mardi 17 septembre 2013

Exploitation minière dans la Creuse : Dites oui et ne posez pas de questions !


Depuis le 24 juillet 2013 et jusqu’au 4 septembre prochain, sur le site Internet du Ministère du redressement productif, le « public » est invité à adresser ses observations concernant le projet d’octroi du permis exclusif de recherches de mines (PERM) dit de Villeranges [1]. Ce PERM porte sur la recherche « d'or, de cuivre, d'argent, de zinc, d'antimoine, d'étain, de tungstène et substances connexes », son périmètre s’étend sur une zone de 47,6km² dans le département de la Creuse et il sera octroyé à la société Cominor [2].
http://troudescombrailles.revolublog.com/

Quel déni de démocratie, M. Montebourg ! Nous sommes très loin de la VIème République que vous promettiez en 2012 : " Le citoyen […] sera réintégré dans la boucle de la décision et trouvera la possibilité de s’exprimer et de participer à l’action publique ". 
S'agit-il d'un oubli ou d'un retournement de marinière (voir ci-contre)? Les méthodes que vous mettez en œuvre aujourd’hui sont les mêmes que celles employées par J-L. Borloo lorsque, en 2009, il signait en catimini les permis d’exploration de gaz et pétrole de schiste.

Risques passés sous silence
En déclarant que « la mine est un axe potentiel du redressement, un élément de compétitivité et de souveraineté » [5], Arnaud Montebourg semble ignorer que le dossier de l’exploitation minière industrielle est excessivement lourd en termes d’impacts sociaux, économiques, culturels, politiques et environnementaux.
L’industrie minière moderne est tournée vers l’exploitation de gisements de faible concentration et implique l’utilisation de grands volumes de produits potentiellement toxiques (cyanure, acide sulfurique, etc.), ainsi que la génération massive de déchets. Quelle que soit la technique utilisée (par galeries ou à ciel ouvert), l'étape de séparation des métaux de la roche nécessite toujours de lourds traitements chimiques. Aux pollutions qu’implique le stockage des déchets issus de ces traitements, il faut ajouter l’accumulation de stériles – roches contenant des métaux non exploitables de manière rentable  - avec les problèmes de pollution par drainages miniers acides (acidification des eaux pluviales et donc des réseaux hydrographiques par ruissèlement sur les stériles) et la libération, au contact avec l’eau et l’air, des métaux lourds, d’arsenic [6] et/ou de substances radioactives contenus naturellement dans la roche (ce dernier risque est à considérer avec sérieux dans le cas du PERM de Villeranges, compte tenu de la présence avérée d’uranium dans le sous-sol de la Creuse [7]). Ce type de pollution peut durer jusqu’à plusieurs siècles, voire plusieurs milliers d’années. Des publications scientifiques l'attestent. A ces pollutions de l’eau, il faut ajouter celles de l’air et du sol, les nuisances sonores et visuelles, la perturbation des écosystèmes locaux, la perte de biodiversité et l’affectation de la santé des riverains.
Dans la zone du périmètre du futur permis de Villeranges, l’Agence Régionale de Santé (A.R.S.) a identifié des sources d’eau potable nécessitant des mesures de protection. La Direction Départementale des Territoires (D.D.T.) signale également la présence d’un important aquifère. De plus, cette même D.D.T indique l’existence d’un double site Natura 2000 (Bassin de Gouzon et Étang des Landes)Enfin, le Directeur régional de l’environnement, de l’aménagement et du  logement du Limousin, pourtant favorable au projet minier, ne manque pas de souligner « que le périmètre sollicité est situé dans un secteur avec des enjeux majeurs pour la biodiversité, notamment l’Étang des Landes» [8].
Un passé qui ne rassure pas
Dans la région, l’expérience de l’industrie minière a déjà laissé un traumatisme important. À une vingtaine de  kilomètres du site de Villeranges, se situe l’ancienne mine d’or du Châtelet (1905-1955). Selon l’Usine Nouvelle, « Plus de 500 000 tonnes de déchets issus du traitement du minerai et stockés à l'air libre sont pollués à l'arsenic et, ce, au cœur d'une zone Natura 2000. A chaque orage, les eaux de ruissellement chargées en arsenic se déversent dans la Tardes, la rivière en contrebas » [9]. Il faudra une longue bataille des riverains et près de 4,5 millions d’euros d'argent public pour que le site "dépollué" puisse enfin être inauguré en juillet 2013.  
Mine Or Chatelet  Pierre-Christian GUIOLLARDMine Or Chatelet Pierre-Christian GUIOLLARD
Le maire, Jacques Constantin, accueille les personnalités venues inaugurer le site des mines d'or du Châtelet après sa dépollution. Source : Le Populaire, 14-07-13). Crédit photo: Duron Jean-Marc

Des questions en suspens
Pour que le citoyen soit réellement « réintégré dans la boucle de la décision », faut-il déjà commencer par lui donner la possibilité de se prononcer en connaissance de cause. Pour cela, la mise à disposition de l’information concernant le projet, ses possibles conséquences et ses retombées, est un préalable immanquable. Or, au sujet du permis de Villeranges, beaucoup de questions restent sans réponse, notamment :
  • Quel minerai est principalement recherché? Que signifie "substances connexes" dans la note de présentation du projet ? Y a-t-il l'intention d'extraire de l'uranium des stériles, comme cela se fait par exemple en Afrique du Sud [10]?
  • Combien et surtout quel type d'emplois seront générés par cette activité?
  • Quels engins seront utilisés, qu'impliqueront-ils pour les petites routes?
  • L'exploration (et la possible exploitation) se font-elles à ciel ouvert ou par galeries?
  • Quels produits ou composés seront utilisés lors des opérations?
  • Comment est évalué l'impact paysager, quelles sont les conséquences?
  • Quelles sont les conséquences possibles pour les nappes phréatiques et l'eau, sachant qu'il y a un château d'eau et la Voueize à proximité ?
  • Plus généralement, quelles seront les conséquences pour la santé, la biodiversité, les sols, le patrimoine culturel et archéologique éventuellement présent dans la région ?
La « consultation » de Villeranges, qui se termine le 4 septembre dans le silence général, est une véritable mascarade. L’octroi de ce permis ne fait aucun doute. Il confirme la détermination du Ministère du redressement productif d’engager la France sur la voie d’un extractivisme aveugle. Il y a de quoi se poser de sérieuses questions quant à la cohérence de la politique d’un gouvernement censé, à le croire sur parole, agir en faveur d’une transition écologique et énergétique! La crise justifie-t-elle vraiment que « nos » décideurs politiques soient aussi peu regardants sur la nature de l’activité économique, tant que celle-ci est susceptible de croître ?
Tennie hier, Villerange aujourd’hui. Demain, à qui sera le tour ? D’autres demandes de permis sont en cours d’instruction : Merléac dans les Côtes d’Armor, Cressy en Saône et Loire,  Saint-Pierre en Maine et Loire, La Voueize dans l’Allier, Chamborand dans la Creuse, Beaulieu en Loire-Atlantique, etc. La vigilance et la mobilisation s’imposent.



Déni démocratie permis minier Villeranges

lundi 9 septembre 2013

Au Fabuleux destin
Jeudi 19 septembre à 21 h
Projection du film
LaMaternitéd'Elne
de
Frédéric Goldbronn, 2002, 56 mn
Début 1939, chassés par les
troupes de Franco, cinq
cent mille réfugiés
espagnols passent la
frontière française. Ils sont
internés dans des camps. À
partir de 1940, y sont aussi
internés des Tziganes et
des juifs d’Europe du nord
qui seront déportés à
Auschwitz et Maïdanek.
Fin 1939, à Elne, à côté de
Perpignan, Elisabeth
Eidenbenz, une institutrice
du Secours suisse aux
enfants victimes de la
guerre, aménage une
maternité de fortune, plus
de six cents enfants y
naîtront...
Uneprojection proposéeparBobinesRebelles
Au Fabuleux destin café-spectacle, rue Cerclier à Aubusson
IPNS

ESPAGNE Avortement, le gouvernement veut un retour en arrière

  
 
Un projet de réforme qui pourrait être adopté en octobre remet sérieusement en cause le droit à l’avortement garanti par la législation en vigueur depuis 2010.
 
 
La nouvelle loi sur l'avortement sera approuvée en octobre", anticipe le très conservateur ABC. Le gouvernement de Mariano Rajoy suscite la polémique depuis un an avec un projet qui vise à revenir en arrière dans la législation sur l'avortement. Il limite à seulement trois les cas où l'interruption volontaire d'une grossesse est légale : quand elle est due à un viol, quand la vie de la mère est en danger ou dans le cas où le foetus présente des malformations physiques ou psychiques. Cette nouvelle loi, très similaire à celle de 1985, enterre la réforme introduite en 2010 par le gouvernement socialiste de José Luis Rodríguez Zapatero – celle-ci légalisait l'interruption volontaire de grossesse jusqu'à la 14e semaine (ou la 22e si la vie de la mère est en danger) et sans besoin de l'autorisation parentale pour les filles de 16 et 17 ans.
"Cette réforme est l'une des priorités de l'exécutif dans ce second semestre de 2013", écrit le quotidien. Toujours d'après ABC, le nombre d'avortements a augmenté depuis la réforme socialiste. Selon les chiffres publiés par le journal, presque 120 000 femmes ont avorté en 2010, ce qui représente le double de la moyenne européenne.

mercredi 4 septembre 2013

Tunisie. A Paris, Amina raconte ses prisons

Amina Sboui qui a fait de son corps nu une révolution dans la Tunisie sous pouvoir islamiste, a pu gagner la France pour y poursuivre ses études. Toujours déterminée, elle veut créer une ONG pour les prisonnières, ses ex-camarades de cellule à Sousse. Elle se dit anarchiste et athée, plus féministe que jamais mais a rompu avec les Femen. Rencontre, au lendemain de son arrivée, avec une exilée de 18 ans au jeune destin déjà très lourd



Amina Sboui à Paris le 30 août © Martine Gozlan
Elle est là, amaigrie et fatiguée, posée sur le divan d'une amie parisienne. Ses bagages ne sont même pas encore arrivés. En attente, quelque part dans l'inachevé, comme elle, Amina Sboui, qui émerge de son Tunis-Paris? On peut désormais écrire son nom. Décrire son destin, le récapituler ou l'anticiper, c'est autre chose. En 6 mois, cette jeune fille de 18 ans a fait davantage que beaucoup de ses ainées, même féministes, en 30 ans. Le dévoilement sur sa page Facebook  de son buste nu et calligraphié, le 1er mars, d'un sublime  " Mon corps m'appartient, il n'est l'honneur de personne" lui a fait frôler la mort, endurer la séquestration familiale, puis l'opprobre de la société, y compris  de la bonne société tunisienne progressiste, et enfin subir la prison. Elle était totalement seule, dans la lumière d'un acte individuel, saisi au vol sur l'éventail des révoltes radicales. Elle avait choisi Femen, elle s'était surtout choisie elle-même comme miroir de la condition infâme des femmes. Scandale à Tunis. Elle a quitté Femen. Scandale à Paris. Il semble qu'une jeune fille arabe n'ait jamais le droit d'osciller, de tanguer, de crier alors que sa vie tente de se frayer un chemin dans une société natale en convulsion, dans un monde maternel dévorant.
>
> Son regard, qui a défié cousins, mère, salafistes, menaces de vitriol, policiers, juges, gardiennes de prison, matraques, voile imposé, son regard est absolument déterminé. Si l'on pouvait voyager dans ces grands yeux cernés par tant de cauchemars, on y verrait miroiter le seul eden comparable à l'amour, et peut-être plus fort que lui: ce rivage liberté dont nous jouissons tant que nous en avons perdu la passion.    
 
 
A sa libération, le 1er août, devant la prison de Sousse avec la blogueuse Lina Ben M'Henni
Pull bleu marine et collier africain, elle étire un long corps épuisé. " Mange un peu, reprends des forces!" supplient les deux amies, les mères féministes de substitution, son avocate Leila Ben Debba et la cinéaste Nadia el Fani, la réalisatrice de " Laïcité Inch Allah", elle-même visée par de sempiternelles menaces et exilée malgré elle tant les procès intentés par les islamistes lui vaudraient de prison en Tunisie. Leila Ben Debba porte un tee-shirt à l'effigie de Chokri Belaid, le leader du Front Populaire assassiné le 6 février 2013 par un commando salafiste. C'est ce jour-là, ou le lendemain, jour des obsèques de Chokri, qu'Amina avait décidé de faire quelque chose. De passer à l'action. De faire sa révolution.
> " Et elle l'a fait! En Tunisie aujourd'hui, la révolution est devenue celle des femmes grâce à Amina!" s'enflamme l'avocate, " et pourtant je n'ai pas toujours dit ça! Je ne voulais pas qu'elle aille à Kairouan, je lui avais dit..."
>
> A Kairouan, rendez-vous du congrès salafiste, où Amina est allée taguer simplement le mot " Femen" sur un muret, le 19 mai dernier.
> Leila Ben Debba n'était d'accord sur rien avec cette enfant terrible. Aucune féministe n'était d'accord avec Amina. Même la jeune blogueuse Lina Ben M'Henni, symbole de la jeunesse du 14 janvier, hésitait. A la fin, l'enfant terrible les a toutes dépassées. Elles ont embrayé. Avec du retard. Longue solitude. Lina s'est excusée et s'est lancée dans le comité de soutien. Leila Ben Debba a mis sa robe d'avocate et affronté les coups et la haine devant le tribunal.
> La prison. Des mots précis tombent froidement des lèvres d'Amina:
>
> " On était 45 femmes dans 20 mètres carrés. Quand je suis arrivée dans la cellule, les gardiennes leur avaient dit que j'étais une putain, que j'étais juive, que je voulais que tous les musulmans soient athées"
> Trois définitions des trois hantises qui attisent les délires dans les chaudrons arabes: le sexe, les juifs, l'apostasie.
>
> " ça a duré trois jours, poursuit Amina, et puis elles ont compris qu'on leur avait menti. Moi aussi, j'ai compris que je ne devais pas avoir de préjugés contre ces détenues. Elles étaient accusées de vol, de prostitution, de se droguer, de meurtre aussi. Les conditions étaient très mauvaises. Un gardien, le chef des gardiennes, un homme, a battu devant moi une prisonnière enceinte. Et son stick s'est cassé sur les hanches de la femme. Et elle a perdu le bébé. Ensuite, elle a été battue sous la douche par trois gardiennes. Et d'autres choses...J'ai vu tout ça, j'ai dit que je dirais tout aux journalistes. C'est à ce moment là qu'elles ont porté plainte".
>
> A ce moment-là, quand tombe le nouveau chef d'inculpation, Amina a très peur d'en prendre pour longtemps:
>
> - " Pour 7 ans, peut-être! Je n'avais pas du tout confiance dans le pouvoir tunisien..."
> Mais en juillet, le vent était en train de tourner, le djihad faisait rage sur les monts Chaambi, on égorgeait des soldats, on tuait un autre opposant, Mohamed Brahmi, le peuple descendait dans la rue, criait " Dégage!" à Ennahda. La Tunisie changeait, l'enfant terrible emprisonnée pour un tag devenait le symbole de l'injustice islamiste. L'étau de la solitude se desserre. Elle s'est tatoué un portrait d'Arafat sur le bras. Désormais, on manifeste pour Amina devant le tribunal. Les féministes la reconnaissent enfin comme l'une des leurs. Les progressistes ont fait des progrès.
> Quand Amina sort de prison le 1er août, elle a le sourire radieux de ceux qui ont retrouvé une famille. Très  peu la sienne, en dehors d'un père qui l'a toujours aimée et soutenue, et d'un oncle qui avait même manifesté son soutien aux Femen. Non, ce que rejoint Amina les jours suivants, c'est la Tunisie, ample, solidaire. L'une rejoint le multiple. La solitaire est enfin happée, protégée par la foule qui, devant l'Assemblée Constituante, au Bardo, veut faire sa nouvelle révolution. Le 15 août, elle publie une nouvelle photo, buste nu, toujours mais barré d'un " We don't want your di-mocracy". Elle y allume sa cigarette au goulot d'un cocktail-molotov. Amina annonce qu'elle devient anarchiste.Puis qu'elle quitte les Femen.
>
> Les Femen, celles qui sont allées la soutenir à Tunis et ont purgé un mois de prison, elle les a retrouvées hier soir dans leur fief du Lavoir moderne, qui avait brûlé voici quelques semaines. Celles-là, elle les aime. Pour le reste, elle " a peur que certaines actions favorisent les islamistes". Exactement ce que les opposants à Ennahda lui ont reproché avec violence quand elle a posté sa première photo! Au Huffington Post, la semaine passée, elle a même évoqué "l'islamophobie" et " un financement douteux". Elle a mentionné les Etats-Unis, Israël...Hantises du chaudron qu'elle vient de quitter. Hantises du malheur arabe dont aucune enfant arabe ne peut sortir  indemne.
>
> Bien sûr, ce discours-là tournait autour d'elle.
>
>
 
 
La photo du 15 août: le temps de l'anarchie
" Islamophobie"? " Financement par Israël?" Lui fallait-il ce ticket d'entrée - de retour- dans une société dont elle a tout, mais vraiment tout, contesté?Les vieilles lunes s'abattent sur le jeune astre. 
>
> La réaction est douloureuse à Paris. Les amies souffrent, impossible à nier, y compris dans ces colonnes. Elle est très jeune, impossible à oublier, et porte déjà une souffrance indicible. Caroline Fourest tweete: " Ne gardons des héroines que l'héroïsme". Inna Shevchenko ressasse ce qu'elle considère comme une trahison. Sur France-inter, Amina, le 29 août, met les points sur les I: " Je ne suis pas contre les juifs, je ne suis pas contre Israël, je suis contre les sionistes, voilà".
> Cet après-midi, elle me précise: " Toutes ces questions, c'était dans l'air, chez les gens qui m'entouraient..." Enfant d'un climat, elle reste. Tout en rejettant radicalement ce climat-là qui l'avait aussi prise en otage.
>
> D'"islamophobie", elle ne parle plus.
>
> - Mais tu te définis  comment aujourd'hui, Amina?
> - Je me définis comme féministe et athée. On partage les mêmes principes avec les Femen, mais on n'est pas d'accord sur les modes d'action.
> - L'Islam? L'Islam et toi?
> - Les religieux sont les ennemis des femmes. Les religions, ce sont juste des mots sur du papier".
>
> Elle est allée très loin pour ce monde-là. Et elle va toujours très loin, la lycéenne de 18 ans qui fera sa rentrée le 3 septembre. En attendant d'acheter ses cahiers, elle rêve de fonder une ONG pour celles qu'elle a laissées là-bas, derrière les barreaux de la prison de Sousse. Et d'écrire un livre. Sur le rebord de la fenêtre, un minuscule palmier se hausse vers le soleil, un chat aux yeux d'or ronronne vers l'horizon. Bienvenue dans ta liberté, Amina.