dimanche 28 septembre 2014

USA: prêter serment devant Dieu ou être renvoyé de l'armée de l'Air

AFP La Libre Belgique 10/09/2014
L'Armée de l'Air américaine a fait savoir à l'un de ses pilotes qu'il devrait quitter les rangs s'il n'acceptait pas de prêter serment en utilisant la phrase "Que Dieu me protège", selon des responsables mardi. Le pilote, athée, avait vu le mois dernier sa demande de réengagement dans l'armée refusée en raison de son refus de prêter serment devant Dieu. Il est à présent disposé à engager une action en justice contre l'armée, a affirmé son avocate.
"Nous n'avons pas reçu de réponse de l'armée de l'Air à notre lettre. Elle n'a pas exprimé la moindre volonté de parvenir à un accord amiable", a précisé Monica Miller, avocate pour The American Humanist Association, qui a pris en charge cette affaire.
Avec la date limite de réengagement dans l'armée fixée à novembre, ce sergent de la base aérienne de Creech dans le Nevada (ouest), dont le nom n'a pas été divulgué, va être forcé de poursuivre en justice le gouvernement dans un tribunal fédéral, a-t-elle indiqué.
Par le passé, les pilotes pouvaient opter pour une phrase alternative et éviter ainsi les mots "Que Dieu me protège" au moment de la prestation de serment. Mais l'armée de l'Air a changé cette pratique en octobre 2013.
Les autres branches de l'armée américaine ne réclament pas cette référence à Dieu lors de la prestation de serment. "C'est la seule branche qui, à ma connaissance, oblige tout le monde dans tous les cas à avoir recours à un langage religieux", souligne l'avocate.
Selon elle, cela viole la Constitution et "le gouvernement ne peut pas forcer un non-croyant à prêter un serment qui affirme l'existence d'un être suprême".
Une porte-parole de l'US Air Force, Ann Stefanek, a simplement rappelé que le sergent avait jusqu'à la date limite de novembre pour se réengager et prêter serment.

Communiqué du BECLP Bureau européen de coordination de la Libre Pensée

Les faits :

Selon le site Laïcismo.org, des groupes catholiques veulent installer 1 300 croix dans la Sierra GUADARRAMA (près de Madrid en Espagne).
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Siera de Guadarrama
« A ce jour, ils ont installé quatre symboles religieux, mais leur intention est d’arriver à 1300. Cette initiative de divers groupes catholiques vise à installer dans les sommets de la Sierra de Guadarrama un total de 1300 croix », selon la convocation officielle diffusée par internet et distribuée au travers des portails internet catholiques,
Les organisateurs sont, entre autre, l’Association Cruz de San Andrès et la Cruz de Borgoña, cette dernière étant de caractère Carliste (soutenant la lignée de Charles X et des Bourbons). « Cette action vise à défendre les valeurs comme l’abnégation et le courage ». Selon InfoVaticana, les participants qui défendent cette action ’sans préjugés’sont mus par une ’ardeur apostolique’.
Dans une note publiée dans le portail Hispanidad, également d’inspiration catholique, les coordinateurs expliquent que cette initiative est menée par des ’jeunes valeureux’disposés à accomplir ’une petite héroïcité’. En effet, ils indiquent qu’il est indispensable de porter l’eau et la pierre nécessaires pour l’élaboration du ciment pour l’installation et la fixation permanente sur la ’cime couronnée’.
Comme le montrent les vidéos des éditions antérieures (celle de cette année étant la quatrième), le groupe de catholiques monte chaque année sur un sommet, dans le cadre d’une excursion qui coûte 10 euros par personne. Les fidèles marcheurs escaladent les sentiers, chargés de croix, d’une représentation de la Vierge et des drapeaux espagnols et du Vatican. Après quoi, ils s’y photographient.
Notons que deux nouveaux objectifs ont été ajoutés aux intentions énoncées dans les éditions précédentes : susciter l’engagement et la cohérence des chrétiens ’contre l’invasion islamique à venir’ et la lutte contre ’l’accommodation libérale qui envahit la société’’.
Ainsi, le 9 août dernier, lors de sa quatrième édition, la cime de la Maliciosa (1540m), en plein parc national de Guadarrama, a été « couronnée » par une croix de quatre mètres de haut.
Des initiatives illégales
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Sierra de Guadarrama
Le quotidien La Cronica del Norte informe que de nombreux collectifs de montagnards et marcheurs se sont alarmés au travers des réseaux sociaux, dénonçant la présence de ces croix et de figures de la Vierge sur les cimes de la Sierra de Guadarrama.
Les agents forestiers de Peñalara ont publié une page sur Facebook où ils expliquent que ces groupes n’ont pas obtenu d’autorisations. Les agents alertent des dangers pour la Sierra d’une pareille initiative, effectuée sans permis.
De son côté, l’institut géographique national a expliqué que ces croix sont installées sur des points géodésiques, c’est-à-dire, des lieux où l’institut a installé des balises en forme de cônes pour aider à la localisation. Un permis spécial est nécessaire pour mettre en place ces éléments permanents.
Après le tumulte entraîné par cette affaire, le ministère de l’Environnement de Madrid a exhorté les organisations religieuses à suspendre cette activité pour laquelle « aucun permis n’a été délivré.’ Selon un porte-parole du ministère, des permis ne sont accordés que pour des occasions spéciales comme l’anniversaire de la Société royale espagnole d’alpinisme Peñalara, qui a été autorisée à placer une plaque commémorative.

Objectif 1 300 persiste et signe

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Sierra de Guadarrama
Les groupes religieux qui sont à l’initiative de l’érection de ces croix répondent au ministère, enthousiastes : ’A tous ceux qui résistent à la liberté de la foi catholique : toute vierge ou croix qui sera l’objet de démolition sera un motif inexcusable pour multiplier par deux le nombre de croix.’. Selon eux, cette ruée à l’implantation de croix a été décidée ’directement de Rome’ sans toutefois expliquer sa relation exacte avec le Vatican et persistera ’tant qu’il restera un catholique en Espagne, avec un zèle apostolique, ils lèveront des croix, au nom de la Vérité ’.
Les participants ’vont continuer d’entreprendre cet événement régulièrement, jusqu’à atteindre le nombre de 1300 sommets sur toute la géographie espagnole, avec des croix et la Vierge’, car transporter et installer des symboles religieux dans les montagnes est, disent-ils : ’légitime, honorable et digne d’une activité chrétienne pour promouvoir l’ardeur apostolique ». De plus, ils annoncent qu’ils prendront toutes les mesures nécessaires ’pour éviter les boycotts futurs » de leur site officiel, qui reste inaccessible.

Une idée copiée

Le site laicismo.org précise : « Ce qui se passe avec la Sierra de Guadarrama est
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Colline des croix à Siauliai en Lituanie
une idée copiée. Près de la ville de Siauliai en Lituanie, il y a ce qu’on appelle la ’Colline des Croix’, créée lors de la répression tsariste des soulèvements pour l’indépendance de la Lituanie en 1831. Il y a eu plusieurs tentatives pour les faire disparaître dans la période soviétique (1961, 1973 et 1975), mais les croix sont apparues de nouveau. Aujourd’hui, il y a des milliers de croix (dont la croix en bois blanc donnée par Jean-Paul II durant son voyage officiel dans le pays). Ceci donne un panorama vraiment laid que vous voyez sur la photo ci-contre

Poser des croix sur les montagnes espagnoles, une revendication de ’l’intégrisme religieux’ pourEuropa Laica

Le Président d’Europa Laica, Francisco Delgado, a traité de « fondamentalisme religieux’ l’objectif des diverses organisations chrétiennes.
Le ministère de l’Environnement de la Communauté de Madrid a déjà averti qu’il ne peut pas être installé objets dans les espaces publics naturels sans permis, de sorte que le gouvernement régional ’adopte une attitude correcte face à un comportement illégal», comme l’indique à Servimedia Francisco Delgado.
Selon le président d’Europa Laica, ce comportement est loin d’attirer de nouvelles personnes au christianisme, mais au contraire, il produit plus de rejet dans la population, et, à son avis, « le seul objectif poursuivi est d’installer des symboles religieux partout pour faire une démonstration de force, pour qu’on voit qu’ils sont la religion de la majorité ».
D’autre part, Francisco Delgado a précisé que, face à ce comportement, ils travailleront avec les organisations environnementales pour arrêter l’implantation de ces objets dans les zones naturelles, « parce que c’est quelque chose qui est totalement illégal’,

Le Bureau Européen de Coordination de la Libre Pensée apporte son soutien aux organisations laïques espagnoles dans ces diverses protestations contre cette tentative d’imposer un culte à tout un pays.

Fêtons les 10 ans de Creuse-Citron

samedi 6 septembre 2014

Un journal refuse de publier l'avis de décès d'une pro-euthanasie

Nicole Boucheton, vice-présidente de l'ADMD, est décédée le 7 août dernier en Suisse «pour mourir dans la dignité».
Jean-Luc Roméro, président de l'ADMD (Association pour le Droit de Mourir dans la Dignité) compte saisir le défénseur des droits. Le quotidien régional Ouest-France explique que sa rubrique des obsèques doit rester neutre et ne susciter aucun débat.
Un avis de décès peut-il être considéré comme une tribune ? C'est la question à laquelle est confrontée la famille de Nicole Boucheton, vice-présidente de l'ADMD (Association pour le Droit de Mourir dans la Dignité), atteinte d'un cancer en phase terminale et partie «s'exiler en Suisse pour mourir dans la dignité». Son époux Alain Siouville, qui réside à Cherbourg, s'est vu refuser début août la publication du faire-part de décès par le quotidien régional Ouest-France.
Le texte était rédigé ainsi: «Alain Siouville, son époux, Françoise Boucheton, sa soeur, vous font part du décès de Nicole Boucheton Vice Présidente de l'ADMD à l'âge de 64 ans, contrainte de s'exiler en Suisse, pays humaniste, pour y mourir selon sa volonté le 7 août 2014».
«La rubrique des obsèques doit rester politiquement neutre»
Contacté par Le Figaro, le journal a expliqué que le texte ne respectait pas la charte interne du journal. «La rubrique des obsèques doit rester politiquement neutre et ne pas susciter de débats,» a justifié François-Xavier Lefranc, rédacteur en chef à Ouest-France. Pour ce responsable, cette décision n'a rien à voir avec le positionnement du journal sur la question de l'euthanasie. Preuve en est: «Nous avons récemment publié un article reprenant des extraits de la lettre posthume de Nicole Boucheton. Les pages de Ouest-France servent à faire vivre les débats, pas la rubrique des obsèques».
Pour trouver un terrain d'entente, le journal a proposé une version corrigée à la famille, en retirant la notion de «contrainte» et l'idée que la Suisse était un pays «humaniste», «puisque cela sous-entend que la France ne l'est pas», explique encore François-Xavier Lefranc, qui précise que le journal accepte de publier le principe d'une mort volontaire. La famille a refusé: «C'est tout ou rien», a dit l'époux de Nicole Boucheton, souhaitant respecter la volonté de sa femme.
«Une censure», une «décision discriminatoire»
Scandalisé, le président de l'ADMD Jean-Luc Romero compte saisir le défenseur des droits dans le courant de la semaine, dénonçant une «décision indigne, discriminatoire et peu républicaine de la direction de ce journal». «C'est même une censure contre lequel ce journal est censé pourtant se battre», écrit-il sur son blog. «C'était la décision de Nicole de publier ce faire-part, sa famille est profondément choquée. Cet avis de décès est pudique et n'a rien de violent. Je ne comprends pas ce refus. On marche sur la tête», critique le conseiller régional d'Ile-de-France.
Dans un texte posthume, Nicole Boucheton a expliqué les raisons de son exil et regretté que le président François Hollande n'ait «toujours pas tenu sa promesse» sur «l'assistance médicalisée pour terminer sa vie dans la dignité». «Je suis atteinte d'un cancer du rectum. Lors du diagnostic, le seul traitement curatif était chimio, tomo-thérapie puis chirurgie: colostomie. J'ai refusé la chirurgie car trop mutilante: l'anus artificiel qui me condamnait à une vie dans des conditions que je juge, pour moi-même, dégradées et inacceptables», écrit-elle. «Alors j'ai pris contact avec une association suisse afin d'y pouvoir faire un autre choix, celui d'un départ rapide puisque ma seule issue était la mort», poursuit Nicole Boucheton.
159 Français accompagnés par l'association Dignitas depuis 1993
Lors de sa campagne présidentielle, François Hollande avait promis de proposer que «toute personne majeure en phase avancée ou terminale d'une maladie incurable, provoquant une souffrance physique ou psychique insupportable, et qui ne peut être apaisée, puisse demander, dans des conditions précises et strictes, à bénéficier d'une assistance médicalisée pour terminer sa vie dans la dignité». «En souhaitant rendre publique les conditions de sa mort par suicide assisté en Suisse», Nicole Boucheton a «démontré que son combat individuel pour l'euthanasie rejoint son combat collectif», a estimé le président de l'ADMD, Jean-Luc Romero.
D'après les chiffres de Dignitas, une des principales associations suisses d'assistance au suicide, 1701 personnes ont été «accompagnées» entre 1998 et 2013, parmi lesquelles 159 Français (10,63%). En France, la loi Leonetti, adoptée en 2005, encadre les conditions de fin de vie et interdit l'acharnement dans la poursuite des soins, le plus souvent pour des personnes en fin de vie ou souffrant de maladies graves et incurables. Mais elle ne permet ni l'euthanasie - qui désigne l'acte d'un tiers pour donner la mort - ni le suicide assisté.

Djemila Benhabib témoigne sur Meriem, cette femme que l’Algérie refuse de considérer


Il y a une année à peine, Meriem, une jeune algérienne de 28 ans, lançait une bouteille à la mer à travers un texte qu’elle avait envoyé au quotidien algérien francophone Liberté dans lequel elle racontait son mal de vivre et les raisons profondes de son désespoir.
On y lisait: « Au nom de la liberté, n’ignorez pas mon message, je veux témoigner, informer, péter un câble peut-être, mais cela reste mieux que de m’immoler par le feu…je veux que ma voix retentisse, je veux parler pour ces jeunes, qui se donnent la mort rongés par le désespoir de pouvoir voir un jour ce pays se relever, ce pays au grand corps malade, aux membres défectueux, qui ne cesse de sombrer, nous tombons un à un de Charybde en Scylla, entre les barques de la mort, l’illusion de l’eldorado à l’autre rive de la méditerranée et le chômage, la pauvreté, la misère, l’amertume dans un pays où nous sommes devenus étrangers. »
Les barques de la mort en avez-vous déjà entendu parler ?
Ce sont tout simplement de très modestes embarcations de pêche de 4 ou 5 mètres qu’utilisent ces jeunes Algériens appelés harraga (harrag en arabe signifie « qui brûle »…qui brûle les frontières) et partent par centaines vers les côtes européennes, à la recherche d’une autre vie.
On travaille fort. On s’endette. On emprunte. Le voyage, souvent un aller sans retour, coûte entre 1 500 à 2 000 $.
Ces jeunes aventuriers n’aspirent qu’à une chose : vivre dans un pays européen. Ils fuient, l’Algérie des « ti-amis », des injustices, de la corruption et du conservatisme social. Surtout, ils ne veulent pas mourir pour al-Qaida au Maghreb islamique qui leur promet le paradis avec et ses 72 vierges.
Ils veulent vivre…là, MAINTENANT dans la DIGNITÉ ; Embrasser leur amoureuse et la prendre par la main sans honte ni culpabilité, travailleur et fonder une famille comme tout un chacun
Combien sont partis ? Combien ont disparu ? Ces chiffres n’existent pas. Seule certitude, ils sont en augmentation constante depuis 2005, année à laquelle cette émigration clandestine a pris de l’ampleur en Algérie rapporte le quotidien français Le Monde .
Le chômage, la pauvreté, la misère, l’amertume
Certes, les mots de Meriem sont crus et tranchants. Surtout, ils décrivent sans flafla une réalité d’une tristesse infinie : le terrible malaise d’une jeunesse totalement désœuvrée. Malaise qui ne reste pas confiné aux seules frontières de l’Algérie mais qui est largement répandu dans l’ensemble des pays arabes.
Vous vous souvenez de ce jeune tunisien, Mohamed Bouazizi, âgé de 26 ans qui survivait en vendant des fruits et légumes, à Sidi Bouzid, qui s’est suicidé par immolation le 17 décembre 2010?
Son geste avait lancé le coup d’envoi du printemps arabe. C’est dire. Le chômage atteint des sommets inimaginables et le conservatisme social est de plus en plus pesant dans les sociétés arabes. Résultat ? On meurt à petit feu de mort lente …et de désespoir.
Algérie : ce pays au grand corps malade
Le cas de l’Algérie est tout de même assez unique. Vous connaissez l’expression : L’art de faire semblant de bouger pour finalement faire du surplace.  Eh bien, c’est un peu ça dont il est question. Et même pire…
Car sur le plan macroéconomique, les indicateurs sont au vert. Les caisses de l’État sont pleines. Si bien que le pays accumule des surplus depuis quelques années.
Cependant, cette réalité en cache une autre. Le pays est en panne. La situation politique y est totalement bloquée. La réélection contestée du président algérien Bouteflika au pouvoir depuis 15 ans en est une bonne illustration.
Et si jamais demain, pour une raison ou pour une autre, le prix des hydrocarbures venait à dégringoler, l’Algérie en entier piquerait du nez. Vous imaginez !
Des nouvelles de Meriem ?
Meriem n’appartient pas à cette Algérie des ti-amis, de la tricherie et de la magouille. Issue d’une famille conservatrice d’une ville de taille moyenne, elle a mis tous ses espoirs dans ses études.
Comme l’Algérie du mérite n’existe pas, elle trempe sa plume dans ses tripes pour crier sa rage.
« J’ai 6 ans d’expérience, je parle 4 langues…et je me retrouve au chômage, j’essaye de trouver du boulot dans ma petite ville (qui n’est pas la capitale) …vous dites l’Anem (Agence nationale de l’emploi, ndlr)? Personne ne vous reçoit ». A QUI APPARTIENT CE PAYS? Ma mère ne le comprend pas…elle ne cesse de me répéter que je suis une ratée, que je fais pitié…que j’ai raté ma vie, et pourtant j’ai tout fait pour réussir, votre Algérie m’a fait perdre l’espoir de vivre dans la dignité, je ne veux pas l’aumône, je veux mes droits. Je ne veux pas que mon seul espoir soit un homme… j’aurai aimé être née dans une époque où les femmes n’allaient pas à l’école ; j’aurai aimé être ignorante, me marier à 16 ans avoir 10 gosses…j’aurai aimé ne jamais avoir conscience de tout ce qui se passe, des manipulations du pouvoir, de l’hypocrisie …j’aurai aimé être simple d’esprit, illettrée…et être heureuse, j’aurai aimé ne pas être algérienne ».
J’ai contacté Meriem par twitter avec laquelle j’ai eu un échange très intéressant ce matin. Elle m’a écrit : @Marialmajdalia : «  @djemilabenDepuis, je vais mieux, non pas parce que ma situation a changé, mais parce que j’étais touchée par la réaction des lecteurs. Merci » « Entre un sommeil refuge et une réalité amère, je déprime. » « Seules l’écriture et les livres me maintiennent en vie. »
Sacrée Meriem ! Brave Meriem !
Et si vous écriviez vous aussi un petit quelque chose à Meriem…

Oui, les musulmans réprouvent largement « l'Etat islamique » et ses exactions

Tout Homme doué de raison ne peut qu'être horrifié par les exactions avérées de l'Etat islamique (EI) à l'encontre des minorités religieuses d'Irak. Le Vatican les dénonce. Dans une déclaration du Conseil pontifical pour le dialogue interreligieux datée du 12 août, il appelle les « responsables religieux, surtout musulmans », à condamner « sans ambiguïté aucune » les crimes de l’EI et à « dénoncer l’invocation de la religion pour les justifier », sous peine d’entamer la « crédibilité (du) dialogue interreligieux ».
« Reconnaissant envers tous ceux et celles qui ont déjà élevé leurs voix pour dénoncer le terrorisme, surtout celui qui utilise la religion pour le justifier », le Vatican n’en déplore pas moins que « la contestation de cette "restauration" (du califat) par la majorité des institutions religieuses et politiques musulmanes n’a pas empêché les jihadistes de l’"Etat Islamique" de commettre et de continuer à commettre des actions criminelles indicibles ». Une raison pour laquelle il appelle les responsables religieux à « exercer leur influence auprès des gouvernants pour la cessation de ces crimes, la punition de ceux qui les commettent et le rétablissement d’un Etat de droit sur tout le territoire, tout en assurant le retour des expulsés chez eux ».
L'expulsion forcée des chrétiens, un crime contre l'islam
Bien avant cet appel, nombre de leaders religieux ou d'organisations musulmanes y sont allés naturellement de leur condamnation de l’EI. L’Organisation de la coopération islamique (OCI) a condamné le 21 juillet ses persécutions, qui « n’ont rien à voir avec l’islam et ses principes de tolérance », et a explicitement dénoncé le « déplacement forcé (des chrétiens) comme un crime intolérable », affirmant être « prête à apporter l’assistance humanitaire nécessaire » aux déplacés. (…)
En France, on n'est pas en reste
L’Union des organisations islamiques de France (UOIF), fin juillet, a condamné « fermement ces agissements commis au nom de l’Islam », assurant « son soutien à la communauté chrétienne », et affirmant que « ces situations dramatiques mettent en danger le travail de cohésion et de paix dans le monde ». « Face aux défis des fanatismes et des extrémismes de tous bords, les croyants et les humanistes de toutes les cultures et de toutes les religions doivent se mobiliser pour rapprocher les communautés et les peuples », affirme le Rassemblement des musulmans de France (RMF), qui « appelle la communauté internationale à agir rapidement pour arrêter cette recrudescence de la violence en Irak ».
Le Conseil français du culte musulman (CFCM), pour sa part, a appelé, mercredi 13 août, les musulmans de France « à réaffirmer leur attachement à la liberté religieuse et au respect des croyances de chaque personne humaine, où qu’elle se trouve ».
Fin juillet, la Grande Mosquée de Lyon et le Conseil régional du culte musulman Rhône-Alpes (CRCM) ont tenu à exprimer leur soutien aux chrétiens d’Orient. Dans une tribune parue sur Saphirnews, la Fédération musulmane de Gironde appelle la France à « intervenir le plus rapidement et le plus efficacement possible pour mettre fin à cette injustice ». Refusant de « donner raison aux fanatiques », elle juge la proposition d'accueillir les chrétiens persécutés en France comme « une mauvaise solution », au même titre que l'archevêque de Lyon, le cardinal Philippe Barbarin.
De son côté, l’Association islamique de l’ouest de la France (AIOF) a participé le 27 juillet à Nantes à un rassemblement de solidarité aux chrétiens d'Orient organisé par un collectif local de défense de la famille. Des manifestations, auxquelles participent aussi des musulmans, se multiplient dans le monde pour dénoncer le « califat ».
Autant de réactions et d'initiatives qui donnent à voir des communautés musulmanes sensibles à la répression en cours en Irak et en Syrie, plus encore quand elles sont commises au nom d'une religion présentée comme leur mais qui trahit bel et bien les enseignements prophétiques. Que ceci soit acté une bonne fois pour toute.

Au Ghana, des camps pour "sorcières"




Emprisonnées dans des camps et des … traditions. Au Ghana, des centaines de femmes vivent parquées dans des villages-ghettos où, accusées de sorcellerie, elles ont trouvé refuge. Une superstition très répandue en Afrique, qui met ces femmes en danger de mort. Dernièrement, le gouvernement ghanéen a décidé de fermer ces "camps sans barreaux", malgré l'inquiétude des ONG et des victimes qui craignent le retour dans leur village.
"Un enfant venait de mourir et j'ai été accusée de l'avoir tué »
Sorcière. Ce seul mot peut faire basculer la vie d'une Ghanéenne. Et dans un village du Ghana, maladie, décès, cauchemar, suffisent pour accuser une femme de sorcellerie. En restant, elles risquent la lapidation, la mutilation, voire la mort. C'était le sort qui était réservé à Nasika, une femme âgée, accusée par un homme de son village de lui avoir jeté un sort sous la forme d'une maladie sexuellement transmissible. "Il a dit qu'il voulait me tendre un piège au sommet de la rivière pour me tuer", a-t-elle raconté à Radio Canada. Terrifiée, elle s'enfuit et réussit à se réfugier, comme d'autres, dans des "camps sans barreaux" pour "sorcières".
Sans eau, ni électricité
Le pays compte six camps : Kuoko, Gambaga, Gnani, Bonyase, Nabuli et Kpatinga. Tous situés dans le nord du Ghana. 700 femmes y vivent parquées et entassées dans de modestes huttes, sans eau courante, ni électricité. Pour survivre, elles travaillent à la ferme ou ramassent du bois de chauffage. Voici plus d'un siècle que ces villages existent. Selon les coutumes locales, les chefs y envoyaient les sorcières pour protéger leurs villages des maléfices. L'origine du camp de Kuoko est attribuée à un pêcheur, peiné de voir ces femmes accusées à tort.
Très répandue en Afrique, cette superstition vise principalement les femmes. Rachel Mwanza, une jeune actrice congolaise de 17 ans, en a été victime. Sa mère l'a accusée d'être une sorcière, responsable de leur malheur. Jetée du foyer familial alors qu'elle n'avait que 10 ans, elle a dû affronter les rues de Kinshasa pendant plusieurs années 
Boucs émissaires, héritages, vieillards
En général, ces femmes sont les boucs émissaires d'une famille ou d'un village confronté à un problème. Ailleurs, les victimes payent le prix de leur non-conformité aux normes du village ou de la société, comme les pygmées. A cause de leur physique, ces derniers sont rejetés et taxés, eux aussi, de sorcellerie. Parfois aussi, ces accusations profitent aux personnes mal intentionnées qui souhaitent écarter un proche d'un héritage ou se débarrasser d'une personne devenue trop encombrante...
Au Ghana, 70% des femmes vivant dans ces camps ont été pointées du doigt après le décès de leur mari, selon l'ONG ActionAid. Une majorité de celles qui se retrouvent enfermées dans ces villages-ghettos sont âgées. "Les camps sont l'expression dramatique de la situation des femmes au Ghana", déclarait le professeur Dzodzi Tsikata de l'Université du Ghana à la BBC en 2012. "Les femmes plus âgées deviennent une cible parce qu'elles ne sont plus utiles à la société", a-t-il expliqué.
Retour ?
Ces camps entachent l'image du Ghana, qui se veut un pays progressiste et moderne. Le gouvernement a donc décidé de les fermer. Les ONG, elles, proposent plutôt une autre alternative : éduquer la population, en particulier du nord du pays, où le taux d'alphabétisation est faible et les superstitions sont encore ancrées. En effet, renvoyer ces femmes dans leur village leur ferait courir de grands risques.
Il y a quelques années, deux d'entre elles sont retournées chez elles : l'une a été retrouvée calcinée, l'autre est revenue au camps mutilée des deux oreilles. Une expérience que beaucoup de femmes gardent en mémoire. Pour l'heure, rares sont celles qui tentent l'expérience, préférant rester au camp, qu'elles considèrent comme un lieu sûr malgré les conditions de vie. Les victimes de ces superstitions y passent toute leur vie.

mercredi 3 septembre 2014

Dossier NAZIS en Limousin...



Voir lien ci-dessous :

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