mercredi 21 mai 2014

AFFAIRE KERVIEL ou le pélerinage d'un Trader repentant

 

Affaire Kerviel


Depuis quelques temps, une opération médiatique a pris l’ampleur habituelle pour ce genre d’affaire : on nous submerge de pseudo informations pour nous dicter ce que nous devons penser.

Un bref rappel des épisodes précédents :

Jérôme Kerviel était « trader » (spéculateur en bourse) à la Société Générale. En janvier 2008, il a été, accusé d’avoir pris des positions spéculatives de dizaines de milliards d’euros sur des marchés à risque.
A la suite de manœuvres diverses et hasardeuses, couvertes par environ 900 faux en écriture nous dit-on, aux environs de 5 milliards d’euros sont partis en fumée. La Société Générale a bénéficié d’une déduction d’impôt de 1,7 milliard d’euros. [1]
En première instance (2010) comme en appel (2012), Kerviel a été condamné à cinq ans de prison dont trois fermes. [2]
Le poétique de la chose réside en ceci : les dirigeants de la banque affirment n’avoir pas été au courant des prises de positions risquées, à hauteur de 50 milliards d’euros, tout de même.

Randonnée et eau bénite.

Le 5 mars 2014, Kerviel a entamé « un pèlerinage entre Rome et Paris », une « marche contre la tyrannie des marchés ». Ceci après avoir rencontré le pape François, le 19 février au Vatican. [3]
Il arrive à Menton le 19 mai, où il est appréhendé. Le périple aura été ponctué d’une série de coups médiatiques : « je reste en Italie », « je rentre en France », « je ne rentre plus », « je rentre quand même ». Le tout à grand renfort de caméras, de conférences de presse, d’envoyés spéciaux.
A chaque fois, sur la photo, aux côtés de Kerviel il y a le père Gourrier qui joue le rôle du pèlerin inspiré. Ce matin, les caméras le filment dans la pose du prêtre en prière, seul mais rempli d’espérance, debout au milieu de la route. Face caméra.
Patrice Gourrier, prêtre à Poitiers, est cofondateur de l’association Talitha Koum : « une association loi 1901, louée et recommandée selon le code de droit canon » [4]. Il fait partie également des animateurs réguliers de l’émission « Les grandes gueules » sur RMC.

A quoi joue l’Église catholique ?

De Rome à Menton, le curé des Grandes Gueules se fait filmer à côté d’un panneau dénonçant « la dictature de l’économie sans visage et sans but véritablement humain ».
C’est un des aspects de la campagne d’enfumage qui présente le pape actuel comme « le pape des pauvres ».
L’église, devenu minoritaire dans bien des pays considérés comme ses bastions traditionnels, cherche à reconquérir des parts de marché. Tout l’art de la manœuvre consistant à dénoncer les pratiques les plus criantes, critiquer le manque d’humanité (tout à fait réel par ailleurs) des spéculateurs et des banquiers ; Mais sans remettre en cause la chose elle-même : l’insupportable désordre économique et social que crée le système capitaliste en crise de déliquescence.
Se donner l’air d’être ce que l’on n’est pas, implique de recourir à un vocabulaire ambigu. Il s’agit de dévoyer le sens des mots, d’agiter des chimères : économie sociale de marché, libéralisme humaniste ...
Ainsi dans le Journal La Croix du 2 mai 2104, le Cardinal Marx, un des hommes de confiance du Pape :
« Question : L’Europe défend un modèle économique, l’économie sociale de marché. A-t-il encore un avenir ?
Cardinal Marx : Il faut le défendre contre l’économie casino. On ne peut accepter un système où le capital est au centre de la société. Ce sont les hommes qui doivent être au centre. Pour garantir un tel système, il faut des institutions (...)
Question : Existe-t-il un bien commun européen ? 
Cardinal Marx : Le bien commun, dans la doctrine sociale de l’Église, a deux aspects : des institutions qui garantissent que tout le monde, tous les groupes, peut trouver le chemin pour son épanouissement ; et puis un contenu, les droits de l’homme, la dignité humaine, la famille. Il faut bien comprendre que notre bien commun est inséparablement lié à celui de l’Europe. »
Traduction : pour que les hommes et non plus le Capital soit au centre, il faudrait s’en remettre aux institutions de l’Union européenne.
Mgr Rey, évêque de Toulon-Fréjus, est encore plus direct : « Alors qu’on décèle dans l’opinion publique, à la fois une vraie déception et une certaine défiance vis-à-vis de l’action politique, comme chrétiens et citoyens, nous avons l’obligation morale de réhabiliter la politique au sens noble du terme, et nous avons le devoir de participer aux élections. » [5]
Pour conclure sur la vraie nature de l’opération, citons des extraits (déjà publiés en leur temps par La Raison) d’un article de Mgr Lacrampe : « L’Église ne peut demeurer à l’écart quand l’homme souffre et doute. Ce contexte nous conduit à poursuivre une réflexion sur ce que l’Église peut et doit apporter à celui qui souffre dans sa vie personnelle, au sein de sa famille, dans son milieu professionnel, (…) »

La question se pose de savoir comment le faire.

1. Rejoindre celles et ceux qui ont en charge le Bien Commun et les soutenir spirituellement dans leur charge (…) L’Église doit manifester sa présence auprès de ceux qui combattent pour le Bien Commun ...
2. Au niveau de nos communautés chrétiennes, de nos mouvements d’Église, favoriser des rencontres qui permettent d’éclairer les choix des entreprises …
3. Tendre la main à ceux qui souffrent en les accompagnant et en les aidant à garder l’espérance : l’Église se doit d’apporter le soutien spirituel mais aussi concret aux organisations caritatives, confessionnelles ou non, qui créent des actions innovantes, assistent et accompagnent les personnes qui pâtissent le plus de la crise. » [6]

En clair et en résumé :

 Soutenir les patrons, les banquiers, les gouvernants car ils ont en charge le bien commun,
 participer à organiser le prétendu « dialogue social » pour faire admettre aux salariés et leurs syndicats les décisions des patrons, des banquiers et des gouvernements,
 Faire l’aumône aux plus pauvres,
Tel est le contenu réel du battage médiatique orchestré depuis le Vatican sur « les buts véritablement humains de l’économie » afin, espèrent-ils, que dure le système et en son sein la place de l’Eglise.
Henri Huille
19/05/2104


dimanche 11 mai 2014

Bobines Rebelles 2014 - 14 et 15 juin 2014 en Creuse



Le festival début comme de coutume le vendredi par une soirée courts-métrages à l'Atelier.
La journée du samedi retrouve le cadre du Villard après l'escapade buccolique de l'an dernier.

La programmation est bouclée, vous pouvez d'ores et déjà la consulter dans notre rubrique "les films". Les notices détaillées, les horaires et les courts métrages seront mis en ligne progressivement, n'hésitez pas à revenir y jetter un oeil de temps en temps.

Programmation 2014

Les fiches complètes seront mises en ligne progressivement.


Công Binh, la longue nuit indochinoise de Lam Lé (2012, 116 min)
À la veille de la seconde guerre mondiale, 20 000 Vietnamiens étaient recrutés de force dans l’Indochine française pour venir suppléer dans les usines d’armement les ouvriers français partis sur le front allemand. Pris à tort pour des soldats, bloqués en France après la défaite de 1940, livrés à la merci des occupants allemands et des patrons collabos, ces ouvriers civils appelés Cong Binh menaient une vie de parias sous l’Occupation. Ils étaient les pionniers de la culture du riz en Camargue. Considérés injustement comme des traîtres au Viet Nam, ils étaient pourtant tous derrière Ho Chi Minh pour l’Indépendance du pays en 1945. Le film a retrouvé une vingtaine de survivants au Viet Nam et en France. Cinq sont décédés pendant le montage du film. Ils racontent aujourd’hui le colonialisme vécu au quotidien et témoignent de l’opprobe qui a touché même leurs enfants. Une page de l’histoire entre la France et le Viet Nam honteusement occultée de la mémoire collective.

Dans un jardin je suis entré d'Avi Mograbi (2012, 97 min)
Dans un jardin je suis entré fantasme un « ancien » Moyen-Orient, dans lequel les communautés n’étaient pas séparées par des frontières ethniques et religieuses, un Moyen-Orient dans lequel même les frontières métaphoriques n’avaient pas leur place. Dans l’aventure commune d’Avi et Ali (l'ami palestinien du réalisateur), de ce voyage qu’ils entreprennent vers leurs histoires respectives dans une machine à remonter le temps née de leur amitié, le Moyen-Orient d’antan — celui dans lequel ils pourraient coexister sans efforts — refait surface avec une grande facilité.

Gari ! de Nicolas Réglat (2013, 83 min)
Espagne, mars 1974. Le Franquisme condamne à mort les opposants au régime et des centaines de prisonniers politiques sont menacés de mort. Pour éviter le garrot à cinq membres du Mouvement Ibérique de Libération condamnés à la peine maximale, des groupes d'activistes basés à Paris et Toulouse unissent leurs forces dans un réseau, le G.A.R.I., Groupe d'Action Révolutionnaire Internationaliste. Quarante ans plus tard, le réalisateur, ancien activiste, profite de la fin du délai de prescription pour donner la parole à des membres de sa famille et à d'autres anciens des G.A.R.I.
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Into eternity, de Michaël Madsen (2011, 75 min)
Le chantier d'un sanctuaire conçu pour durer cent mille ans. Creusée dans le nord de la Finlande, à Onkalo, cette gigantesque grotte abritera des déchets nucléaires. S'adressant aux générations futures, ce documentaire en forme de film de science-fiction montre ces travaux gigantesques - cinq kilomètres de galeries plongeant 500 mètres sous terre - et pose la problématique de l'élimination des déchets radioactifs sous l'angle de la temporalité. Impliquant une responsabilité millénaire, celle-ci nous oblige à adopter une autre échelle de durée.
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Il a plu sur le grand paysage de Jean-Jacques Adrien (2013, 100 min)
Documentaire sur le monde des agriculteurs de l’Est de la Belgique qui luttent pour leur survie, « Il a plu sur le grand paysage » est aussi un poème cinématographique sur une Culture paysanne aujourd’hui menacée de disparition... Neuf agriculteurs nous disent ce qu’ils ont sur le cœur ..
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La domination masculine de Patric Jean (2009, 103 min)
Peut-on croire qu’au XXIème siècle, des hommes exigent le retour aux valeurs ancestrales du patriarcat : les femmes à la cuisine et les hommes au pouvoir ? Peut-on imaginer que des jeunes femmes instruites recherchent un « compagnon dominant » ? Que penser d’hommes qui subissent une opération d’allongement du pénis, « comme on achète une grosse voiture » ?
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L'escale, de Kaveh Bakhtiari (2013, 100 min)
À Athènes, le modeste appartement d'Amir, un immigré iranien, est devenu un lieu de transit pour des migrants qui, comme lui, ont fait le choix de quitter leur pays. Mais la Grèce n’est qu’une escale, tous espèrent rejoindre d’autres pays occidentaux. Ils se retrouvent donc coincés là, chez Amir, dans l’attente de papiers, de contacts et du passeur à qui ils confieront peut-être leur destin...
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No Gazaran, de Carole Menduni et Doris Buttignol (2014, 90 min)
L’alerte est lancée dans le Sud-Est de la France début 2011 : le gaz de schiste arrive dans nos villages, nos paysages, nos vies ! Le gaz de quoi ? Carnet de route d’une mobilisation citoyenne imprévue, le film témoigne des soubresauts d’une société prise au piège d’un modèle économique en crise en suivant pendant deux ans l’organisation d’un mouvement de résistance historique qui va faire reculer les industriels et l’État.
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Petites et grande soustractions de Christine Thépenier (2008, 60 min)
D'un côté du bureau il y a un allocataire du RMI qui est venu signer son "contrat d'insertion" ou bien demander une aide ponctuelle, un conseil... De l'autre côté du bureau l'assistant de service social, calculette en main, cherche des solutions... Ils mettent en évidence le manque de moyens et l'hypocrisie d'un système d'aide sociale qui généralise les contrôles pour limiter les dépenses...
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Vidéocartographies : Aïda, Palestine de Till Roeskens (2009, 45 min)
 « J’ai demandé aux habitants du camp Aïda à Bethléem, d’esquisser des cartes de ce qui les entoure. Les dessins en train de se faire ont été enregistrés en vidéo, de même que les récits qui animent ces géographies subjectives. À travers ces chapitres, vous découvrirez pas à pas le camp de réfugiés et ses environs, vous suivrez les trajets de quelques personnes et leurs tentatives de composer avec l’état de siège dans lequel elles vivent ».

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Pédophilie: le Vatican à nouveau face aux critiques de l'ONU


Mis en accusation devant le Comité des droits de l'enfant des Nations unies en janvier, le Vatican doit cette fois répondre devant le Comité contre la torture des abus sexuels commis par des membres du clergé. L'organe de l'ONU a dénoncé sans concession l'attitude du Saint-Siège.
Le Vatican, signataire de la Convention internationale contre la torture qui s’étend aux viols et abus sexuels, était appelé à rendre compte de son application devant le Comité contre la torture des abus sexuels des Nations unies, ce lundi et ce mardi. Tâche délicate pour la délégation de Rome, assaillie de questions sur l’attitude observée à l’encontre des auteurs d’actes sexuels et sur les mesures prises pour y mettre un terme.
Des critiques sévères émises par l'ONU
Les mesures prises par le Vatican contre les prêtres pédophiles sont largement insuffisantes, selon le Comité des Nations-Unies contre la torture, qui s’est prononcé pour la mise en place d’un système d’enquête permanent, appelé à traiter des abus sexuels contre les enfants afin de mettre fin à un « climat d’impunité ». Les critiques ont été acerbes, Rome étant accusée de minimiser les faits et « de tout faire pour cacher la réalité ».
Si la récente création de la commission pontificale pour la protection des mineur par le Pape François est reconnue comme allant dans le bon sens, elle est considérée comme insuffisante. La commission « ne peut être considérée, à notre avis, comme le substitut d'un système d'enquête qui fonctionne », a déclaré le Géorgien George Tugushi, l'un des membres du Comité.
La défense du Vatican
Le représentant du Vatican, Mgr Silvano Tomasi s’est placé sur le terrain juridique, affirmant que la Convention n’était applicable que sur le territoire du Saint-Siège, et qu’il appartenait dans le reste du monde aux autorités nationales d’agir contre les pédophiles. « Il faut souligner, notamment à la lumière de toute cette confusion, que le Saint-Siège n’a pas juridiction (...) sur les membres, pris séparément, de l’Eglise catholique », a-t-il ainsi déclaré.
Un point de vue très vivement combattu par le Comité, qui exige que tous les membres du clergé reconnus coupables soient, sans exception, dénoncés et suspendus par Rome. Barbara Blaine, du réseau Snap (Survivor Networks of those Abused by Priests), va dans le même sens lorsqu'elle accuse le Vatican de « couper les cheveux en quatre ». La seconde et dernière journée de l'examen de la question de la pédophilie au sein de l'Eglise catholique par le Comité des Nations Unies contre la Torture de la politique du Vatican doit se terminer ce mardi soir.

Les éditions Bayard censurent un ouvrage de Plantu... sur la censure

Amandine Schmitt Le Nouvel Observateur 03/05/2014

Les 8.000 exemplaires du recueil "Caricaturistes : Fantassins de la démocratie", coordonné par Plantu, ont été pilonnés. En cause ? Un dessin sur le thème de la pédophilie au sein de l'Eglise catholique.

 "Un livre au pilon !" : ce dessin a été publié le 1er mai sur la page Facebook de Plantu (capture d'écran).
Si on veut sortir un ouvrage sur la censure, encore faut-il être en mesure de ne pas le censurer. Le recueil "Caricatures : Fantassins de la démocratie", coordonné par Plantu et son association Cartooning for Peace, devait être publié lundi 5 mai. Il accompagne le documentaire éponyme, réalisé par Stéphanie Valloatto et coécrit par Radu Mihaileanu, qui sera présenté au festival de Cannes et sortira en salle le 28 mai.
Mais le dessinateur a annoncé mardi soir lors d’une conférence de presse que la direction du groupe Bayard avait "décidé au dernier moment de ne pas sortir l'ouvrage en raison d'une de ses caricatures" sur le thème de la pédophilie au sein de l'Eglise catholique.
Les éditions Bayard ont demandé à Plantu de retirer le dessin jugé problématique. Lui a refusé de voir "paraître censuré un ouvrage, portant précisément sur la censure". La maison d’édition a donc décidé d’envoyer les 8.000 exemplaires imprimés au pilon. Seuls subsistent les 50 livres envoyés en service de presse.
Cette image du dessinateur attitré du "Monde" met en scène Benoît XVI en train de sodomiser un enfant. En surtitre : "Pédophilie : le pape prend position". "Quitte à se faire enculer, autant aller voter dimanche !", dit le bambin. Plantu précise sur la même planche, intitulée "Jean-Paul et Benoît, une croisade des moeurs qui n’en finit pas", que ce dessin est un canular : "J’ai voulu faire une blague à la directrice de la rédaction à la veille des élections régionales ; je lui envoie ce dessin, lui faisant croire que c’était le dessin du jour : elle a failli tomber dans les pommes". En voici la reproduction :
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> A noter que ce dessin, déjà paru dans "Le Monde" et dans "Le Monde magazine" en 2010, a provoqué en 2011 une plainte portée par l’Alliance générale contre le racisme et le respect de l’identité française et chrétienne (Agrif). Le procès qui devait se tenir en septembre 2013 a été reporté au 1er juillet 2014.
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"Insultant, déplacé et injuste"

Contacté par "Le Nouvel Observateur", le groupe Bayard reconnaît un "dysfonctionnement" et souligne se trouver "dans une logique d’apaisement". "Le combat de l’association Cartooning for Peace est honorable et nous le soutenons, d’autant que nous organisons un concours de caricatures avec le magazine 'Phosphore' que nous éditons."
"Mais cette caricature-là nous paraissait impossible à publier, étant donné que nous sommes un groupe catholique. C’est une question de respect envers notre public et envers Benoît XVI. Ce dessin nous a semblé insultant, déplacé et pour tout dire, injuste, car Benoît XVI a beaucoup oeuvré contre la pédophilie dans l’Eglise."
De son côté, Plantu dit se trouver dans "la stupeur et l'incompréhension", d'autant que l'objet du livre est précisément d'"imprimer des dessins casse-gueule". "Nous sommes apparement tombés sur une crispation de dernier moment et j'ai eu le sentiment d'une frayeur téléguidée, raconte-t-il. Et cela ne concerne que deux ou trois personnes chez Bayard. Rien à voir avec l'ensemble du personnel. Aujourd'hui, les peurs s'installent pour un oui ou pour un non."
"J'ai le sentiment que Bayard a voulu faire un livre avec nos 'brûlots' et quand ils ont le livre en main, ils disent 'Ouah ça brûle !'. On aurait dû faire un livre sur les mollusques en Franche-Comté, on n'aurait eu aucun problème !"
"Ce n’est pas un cas de censure", affirme-t-on encore chez Bayard. "Nous ne sommes pas une autorité gouvernementale ou une institution chargée de passer en revue les différentes formes d’expression. De plus, nous n’entravons pas la publication de l’ouvrage et nous avons fait tout ce qui était en notre pouvoir pour qu’il sorte le plus rapidement possible".
Le recueil paraîtra finalement chez Actes Sud. "Nous visons une sortie autour du 19 mai, jour de la projection du film à Cannes", indique la maison d’édition au "Nouvel Observateur", expliquant que "si Plantu s’est tourné vers Actes Sud, c’est parce que nous réfléchissons depuis plusieurs mois à une série de livres avec Cartooning for Peace. 'Caricaturistes : Fantassins de la démocratie' sera donc le premier volume de cette série."
Une démarche qui rassure Plantu : "Quand je vois la réaction d'Actes Sud, je me dis que l'espoir est toujours possible".

Communiqué des fédérations de la Libre Pensée

Communiqué des fédérations de la Libre Pensée
du Bas-Rhin, de la Moselle, et de la Meurthe et Moselle

Le 10 février 2014, en séance ordinaire, le maire de Saverne a demandé au conseil municipal d'approuver formellement une charte dénommée « Charte de la Ville de Saverne pour la promotion de la langue régionale sur la base de la  Charte européenne des langues régionales ou minoritaires », signée le 20 janvier 2014 par le maire Stéphane Leyenberger qui s'est réjoui : « en France et en Europe, on serait les premiers à l'appliquer ».
 
La « Charte Européenne des langues régionales ou minoritaires » est un traité du Conseil de l'Europe de 1992, signée par la France en 1999, mais non ratifiée. En effet le Conseil  constitutionnel dans sa décision de 1999 a rappelé que la Charte européenne n’était pas conforme à la Constitution au regard de l'article 2 « La langue de la République est le français » ; la France ne peut donc ratifier la Charte européenne que si elle modifie d’abord sa Constitution.
 
Si la « Charte de la Ville de Saverne » est une déclinaison de la Charte européenne, les conseils municipaux se tiendront-ils en alsacien ou en allemand ? Qui traduira en français, dans un cadre juridique légal,  les délibérations du conseil municipal sans contestation possible ? Quels sont les diplômes nationaux reconnus officiellement qui permettront aux traducteurs de traduire ces textes ? Quelle validité juridique auraient ces textes au regard du droit français ?
 
Qu'en sera-t-il des employés de mairie ? Devront-ils connaître l'alsacien pour accueillir le public et rédiger les documents officiels ? Cette compétence linguistique deviendra-t-elle un critère d'embauche et de mobilité professionnelle ?
 
En ce qui concerne l’enseignement public, la politique linguistique du recteur va dans le même sens : dans le département du Bas-Rhin, sur 71 fermetures de classes, 69 concernent des classes monolingues, à l’inverse les deux tiers des ouvertures vont se faire pour des classes bilingues paritaires en allemand (Dernières Nouvelles d’Alsace  du 10/04/2014). Les élèves monolingues seront-ils relégués dans des classes surchargées ? Où se situe l’égalité des droits ?
 
Avec la Charte européenne, il s'agit de créer des entités administratives sur une base linguistique. Elle oblige à délimiter le territoire des langues pour en faire des entités légales (aires géographiques et groupes de locuteurs). Elle établit donc des distinctions entre les citoyens sur la base de la langue qu'ils parlent. Il s'agit bien du redécoupage du territoire sur une base « d'appartenance communautariste ».
 
Dans ce cadre, on va du « droit à la différence » à la « différence des droits ». La seule évocation de la possibilité d'attribuer une préférence d'embauche à ceux qui pratiquent la langue locale est un facteur de remise en cause du droit égal pour tous. Ceci donne le cadre dans lequel les élus veulent enfermer les citoyens de ce pays : casser le code du travail, les statuts des trois fonctions publiques, remettre en cause les programmes et les diplômes nationaux de l’Éducation nationale.
 
Elle s'inscrit dans le schéma de l'acte III de la décentralisation actuellement en cours, qui se traduit par le désengagement de l’Etat à tous les niveaux, l'intercommunalité forcée,  l'instauration des métropoles et des euro-métropoles, les futures euro-régions  et annoncent la privatisation des services publics.
 
La Libre pensée s'est toujours prononcée contre la ratification de la Charte des langues régionales et minoritaires parce qu'elle est  une attaque profonde contre  l'unité et l'indivisibilité de la République et de l'égalité des droits sous couvert de promotion culturelle.
La Libre Pensée ne s'oppose pas à la pratique et à l'apprentissage des langues, qui constituent une richesse culturelle
L'égalité n'est pas l'uniformité. Chaque citoyen de ce pays, d'où qu'il vienne, où qu'il aille, de Brest à Strasbourg ou de Lille à Marseille a des droits. Ces droits et garanties ont été obtenus dans le cadre de la République Une et Indivisible.

Les lobbies religieux à l'assaut du Parlement européen

Les lobbies religieux exercent une pression importante sur les institutions européennes. La Commission, le Conseil et le Parlement sont influencés par les organisations religieuses. Le traité de Lisbonne, entré en vigueur en décembre 2009, garantit aux Églises un dialogue "ouvert, transparent et régulier" avec les institutions européennes. Les Églises sont ainsi considérées comme des "partenaires" de l’Union.
Parmi les religions, les religions chrétiennes, et principalement la religion catholique, représentent une importante force en amont des grandes orientations politiques de l’Europe. La religion catholique est présente dès l’origine de la construction européenne à travers ses pères fondateurs. La laïcité n’a pas suivi la même trajectoire. Il y a une véritable asymétrie entre les associations laïques et les associations religieuses.
Parallèlement aux groupes de pression religieux, une nouvelle mobilisation connaît une progression constante. Ces nouveaux militants religieux n’utilisent pas les outils traditionnels des lobbies classiques. Ce sont les réseaux sociaux, la pression sur les eurodéputés et les mobilisations de terrain qui constituent le cœur de leur action.

Commémoration de l'esclavage : le maire FN de Villers-Cotterêts fait polémique

Des associations antiracistes et d'ultramarins ont demandé ce vendredi au gouvernement de « rappeler à l’ordre » Franck Briffaut, le maire (FN) de Villers-Cotterêts (Aisne).
L'élu refuse d'organiser, le 10 mai, dans sa ville, des célébrations autour de l'abolition de l'esclavage. « Je perçois (cette commémoration) comme étant un peu à la mode, dans le cadre d'une autoculpabilisation permanente, d'une culpabilisation systématique, alors que l'esclavage existe encore ailleurs dans le monde, malheureusement ».
Ces propos sont « dangereux », « antirépublicains » et « portent en eux le germe de la division », jugent, dans un communiqué commun, des associations d'Outre-mer (CM98 et Crefom) et de lutte contre le racisme (LDH, Mrap, SOS Racisme). « Aujourd'hui l'on s'attaque aux commémorations de l'esclavage, demain à celles de la Shoah. Après-demain, ceux qui en sont les acteurs seront traités d'étrangers et d'anti-Français », craignent-elles.
Elles demandent au gouvernement « de rappeler le maire de Villers-Cotterêts à l'ordre afin qu'il organise les commémorations des 10 et 23 mai ».
·        Le général Dumas, né esclave, est mort à Villers-Cotterêts
Le 10 mai est la date officiellement choisie par la France pour commémorer l'abolition de l'esclavage car elle correspond à l'adoption de la loi dite Taubira, de 2001, qui a reconnu la traite et l'esclavage comme crimes contre l'humanité. Le 23 mai, date de l'abolition de l'esclavage en 1848, a été marquée par une grande marche silencieuse d'ultra-marins en 1998. Selon un décret de 2006, chaque 10 mai, une cérémonie doit être organisée à Paris, dans chaque département (avec le choix du lieu par le préfet) « ainsi que dans les lieux de mémoire de la traite et de l’esclavage ».
Depuis 2007, des célébrations étaient organisées à Villers-Cotterêts, où est mort, en 1806, le général Dumas. Le général Dumas était né esclave à Saint-Domingue (devenue Haïti) ; il était le père de l'écrivain Alexandre Dumas, auteur notamment de « la Reine Margot » et des « trois Mousquetaires ». Ceci fait de Villers-Cotterêts un lieu de mémoire selon les associations signataires. Elles appellent donc le préfet de département « à prendre toutes dispositions pour assurer, en vertu de la loi et de son décret d'application, la continuité de la cérémonie ».
« Je n'ai aucun problème avec Dumas. Je n'ai aucun problème avec les gens qui célèbrent son engagement. Mais, à ce moment-là, qu'on célèbre Dumas ! », rétorque le maire. « Si demain la commémoration de l'abolition de l'esclavage est obligatoire, je me plierai à la loi. Mais à partir du moment où j'ai le choix… ». Toutefois, il précise que « personne ne sera inquiété de quelque manière que ce soit s'il veut l'organiser à Villers-Cotterêts ».

HISTOIRE - Olympe de Gouges (1748-1793) : Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne

A décréter par l'Assemblée nationale dans ses dernières séances ou dans celle de la prochaine législature.
·        Préambule
·        Les mères, les filles, les soeurs, représentantes de la nation, demandent d'être constituées en Assemblée nationale.
·        Considérant que l'ignorance, l'oubli ou le mépris des droits de la femme, sont les seules causes des malheurs publics et de la corruption des gouvernements, ont résolu d'exposer dans une déclaration solennelle, les droits naturels inaliénables et sacrés de la femme, afin que cette déclaration, constamment présente à tous les membres du corps social, leur rappelle sans cesse leurs droits et leurs devoirs, afin que les actes du pouvoir des femmes, et ceux du pouvoir des hommes, pouvant être à chaque instant comparés avec le but de toute institution politique, en soient plus respectés, afin que les réclamations des citoyennes, fondées désormais sur des principes simples et incontestables, tournent toujours au maintien de la Constitution, des bonnes murs, et au bonheur de tous.
·        En conséquence, le sexe supérieur, en beauté comme en courage, dans les souffrances maternelles, reconnaît et déclare, en présence et sous les auspices de l'Etre suprême, les Droits suivants de la Femme et de la Citoyenne.
Article premier.
La Femme naît libre et demeure égale à l'homme en droits. Les distinctions sociales ne peuvent être fondées que sur l'utilité commune.
Article 2
Le but de toute association politique est la conservation des droits naturels et imprescriptibles de la Femme et de l'Homme. Ces droits sont la liberté, la propriété, la sûreté, et surtout la résistance à l'oppression.
Article 3
Le principe de toute souveraineté réside essentiellement dans la Nation, qui n'est que la réunion de la Femme et de l'Homme : nul corps, nul individu, ne peut exercer d'autorité qui n'en émane expressément.
Article 4
La liberté et la justice consistent à rendre tout ce qui appartient à autrui ; ainsi l'exercice des droits naturels de la femme n'a de bornes que la tyrannie perpétuelle que l'homme lui oppose ; ces bornes doivent être réformées par les lois de la nature et de la raison.
La suite en cliquant ci-dessous :

Caroline Fourest : Le retour en grâce de l'identité chrétienne

 Caroline Fourest : Le retour en grâce de l'identité chrétienne
Il faut croire que le chocolat ne suffit plus. Les cloches de Pâques, les vraies, sonnent l'heure de l'identité chrétienne comme refuge. Même dans un vieux pays laïque comme la France, l'identité catholique -- bien plus que la laïcité -- revient en grâce parmi les politiques, sous pression d'un électorat apeuré par l'Islam politique agressif, la mondialisation et le muticulturalisme.
·        Louis Aliot en voile intégral
Passons rapidement sur la procession de pénitents à laquelle a participé Louis Aliot (FN) à Perpignan pendant le week-end de Pâques. Elle n'a lieu qu'une fois par an et n'occupe donc pas la voie publique comme les prières de rue hebdomadaires de certaines Mosquées. Il n'y a ni à les interdire ni même à s'en offusquer. Après tout, un responsable politique du Front national a certainement le droit de vouloir se faire pardonner en pénitence... Comme on a le droit de relever ce trait de caractère.
Louis Aliot a beau parler d'un hobby, à titre privé, on ne peut s'empêcher de penser qu'un homme politique envoie un signe ostensiblement politique lorsqu'il défile en voile intégral noir façon chapeau pointu. En l'occurrence, le chapeau pointu s'appelle une caparutxe. Elle a été imitée depuis par le Klu Klux Klan, qui la préfère en blanc. Question de goût. À Perpignan, la caparutxe est noire mais ne signifie pas pour autant l'amitié entre les peuples.
La mode a été relancée par une confrérie dite du "très précieux sang de notre seigneur Jésus Christ", qui organise cette procession dite de Sanch pour mimer ces frères en noirs qui accompagnaient jadis les condamnés à mort jusqu'à leur dernière sépulture. Ce qui est pas tout à fait incohérent pour un Parti attaché aux valeurs chrétiennes, sans pour autant renoncer au fait de vouloir rétablir la peine de mort dans son programme. Mais le vrai message politique de Pâques était ailleurs...
·        L'ode médiatique au Congrès de l'UOIF
Au Bourget, comme chaque année, avait lieu le fameux Congrès annuel de l'UOIF, cette branche particulièrement radicale de l'islam politique liée aux Frères musulmans, qu'ils soient égyptiens, tunisiens ou palestiniens comme le Hamas. Chaque année ou presque, des journalistes se contentent de le présenter comme une simple Rassemblement des Musulmans de France et reprennent, sans les questionner, les chiffres gonflés de ses organisateurs. Sauf peut-être l'année de la présidentielle. En 2012, quelques semaines seulement après les meurtres commis par Mohamed Mérah, la venue au Bourget de l'un des prédicateurs islamistes les plus antisémites qui soit, Youssef Al Qaradawi, le maître à penser de l'UOIF, l'homme qui a légitimé les attentats kamikazes et juge licite de tuer les Juifs "par le sabre ou le fusil", était passée moins inaperçue.
On s'est alors rappelé la très grande complaisance dont cette organisation bénéficiait sous Nicolas Sarkozy. La place qu'on lui a faite au sein du Conseil français du culte musulman. Mais cette année : amnistie. Oubliée la façon dont les Frères musulmans proches de l'UOIF ont tenté de gâcher le printemps démocratique de plusieurs pays arabes, vive le rassemblement annuel du Bourget ! Jean-Jacques Bourdin, dans son émission phare retransmise sur RMC-BFM TV, a même assuré la promotion de l'événement. On peut dire que cela n'arrive pas à toutes les associations…
Quant au Figaro, on finirait par oublier qu'il a su -- dans le passé -- publier de vraies enquêtes sur l'UOIF. C'était du temps où la droite optait sans hésitation pour un positionnement républicain et laïque. Cette année, l'article du Figaro saluait le valeureux combat de l'UOIF contre le mariage gay et la théorie du genre, salué par ce titre émouvant : "Les musulmans défendent la famille » 
Il faut dire que l'UOIF invitait des représentants de La Manif pour tous, comme Ludovine de la Rochère. Même si la vedette de cette rencontre annuelle reste bien sûr Tariq Ramadan, cité comme parole d'Evangile dès qu'il s'agit de la famille... À croire que les prédicateurs islamistes peuvent être agités comme repoussoirs quand ils croisent des militants altermondialistes dans un Forum Social, puis être recyclés comme demi-saints quand ils servent à défendre la domination masculine et la norme hétérosexuelle chère à d'autres conservateurs catholiques. Ceci dit, il n'y a pas qu'à droite qu'on envoie des signaux gros comme des appels de phare à l'électorat catholique.
·        Manuel Valls au Vatican
Le Premier ministre a fait savoir qu'il se rendrait à la canonisation de Jean XXII et de Jean-Paul II le 27 avril prochain au Vatican... L'homme qui a renforcé son positionnement républicain en défendant la laïcité face à l'islamisme cherche visiblement à reconquérir l'électorat catholique. Sans doute pour faire oublier qu'il est devenu la bête noire d'une certaine extrême droite chrétienne comme ministre de l'intérieur chargé d'éviter les débordements des manifestants contre le mariage pour tous. Après avoir poussé au retrait du projet de loi sur la famille et souhaité une pause dans ces réformes de société en guise d'"apaisement", voici donc venu le temps de la séduction. Quoi d'autre ? À moins de souhaiter un miracle pour redresser les comptes de la Nation, il n'y a vraiment aucune raison pour qu'un Premier ministre se rende à la canonisation de papes... Cette visite n'a rien avoir avec celle de François Hollande, qui s'est rendu au Vatican pour rencontrer le pape François de chef d'État à chef d'État, notamment de sujets politiques comme la Syrie. La présence du Premier ministre à cette cérémonie est purement gratuite, décorative et déplacée. Dans un pays où ses minorités religieuses se demandent déjà si elles ne sont pas mal aimées et discriminées, certains diraient même qu'elle est "particulièrement choquante". En tout cas, c'est ce qu'écrivait le Parti Socialiste quand François Fillon, alors Premier ministre, avait choisi d'assister à la béatification de Jean-Paul II.

Civitas, association factieuse, jouira-t-elle longtemps de l'impunité ?



L’UFAL tire la sonnette d’alarme depuis bientôt deux ans auprès des responsables politiques au sujet des méfaits de l’Institut Civitas. De leur contestation violente de la pièce de théâtre « Golgota PicNic » à leur tentative récente d’interdiction de la diffusion du film Tom Boy sur Arte, sans oublier leur agression physique contre les Femen et la journaliste Caroline Fourest, le dossier à leur charge nous paraissait déjà lourd.
Pourtant, le gouvernement n’a encore pris aucune décision à leur encontre — ne serait-ce que leur interdire de recourir au financement public1 , ce qui aurait déjà marqué un cran d’arrêt à leur action — et les a donc laissé prospérer.
À la lecture de leur dernier communiqué de presse, relatif à la nomination de M. Valls au poste de Premier Ministre, il nous apparaît qu’une absence de réaction des pouvoirs publics serait une faute politique et marquerait un recul des principes républicains.

Une diatribe directement inspirée de l’extrême-droite des années 30

Les ligues fascistes qui sévissaient dans les années 30 en France, avant leur dissolution, n’auraient pas changé une virgule au dernier écrit de l’Institut Civitas. C’est un véritable condensé de l’ensemble des thèses de leur maître à penser commun : Charles Maurras. Tout y est : l’anti-bolchévisme primaire, Civitas parlant de « Valls le rouge » (sic) et de « dictature socialiste » ; l’emprise judéo-maçonnique, puisque M. Valls est présenté comme étant « l’homme du CRIF » et son gouvernement comme « celui de la franc-maçonnerie » ; la distinction chère à Maurras entre « pays légal et pays réel ” ; la France éternelle souillée par les « guillotineurs de 1789 » et la République2
À cela s’ajoute une saillie qui vise l’histoire personnelle de M. Valls (il est né en Espagne sous la dictature franquiste), Civitas le situant dans la lignée « des macabres républicains de la guerre civile espagnole ». Il est bien sûr cohérent que Civitas défende le régime de Franco, régime d’extrême droite, soutenue par l’Église et notamment par le fondateur de l’Opus Dei dont Civitas est proche idéologiquement.

Civitas doit être mis hors d’état de nuire.

Comme pour le dernier spectacle de M. Dieudonné, que Civitas défend, il nous parait nécessaire que la République s’affirme face à ses adversaires les plus virulents et ne tolère pas tout.
Nous demandons donc au gouvernement de prendre les mesures qui s’imposent face à la réaction et aux fascistes qui rêvent de rejouer le film des années 30.
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Notre pétition contre le financement public de Civitas est toujours ouverte à la signature, cliquez sur l’image :
  1. Civitas émet des reçus fiscaux qui permettent à ses donateurs de bénéficier de réductions d’impôts, voir les détails ici []
  2. Pour Maurras, la Révolution française avait contribué à instaurer le règne de l’étranger et de l’« Anti-France », qu’il définissait comme « les quatre États confédérés des Protestants, Juifs, Francs-maçons, et métèques ». En effet, pour lui, Protestants, Juifs et Francs-maçons étaient comme des « étrangers internes » dont les intérêts en tant que communautés influentes ne coïncidaient pas avec ceux de la France []

dimanche 4 mai 2014

L' Association "La Courtine 1917" existe et a désormais son site

lacourtine1917.org/
Association pour la mémoire de la mutinerie des soldats russes à La Courtine en 1917

L’association a pour buts :
- la protection et l’entretien de la stèle érigée à l’initiative de la Libre Pensée de la Creuse avec la participation
de 150 souscripteurs dans le cimetière de La Courtine, stèle inaugurée le 15 septembre 2012 en hommage aux soldats russes mutinés à La Courtine en 1917.
- d’organiser et soutenir des initiatives et évènements visant à faire connaître et défendre l’histoire du corps expéditionnaire russe pendant la guerre 1914-1917 et tout particulièrement l’histoire de la mutinerie des soldats de la première brigade cantonnée
à La Courtine à partir du 22 juin 1917. Ces initiatives et évènements pouvant être des rassemblements, des manifestations,
des conférences, des films, des expositions, des banquets, l’édition d’articles, de brochures, de livres, la promotion d’œuvres théâtrales ou chantées, etc.
- d’agir pour que cette histoire de la mutinerie des soldats russes à La Courtine soit intégrée dans les programmes scolaires
de l’enseignement public.