en les ondes fertiles,
Buvez tous au rouge océan ;
Et nous, dans nos rouges bannières,
Enveloppons-nous pour mourir ;
Ensemble, dans ces beaux suaires,
On serait bien là pour dormir.
-> louise Michel
"à mes frères"
Nous reviendrons par tous les chemins,
Spectres vengeurs sortant de l'ombre.
Nous viendrons, nous serrant les mains,
Les uns dans les pâles suaires,
Les autres encore sanglants,
Pâles, sous les rouges bannières,
Les trous des balles dans leur flanc.
Tout est fini ! Les forts, les braves,
Tous sont tombés, ô mes amis,
Et déjà rampent les esclaves,
Les traîtres et les avilis.
Hier, je vous voyais, mes frères,
Fils du peuple victorieux,
Fiers et vaillants comme nos pères,
Aller, la Marseillaise aux yeux.
Frères, dans la lutte géante,
J'aimais votre courage ardent,
La mitraille rouge et tonnante,
Les bannières flottant au vent.
Sur les flots, par la grande houle,
Il est beau de tenter le sort ;
Le but, c'est de sauver la foule,
La récompense, c'est la mort.
Vieillards sinistres et débiles,
Puisqu'il vous faut tout notre sang,
Versez-en les ondes fertiles,
Buvez tous au rouge océan ;
Et nous, dans nos rouges bannières,
Enveloppons-nous pour mourir ;
Ensemble, dans ces beaux suaires,
On serait bien là pour dormir.
-> louise Michel
"à mes frères"
Poème de Jan pau Verdier
« Ma marseillaise à moi »
« Les petits cons miteux surgissent de l’ornière
Les anciens combattants sous leur débilité
Les soldats trop connus qui n’sont pas morts d’hier
Le bon Français qui vient se réhabiliter
Toute la faune imbue de la patrie française
S’est mise au garde à vous tel un seul corps puissant
Aux accents discordants de cette Marseillaise
Qui n’a pour Canebière que des boul’vards de sang
Ma Marseillaise à moi, c’est le bruit des fontaines
Ma Marseillaise à moi, c’est la chanson du vent ».
poème de Stig Dagerman (suédois)
"Un frère de plus
Tu ne peux refaire le monde.
Calme ton âme violente !
Une seule chose tu peux faire :
A un nouvel être humain, du bien.
Mais cela est déjà tant
Que les étoiles elles-mêmes sourient.
Un homme affamé de moins
Est aussi un frère de plus."
Il était né le 5 octobre 1923 à Älvkarleby, il se suicidera le 4 novembre 1954 à Enebyberg. Entre ces deux dates le drame de l’abandon à sa naissance, et l’abandon des idéaux par ses contemporains. Proche du mouvement anarcho-syndicaliste, il se voudra militant, puis témoin et en vivra la faillite. Anarchiste, il le fut viscéralement.
LUTTER
« Lutter, puisque la vie est une âpre mêlée
Où l’on se bat sans fin contre plus fort que soi,
Et marcher le front haut sous la voûte étoilée
Sans se décourager des coups que l’on reçoit.
Lutter de tout son cœur et de toute son âme,Où l’on se bat sans fin contre plus fort que soi,
Et marcher le front haut sous la voûte étoilée
Sans se décourager des coups que l’on reçoit.
Sur tous les points du globe, et par tous les moyens,
Contre la renaissance et le retour de flamme
De ce qui reste en nous de préjugés anciens.
Lutter contre la peur, contre la maladie,
Contre la profondeur de l’égoïsme humain,
Contre la pauvreté d’un peuple qui mendie,
Contre le désespoir, la misère et la faim.
Lutter contre le joug des maîtres de la terre
Masquant leur dictature en tapageurs discours ;
Contre les trublions, les criminels de guerre,
Aigles noirs de haut vol et répugnants vautours…
Lutter contre les fous qui jouent à pigeon vole
En jetant vers le ciel d’affreux engins de mort…
Et, sans cesse assoiffés de gloire et d’auréoles,
Enchaînant l’avenir au culte du veau d’or.
Lutter pour le succès des causes généreuses,
Pour l’idéal de paix dont on a la fierté,
Pour le destin meilleur des plèbes douloureuses,
Pour le bonheur du monde et pour la liberté.
Lutter jusqu’à la fin du rève ou du poème
Qui soutient notre cœur et l’enflamme en secret…
Et quant on n’est plus rien que l’ombre de soi même,
Sourire à la jeunesse et partir sans regret ! ».
Eugène Bizeau
http://www.crcrosnier.fr/preb03/bizeaue-preb3.htm
"Nos chansons" (extrait de la Muse rouge)
Au marché de Briv'-la-Gaillarde
A propos de bottes d'oignons
Quelques douzaines de gaillardes
Se crêpaient un jour le chignon
A pied, à cheval, en voiture
Les gendarmes mal inspirés
Vinrent pour tenter l'aventure
D'interrompre l'échauffourée
Or, sous tous les cieux sans vergogne
C'est un usag' bien établi
Dès qu'il s'agit d'rosser les cognes
Tout le monde se réconcilie
Ces furies perdant tout' mesure
Se ruèrent sur les guignols
Et donnèrent je vous l'assure
Un spectacle assez croquignol
En voyant ces braves pandores
Etre à deux doigts de succomber
Moi, j'bichais car je les adore
Sous la forme de macchabées
De la mansarde où je réside
J'exitais les farouches bras
Des mégères gendarmicides
En criant: "Hip, hip, hip, hourra!"
Frénétiqu' l'un' d'elles attache
Le vieux maréchal des logis
Et lui fait crier: "Mort aux vaches,
Mort aux lois, vive l'anarchie!"
Une autre fourre avec rudesse
Le crâne d'un de ses lourdauds
Entre ses gigantesques fesses
Qu'elle serre comme un étau
La plus grasse de ses femelles
Ouvrant son corsage dilaté
Matraque à grand coup de mamelles
Ceux qui passent à sa portée
Ils tombent, tombent, tombent, tombent
Et s'lon les avis compétents
Il paraît que cette hécatombe
Fut la plus bell' de tous les temps
Jugeant enfin que leurs victimes
Avaient eu leur content de gnons
Ces furies comme outrage ultime
En retournant à leurs oignons
Ces furies à peine si j'ose
Le dire tellement c'est bas
Leur auraient mêm' coupé les choses
Par bonheur ils n'en avait pas
Leur auraient mêm' coupé les choses
Par bonheur ils n'en avait pas
Paroles: Georges Brassens. Musique: Georges Brassens 1955
(…)
Conférence sur la chanson anarchiste (gaetano Manfredonia)
l'histoire des courants anarchistes en Italie et en France (19 ème hommage à Anne et Eugène Bizeau, Massiac le 11 octobre 2009) « Sur un plan politique, nous sommes sous la 3ème République, avec 3 étapes importantes : - 1871 à 1879, fondation et consolidation de la République face aux tentatives de restauration de la Monarchie. C'est la période qui suit l’échec de la Commune (mai 1871) et celle de l’A.I.T., la 1 ère Internationale (fondée en 1864, dissoute en 1876). - 1879 à 1898, Crise du régime avec le « Boulangisme », affaire DREYFUS, essor du mouvement syndical avec la fondation de la 1ère C.G.T., lois syndicales et sociales, apparition du socialisme parlementaire. Cette période, en particulier de 1880 à 1894, est celle des années marquées par « la propagande par le fait » (attentats anarchistes des années 1892 à 1894). Ce sont ces années 1880 qui voient naître Bizeau et Couté. - 1898 à 1914, évolution vers la Gauche, questions des « rapports de l’Eglise et de l’Etat », et questions sociales (agraires, ouvrières, fonction publique) » C'est la période dite de la « belle époque » (années 1900 à la 1ère guerre mondiale (1914), avec de très nombreux conflits sociaux, période d’écriture de COUTE et BIZEAU.
http://www.fichier-pdf.fr/2012/02/12/conference-gaetano-manfredonia/
Conférence en hommage à Gaston COUTE (Octobre 2011)
Gaston Couté poète libertaire (1880/1911)
http://www.fichier-pdf.fr/2012/02/12/gaston-coute-octobre-2011/
Eugene BIZEAU et Gaston COUTE : 2 poètes paysans anarchistes à la fin du 19ème siècle
Gaston Couté
Chanson écrite par Sébastien Faure
Nous sommes les persécutés
De tous les temps et de toutes les races
Toujours nous fûmes exploités
par les tyrans et les rapaces
Mais nous ne voulons plus fléchir
Sous le joug qui courba nos pères
Car nous voulons nous affranchir
de ceux qui causent nos misères
Refrain :
Église, Parlement, Capitalisme, État, Magistrature
Patrons et Gouvernants, libérons nous de cette pourriture
Pressant est notre appel, donnons l'assaut au monde autoritaire
Et d'un coeur fraternel nous réaliserons l’idéal libertaire
Ouvrier ou bien paysan
Travailleur de la terre ou de l'usine
Nous sommes dès nos jeunes ans
Réduits aux labeurs qui nous minent
D'un bout du monde à l'autre bout
C'est nous qui créons l'abondance
C'est nous tous qui produisons tout
Et nous vivons dans l'indigence
(Refrain)
L'État nous écrase d’impôts
Il faut payer ses juges, sa flicaille
Et si nous protestons trop haut
Au nom de l'ordre on nous mitraille
Les maîtres ont changés cent fois
C'est le jeu de la politique
Quels que soient ceux qui font les lois
C’est bien toujours la même clique
(Refrain)
Pour défendre les intérêts
Des flibustiers de la grande industrie
On nous ordonne d'être prêts
À mourir pour notre patrie
Nous ne possédons rien de rien
Nous avons horreur de la guerre
Voleurs, défendez votre bien
Poèmes d'Eugène Bizeau
Poésie révolutionnaire
« Pour emblaver ces champs, quelques gas ont suffi
RépondreSupprimerIls n’ont jeté que quelques poignées de semence
Mais le miracle blond de l’été s’accomplit
Cent faucheurs sont penchés sur la moisson immense.
De chaque grain tombé dans la nuit du sillon
Un bel épi s’est élancé vers la lumière
Et nul ne peut, sous le vol bleu des faucillons
Compter tous les épis de la récolte entière.
O vous, plus isolés encor' que les semeurs
Qui sont passés dans la plaine au temps des emblaves,
En la nuit des cerveaux et l’intensité des cœurs
Jetez votre bon grain sur le champ des esclaves.
Fiers semeurs de l’idée, jetez votre bon grain.
Il dormira comme le blé dort dans la terre.
Mais innombrable, aux beaux jours de l’été prochain,
Votre moisson resplendira dans la lumière ».
Gaston COUTE
SupprimerPoème d' Eugène Bizeau
RépondreSupprimer« Lutter, puisque la vie est une âpre mêlée
Où l’on se bat sans fin contre plus fort que soi,
Et marcher le front haut sous la voûte étoilée
Sans se décourager des coups que l’on reçoit.
Lutter de tout son cœur et de toute son âme,
Sur tous les points du globe, et par tous les moyens,
Contre la renaissance et le retour de flamme
De ce qui reste en nous de préjugés anciens.
Lutter contre la peur, contre la maladie,
Contre la profondeur de l’égoïsme humain,
Contre la pauvreté d’un peuple qui mendie,
Contre le désespoir, la misère et la faim.
Lutter contre le joug des maîtres de la terre
Masquant leur dictature en tapageurs discours ;
Contre les trublions, les criminels de guerre,
Aigles noirs de haut vol et répugnants vautours…
Lutter contre les fous qui jouent à pigeon vole
En jetant vers le ciel d’affreux engins de mort…
Et, sans cesse assoiffés de gloire et d’auréoles,
Enchaînant l’avenir au culte du veau d’or.
Lutter pour le succès des causes généreuses,
Pour l’idéal de paix dont on a la fierté,
Pour le destin meilleur des plèbes douloureuses,
Pour le bonheur du monde et pour la liberté.
Lutter jusqu’à la fin du rève ou du poème
Qui soutient notre cœur et l’enflamme en secret…
Et quant on n’est plus rien que l’ombre de soi même,
Sourire à la jeunesse et partir sans regret ! ».