samedi 19 novembre 2016

ÉVÉNEMENTS EN GRÈCE



LA RÉSISTANCE CÈDE À ATHÈNES, MAIS S'ÉTEND EN GRÈCE
C'est terminé pour l'instant au centre d'Athènes. L'occupation de l'Ecole polytechnique n'a pas pu résister plus longtemps face à l'ampleur et à la violence des nombreux assauts policiers. Mais ce n'est que provisoire : d'autres actions de résistance se préparent et, surtout, beaucoup d'autres viennent de se dérouler ailleurs en Grèce.
Plus de détails sur la fin de l'occupation ici.

Car, pendant ce temps, des milliers de Grecs et de réfugiés continuent à mourir de maladies non-soignées, de drames familiaux et de suicides. Une partie de la jeunesse est plongée dans le désespoir, la mendicité s'étend parmi les retraités et la prostitution alimentaire parmi les mères de famille, sans oublier les nombreux cas d'enfants qui s'évanouissent de faim dans les cours d'écoles. La vraie violence est là et nulle part ailleurs. 

Il faut savoir que des actions similaires se sont multipliées ailleurs depuis hier : 
- à HÉRAKLION (Crète), principalement à l'université, avec des affrontements, mais aussi au Palais de Justice qui a, entre autres, été éclaboussé de peinture pour signifier son insupportable violence sociale à l'égard des plus pauvres et de la jeunesse révoltée ;
- à VOLOS (entre Thessalonique et Athènes), dans le centre-ville, avec des affrontements très violents (Molotov, grenades, pierres, etc.) et la destruction de beaucoup de banques (notamment sur l'avenue Dimitriados et dans la rue Iasonos) ;
- à IOANNINA (dans le nord-ouest), en plusieurs points de la ville et sur les routes alentours.
- à PATRAS (port dans l'ouest), dans le centre-ville et jusqu'à la place de la Résistance ; 
- à THESSALONIQUE (nord), dans le centre-ville et, principalement, à l'université Aristote, où les insurgés ont commencé par chasser les représentants de Syriza qui voulaient déposer une gerbe, dans la journée, à la mémoire des résistants de 1973 contre la dictature des Colonels, avant d'échafauder des barricades puis multiplier les affrontements contre l'invasion du campus par la police, à coups de cocktails Molotov, mais aussi de feux d'artifice.
- en plusieurs points d'ATHÈNES, à commencer évidemment par EXARCHEIA (dans la totalité du quartier) sous un brouillard de gaz lacrymogène qui a provoqué l'hospitalisation de plusieurs habitants, avec au moins une vingtaine de barricades mineures ou majeures ;
- et dans beaucoup d'autres endroits répartis en GRÈCE, mais de façon plus modeste.

Aujourd'hui, rien n'est fini. D'autres actions se préparent... A suivre dans les jours et les semaines à venir. Comme partout dans la nature, rien ne meurt vraiment, tout se transforme. A l'instar de nos camarades de la ZAD de Notre-Dame-des-Landes en France : "ils ont cru nous enterrer, mais ils ne savaient pas que nous étions des graines." Vienne la saison de l'eau pour faire germer et enraciner la désobéissance.
https://www.youtube.com/watch?v=wS3_PYGT55U

Y.Y.

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Du coup, je serai de retour en France, ce soir, à Annemasse (à côté de Genève) et demain à Oullins (banlieue de Lyon), pour en parler, si vous voulez en savoir plus (avec des projections de la nouvelle version de "Je lutte donc je suis"). Détails et dates suivantes en France, en Suisse, en Belgique, en Algérie et en Allemagne :
http://jeluttedoncjesuis.net/spip.php?article16
Nous reprendrons également la collecte des fournitures demandées en Grèce (dès Annemasse et Oullins), dont la liste précise est ici (à faire connaître svp) :
http://blogyy.net/2016/11/04/des-etudiant-e-s-et-des-lyceen-ne-s-passent-a-laction/
Merci encore de vos messages de soutien depuis mardi qui nous ont fait chaud au cœur à Athènes (j'en ai recopié certains sur nos murs, hier soir et ce matin).

Procès des méthodes policières à Bobigny du 21 au 26 novembre 2016

"on arrive sur un centre de tir"...

 Dans notre histoire, si la vérité n’apparaît pas dans les témoignages des policiers, elle ressort, banale et répugnante, au détour d’une communication radio entre policiers, enregistrée et portée au dossier. En se rendant sur les lieux, l’un des policiers dit : « On arrive sur le stand de tir ». Il faut se répéter deux fois cette phrase pour y croire et mesurer sa violence au regard des actes qui l’ont accompagnée. « On arrive sur le stand de tir ». Ces quelques mots révèlent l’état d’esprit dans lequel étaient les policiers le soir du 8 juillet, quand ils nous ont tiré dessus au flash-ball. A quoi font-ils référence ? A une séance d’entraînement, à un concours sportif, à un jeu de fête foraine ? Tout cela à la fois, sûrement. Qu’étions-nous pour les policiers qui nous ont tiré dessus ? Des silhouettes en carton ? Sauf que les cibles n’étaient pas dessinées sur nos torses mais sur nos visages. Le gagnant du soir partait favori. Le policier qui a éborgné Joachim était champion de France de tir. En plein dans le mille. Le procès qui s’annonce touche, lui aussi, en plein dans le mille. Il aura lieu en Seine-Saint-Denis, au tribunal de grande instance de Bobigny. Il nous permettra de mettre en lumière les violences policières dans les quartiers populaires, ainsi que le silence et le déni de justice qui les entourent. Il nous permettra aussi de faire le procès du flash-ball, et de toutes les nouvelles armes dont la police se dote pour frapper, blesser, mutiler les corps. » 
Extrait d’un tribune publiée par le Collectif huit juillet dans Libération le 18 août 2014

INFO Toutes les analyses, interventions et tribunes du collectif huit juillet sont disponibles sur son site : https://collectif8juillet.wordpress.com/ Facebook et Twitter : collectif 8 juillet