dimanche 18 octobre 2015

lundi 12 octobre 2015

A propos d’un dispositif de surveillance trouvé, documenté et détruit à Paris

Fin septembre nous avons mis fin à des doutes sur la présence d’un dispositif de surveillance visant la bibliothèque anarchiste La Discordia dans le Nord-Est de Paris. Un dispositif qui se trouvait dans l’école Montessori « Plaisir d’enfance » située juste en face de la bibliothèque au premier étage dans un cagibi, donnant sur la fenêtre (le dispositif avait la forme d’un « dossier en carton »). Le mardi 6 octobre, nous avons décidé de rentrer dans l’école pour prendre contact avec la direction. Nous finissons avec insistance par obtenir un rendez-vous avec la directrice administrative et financière de l’école. Celle ci, dans un premier temps nie, mais acculée, elle finit par reconnaître (à demi-mot) l’existence du dispositif dans son école (et donc l’autorisation/collaboration de la direction). Après de longues « négociations » avec elle et son supérieur, et de lourds efforts de leur part de temporisation (pour pouvoir « appeler son contact »), nous finissons, après la sortie des classes, par obtenir l’accès au cagibi. Prenant nos responsabilités, nous décidons rapidement de nous emparer du dispositif par la force. Nous nous rendons alors compte que tout le monde est au courant de sa présence dans l’école. Nous réussissons à sortir rapidement malgré quelques « résistances ». Le kéké de l’école est sorti pour regarder où nous allions afin de faciliter encore plus (et une fois encore), le travail des flics. Nous apprenons par ailleurs que le dispositif était en place depuis au moins la deuxième semaine de juillet 2015.

panorama
Considérations techniques
Le dispositif était sous la forme d’un boîtier rectangulaire, bruyant (ventilateurs) d’environ 40x25x25 cm en plastique dur, branché sur secteur (sans batteries). Le boîtier présente un trou d’environ 4 cm de diamètre pour la caméra, trois câbles en sortaient au bout desquels se trouvaient deux antennes à pointe (probablement des capteurs sonores) et un troisième capteur petit et carré. À l’ouverture du boîtier, nous découvrons du matériel technologique de pointe :
• Un routeur wifi avec deux cartes SIM (Bouygues), un GPS, trois entrées cellulaires, une entrée stéréo.
• Un processeur.
• Un dispositif téléphonique avec une carte SIM Orange (ce qui signifie que les données n’étaient pas stockées mais transmises en direct).
• Une camera avec deux niveaux de zoom, commandable à distance.
• Et d’autres types de matériels que nous ne sommes pas parvenus à identifier (mais que vous trouverez sur les photos téléchargeables ci-après).
Nous mettons à disposition une certaine quantité de photos en invitant les personnes capables, à partager leurs connaissances techniques sur le sujet : 1 et 2.
Pour conclure
Ces dispositifs qui ont d’abord pour but de surveiller, ont aussi comme objectif secondaire celui de nous faire peur et de nous apprendre à nous limiter nous-mêmes. Mais cela ne marche pas. Ce ne sont ni la peur ni la répression qui déterminent nos pratiques, mais seulement nos idées. Quoi qu’il en soit, il est logique de soupçonner que ce type d’« attention » (somme toute, assez banale) touchera encore La Discordia comme tout autres lieux considérés comme subversifs par l’État.
Nous savons, par exemple, que d’autres dispositifs de surveillance ont été découverts ces dernières années dans différents endroits en France (Montreuil, Cévennes, Lille, etc.). Mais nous ne le savons que par « copinage » alors qu’il nous paraît très important de rendre ces informations publiques afin qu’elles puissent profiter à tous, plutôt que de s’enfermer dans des réflexes imbéciles et contre-productifs de panique.
Pour la DGSI et leurs amis : si vous cherchez votre matériel, vous le retrouverez, en pièces détachées, à quelques mètres de profondeur, dans le canal de l’Ourcq, au niveau de la rue de Nantes. Bonne pêche ! (on a toujours rêvé de voir des porcs flotter)

Des livres, pas des flics !

Quelques participant/es à La Discordia.ladiscordia@riseup.nethttp://ladiscordia.noblogs.org/

Une bibliothèque anarchiste espionnée par une caméra cachée dans une école

Le dispositif, installé début juillet dans un établissement parisien, a été découvert et récupéré par les militants qui ont diffusé des photos en ligne.

Il devait rester discret et s’est retrouvé disséqué sur Internet. Un dispositif de surveillance, placé dans une école du XIXarrondissement de Paris, filmait une bibliothèque anarchiste voisine. Les militants s’en sont rendu compte, ont récupéré le matériel manu militari et l’ont exhibé sur leur blog.
Le récit paraît surréaliste, mais il a été confirmé à Libération par plusieurs sources au sein de l’établissement. Début juillet, deux individus de sexe masculin, se présentant comme des policiers en civil, se rendent à l’école, rue du Pré-Saint-Gervais. «Ils ont montré des papiers», se souvient une responsable administrative de l’établissement. Les policiers ne laissent pas leur nom ni celui de leur service, mais un numéro de portable «en cas d’urgence». Ils ne disent rien de l’enquête qui les amène et installent le dispositif dans le cagibi de l’école.
«Je pensais que c’était pour filmer des dealers», dit l’un des professeurs. En réalité, le dispositif est braqué sur l’entrée d’une bibliothèque de l’autre côté de la rue. Une bibliothèque anarchiste, La Discordia, qui a ouvert le 10 mai.
Sur son site internet, les bibliothécaires décrivent ainsi leur lieu : «Une bibliothèque qui entend nourrir un projet révolutionnaire par certains de ses aspects fondamentaux : la lecture, le débat, la théorie, l’écriture, le papier, la discussion […] C’est des livres, journaux, tracts, brochures, affiches et autres documents, des archives d’aujourd’hui et d’hier pour contribuer à la transmission de l’histoire des luttes individuelles comme collectives. Tout ce qui pourra favoriser le développement des idées, en rupture avec l’Etat, la politique et le capitalisme.»

Surveillance politique

Tout l’été, l’entrée de la bibliothèque est ainsi surveillée depuis l’autre côté de la rue. Le dispositif comprend une caméra, qui semble être contrôlable à distance, un GPS et du matériel de connexion, par exemple pour transmettre les images en temps réel. Dans l’école, certains se doutent rapidement de ce qui se trame. «J’ai compris que ce n’était pas pour le deal, mais pour la bibliothèque. C’est de la surveillance politique», poursuit l’enseignant, qui se désole : «On ne savait pas quoi faire.»
Mardi, les bibliothécaires ont traversé la rue pour récupérer le matériel. Se présentant en voisins, deux hommes et une femme entrent dans l’école, puis exigent d’accéder au cagibi et à la caméra. «Ils ont dit qu’ils resteraient là et ne bougeraient pas», raconte une responsable de l’administration. Le ton est «un peu monté», précise l’enseignant. Sur leur blog, les militants disent s’être «emparés du dispositif par la force»et être parvenus «à sortir rapidement malgré quelques "résistances"».
Depuis, plus rien. Les militants ont photographié le dispositif sous tous les angles, en ont diffusé les clichés en ligne avant de l’envoyer «en pièces détachées, à quelques mètres de profondeur, dans le canal de l’Ourcq, au niveau de la rue de Nantes». L’administration de l’école a tenté d’appeler le numéro de portable laissé pour les cas d’urgence. Personne n’a répondu (nous sommes aussi tombés sur un répondeur). Au commissariat du coin, personne n’a pu les renseigner – ce qui n’est guère surprenant pour une opération de ce type.
Le parquet de Paris, interrogé par Libération, dit ne pas avoir connaissance d’une enquête en cours visant la bibliothèque La Discordia. Les étranges policiers ont pu agir hors de toute procédure judiciaire, donc en renseignement. Et ce ne serait pas la première fois que leur dispositif discret serait découvert. En 2011, des proches des mis en examen de l’affaire Tarnac avaient trouvé des balises dans leur voiture.
Les responsables de l’école ne tiennent pas à s’étendre sur l’affaire. Ils comptent déposer une main courante à cause de l’intrusion des militants dans l’établissement. «On ne peut pas laisser entrer n’importe qui»déplore une responsable. L’équipe de La Discordia n’a pas répondu aux mails de Libération. Pas directement, du moins. En bas de son poste de blog, un nota bene a été ajouté : «Concernant les journalistes : nous n’avons strictement rien à vous déclarer, car, comme vous, nous avons choisi notre camp dans la guerre sociale et ce n’est pas le même.»

250000 manifestants à Berlin contre le TAFTA



Une manifestation monstre a eu lieu samedi à
        Berlin pour protester contre le projet d'accord de
        libéralisation des échanges entre l'Europe et les Etats-Unis.
        L'opposition au Partenariat transatlantique de commerce et
        d'investissement (PTCI, TTIP en anglais) ne cesse de croître en
        Allemagne. /Photo prise le 10 octobre 2015/REUTERS/Fabrizio
        Bensch
L'opposition au Partenariat transatlantique de commerce et d'investissement (PTCI, TTIP en anglais) ne cesse de croître en Allemagne. Ses adversaires estiment qu'il donnera trop de pouvoir aux grandes multinationales aux dépens des consommateurs et des salariés.
Selon les organisateurs, une alliance d'associations caritatives et de défense de l'environnement et de partis d'opposition, 250.000 personnes ont participé au rassemblement, soit davantage que ce qu'ils avaient anticipé. La police parle de 100.000 participants.
"Il s'agit de la manifestation la plus importante que ce pays ait vu depuis de nombreuses années", a lancé aux manifestants Christoph Bautz, directeur de Campact, un mouvement de citoyens.
Le niveau de résistance a pris de court le gouvernement d'Angela Merkel.

L'avortement en France : un droit précaire

L'avortement en France : un droit précaire

A Propos

Le projet : “Je ne suis pas acquis. L’avortement en France : un droit précaire.”

En France, une femme sur trois a recours à une interruption volontaire de grossesse.
Le droit à l’avortement n’est plus une utopie.
Depuis le 17 janvier 1975, chaque Française dispose de son corps, chaque Française est libre d’avorter.
Pourtant, malgré la reconnaissance de ce droit, il existe encore des obstacles.

Ce webdocumentaire propose de les mettre en lumière en répondant à ces interrogations :
Quelles sont les menaces ? A quel point l’accès à l’avortement est-il restreint ? Quelles sont les solutions envisagées ?

______

L'auteure : Emeline Piucco

Etudiante en Master Journalisme et Médias Numériques à l’Université de Lorraine, j’ai travaillé pendant six mois sur ce projet afin de le rendre le plus exhaustif possible.
Vidéo, son, écrit, infographie ; les supports que j’ai utilisés sont multiples. Ils me permettent d'offrir à l’internaute une expérience multimédia tout en l’informant.

Mais le plus important reste le choix du sujet.
Pourquoi l’avortement ?
Autour de moi, il m’a été demandé de l’expliquer plusieurs fois.
Cette situation ne me laisse pas indifférente. Nous sommes au XXIe siècle, un siècle de modernité et de progrès, mais malgré cela, des Françaises sont encore obligées de lutter pour avorter. Un paradoxe. Une contradiction. Une réalité qui me dérange.

Je ne pouvais pas fermer les yeux.
Réalisation : 2014-2015

Remerciements

Je remercie les militants, professionnels, historiens, médecins qui ont accepté de répondre à mes questions. Leur aide a été précieuse. Grâce à eux, j'ai pu enrichir le contenu de ce webdocumentaire et approfondir le sujet.

Je remercie également Nathalie Pignard-Cheynel et Arnaud Mercier pour leurs conseils.

Un grand merci à mon entourage pour m'avoir supportée pendant ces six mois, pour m'avoir encouragée.
Et surtout, à mon amie Julie Fallon pour m'avoir hébergée et à ma tante Céline Cunin pour son coup de pouce !]

jeudi 8 octobre 2015

Quand les patrons ne risquent que la chemise, nous risquons notre peau !

« A poil, à poil »


Il y a eu hier, au Comité Central d’Entreprise d’Air France, comme un air de « Ça ira » [1], comme un souffle de Watrinade [2].
Quel salarié n’a pas pris plaisir alors a regarder les images de Xavier Broseta, le DRH d’Air France, courir torse nu et la cravate au vent, lors de cette néo-« conduite de Grenoble » [3]ponctuée des « A poil, à poil », scandés par des salariés dé-chainés.
Notre pensée, notre soutien va vers eux, qui virent leur DRH, revenir devant les caméras, quelques heures après les événements, semblant ne tenir que grâce à son nouveau costume, comme les fils d’un pantin désarticulé. Ces salariés qui dans la matinée l’avaient entendu, sans vergogne et sans plus d’émotions, annoncer 2 900 licenciements.
La peur se lisait sur ses traits tirés, et dans ces entreprises qui chaque jour augmentent la pression sur les travailleurs par un régime de terreur patronale, la voir changer de camp reste un plaisir qu’il ne faut pas bouder.
Cette peur soudaine qui leur fait mesurer la violence, qu’eux même infligent quotidiennement [4].

JPEG - 29.6 ko
N’oublions pas que le personnel naviguant risque aussi sa peau si l’entretien est fait à l’économie.
PNG - 149.8 ko
En 2007, les salariés d’Air France au sol rendaient hommage à leur collègue décédé dans un accident du travail qui aurait pu être évité s’il n’avait pas été seul sur la tache. Les réductions d’effectifs prévues recréront cette situation.
Xavier Broseta n’est pas une victime. Ce qu’il met en œuvre des plans sociaux, c’est la mise à mort de travailleurs dans le futur. Il le sait par ses tableaux de bords impersonnels et les salariés d’Air France encore mieux que lui car ils ont inscrit sur leur chair le résultat de ces « décisions RH ».
Xavier Broseta a rencontré la colère dont le prolétariat est capable quant il déborde le lit du syndicalisme de collaboration de classe. Cette rage populaire, qui redresse l’échine des travailleurs, et leur fait retrouver le chemin de la guerre de classe contre ses bourreaux.
Comme une vague sociale emportant tout sur son passage, elle seule est capable de rendre quelque humanité à la bourgeoisie et ses laquais dorés [5].
Que quelques ministres [6], que l’Histoire oubliera, prennent la peine de blablater, pour condamner ces agissements ne fait que renforcer l’idée que la représentation gouvernementale n’est là que pour servir la soupe au Capital.
Que les dits représentants syndicaux s’empressent de vouloir garantir « la sécurité » des exploiteurs comme semble-t-il le fit Mehdi Kemoune, secrétaire général adjoint de la CGT Air France, en prévenant préalablement la direction afin qu’elle mette plus de vigiles ; de déplorer les violences en rappelant que « c’est la négociation qui doit l’emporter », comme l’a déclaré Jean-Claude Mailly, Le secrétaire général de FO, dont les adhérents n’étaient cependant pas les derniers à faire tomber la chemise ; ou comme la misérable CFDT de « condamner sans réserve et avec la plus grande fermeté les violences indignes » ; rien n’effacera le souvenir des salariés, dansant sur les tables renversées d’une « négociation de dupes » Hurlant face à une direction illégitime : « On est chez nous, on est chez nous ! »
Notre syndicat, affirme son soutien plein et entier à ces salariés en lutte, se déclare acquéreur potentiel d’un morceau de chemise (relique) mis aux enchères, et s’engage à intégrer dorénavant dans ses slogans le « A poil, A poil », qui rende raison à nos exploiteurs.

[1« Ah ! ça ira, ça ira, ça ira », est un refrain, entendu pour la première fois en mai 1790, qui symbolise la Révolution française. Son auteur, avait adapté des paroles sur « le Carillon national », un air de contredanse très populaire que la reine Marie-Antoinette elle-même aimait souvent jouer sur son clavecin.
Le titre de cette chanson furent inspirés par l’optimisme imperturbable de Benjamin Franklin, qui, lorsqu’on lui demandait des nouvelles de la guerre d’Indépendance américaine, répondait invariablement : « Ça ira, ça ira. » À la Révolution, le texte fut transformé par les sans-culottes en apostrophes assassines à l’égard de l’aristocratie et du clergé.
[2Le 26 janvier 1886, 2.000 mineurs de Decazeville, dans l’Aveyron, font grève. Ils s’en prennent au sous-directeur de la mine, l’ingénieur Jules Watrin, à l’origine d’une baisse de leurs salaires, et le défenestrent. Le terme de Watrinade est alors repris dans le journal du Père Peinard d’Emile Pouget.
[3Cette expression, et cette pratique malheureusement tombée en désuétude, est antérieure à la révolution de 1789.
Elle s’appliquait à une exclusion brutale de son obédience d’un compagnon qui avait failli, qui était un voleur ou un escroc. À ce propos, on trouve cette description dans "Le livre du compagnonnage" d’Agricol Perdiguier en 1841 : « 
Cette conduite se fait, dans une Société, à un de ses membres qui a volé ou escroqué ; c’est le châtiment qu’on lui inflige dans une chambre ou dans les champs. Celui qui a reçu la conduite de Grenoble est flétri moralement ; il ne peut plus se présenter devant la Société qui l’a chassé comme indigne d’elle. Quand on a vu faire cette conduite, on n’est pas tenté de la mériter ; elle n’attaque pas le physique brutalement, mais rien n’est si humiliant : il y a de quoi mourir de honte ! »
[4Depuis la nomination de Xavier Broseta en 2012, le nombre d’accidents du travail à explosé à Air France (plus 11% par rapport à 2012, bilan social 2014, SUD).
[5Dans les documents de référence du groupe, page 279, on peut voir le fond du problème. Depuis 2012, le nombre d’actions par conversion d’obligation a doublé. De 77 millions à 130 millions. Ce type d’obligations financières garantit le bénéfice à minima aux actionnaires. C’est un investissement sans risque.
C’est ce genre de produits financiers que l’équipe de direction actuelle chez Air France (qui a augmenté sa rémunération personnelle) ne cesse de mettre en œuvre pour gaver la bourgeoisie sur le dos des travailleurs. Ses plans stratégiques ne sont que de la poudre aux yeux pour capter ces bénéfices qui devraient retourner aux travailleurs.
[6Dont certains font l’apologie du contrôle au faciès

A propos d'Air France

Violence ? Quelle violence ? Voilà ce qu'en dit Jean Jaurès :

« Le patronat n’a pas besoin, lui, pour exercer une action violente, de gestes désordonnés et de paroles tumultueuses ! Quelques hommes se rassemblent, à huis clos, dans la sécurité, dans l’intimité d’un conseil d’administration, et à quelques-uns, sans violence, sans gestes désordonnés, sans éclats de voix, comme des diplomates causant autour du tapis vert, ils décident que le salaire raisonnable sera refusé aux ouvriers ; ils décident que les ouvriers qui continuent la lutte seront exclus, seront chassés, seront désignés par des marques imperceptibles, mais connues des autres patrons, à l’universelle vindicte patronale. [...] Ainsi, tandis que l’acte de violence de l’ouvrier apparaît toujours, est toujours défini, toujours aisément frappé, la responsabilité profonde et meurtrière des grands patrons, des grands capitalistes, elle se dérobe, elle s’évanouit dans une sorte d’obscurité. »
 

Jean Jaurès, discours devant la Chambre des députés, séance du 19 juin 1906

mardi 6 octobre 2015

Enquête sur l'école ultra-catholique de Castres et ses liens avec l'extrême-droite

Enquête sur l'école ultra-catholique de Castres et ses liens avec l'extrême-droite
Qui se cache derrière le cours le Sénevé de Castres ? Accusé d'intégrisme par l'opposition municipale, l'association à l'origine de cette école se révèle être composée de personnes proches des milieux catholiques traditionalistes, de l'extrême droite et d'avoir un lien avec la majorité municipale.

L'école baptisée "Cours le Sénevé" occupe un local municipal, 15 rue Francisco Ferrer à Castres (Tarn) © France 3 Midi-Pyrénées / Youshaa Hassenjee
© France 3 Midi-Pyrénées / Youshaa Hassenjee L'école baptisée "Cours le Sénevé" occupe un local municipal, 15 rue Francisco Ferrer à Castres (Tarn)
Le cours Sénevé a fait l'objet d'une polémique dont nous avons parlé la semaine dernière : l'opposition de gauche reproche à la ville de Castres d'héberger cette école qu'elle accuse d'intégrisme dans des locaux municipaux. Au-delà de cette polémique,nous avons enquêté pour en savoir plus sur les Castrais à l'origine de cet établissement, qui n'accueille pour le moment qu'une douzaine d'élèves. 

Au cours le Sénevé de Castres, il y a tout d'abord les enseignants. Huit au total, du français au sport en passant par l'histoire biblique, présentés sur le site internet de l'école.

Marie-Geneviève Soleil est la directrice de l'établissement. Depuis le début de la polémique, c'est elle qui s'exprime pour défendre ce projet dont le but est "la formation de la personne dans toutes ses dimensions : esprit, âme, cœur et corps." Agrégée de Philosophie, enseignante en lycée durant 15 ans, professeur de français et de latin au Sénevé, son nom apparaît depuis plusieurs années lors des université d'été du Centre Charlier. En juillet 2014, elle participait à une conférence sur le thème de "L'éducation des enfants : le carcan totalitaire, les libertés à reconquérir".
Marie-Geneviève Soleil, est la directrice du Cours le Sénevé. Agrégée de Philosophie, elle participe à des conférences de l'établissement culturel catholique et traditionaliste, le Cercle Charlier.


L'ombre de Bernard Antony

Le Centre Charlier est un établissement culturel catholique traditionaliste crée par son père, un certain Bernard Antony. Cette figure de l'extrême droite, ancien député européen est bien connu notamment dans le Tarn pour avoir été le candidat du Front National à la mairie de Castres en 2001. 
Le 8 février 2014, Bernard Antony, président de l'AGRIF, prononce son discours lors de la demande de dissolution des Femen.
Comme le raconte la Dépêche du Midi, une femme se trouve en deuxième position sur sa liste lors de cette élection. Elle se nomme Françoise Canac. Candidate du FN aux législatives de 2002 sur la circonscription de Castres, son nom et son visage s'affiche aujourd'hui sur le site du cours le Sénevé. Elle est le professeur de Mathématiques de l'école.

Son mari, Patrick Canac, également candidat frontiste en neuvième position sur la liste de Bernard Antony en 2001, est l'un des fondateurs et le trésorier de l'association "les amis du Sénevé", structure à l'origine de la création de l'établissement scolaire.
Françoise Canac est professeur de Mathématiques au Cours le Sénevé et ancienne candidate du Front National sur Castres


Des membres actifs de la Manif pour Tous

Parmi les autres enseignants, Béatrice Parmentier en charge de l'histoire Biblique. Ancienne vice-présidente du Secours Catholique du département, cette diplômée d'HEC fut l'un des membres actifs sur le Tarn dans l'organisation des manifestations contre lemariage pour tous.
Béatrice Parmentier est professeur d'Histoire Biblique et l'un des membres actifs de la Manif pour Tous dans le Tarn.


La femme d'un élu de la majorité municipale de Castres

Dans les statuts "les amis du Sénevé" apparaissent les trois noms des fondateurs : Bertrand de Ligondès, infirmier et président de l'association, Patrick Canac et celui d'Alix Besançon. Cette dernière est l'épouse de Jean-Philippe Audouy. Cet élu municipal appartient à la majorité de Pascal Bugis. Délégué à la sécurité, il avait fait polémique en 2010 pour ses positions anti-IVG. Monsieur Audouy avait dénoncé, dans la Dépêche du Midi, une "attaque politicienne" initiée par la gauche castraise. 
Parmi les fondateurs de l'association Les Amis du Sénevé, Alix Besançon, femme du conseiller de la majorité municipale de Castres, Jean-Philippe Audouy.
Bertrand de Ligondes, infirmier, est le président de l'association, Florence Jaud, Orthophoniste, en est la secrétaire, Patrick Canac, comptable, le trésorier.

Enquête : qui sont les amis du Cours le Senevé, l'école catholique de Castres ?

lundi 5 octobre 2015

Territoire alternatif en limousin

http://radiovassiviere.com/2015/09/un-territoire-alternatif-sur-la-montagne-limousine-une-utopie-du-xxie-siecle/

trouvé sur www.rezo.netune véritable mine d'infos !! (à croiser avec le journal de Reporterre) 

                                                            
  "Même si le ciel reste "moutonneux", ce n'est pas une raison pour faire sa tête de cochon..." Jipé