samedi 7 avril 2012

Schengen, la forteresse Europe



Le candidat président trouve que le président
candidat n’a pas fait ce qu’il fallait en ce
qui concerne la protection de la France pour
empêcher les hordes barbares de déferler sur
notre doux pays. Si le second n’a pas pu être
Charles Martel, c’est la faute des autres pays
européens membres de cet accord de défense
frontalière ! Oh les méchants ! Faut-il prendre
ces propos au pied de la lettre ? Il s’agit bien
sûr d’un discours de préau électoral. Nous
savons bien que quelque soit le prochain locataire
de l’Élysée, il n’y aura pas de retour en
arrière, vers une sortie de Schengen. Nous
savons tout aussi bien que la tentation de
refermer les failles du dispositif policier est
toujours forte et utile politiquement. Il faut
toujours garder sous le coude la possibilité de
rassurer l’électeur de base. Le
Wall Street Journal
publie le 13 mars un article intitulé « Nicolas
Le Pen ». Joli raccourci certes, mais les choses
ne sont pas si simples.
Mais que raconte donc le candidat ?
«
la gravité de la situation. Ils doivent être révisés.
une bonne nouvelle. Nous savons que la crise
a pour une bonne partie son origine dans la
crise financière. Donc je pense que les spéculateurs
resteront à l’extérieur des frontières.
Lecteur, ce n’est pas la peine de ricaner !
L’orateur, agité, a continué en assurant qu’il
«
a désormais un gouvernement de la zone euro. Il faut une
discipline commune dans les contrôles aux frontières
Puis-je demander, sans rire, au lecteur de se
mettre au garde à vous, le petit doigt sur la
couture du pantalon. Au-delà du côté caricatural,
s’exprime là un discours qui devrait
déplaire aux nationalistes. Il y a l’annonce de
l’existence d’un gouvernement économique
de fait de la zone euro, non démocratique
puisque non élu, et la revendication d’un
autre gouvernement, politique cette fois et
tout aussi peu élu, étendu à la zone Schengen.
Les accords de Schengen ne permettent plus de répondre à» C’estfaut un gouvernement politique de Schengen comme il y».
La zone Schengen, qu’est-ce que c’est?
C’est un accord de libre circulation des biens et
des personnes. Il concerne tous les pays de
l’Europe continentale, Suisse compris. Les pays
d’Europe centrale, de la Tchéquie aux pays de
l’ex-Yougoslavie, ont signé l’accord mais ne
l’ont pas encore mis en application. Ils ne sont
pas encore prêts. Cet accord vise deux buts :
permettre aux flux économiques intérieurs à
l’Europe, tant des personnes que des marchandises,
de circuler sans nécessiter de contrôles
douaniers, contrôler l’entrée des mêmes flux
mais extérieurs en renforçant lesdits contrôles.
Schengen répond d’abord et avant tout
aux besoins de base du capitalisme européen.
Il doit étendre son marché des marchandises,
comme de la force de travail, aussi largement
que possible, tout en se donnant les moyens
de lutter contre la concurrence extérieure.
Dans ce contexte-là, il est intéressant de
revenir à ce que dit le
du capitalisme débridé. Après avoir rappelé
que Nicolas Le Pen avait lié le maintien
des avantages sociaux à un contrôle renforcé
aux frontières, à une diminution drastique de
l’immigration, le journal ajoute que ce dernier
fait preuve d’une ignorance économique
crasse. «
de la vie des Français et d’un taux de natalité trop
bas. Bien que le plus haut d’Europe, il n’est pas suffisant
pour atteindre la limite nécessaire au remplacement de la
force de travail. Seule l’immigration permettrait de maintenir
une force de travail active au niveau nécessaire pour
financer la prise en charge des pensions de retraite et l’entretien
des personnes dépendantes. La première tâche du gouvernement
français est de s’assurer que les immigrants soient
correctement assimilés et de créer les conditions dans lesquelles
ils pourraient prospérer avec le reste de la société
française.
président va clairement à l’encontre du
capitalisme conquérant.
Wall Street Journal, porteparoleLa principale menace provient, dit-il, de l’allongement» Pour l’auteur de cet article, le candidat
L’invasion, les frontières et nous
Pour Hervé Le Bras, démographe, « la peur de
l’invasion » est grotesque (dans
avance que partout dans le monde, le taux de
natalité est en baisse. Il critique aussi notre
vocabulaire. Pour lui, «
est actif. L’immigré est une chose, l’immigrant un
travailleur
conditions d’entrée en Europe constitue le
pendant aux discours sur l’identité nationale,
ce «
car il laisse croire qu’il existe un type français différent
du type anglais, russe ou algérien. C’est une forme
culturelle du racisme biologique
Aujourd’hui, Schengen, pour ceux qui
résident en Europe, est synonyme d’effacement
irréversible des frontières, fin du nationalisme
et fin du risque de guerre sur le
continent européen. Pour ceux qui nous dirigent,
cela symbolise la liberté du renard dans
le poulailler. Le slogan «No Border» leur va
bien, à nous d’y ajouter celui de «justice
sociale » pour les faire reculer. Lutter contre les
identitaires c’est aussi lutter avec les immigrants.
Libération). Ilimmigré est passif, immigrant». Il ajoute que parler de durcir lesterme d’identité nationale est particulièrement pernicieux».Pierre Sommermeyer

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