lundi 29 mai 2017

La Commune a 146 ans...

La mémoire de la Commune ou l’histoire écrite par les vainqueursLa mémoire de la Commune ou l’histoire
                        écrite par les vainqueurs

Programmes scolaires et publications grand public : persistance de la mémoire négative de la Commune
Cette mémoire décline progressivement après 1945. Dans le panthéon communiste, la Commune est peu à peu remplacée par la mémoire de l’engagement dans la Résistance du « parti des 75 000 fusillés. » Le nombre de participants à la montée au Mur décroit rapidement : 60 000 en 1945, 16 000 en 1949, 3000 en 1959. La Commune semble perdre de l’importance dans l’appareil de références de la gauche, au profit de l’antifascisme du Front populaire et de la Résistance.
La mémoire hostile à la Commune, elle, perdure bel et bien. L’événement occupe une place très réduite dans les programmes scolaires, à tel point que nombre de gens n’entendent réellement parler de 1871 qu’après le baccalauréat, au cours des études supérieures ou au détour de lectures personnelles. Du côté des publications grand public, le bilan est pire encore. Si les travaux universitaires (notamment ceux de Jacques Rougerie et de Robert Tombs, qui se sont efforcés de faire paraître des synthèses accessibles à tous) sont généralement plutôt bienveillants à l’égard de la Commune, il n’en va pas de même pour les ouvrages de vulgarisation historique souvent rédigés par des éditorialistes en mal de notoriété et cherchant à se prévaloir d’un certain verni culturel. Evoquons quelques exemples (relevés par Eric Fournier, dans La Commune n’est pas morte, 2013). Dans son best-seller Métronome, qui propose une promenade historique à travers Paris, le comédien Lorànt Deutsch nous livre une illustration saisissante de la permanence de la mémoire versaillaise, réduisant la Commune à acte de vandalisme, se scandalisant de la destruction de la colonne de la Bastille par les communards. Un discours qui fait écho au mythe des pétroleuses. Répandu à la fin du XIXe siècle, il met en scène des femmes accusées d’avoir allumé des incendies partout dans Paris, et mêle ainsi crainte et haine du peuple et plus particulièrement des femmes. Dans Historiquement correct (2003, vendu à 120 000 exemplaires), Jean Sévilla décrit la Commune comme « soixante-douze jours d’anarchie au cours desquels un pouvoir insurrectionnel a régné par la terreur sur la capitale. » Et Sévilla d’évoquer à plusieurs reprises l’alcoolisme supposé des communards : « L’absinthe dont la consommation a augmenté de 500% fait des ravages. C’est dans une atmosphère enivrée et enfumée que les adhérents des clubs discutent jusqu’à l’aube de la révolution sociale. » Le propos n’est pas neuf. Paul de Saint Victor écrit ainsi, en 1871, que « l’ivrognerie était l’élément de cette révolution crapuleuse. Une vapeur d’alcool flottait sur l’effervescence de la plèbe. La bouteille fut l’un des instruments du règne de la Commune. »
Le discours de Sévilla, comme celui tenu il y a quelques jours par Yann Moix dans les colonnes de Marianne, pourrait avoir été écrit presque mot pour mot par quelque écrivain réactionnaire au lendemain de la Commune. Il illustre une étonnante permanence du discours hostile à l’événement. Un discours qui fait fi de toute réalité historique. Un discours que, malheureusement, il faut encore combattre sans relâche. Un discours qui témoigne d’une peur presque panique du peuple et de son intrusion sur la scène politique. Peur qui continue de hanter, depuis plus d’un siècle, les élites oligarchiques.
Il ne s’agit pas ici d’idéaliser la Commune, expérience faite d’hésitations, de tâtonnements, d’erreurs parfois. La Commune fut motivée par le rejet du monarchisme et de la capitulation face à la Prusse. Elle tenta, en l’espace de deux mois, de poursuivre et d’achever la Révolution française : moratoire sur les dettes, réquisition des ateliers abandonnés au profit des coopératives ouvrières, interdiction du travail de nuit dans les boulangeries, élection des fonctionnaires… La Commune fut, en définitive, une tentative de réalisation de la république sociale que Jaurès, quelques années plus tard, appela de ses voeux.
Crédits photos  :
  • Ernest Pichio, Le Triomphe de l’ordre, lithographie, 1875, Wikimedia Commons.
  • L’Humanité, 30 mai 1926, Gallica.

Pour aller plus loin :
Synthèses sur la Commune :
ROUGERIE Jacques, La Commune de 1871, PUF, 1988.
TOMBS Robert, Paris, bivouac des révolutions. La Commune de 1871, Libertalia, 2014.
Mémoire de la Commune :
FOURNIER Eric, La Commune n’est pas morte. Les usages politiques du passé de 1871 à nos jours, Paris, Libertalia, 2014.
REBERIOUX Madeleine, « Le mur des Fédérés », dans NORA Pierre (dir.), Les Lieux de mémoire, Paris, Gallimard, 1984, vol. I
TARTAKOWSKY Danielle, Nous irons chanter sur vos tombes. Le Père-Lachaise, XIXe et XXe siècles, Paris, Aubier, 1999.

vendredi 19 mai 2017

Dès maintenant, passons de la défiance à la résistance sociale !

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Emmanuel Macron vient d'être élu avec 66,1 % des suffrages exprimés. Mais ce chiffre qui peut paraître élevé masque une autre réalité. Plus de 16 millions d’inscrit-e-s ont refusé de donner leur légitimité aux deux candidats du deuxième tour par des votes blancs, nuls ou en s’abstenant. L’abstention a même atteint un niveau record depuis 1969 (25,38 %, soit 12,1 millions de personnes). Et ce alors que l'enjeu était de faire barrage au FN, que les médias de masse et une grosse partie de l’échiquier politique ont relayé les injonctions à voter contre Marine Le Pen.
Si on ajoute à ces 16 millions les quelque 3 millions d'adultes qui ne sont pas inscrit-e-s sur les listes électorales, les 20,7 millions de voix réunies par Macron ne pèsent pas très lourd. D'autant qu'une part de son électorat, estimée à plus de 40 %, a voté sans adhérer à son projet mais bel et bien contre Marine Le Pen.

En tant qu'anti-électoralistes, nous voyons d'un bon œil la défiance accrue envers un système qui ne nous représente pas ; le refus de beaucoup de donner de la légitimité au nouveau président affaiblit de fait son statut.
Mais nous savons aussi que, si on les laisse faire, les gouvernants ne s’embarrassent pas de légitimité pour mener leurs projets de casse sociale. Notre position anti-électoraliste a pour corollaire la nécessité de s’investir sur le terrain social, de lutter ici et maintenant pour défendre et conquérir de nouveaux droits et d’œuvrer à un projet autogestionnaire et anticapitaliste. La défiance envers les capitalistes et les politiciens doit se concrétiser dans la pratique par des luttes sociales.

Et il y a réellement urgence à le faire. Car l’arrivée de Macron à la présidence, c’est l’assurance de l’amplification des politiques d’austérité, avec notamment la casse définitive du code du travail, la mise à mal des services publics, l’ubérisation de la société, le mal-logement, l’aggravation des politiques sécuritaires, la poursuite des politiques anti-immigré-e-s, la non prise en compte des questions environnementales, le renforcement du patriarcat, etc. C’est aussi, à coup sûr, continuer à fournir le terreau sur lequel prospère le Front National et plus généralement le poison raciste et xénophobe qui gagne toujours plus de têtes.
Aux valeurs de concurrence entre tous et toutes, de compétitivité, de patriotisme et d’union sacrée, opposons une culture et des valeurs de classe. De Mélenchon à Le Pen, on nous bassine avec la nation, la patrie, l’intérêt général, le bien commun. Or les capitalistes et les États qui les soutiennent n’ont pas les mêmes intérêts que nous ! C’est eux contre nous, nous contre eux, quand ils gagnent, nous perdons et inversement.

Les élections maintiennent justement cette fable de l’égalité des citoyen-ne-s dans l’isoloir, gomment et annihilent les résistances de classe. Le réel enjeu, même à court terme, ne se situe donc pas dans le soutien à tel ou tel politicien lors des prochaines législatives. Il est au contraire à la préparation d’une riposte sociale de grande envergure. Pour cela, nous devons, il nous semble, renforcer les organisations de résistance de notre classe, au premier rang desquelles les organisations syndicales et les collectifs de lutte. Nous savons que cela exige des efforts et qu’il est plus facile d'attendre des promesses politiciennes de victoires faciles, mais elles ne nous conduisent qu’à l’impuissance et aux reculs sociaux. Nous sommes de plus en plus nombreuses et nombreux à ne plus en être dupes, alors organisons-nous pour mener la contre-offensive !

Le 15 mai 2017,
les Relations Extérieures de la CGA

jeudi 18 mai 2017

situation des prisonniers politiques palestiniens au 17 mai 2017



L’avocat d’Addameer (association des Droits de l’Homme et de défense des prisonniers palestiniens) Farah Bayadsi, a rencontré Ahmad Sa’adat, gréviste et secrétaire général du Front Populaire pour la Libération de la Palestine (PFLP). L’avocat d’Addameer s’est déjà vu refusé le droit de visite, mais a reçu l’approbation suite à une requête de la Haute Cour présentée le 10 mai 2017.
Sada’at a informé l’avocat d’Addameer que les prisonniers sont soumis à deux raids de recherche violents tous les jours, au cours desquels les prisonniers sont forcés de quitter leur chambre, ce qui est épuisant physiquement pour les prisonniers en raison de leur état de santé. Il a également ajouté que 10 prisonniers sont détenus dans une cellule exiguë avec un évier et un toilette, pas de ventilateur ni de climatisation et chaque prisonniers reçoit 3 couvertures. Il a précisé par ailleurs que les examens médicaux effectués par l’IPS (Israel Prison Service) ne sont pas suffisants, car seule la pression sanguine et le poids des grévistes de la faim sont examinés.
L’IPS impose des restrictions aux prisonniers grévistes, y compris une amende disciplinaire de 200 NIS (équivalent à 50 euros environ), l’interdiction de visite familiale pendant deux mois, l’interdiction d’accès à la «cantine» (boutique où les prisonniers peuvent acheter des produits de la vie courante, tel que des cigarettes) et la saisie de sel ainsi que de tous les vêtements, uniquement un seul vêtement par prisonnier est autorisé.
Plus inquiétant encore : l’IPS a rendu extrêmement difficile pour les médecins indépendants de rendre visite aux prisonniers grévistes et a fourni aux prisonniers des tasses en plastique afin de boire du robinet plutôt que de l’eau potable, habituellement fournie.
35 autres prisonniers politiques palestiniens se sont joint à la grève dimanche 14 mai, a rapporté le média « Asra Voice ».
L’état de santé des grévistes continue de se détériorer, un certain nombre de prisonniers ont perdu 20 kg. D’autres prisonniers dans la prison de Nafha se sont évanouis.
Deux grévistes de la faim dans la prison, Mohammed al-Ghoul et Yahya Ibrahim, ont reçu une visite légale le dimanche, où ils ont souligné la détérioration de la santé de leurs camarades prisonniers, dont la plupart sont emmenés dans une «clinique de terrain» qui ne fournit pas un traitement médical approprié. Issa Qaraqe de la Commission des affaires des prisonniers a exigé que tous les prisonniers en grève soient transférés dans des hôpitaux civils face à l’escalade des risques pour la santé, selon le média palestinien « Ma’an News ».
Sa’adat a également noté que les prisonniers en grève avaient refusé de rencontrer des délégués du Comité International de la Croix-Rouge (CICR), qui sont venus pour leur visite, parce que les délégués du CICR ont refusé d’entrer dans les sections et les salles des prisonniers afin de voir par eux-mêmes les conditions de détention.
Les prisonniers en grève de la faim ont donc rejetés cette « proposition » du CICR et ont demandés au CICR de prendre ses responsabilités dans la protection des détenus et de leurs droits.
Shqairat (l’avocat palestinien qui a pu rendre visite à Marwan Barghouti) a rapporté que les unités répressives israéliennes envahissent la cellule de Barghouti pour « inspection » quatre fois par jour et que cela se fait d’une manière particulièrement humiliante. Il est fouillé par la force tout en étant menotté et attaché à ses pieds. Barghouthi a été maintenu dans un sous-sol dans la section d’isolement de la prison pendant quatre jours jusqu’à ce qu’il ait arrêté de boire de l’eau pour être déplacé.
Il est également soumis à des formes d’harcèlement et d’abus, beaucoup de bruit volontaire le forcent à essayer de couvrir ses oreilles avec des mouchoirs. Il a également noté que la cellule de Barghouthi est infestée d’insectes et qu’une seule couverture est disponible. Tous ses vêtements personnels et ses livres ont été confisqués. Il a perdu 12 kilos depuis le début de la grève.
Source : Samidoun ainsi que Addameer
Dossier réalisé par l’Agence Média Palestine

Confusion apparente ou stratégie aboutie ?

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Derrière l'apparente confusion du moment se cache la réalisation d'une stratégie
entamée depuis quelques années : le capitalisme perpétuellement en crise doit en finir une fois pour toutes avec toutes les oppositions portées par des travailleurs pour qui s'émanciper de l'exploitation capitaliste signifie lutter sur le terrain de la lutte des classes.
Il reste, heureusement encore, des femmes et des hommes convaincus qu'il est nécessaire de remettre en cause la primauté du capital sur le travail, convaincus que le capitalisme ne s'aménage pas et qu'il doit être abattu pour garantir l'émancipation des travailleurs.

Les hommes politiques de droite comme de gauche, plus proches du capital que du travail, en s'évertuant depuis des décennies à nier et combattre cette vérité, sont aujourd'hui responsables du fait que les termes de gauche et de droite ne signifient plus rien pour beaucoup de citoyens, de travailleurs !
C'est ce que l'on appelle vider les concepts de leur sens ; tout comme les mots « république », « liberté », « démocratie », « solidarité », etc.
Prononcer ces mots suffirait, « comme s'il suffisait d'entendre ce nom, sans avoir besoin d'en sentir les effets » (Etienne de la Boétie)

Pour concrétiser cette « modernisation de la chose politique » il n'y avait qu'un pas à franchir et c'est aujourd'hui chose faire avec les dernières présidentielles.
Le vieux rêve visant à faire croire que possédants et exclus sont sur le même bateau est enfin réalisé pourvu que quelques dames patronnesses fassent oeuvre de charité en l'absence de justice !
Depuis le temps qu'on vous le disait ! Le capitalisme est bien l'horizon indépassable car il n'est ni de droite ni de gauche, vous savez ces termes qui divisent plus qu'ils ne rassemblent ! Le capitalisme est neutre qu'on vous dit !

Pour vous le prouver, le nouveau gouvernement n'est ni de gauche, ni de droite...ou des deux à la fois, ou rien du tout, le temps qu'il faut pour qu'il y ait dilution dans la soupe libérale...et on s'y bouscule !
Le duo de tête est donc tout à fait dans cette logique de neutralité politique :
  • Adhérent du PS depuis ses 24 ans, ex-ministre du président socialiste François Hollande, Emmanuel Macron est donc le nouveau président de la république,
  • Il désigne comme 1er ministre Edouard Philippe, ex-rocardien devenu une des figures de l'UMP puis des Républicains !

Même logique au sein de la garde rapprochée :
  • Au ministère de l'Intérieur, Gérard Collomb, ex secrétaire national du PS, maire de la deuxième ville française,
  • Au ministère de l'économie, Bruno Le Maire, des Républicains, ex-ministre de François Fillon, ex-candidat aux primaires de la droite (battu par Fillon)
  • Au ministère de la justice, François Bayrou, vieux routard de la politique, président du Modem, ex-ministre de Jacques Chirac,
  • Au ministère de l'écologie, Nicolas Hulot ex-candidat aux primaires des Verts en 2011, ex-conseiller de Laurent Fabius comme de Jacques Chirac.

On pourrait continuer ainsi et relever des nominations étonnantes, telles que :
  • Au ministère du travail, Murielle Péricaud, dirigeante d'entreprise dans le groupe Dassault, DRH chez Danone...Une patronne au ministère du travail, voilà qui devrait ravir Philippe Martinez le patron de la CGT qui a appelé à voter Macron, tout comme elle !
  • Au ministère de l'Education, Jean-Michel Blanquer, ex-directeur d'ESSEC, la célèbre école de Commerce...Un grand patron issu du milieu du commerce, du management, voilà de quoi former nos enseignants aux méthodes de management et de marketing !
  • Au ministère de l'armée, Sylvie Goulard, députée européenne, ex-conseillère de Romano Prodi et europhile convaincue...Avec une femme à la tête de l'armée, la mort apparaîtra plus douce aux prochaines victimes des bombes françaises !
A ce propos, avec le président « Super macron », en promenade sur les Champs Elysées en véhicule militaire, l'avenir est plus que jamais aux croisades et les pacifistes n'ont pas fini de crier « Pas en notre nom » !
Mais diantre ! :
  • La France va pouvoir continuer de s'enrichir par les ventes d'armes, encore un petit effort et nous serons devant les USA...
  • La France va pouvoir résorber le chômage grâce à l'engagement de jeunes de banlieue dans les armées, polices et gendarmerie...

Ce gouvernement a une seule mission : finir un travail qui, commencé par la droite, poursuivi par la gauche doit être achevé par les deux ensemble, au nom du bien commun.
Finies, dépassées les vieilles oppositions Gauche/Droite
La lutte des classes, c'était avant !


Ah ! J'oubliais, je tiens à remercier encore tous les militants de la gauche bien pensante qui ont courageusement appelés à voter pour Emmanuel Macron en agitant la marionnette Le Pen...Qu'ils la gardent car ils vont pouvoir s'en resservir bientôt !

samedi 13 mai 2017

La décomposition de la 5ème république est avancée...

 le tableau ci-dessous (cf. site officiel ministère ) éclaire remarquablement l'évolution dans la lente décomposition de cette 5ème république :
 - Au fur et à mesure des élections présidentielles, les heureux élus le sont avec de moins en moins d'électeurs

Dès lors ne peut-on se poser le problème de la légitimité ?
Nota : c'est la 1ère fois que le taux d'abstentions est plus fort au 2ème tour qu'au second !
- Les chiffres montrent également que c'est suite aux deux mandats des socialistes Mitterand et Hollande, que le FN aura fait ses plus gros scores.
S'il le fallait encore, preuve est bien faite quant à la corrélation entre les abandons du PS et la montée du FN
Pour rappel des scores du FN aux diverses élections présidentielles :
1974 : 0,75% 
1981 : absence du FN
1988 : 14,38% (après 5 ans de mitterandisme !)
1995 : 15% 
2002 : 16,86%
2007 : 10,44% (on peut penser que la baisse du FN se retrouve chez le nabot des carpathes)
2012 : 17,9% 
2017 : 21,3% (après 5 ans de hollandisme !)
Il suffit de mettre en parallèle ces chiffres avec le tableau ci-joint...
Sans commentaires

jeudi 11 mai 2017

Ils votent Mac Ronds et se prennent pour des Résistants...




En réponse à des délires moralisateurs qui sévissent sur le net :
Il est historiquement totalement faux que « les communistes n'ont pas voulu choisir entre Hitler et les sociaux-démocrates » parce qu'on ne leur a pas proposé un tel choix. Le SPD (Parti social-démocrate allemand), qui avait utilisé les proto-nazis des corps-francs pour massacrer les communistes en 1919, a voté contre Hitler pour Hindenburg, vieille ganache ultra droitière comme moindre mal, qui a été élu, et qui a appelé Hitler au pouvoir quelques semaines plus tard, où il a interdit le KPD (parti communiste allemand), puis les autres partis d'opposition. Hitler n'a donc pas non plus été "démocratiquement élu", répéter cela c'est ignorance pure. Il a été choisi par l'élite qui l'a placé au pouvoir pour qu'il puisse faire son coup d'État.
S'imaginer qu'on est une espèce de résistant parce qu'on a voté Macron est trop bête et ridicule pour mériter un commentaire.
Par ailleurs, si Marine Le Pen était un danger pour la pseudo-démocratie de marché qui fait les délices de la go-goche, son parti aurait été interdit depuis longtemps. C'est un épouvantail pour petits-bourgeois, et un leurre pour prolos. La comparaison avec le parti nazi en 1933 témoigne d'une ignorance crasse teintée de mauvaise foi absolue : le parti nazi était appuyé par les mêmes forces économiques et médiatiques qui nous ont imposé Macron, et par l'armée, par les structures de l'État, et il faisait régner la terreur dans la rue.
Les gens qui s'enflent d'indignation contre l'abstention et le vote blanc auraient mieux fait d'essayer de convaincre les gens de ne pas voter Le Pen que de vouloir forcer les gens à voter Macron. Et s'ils avaient aussi peur de Marine Le Pen qu'ils disent, pourquoi n'ont-ils pas voté Mélenchon au premier tour?
Mais ils ont eu finalement ce qu'ils désiraient vraiment : un nouveau bail pour le capitalisme.
Quant à ceux qui pensent que le vote Macron, malgré tout, a préservé les libertés publiques, ils se trompent : le niveau de répression de la loi Khomri, qu'il avait directement inspirée, devrait rester dans les mémoires moins d'un an après. Le résultat le meilleur de ce point de vue aurait été qu'il gagne avec un ou deux millions de voix d'avance, et non dix ! maintenant, lui, et surtout la clique de technocrates libéraux qui l'entoure vont se croire tout permis. Un tel résultat impliquait de prendre le risque (très modéré) d'une victoire de Marine Le Pen, sachant qu'elle n'avait en main aucun des instruments qui ont permis aux fascistes et aux nazis d'instaurer la dictature en 1922 et en 1933.
Il est d'ailleurs curieux de voir tant de défenseurs de la démocratie du bulletin de vote ne pas s'inquiéter d'une situation où l'un des deux candidats parait exclu a priori de la victoire (et l'a d'ailleurs intériorisé). Ce n'est pas la peine de s'égosiller contre la menace de la dictature si elle existe déjà.
Ils ne comprennent pas qu'il ne fallait pas voter pour Marine Le Pen, non parce qu'elle serait une émanation du démon, mais pour les mêmes raisons qu'il ne fallait pas voter pour Macron : c'est une ennemie des travailleurs, ni plus, ni moins.
Gilles Questiaux
Le 8 mai 2017

mardi 9 mai 2017

Lettre ouverte à la gauche bien pensante qui a cru stopper l'extrême droite en votant pour l'ultra libéral Emmanuel Macron

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Avec 66 % des votes exprimés, dont les vôtres chers militants de gauche, le banquier Emmanuel Macron devient le nouveau monarque de notre chère République, cinquième du nom. Félicitations, vous avez gagné !
Vous voilà pêle mêle, confondus avec Christine Lagarde, la patronne du FMI, Laurence Parisot, la patronne du Medef ainsi que la quasi totalité des dirigeants des grandes entreprises et de tous les actionnaires du CAC 40 qui ont soutenu également Macron !
Alors que vous étiez invités au « Ni-Ni », au « NI fascisme, NI libéralisme », vous avez courageusement appelé à voter pour le trader représentant de la haute finance, du libéralisme, bref du capitalisme !
Vous savez, le capitalisme dont Jaurès disait qu'il portait en lui la guerre. Et qu'est-ce que le fascisme sinon l'étape ultime du capitalisme !

Vous pouvez toujours clamer que votre vote pour macron est en fait un vote contre le FN, vous êtes complices du résultat, donc de ses conséquences.
Il va vous falloir assumer devant l'histoire !
Car vous n'étiez pas obligés d'amener votre voix, et vous savez bien que vous ne risquiez objectivement pas grand chose en vous abstenant, en votant blanc ou nul.
Que se serait-il donc passé dans le cas de Marine Le Pen arrivant en tête ? :
  • les acquis sociaux auraient-ils été menacés, détruits ? C'est déjà fait !
  • Aurions-nous été en état d'urgence ? C'est fait et pour longtemps !
  • les migrants auraient-ils été pourchassés, fichés et fliqués ? C'est déjà fait !
  • Les travailleurs auraient-ils été plus précarisés, délocalisés, licenciés ? C'est déjà fait grâce à la gauche en particulier !
  • Les travailleurs en lutte pour leurs droits auraient-ils été davantage criminalisés, menés devant les tribunaux, jetés en prison ? Le quinquennat socialiste n'a rien à envier au précédent, sarkozyste, non ?
  • Y aurait-il eu plus de bavures policières, d'arrestations arbitraires ? C'est pas mal non plus depuis quelques années, il n'y a d'ailleurs plus de bavures, mais des situations de légitime défense.
Encore un petit effort, on y arrive au fascisme, sans avoir besoin du FN !
Parce que la réalité que vous refusez de voir c'est bien celle-là : la barbarie capitaliste existe et s'accélère depuis des décennies sans que le FN ait une quelconque responsabilité, n'ayant jamais été au pouvoir au niveau national.
Vous savez bien que c'est le libéralisme porté par la droite comme par la gauche à laquelle vous dites appartenir qui est le responsable de la situation actuelle, avec en corollaire la montée de l'extrême droite.
Celle-ci, Inexistante aux présidentielles de 1981, totalise aujourd'hui 34 % des exprimés !

Considériez-vous qu'aucune résistance populaire n'aurait pu s'exprimer en cas de victoire du FN ?
Que cette situation n'aurait pas permis de déclencher une révolution sociale ?
C'est accorder au peuple moins d'importance et de confiance qu'à vos isoloirs et vos urnes pourtant cercueils de toutes vos illusions depuis si longtemps ! A propos des élections qui semblent pour vous le seul moyen de changement, auriez-vous oublié qu'après les présidentielles il y a les législatives en juin ?
Vous auriez pu grossir les 33 % qui ont refusé la mascarade électorale du deuxième tour.
Par l'abstention, le vote blanc ou nul, vous pouviez montrer votre réelle opposition au système capitaliste, qu'il est pour visage Sarkozy, Hollande, Macron ou Le Pen, vous pouviez montrer votre volonté de rejoindre tous ceux qui combattent pour notre émancipation collective.
Vous nous laissez seuls, une fois de plus ! Et comme d'habitude vous nous regarderez en prendre plein la gueule dans les manifestations, lors d'occupations etc.

Désormais et pour cinq années, en partie grâce à vous, ce pays va être dirigé comme une entreprise avec un vrai patron de choc, un manager formé aux écoles du capitalisme décomplexé !
Après Chirac il y a 15 ans, Sarkozy puis le choix de Hollande pour virer sarkozy, et enfin Macron pour éviter Marine Le Pen : cette manie du « moindre mal » a quelque chose de désespérant et de pathétique ! La cinquième république vient d'entrer en phase terminale dans son processus de décomposition.
La célébration de la victoire au palais du Louvre, ancienne résidence des monarques, est un signe qui ne trompe pas : La pyramide du Louvre, c'est quand même autre chose que la statue de la république, place du même nom !

Quelle journée que ce dimanche 7 mai 2017 auquel vous avez si bien contribué ! Quel beau défilé avec toutes ces femmes et ces hommes d'importance, se rendant dans une réelle communion d'esprit et de coeur aux urnes afin d'y déposer avec ordre et sur ordre le bulletin Macron.
  • En ouverture du défilé, il y avait toutes les grandes figures du Parti socialiste, vous savez, ce parti qui alors qu'il avait désigné son candidat lors de primaires payantes, décida de le renier dès le lendemain (et sans rembourser les électeurs de Hamon !). Mais il est vrai que la recomposition du paysage politique ne peut se faire sans dégâts, c'est d'ailleurs ce que les experts en la matière, Bernard Kouchner et Jacques Attali expliquaient au petit Benoît Hamon,
  • Venait derrière l'ex-frondeur sacrifié sur l'autel de la social démocratie tout le reste de la classe politique : Daniel Cohn Bendit, le soixanthuitard converti au capitalisme vert et durable, Bertrand Delanoé et Anne Hidalgo, portant tous deux une pancarte « Je suis Paris, je suis Macron ! », l'ex dirigeant communiste Robert Hue et le nouveau, Pierre Laurent sans doute au nom de la continuité de la ligne politique du « Parti qui comme chacun le sait a toujours raison », le toujours très réactionnaire Nicolas Sarkozy suivi du séminariste François Bayrou, lui-même suivi de l'intégriste François Fillon tenant par le coup la fringante Frigide Barjot...J'ai même aperçu Alain Madelin l'ex dirigeant facho d'Occident, c'est dire !
Toute la classe politique, vous dis-je ! Un grand moment d'union sacré !
  • Quelle émotion de voir main dans la main Laurent Berger et Philippe Martinez, la CFDT et la CGT enfin réunies pour célébrer l'union sacrée des travailleurs, l'avènement du corporatisme et du bien commun. A noter qu'ils étaient tous deux entourés et protégés par nombre policiers dont Jean Claude Delage, le patron du syndicat Alliance de la Police Nationale. A voir leurs mines réjouies, ils devaient se raconter quelques histoires de manifestations,
  • Quoi de plus logique qu'arrivent derrière, en procession solennelle, pour compléter la Sainte alliance, les autorités religieuses, juive, musulmane et protestante ; le Vatican, quant à lui avait envoyé quelques représentants de ses organisations caritatives, Emmaüs et le Secours catholique en particulier, ainsi que diverses ONG,
  • Et cette belle banderole « Justice, égalité, sécurité, fraternité » portée par les représentants des milliers d'avocats ayant appelé à voter pour l'auteur de la « Loi Travaille ! »
  • Puis ce fut la quasi totalité de l'élite intellectuelle de notre cher pays venue également défendre les valeurs républicaines. J'y ai reconnu Christophe Habas grand maître du Grand Orient De France (GODF), suivi de nos grands philosophes, tels que Bernard Henri lévy et Alain Minc, des représentants du monde scientifique, comme le mathématicien Jean Pierre Kahane etc.
  • Suivaient les grands patrons de la presse libre, indépendante et démocratique comme il se doit en pareille circonstance, les représentants du show bizz avec en porte drapeau les plus anciens, Geneviève de Fontenay, Guy Bedos et Line Renaud précédant Dany Boon avec son affiche « Macron, pour le respect et le souci de l'autre », Jacques Weber, le socialiste Pierre Arditi bras dessus dessous avec le chiraquien Patrick Sébastien, le désenchanteur Renaud pas plus bourré que d'habitude dissertant sur les « Valeurs comparées de la Monarchie et de la République » avec Stéphane Bern,
  • Et pour terminer dans une note dynamique ce magnifique défilé des électeurs convertis au macronisme actif, David Douillet venu témoigner « Des bienfaits de la mixité sociale en milieu sportif », ainsi que de l'importance du ramassage des pièces jaunes,
  • J'ai même vu le millionnaire Pierre Bergé, pour vous dire que, comme aux Galeries lafayette on trouvait vraiment de tout faisant la queue pour aller voter Macron.
Quand même, ne vous êtes vous pas, un seul instant, demandé ce que vous fichiez dans cette galère, vous militants de gauche ?
Vous y étiez donc, je vous y ai vu, aperçu. Parfois avec difficultés car vous n'aviez pas de pancarte « La Gauche avec Macron ! » mais uniquement des pancartes « Non au FN ! ». De plus, beaucoup d'entre vous étaient déguisés, comme en 2002, avec des oreilles à Mickey, des gants et pinces nez.
Rappelez-vous, il y a 15 ans de cela, quand vous étiez allés voter Chirac avec des gants afin de ne pas vous salir les mains avec le bulletin et avec des pinces sur le nez pour éviter les odeurs émanant de la droite chiraquienne.
Au fait, l'odeur du libéralisme macronien est-elle plus supportable que celle du libéralisme chiraquien ?

Devrai-je vous remercier ? Moi qui ne vous avait rien demandé, me voici grâce à vous dans la même mouise qu'auparavant, ne pouvant décidément pas compter sur vous.
15 ans que cela dure ! 15 ans d'un avenir mis entre parenthèses, grâce à vous !
Grâce à vous qui faites partie des 66% d'électeurs qui ont donné les clefs de l'entreprise France au manager Macron, celui-ci va pouvoir dès cet été pendant que vous bronzerez à la plage, terminer la modernisation du code du travail, pour le plus grand bonheur du Medef.
Il l'a promis, à coups d'ordonnances et de 49,3, en vrai patron couillu, nom de dieu !
Grâce à vous, une ère nouvelle s'annonce, où patronat et syndicats vont pouvoir oeuvrer ensemble au bien commun. Finies ces éternelles revendications intempestives, ces grèves prenant les citoyens en otage, ces manifestations prétexte aux bagarres de rues et aux provocations policières.
Alors l'avenir, comment le voyez-vous ? L'extrême droite est-elle à l'agonie du fait de la victoire de Macron ? Bien sûr que non, et la poursuite de l'ultra libéralisme ne peut qu'amener à la barbarie et à la boucherie, comme en 14, comme en 39 !
  • Dans les années 80, le FN n'existait pratiquement pas et n'eut d'ailleurs pas de candidat aux présidentielles de 1981,
  • A l'inverse, il n'a cessé de grandir grâce aux politiques des forces de droite et surtout de gauche : 14,38% en 1988, 15% en 1995, 16,86% en 2002 (deuxième devant Jospin), 10,42 en 2007, 17,9% en 2012 et 21,7% au 1er tour des élections présidentielles de 2017 !
34 % au deuxième tour, soit son plus haut score depuis ses origines !
La force politique la plus importante à l'heure actuelle, que vous le vouliez ou pas.
Et ces femmes et ces hommes qui auront voté FN sont-ils donc tous des fascistes avérés ?
Comment, par votre vote, les considérez-vous ces femmes et ces hommes qui certes, se sont trompés, en votant FN, mais qui pour beaucoup l'ont fait par désespoir, écoeurés de toutes ces trahisons subies en particulier par la gauche parlementaire en laquelle ils croyaient !
Assumez ! En partie grâce à vous ces femmes et ces hommes sont condamnés à la double peine :
  • Etre toujours plus exploités, délocalisés, licenciés par l'entreprise Macron et condamnés par les tribunaux de votre République,
  • Etre stigmatisés comme de fiéfés fascistes illétrés et alcooliques.
Faites tout de même attention : la rupture des solidarités et des protections, la privatisation du lien et du bien social va jeter encore plus dans les bras du FN des bataillons de travailleurs démoralisés que vous trouvez trop agressifs !

En partie grâce à vous qui venez de participer à ce plébiscite en faveur du trader, en toute sérénité et sans contestation possible, nous allons assister à l'application d'un programme digne de cette période d'un capitalisme en phase terminale: remise en cause totale du vieux code du travail, diminution des retraites qui durent trop longtemps, suppression de la sécurité sociale qui coûte trop cher etc.
Grâce à vous, l'ubérisation totale de toute la société est en route.
Que pourrez-vous contester puisque c'est en partie grâce à vous, à vos voix que ce jeune et fringant représentant du Medef et de la haute finance va pouvoir se targuer d'être légitime.
Pour terminer, si votre conscience vous tiraille un peu, vous pourrez toujours continuer de militer en tweetant des trolls sur face de bouc, vous indigner du prix de la carotte bio sur change.org ou encore vous rebeller en jouant aux dames patronnesses aux restaus du coeur.
Le caritatif a un bel avenir, lui !
Le moins que puisse faire ce cher président que vous venez d'élire, c'est de vous confier collectivement le ministère de « la servitude volontaire ».
Vous l'avez bien mérité !

« Allez ! Allez, gens de la foule ! Allez, électeurs ! Aux urnes...et ne vous plaignez plus. C'est assez. N'essayez pas d'apitoyer sur le sort que vous vous êtes fait. N'insultez pas, après coup les maîtres que vous vous donnez »
Zo d'Axa
(Alphonse Gallaud de la Pérouse, individualiste libertaire, antimilitariste, pamphlétaire,

créateur du journal l'en dehors - 1864/1930)