vendredi 27 juillet 2012

DE LA SERVITUDE MODERNE

"Toute vérité passe par trois stades :
En premier lieu on la ridiculise;
en deuxième lieu on s'y oppose violemment;
enfin on l'accepte comme si elle allait de soi."
Schopenhauer



Ci-dessous, pour voir la vidéo
http://www.youtube.com/watch?feature=player_detailpage&v=rczhi-yOicA

dimanche 22 juillet 2012

La démocratie chrétienne est-elle socialiste ?


Question incongrue car la doctrine sociale de l'Eglise s'est théologiquement et historiquement forgée contre le communisme et le socialisme. Mais le choix de François Bayrou de voter pour François Hollande pose la question de façon nouvelle, et crue, à la veille d'un scrutin présidentiel décisif.
Bien sur, la doctrine sociale de l'Eglise - son corpus d'enseignement politique et social - n'est pas à confondre avec la démocratie chrétienne. Et la démocratie chrétienne dépasse largement le MoDem, le parti centriste de François Bayrou. Mais jusque là, tant en France, qu'en Allemagne ou en Italie, cette famille politique s'était toujours positionnée, en ultime analyse, au centre droit. Jamais à gauche.
Le choix de François Bayrou marque donc une rupture. Certes, l'héritier de cette vaste famille centriste, s'est éloigné, il y a longtemps, de la démocratie chrétienne. La création, par Christine Boutin, d'un explicite Parti Chrétien Démocrate, l'a d'ailleurs attesté.
Toujours à distance du socialisme



Mais mis à part un certain clergé et une certaine intelligentsia catholique ostensiblement à gauche, l'Eglise catholique s'est toujours gardée, avec soin, du socialisme ou de la sociale démocratie.
Pourquoi ce Rubicon ne pouvait être franchi ?
La raison vient de la clé de voute de cette vision. Elle est aussi simple que peu connue : contrairement au socialisme qui place « l'Etat » au cœur de l'édification de la société, l'Eglise place « la personne humaine » comme le garant fondamental de la société.
Autrement dit, le moteur de la société n'est pas dans la structure mais dans la responsabilité et la liberté des personnes.
Responsabilité et liberté « personnelles », et non « individuelles » : ce qui pousse la doctrine sociale a récuser le libéralisme à tout va.
Responsabilité et liberté « personnelles », et non « collectives » : ce qui conduit cette pensée à récuser le socialisme pur et dur.
Cette position n'est pas pour autant un « ni, ni ». Car la doctrine sociale de l'Eglise promeut la justice sociale. Mais pas à la façon socialiste. Et c'est là une autre grande différence que les catholiques de gauche récusent.
Une différence capitale
Quelle est cette différence capitale ? Si, dans la doctrine sociale de l'Eglise, l'Etat a la responsabilité de la redistribution des richesses, ce sont bien les entreprises, petites, moyennes et grandes - et donc l'esprit d'initiative et de responsabilité personnelles - qui doit produire ces richesses. Et non l'économie encadrée, de près ou de loin, par l'Etat.
Des responsables d'entreprises qu'il importe d'encourager et de soutenir sur qui repose aussi la responsabilité du dialogue social avec les syndicats.
On trouve en Europe, deux illustrations concrètes de ce style où souci social et souci économique sont combinés avec souplesse dans un tissu d'entreprises souvent familiales, vecteurs de richesses pour leur région et extrêmement dynamiques sur le plan technologique et commercial : l'Italie (au nord de Rome) et l'Allemagne.
Ce raccourci est évidemment simpliste. Il faudrait ajouter beaucoup d'autres raisons pour comprendre la différence entre doctrine sociale de l'Eglise et le socialisme actuel : du coté de l'éthique (mariage gay, euthanasie), du côté de laïcité et dans bien d'autres secteurs.
Discernement
Mais ces deux conceptions, apparemment proches, sous l'angle de la justice sociale, sont philosophiquement très opposées.
Concrètement l'Eglise ne donne plus de consignes de votes. Personne ne les suivrait d'ailleurs. Elle a publié en octobre dernier, des critères de discernement intéressants mais tellement détaillés qu'ils peuvent convenir à toutes les opinions...
La curiosité est de voir la difficulté de l'Eglise de France à hiérarchiser ses propres critères. Comme si elle refusait de montrer son opinion. Certains évêques s'y sont risqués récemment. Ils ont été aussitôt critiqués, à la gauche de l'Eglise, pour leur choix.
Dans certains milieux ecclésiaux c'est toujours un quasi péché de voter à droite. Les catholiques votent pourtant majoritairement en ce sens.

vendredi 20 juillet 2012

Gênes 2001: Nous avions raison, nous avons perdu, l'ennemi garde les otages

mardi 17 juillet 2012



Au procès ultime (en cassation) des dix personnes poursuivies pour  "dévastation et pillage" au cours des manifestations contre le sommet du G8 de Gênes (2001), onze ans plus tard, et alors que le carabinier assassin de Carlo Giuliani a été acquitté, cinq personnes ont vu leurs peines de prison confirmées, dont une est envoyée à l'ombre pour dix ans, cinq autres sont renvoyées en jugement pour évaluation d'éventuelles circonstances atténuantes. Quelques jours plus tôt, le procès des flics massacreurs de l'école Diaz  s'était conclu par des peines qui leur permettront d'éviter de passer un seul jour en prison. Les chefs de ces abrutis qui ont tabassé presque à mort et torturé des gens souvent déjà blessés ont tous été promus, dont le principal, De Gennaro, soutenu par la gauche et la droite dans sa carrière, est maintenant à la tête des services secrets.
Dans un texte écrit peu après ces trois journées de juillet qui ont marqué un tournant historique dans l'affrontement entre le gouvernement du monde et ses opposants, j'affirmais " le rejet radical de l’obscène discours sur la “ violence ”, qui réunit sous le même vocable la casse des choses effectuée par des manifestants et les cassages de gueule forcenés pratiqués par les forces de l’ordre, qui met sur le même plan le bris de vitrine et le bris des os et le meurtre pur et simple qui furent l’œuvre des flics. Ceux qui accordent autant d’importance à la destruction des biens qu’à celle des personnes, montrent de quel côté de la barricade ils se trouvent : c’est justement contre ce gouvernement des choses que nous (des milliers de gens) nous nous sommes insurgés. Ensuite il faut bien dire que, face à cette ville qui semblait incarner comme un nouveau pas en avant vers la minéralisation du monde, devant le mufle casqué et blindé de Big Brother, la pulsion destructrice me semble plutôt une manifestation vitale. Plus généralement, je dirais que je n’ai pas envie de parler avec ceux qui, en face de la vie qui nous est faite, n’ont jamais ressenti l’envie de tout casser."
Aujourd'hui, "l'obscène discours sur la violence" triomphe. Sur le site des Wu Ming, vous pourrez avoir accès en italien et en d'autres langues, à une série d'intervention sur le sujet, dont une de Patti Smith en concert à Bologne.
L'ami Wu Ming 4 a écrit un très beau texte dans la nuit qui a suivi ces condamnations. En voici la traduction (le titre est de moi) :
 
Gênes 2001 et les sentiers de la gloire
Il est clair que cette nuit, il n'y a aucune gloire. Et demain matin, aucun horizon. C'était aussi par antiphrase qu'était ainsi titré le fim de Stanley Kubrick, un des plus beaux contre le caractère obtus et inhumain du militarisme. La trame est connue: durant la Première guerre mondiale, sur le front occidental, un général français inepte lance une attaque impossible contre une fortification allemande. Les troupes françaises ne réussissent même pas à sortir des tranchées, elles sont fauchées par les mitrailleuses, renvoyées en arrière. L'attaque est une catastrophe totale. Pour ne pas passer pour un incapable, le général attribue la faute à la lâcheté de ses soldats et donne l'ordre d'en fusiller cent, tirés au sort. Le Haut commandement lui en concède trois. Trois boucs émissaires, qui paieront pour tous, même si ce n'est la faute de personne, ou plutôt, si c'est celle des chefs. De ceux qui ont voulu la guerre.
La justice italienne, ce soir, n'est pas différente de la justice militaire dans le film de Kubrick (qui s'était inspiré d'un événement réel). Là aussi, il y avait un bon avocat de la défense, qui était vaincu par une sentence grotesque, presque caricaturale dans son absurdité.
La justice italienne a décidé que cinq personnes paieraient pour tout le monde. Cinq autres pourraient s'y ajouter. Et ainsi, on fait politiquement jeu égal avec le jugement sur l'école Diaz. Peu importe que les condamnations des policiers concernent le tabassage et le massacre pré-organisé de personnes, qui plus est sans défense, tandis que les condamnations des manifestants sont motivées par la destruction de choses, d'objets inanimés, au milieu du chaos généralisé. L'un d'eux se prend dix ans de prison.
Dix ans. Presque le même laps de temps écoulé depuis lors. Entre temps, comment savoir ce que sont devenues les vies de ces personnes par rapport à cette époque. Entre temps, les dégâts matériels aux choses ont été réparés, les assurances ont remboursé, le monde a changé. Entre temps sont passées en boucle sur tous les canaux de communication, jusqu'à devenir partie de l'imaginaire collectif, les images de ce qu'a été Gênes durant ces journées, du comportement des forces de l'ordre, du climat qui s'était créé. Entre temps, sur le G8 de Gênes, on a tourné des documentaires et des films, publié des dizaines de livres,  fait couler des fleuves d'encre. Et après tout cela, doit arriver la sentence qui prétend faire payer l'addition à dix personnes, métaphoriquement tirées au sort par le destin, par le truchement d'une vidéo plutôt que d'une autre, d'une photo prise une seconde avant plutôt qu'une seconde après. Les trois soldats du film de Kubrick.
J'étais à Gênes au mois de juillet d'il y a onze ans. J'étais derrière le premier rang des boucliers de plexiglas via Tolemaide, quand le cortège a été chargé à froid et asphyxié par les gaz, sur une portion du parcours autorisé. Avec dans le dos dix mille personnes, il n'était pas possible de reculer, et la seule solution pour nous sauver et empêcher que les gens soient écrasés, a été de repousser la charge comme on pouvait, et à la fin, après le désastre, après la bataille, après la mort, de protéger la queue du cortège qui repartait en arrière sous les jets des autopompes. Et j'étais là aussi le lendemain, avec tant d'autres, à grimper dans des ruelles et des sentiers avec les hélicoptères sur nos têtes, jusqu'au dessus de la ville, pour ramener tout le monde à la base.
J'aurais pu être l'un d'eux. Un de ces fantassins tirés au sort. Mais non, je suis là en train d'écrire, au cœur de la nuit, incapable de dormir, sachant déjà que demain ça ira mieux, que je dormirai un peu plus, et que peu à peu, je pourrai m'offrir le luxe de réduire tout cela à un mauvais souvenir lointain. Pas eux. Les vies qu'ils ont menées ces onze dernières années s'interrompent et Gênes recommence du début.
Ce pays a la fin qu'il mérite. A Gênes en 2001, nous manifestions contre le pouvoir oligarchique des grands organismes internationaux. Nous pensions surtout aux cures ratées néolibérales que le FMI imposait aux pays les plus pauvres, dévastant leurs économies par le chantage et les étranglant par le mécanisme de la dette. Aujourd'hui, c'est notre tour de subir cette cure, en Italie, c'est eux qui commandent, les commissaires non élus de la Banque centrale européenne, et ils appliquent la même recette à base de coupes dans la dette publique, dont le but en définitive, se réduit à un simple énoncé: sauvons les riches.
Nous avions raison.
Nous avons perdu.
L'ennemi garde les otages.
Jusqu'à ce que la marée reparte à l'assaut.
Affiche apparue hier sur les murs de Rome: "Nous avions raison, nous avons perdu, l'ennemi garde les otages; Jusqu'à ce que la marée reparte à l'assaut. Libérons Alberto. Libérons les toutes et tous. Ton peuple
 
 
 

lundi 16 juillet 2012

Général Motors flingue Peugeot PSA, omerta générale des médias

Général Motors flingue Peugeot PSA, omerta générale des médias !



http://www.youtube.com/watch?feature=player_embedded&v=KOu0tOMH1ug#t=0s


Chaine parlementaire Public Sénat, 12 juillet 2012, débat à propos des difficultés actuelles du groupe Peugeot PSA et de l’annonce de la fermeture de l’usine d’Aulnay (Seine-Saint-Denis), où travaillent plus de 3.000 salariés et d’un plan global de 8 000 suppressions de postes en France.


Un déboire majeur pour PSA qui n’a encore jamais été mentionné dans aucun média français, mais que révèle à l’antenne Jean-Pierre Mercier délégué CGT face à "l’expert" dument mandaté, est la décision (politique) de cesser toute relation commerciale avec l’Iran, principal parteniare de Peugeot à l’exportation, + 20% de son chiffre d’affaires et un marché très bénéficiaire !


La raison de ce revirement de la politique du groupe PSA est l’entrée de Général Motors au capital du groupe français, lequel GM est sous l’influence directe de l’UANI (united against nuclear Iran) dirigé par des néo-cons qui entendent bloquer tout commerce avec l’Iran (Faits&Documents No339)


Résultat : depuis février 2012, plus aucune pièce détachée n’a été fournie par Peugeot à son partenaire Iran Khodro, l’alliance avec Général Motors ressemble fort à une sorte de "baiser de la mort" pour le groupe francais !


Plus d’informations sur cet article très précis et documenté :
http://gestion-des-risques-interculturels.com/analyses/peugeot-contraint-de-renoncer-au-marche-iranien/
Source (débat complet sur chaine Public Sénat)
http://www.youtube.com/watch?v=KOu0tOMH1ug&feature=relmfu


Extraits complets de Faits&Documents (http://faitsetdocuments.com/)




No339 de juillet 2012 Les États-Unis veulent briser Peugeot
Comme nous l’avions malheureusement prévu (F&D 334), Peugeot vient d’être contraint par son nouvel actionnaire américain, Général Motors, véritable cheval de Troie des services américains au sein de l’un des derniers fleurons industriels français, à abandonner totalement son marché le plus prometteur, l’Iran, où la firme détenait 30 % du marché des ventes automobiles (soit 22 % de son chiffre d’affaires). Depuis février, aucune pièce détachée n’a été fournie à son partenaire Iran Khodro. Les chaînes de montage en Iran sont donc à l’arrêt et, du même coup en France, l’usine de Vesoul a mis ses ouvriers en chômage technique depuis janvier. Derrière GM, c’est évidemment le lobby United Againts Nuclear Iran (UANI), fortement pénétré par les néocons ultrasionistes américains et les services secrets qui est à la manoeuvre. Les fondateurs de l’UANI sont l’ancien directeur de la CIA James Woolsey, Richard Holbrooke, gauleiter américain en Afghanistan et au Pakistan, Dennis Ross, principal négociateur américain du « processus de paix (sic) israélo-palestinien », et son actuel directeur Mark Wallace, marié à la directrice de la communication de George Bush et principale conseillère de John Mc Cain lors de la campagne de 2008. Sa présidente, Kristen Silverberg, fut ambassadrice des États-Unis auprès de l’Union européenne durant l’ère Bush. Quant au coordinateur de l’UANI pour l’Europe, il s’agit d’August Hanning, chef des services secrets allemands (BND) de 1998 à 2005. On peut encore ajouter quelques membres du conseil d’administration comme Meir Dagan, directeur du Mossad de 2002 à 2010, Henry Sokolski, conseiller de la CIA en 1995-1996, et même l’Espagnole Ana Palacio, membre du Bilderberg Group et du club Le Siècle, directrice internationale et marketing d’Areva. Sous couvert de lutte contre le nucléaire iranien, on se retrouve donc dans un exemple classique de guerre économique France/États-Unis… évidemment jamais évoqué par les médias français.


No334 avril 2012 : Général Motors est le nouveau cheval de Troie américain à l’intérieur de PSA Peugeot, dont la société américaine détient 7 %. Alors même que Peugeot est le premier vendeur de voitures en Iran (via sa filiale Iran Kohdro) et que l’Iran constitue son second marché (458 000 véhicules en 2011), GM tente de lui interdire tout commerce. Mieux, 275 millions d’euros, versés par l’Iran en contrepartie de moteurs et de pièces de voitures, sont actuellement bloqués sur le compte parisien de la banque Tejarat, GM exerçant des pressions sur la direction de PSA pour qu’elle ne récupère pas cet argent.

dimanche 15 juillet 2012

Billet d'humeur du samedi 14 juillet 2012 (Le jour du quatorze Juillet …)

Le jour du Quatorze Juillet
Je reste dans mon lit douillet.
La musique qui marche au pas,
Cela ne me regarde pas.
Je ne fais pourtant de tort à personne,
En n'écoutant pas le clairon qui sonne.
Mais les brav's gens n'aiment pas que
L'on suive une autre route qu'eux,
Non les brav's gens n'aiment pas que
L'on suive une autre route qu'eux,
Tout le monde me montre du doigt
Sauf les manchots, ça va de soi.

(Georges Brassens : la mauvaise réputation) 
 
 
Pour écouter Brassens, "la mauvaise réputation"

Rencontre Internationale de l'Anarchisme - St-Imier 2012

L’Internationale des Fédérations Anarchistes (IFA) tiendra son IX° Congrès les 9, 10, 11 et 12 août 2012 à Saint-Imier en Suisse.                       dimanche 15 juillet 2012



Ce congrès n’était pas spécifiquement anarchiste. Les résolutions adoptées n’en résument pas moins les points essentiels des principes au nom desquels Bakounine et d’autres s’étaient battus contre ceux qu’ils désignaient comme « autoritaires ». Véritable charte de l’anarchisme ouvrier, ces considérants voient dans l’organisation et la résistance de la classe ouvrière, produit de l’antagonisme entre travail et capital, le terrain d’action privilégié pour préparer l’émancipation du prolétariat. Depuis le monde a passablement changé, du moins sous certains angles. Une chose est sûre, le temps n’a en rien diminué l’oppression des puissants vis-à-vis des plus faibles.
Le congrès de l’Internationale des Fédérations anarchiste se déroulera en même temps, et au même endroit, que les Rencontres internationales de l’anarchisme (du 8 au 12 août 2012), à l’initiative de la Fédération anarchiste (FA), de l’Internationales des Fédérations anarchistes (IFA), de la Fédération libertaire des montagnes (FLM), de l’Organisation socialise libertaire (OSL) et de la coopérative Espace noir de St-Imier.
Ces rencontres internationales de l’anarchisme d’août 2012 seront l’occasion de faire le bilan de l’histoire du mouvement anarchiste, ses idées, ses réalisations, ses espoirs, ses défaites ; ce qu’il en reste aujourd’hui ; les combats qui sont les siens et ceux qu’il partage avec d’autres : antimilitarisme, antiracisme, anti-sexisme, autogestion, décroissance, éducation, féminisme, internationalisme, nonviolence, anti-autritarisme, etc.
Depuis sa création, l’IFA continue de garder le même esprit de solidarité et d’internationalisme, à se référer au congrès de St-Imier et à ses résolutions : « Le Congrès réuni à Saint-Imier déclare :
- 1° : Que la destruction de tout pouvoir politique est le premier devoir du prolétariat ;
- 2° : Que toute organisation d’un pouvoir politique soi-disant provisoire et révolutionnaire pour amener cette destruction ne peut être qu’une tromperie de plus et serait aussi dangereuse pour le prolétariat que tous les gouvernements existant aujourd’hui ;
- 3° : Que, repoussant tout compromis pour arriver à l’accomplissement de la Révolution sociale, les prolétaires de tous les pays doivent établir, en dehors de toute politique bourgeoise, la solidarité de l’action révolutionnaire. »
L’IFA a su évoluer, à la mesure de la croissance et de l’évolution du mouvement anarchiste au niveau international. Cette évolution n’est pas seulement quantitative mais, plus important, elle est aussi qualitative puisque, ensemble, nous continuons à inventer de nouvelles voies pour façonner cette solidarité internationale et agir de façon coordonnée contre les attaques et la violence des patrons, des États et des religions. Notre internationalisme doit être à la hauteur des enjeux révolutionnaires que nous portons. Il doit marcher sur ses deux jambes : définition et diffusion de notre projet révolutionnaire ; construction d’alternatives sociales, économiques, de groupes de résistance populaires, de structures alternatives anarchistes. Les formes que des actions peuvent prendre sont aussi illimitées que notre imagination : du soutien réciproque contre la répression à la coordination d’initiatives, de l’aide mutuelle pour des projets autogérés aux campanes communes, du partage de savoirs et de ressources à l’organisation de mobilisations internationales, etc. Et ce n’est pas limité aux fédérations qui font partie officiellement de l’IFA, mais cette solidarité est aussi étendue à beaucoup d’autres groupes avec lesquels nous sommes en contact, à tout ceux qui agissent pour un futur libertaire pour la planète entière.
En août, nous allons passer un nouveau cap en façonnant cet outil au service des anarchistes du monde. Nous nous réunirons avec des camarades de nombreuses parties du monde. Nous apporterons une attention spéciale au développement du mouvement libertaire dans les pays hors du « monde occidental » et nous espérons qu’à l’issue du congrès de nouvelles initiatives émergeront qui contribueront à sa croissance. Les autres thèmes discutés seront l’immigration, l’anarchaféminisme, la religion, l’émergence de nouveaux espaces militants et de nouvelles formes de lutte anarchistes, les luttes contre la crise, l’énergie, les expériences autogestionnaires, etc.
Bien que rien ne puisse se substituer au travail de milliers d’anarchistes réalisé chaque jour dans tous les coins du monde, dans les rues, dans les quartiers et les lieux de travail, propageant les idées libertaires et construisant l’anarchie, nous sommes certains que la coordination et la solidarité internationale peut aider dans cette tâche. Au moins, il est bon de se rappeler que nous sommes nombreux et que nous sommes partout.
Longue vie à la lutte internationale des peuples du monde ! Longue vie à l’anarchie !
Secrétariat de l’IFA
Si vous souhaitez plus d’informations ou simplement entrer en contact, vous pouvez envoyer un mail à iaf_ifasecretariat@yahoo.es ou consulter le site de l’IFA : http://www.i-f-a.org/

François Hollande au Secours Catholique de Colombes. 13 juillet 2012


Nous luttons contre la pauvreté et contre l'exclusion, là où nous
habitons

François Hollande s’est rendu vendredi 13 juillet dans un accueil de jour du Secours Catholique à Colombes où après avoir rencontré et écouté des personnes en difficulté ainsi que des présidents de grandes associations, il a annoncé des mesures pour lutter contre l’exclusion.
Le président de la République, François Hollande, est arrivé à 11 heures précises, ce vendredi 13 juillet, à La Rampe, un centre d’accueil du Secours Catholique de Colombes (Hauts-de-Seine). Accompagné de Marie-Arlette Carlotti, ministre déléguée chargée de la lutte contre les exclusions, des élus de la circonscription et du préfet de département, M. Hollande a été accueilli par François Soulage, président du Secours Catholique puis par Laurent Seux, délégué du diocèse, qui lui a présenté les actions des bénévoles auprès des personnes accueillies en ce lieu.

Comme son prédecesseur, Nicolas Sarkozy, François Hollande en appelle au caritatif, à l'Eglise pour subvenir aux pauvres !
La messe est dite ! C'est toujours la même, à droite comme à gauche !
A bas l'Etat, à bas la calotte !
Vive la sociale !

L'Europe Vaticane dans tous ses états


samedi 14 juillet 2012

http://www.federation-anarchiste.org/spip.php?article1058

vendredi 13 juillet 2012
La situation sociale en Espagne devient de plus en plus tendue. Le cas des mineurs est une nouvelle attaque contre la classe ouvrière et le peuple en général. Les coupes budgétaires décidées par le gouvernement affectent de nombreuses couches de la société, mais principalement la classe ouvrière, et les plus défavorisés, que ce soit les chômeurs, les retraités, les pensionnés, les non qualifiés, les fonctionnaires etc.… On veut réduire nos revenus alors qu’il n’y a pas une seule mesure prise pour faire payer ceux qui possèdent le plus, les riches et les capitalistes.
La mobilisation des mineurs est quelque chose d’énorme, ils sont venus à pied jusqu’à la capitale de l’Etat, partant de différents bassins miniers du pays : Asturies, León et aussi Aragon ; quinze jours à sillonner les routes de village en village, de ville en ville, et recueillant partout un grand soutien des habitants. De grands moments d’émotion sont vécus grâce à la solidarité démontrée dans chacune des localités traversées.
Dans les Asturies et au León, de véritables batailles rangées ont lieu entre policiers, gardes civils contre les mineurs soutenus par les habitants des villages, et au coeur même des villages comme à Pola de Lena. Les barrages d’autoroutes et de départementales sont permanents. La police et la Garde civile tirent avec leurs flash-ball, et les mineurs répliquent avec des lance-fusées artisanaux, parfois chargés de balles de golf. Dans certaines localités on en est arrivé à des affrontements au corps à corps.
Mercredi 11 juillet au matin, les colonnes de mineurs sont entrées dans la capitale, Madrid : l’accueil et le soutien de la population a été émouvant et prodigieux, au cri de « Madrid ouvrier est avec les mineurs ». Des milliers de personnes les ont accompagnés jusqu’au centre-ville où quelques uns de leurs représentants ont prononcé des paroles de remerciement et appelé au soulèvement de tous les travailleurs du pays, contre ces gouvernements qui ne défendent que les intérêts des capitalistes.
Cette nuit là, le rassemblement a duré presque jusqu’à quatre heures du matin. Au lever du jour, une nouvelle manifestation de protestation se préparait déjà dans les rues de la ville. 500 autobus sont arrivés de tous les bassins miniers et une nouvelle fois le peuple de Madrid les a soutenus. La manifestation est arrivée au Ministère de l’Industrie pour demander une entrevue avec le ministre, mais il n’a pas daigné répondre. Ils sont (les responsables politiques – NdT) en train de créer une situation qui peut exploser à tout moment, en refusant de prêter attention à la voix du peuple qui crie dans la rue. Et après ça ils nous reprocheront d’être violents.
Dans la manifestation du matin il y a eu quelques affrontements avec la police, avec des blessés et des arrestations. L’après-midi, il y a eu une autre manifestation de plusieurs milliers de personnes dans les rues de Madrid, qui s’est terminée par des affrontements au centre-ville et on parle de 50 ou 60 blessés (76 – NdT) ; actuellement on n’a pas de précisions concernant les arrestations.
Après tout ça, le ministère ne veut toujours pas négocier, et de plus, le gouvernement a annoncé des mesures très dures, toujours contre les mêmes. Pas un mot par contre pour annoncer des impôts sur les grandes fortunes, ou pour faire rembourser par les banquiers la crise qu’ils ont créée, pas un mot non plus pour annoncer des coupes budgétaires concernant les nombreux privilèges de l’Eglise catholique.
On ne peut pas être plus clair pour montrer quels intérêts servent les gouvernants et ce qu’ils ont à faire de la classe ouvrière. Il ne peut pas être plus clair qu’il est nécessaire d’organiser la société et nos vies d’une autre façon. Il ne peut pas être plus clair qu’il est nécessaire que se réalise une véritable Révolution Sociale qui nous permette de diriger nos vies. Organisons-nous pour lutter contre l’Etat et les capitalistes.
Vive l’anarchie.
Groupe anarchiste Tierra, Fédédration Anarchiste Ibérique
Traduction : Ramon Pino, groupe Salvado Segui de la Fédération Anarchiste.

Depuis le 31 mai, 8.000 mineurs des Asturies, Léon et Aragon sont en grève illimitée. 30.000 emplois directs et indirects sont en jeu.
Les mineurs mènent une lutte radicale (barricades sur les routes, autoroutes et rails, occupations de puits de mines…) pour sauver ces emplois, leurs communautés, leur mode de vie et leur culture.

Après avoir parcouru 400 kilomètres en trois semaines, les mineurs espagnols défilent à Madrid sous les vivas de la population, venue en masse les soutenir. José, un mineur de 35 ans originaire des Asturies, est très ému par cet accueil chaleureux. “On est venu avec beaucoup d’enthousiasme. On avait très envie. L’accueil reçu aujourd’hui et hier soir est incroyable”.
Faute d’accord avec le gouvernement, les mineurs sont prêts à entamer une nouvelle marche noire, cette fois jusqu’à Bruxelles. C’est un exemple de combativité et de réponse organisée face aux décisions iniques du gouvernement espagnol.

La solidarité se met en place dans toutes les régions et tous les secteurs pour soutenir la défense de droits des travailleurs et ce mouvement social.
La Fédération Anarchiste tient à assurer les mineurs en lutte de sa solidarité et condamne fermement la répression étatique contre ce mouvement social et sa colère légitime.

Gageons que cela servira d’inspiration pour les luttes à venir afin de préserver les emplois des 8 000 salariés de l’usine PSA à Alnay-sous-Bois dont la fermeture vient d’être annoncée.
Fédération Anarchiste.

jeudi 12 juillet 2012

RÉSISTANCES…RÉFLEXIONS…

N° 31. Juillet 2012. Sommaire

- Voilà les gars de la Marine… Histoires de pirates, Jean-Pierre Garnier
- Front de gauche, politique urbaine de droite, Jean-Pierre Garnier
- Réponse de François Hollande aux représentants du Réseau Éducation sans frontières
- Immigration, asile : les enjeux du rattachement au ministère de l’intérieur, Caroline Fouteau
- Colloque à Paris algérie-france : l’appel des participants à F. Hollande, Samir Ghezlaoui
- De la solubilité des classes sociales à travers le prisme post-colonial made in USA, Jean-Pierre Garnier
- “ Islamophobie ” : une invention française, Abdellali Hajjat et Marwan Mohammed
- Les Industrial Workers of the World, Larry Portis. Autour de Wobblies & Hobos de Joyce Kornbluh
- L’écologie choisit la démocratie directe !, Olivier Louchard
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[*INTERNATIONAL*]
- Québec, La juste part. À propos de la grève illimitée des étudiants du Québec, René Lapierre
- Printemps d’érable. Témoignage
- Loi 78 : la rue choisit la désobéissance pacifique
- Boushra Almutawakel, une photographe yéménite
- Liban. L’UE s’engage pour le respect des droits de l’homme dans les prisons pour femmes, Anne-Marie El-Hage
- Palestine. Liberté pour Nabil Al-Raee et Zakaria Zubeidi, les ami-es du théâtre de la liberté de Jenine
- L’Algérie n’attendra plus 50 ans, ni 5 ans, K. Selim
[*CINÉMA… THÉÂTRE…TV…*]
- Elio Petri. Un cinéaste engagé et sans doute enragé. L’Assassin, I Giorni contati (Les Jours comptés), Enquête sur un citoyen au-dessus de tout soupçon, La classe ouvrière va au paradis et bientôt La Dixième victime… Christiane Passevant
- My Land. Film documentaire de Nabil Ayouch
- Holy Motors de Léo Carax
- Bleu pétrole. Film documentaire de Nadège Trebal
- "Le Serment de Tobrouk" : lettre ouverte aux journalistes qui cirent les pompes de BHL, Pascal Boniface
- Le serment de Tobrouk ou l’apothéose d’une propagande grossière, Philomène Le Bastard
- Commentaire critique en une photo…
- Festival de Bologne 2012, Hélène Fleckinger
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[* LIVRES, REVUES*]
- La faim du monde. L’Humanité au bord d’une famine globale, Hugues Stoeckel
- Jacques Ellul. L’homme qui avait (presque) tout prévu, Jean-Luc Porquet
- Auriez-vous crié "Heil Hitler" ? Soumission et résistances au nazisme : l’Allemagne vue d’en bas 1918-1946, François Roux
- La fabrique du féminisme, Geneviève Fraisse
- Prisons de femmes Janine, Janet & Debbie, une histoire américaine, Claude Guillaumaud-Pujol
- Les épreuves de l’asile. Associations et réfugiés face aux politiques du soupçon, Estelle d’Halluin-Mabillot
- Un État commun entre le Jourdain et la mer, Éric Hazan & Eyal Sivan
- Dictionnaire des cinéastes arabes du Moyen-Orient, Roy Armes
- Joe Hill. Les IWW et la création d’une contre contre-culture, révolutionnaire, Franklin Rosemont
- Les années sans pardon, Victor Serge
- Madame B. Ma seconde mère, Daniel Prévost
- La Galère n’est pas née de la dernière pluie. Les Galériens. Vies et destins de 60 000 forçats sur les galères de France 1680-1748, André Zysberg
- Gilbert Shelton : « J’en avais marre des comics des comics mettant en scène un super-héros parfait et invincible », Article 11
- Réfractions, n° 28
- Quel Sport ? n° 18/19
- ZMinus, n° 1
[*NOUVELLES, ESSAIS, EXPRESSIONS…*]
- Deux rendez-vous, Erin Peltier
- Chambre 467, Henri Simon
- Pouvoir, Pascal Adrien
- À voir l’étendue des dégâts, Pascal Adrien
[*BLOG DE MAYA LE MANER*]
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- C’est l’histoire d’un chien…
- Histoire de l’art ! L’avant-garde…
- L’actualité au jour le jour, Luc Arnault

Grand slogan des élections : le changement !
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Un mot évidemment chargé d’espoirs, d’attentes, de promesses diffuses, de fantasmes dans un contexte de discours incantatoire électoral… À voir s’il ne s’agit pas seulement de nouvelle novlangue ? Au lieu de nettoyage au "karcher" et du "casse-toi pov’ con !", ce serait "restez ferme face à la délinquance" (et surtout qu’ils et elles restent parqué-es dans leurs ghettos, espérant un hypothétique écrémage sélectif grâce à la "diversité"), "responsabiliser" (traduction : obéir et consommer)… "Valoriser les valeurs valorisantes" (sic), c’est plus chic ! C’est cela le changement ?
La désillusion est dure avec l’annonce d’augmentation du SMIC de 2 % (21,50 euros mensuels supplémentaires) — Selon Michel Sapin, ministre du Travail, c’est « substantiel pour les intéressés, sans déstabiliser le tissu économique de notre pays » —, les traques aux étranger-es qui perdurent, les sans-papier-es toujours sans… Oui, mais "être de gauche, ce n’est pas régulariser tous les sans-papiers" déclare le ministre de l’Intérieur. Voilà, c’est dit.
Alors le changement, antienne de la campagne électorale ? Un vaste plan de "com" pour faire passer la pilule et se serrer la ceinture, avec en fond de décor l’incontournable crise et son métronome économique habituel : austérité/reprise, austérité/reprise… Et on recommence. Mais pas touche au système capitaliste ! Source d’inégalités le capitalisme ? Certes, mais c’est le prix de la "démocratie", mais de quelle démocratie ?
Les politiques — hommes et femmes — n’ont pas fini de se vanter d’être providentiel-les en visant l’accession aux commandes. Ça va osciller entre la Walkyrie des slogans populistes et les opportunistes de la formule citoyenne. Ah rêve des urnes quand tu nous tiens ! Anesthésié-es, les gogos qui n’ont pas fini d’entendre des fadaises en guise d’analyses et des déclarations tonitruantes, mains sur le cœur, à propos d’un futur mirifique ?
On ne le dira jamais assez : seule la lutte paie ! Et de ce côté, ça bouge ?

[Photos FB Spartak Khamis, Sarah Bennet…]