lundi 17 septembre 2012

95 ans d'oubli du soviet de La Courtine


Après 95 ans d’oubli…samedi 15 septembre 2012 au cimetière de la Courtine (Creuse) :
Inauguration du monument érigé à la mémoire des 10300 soldats russes internés et réprimés au camp de la Courtine en septembre 1917 parce qu’ils refusaient de poursuivre la guerre et exigeaient de rentrer en Russie pour participer à la révolution en cours.


Un peu d’histoire

  • 1914 : La Russie, alliée de la France envoie plusieurs dizaines de milliers de soldats russes pour combattre sur le sol français…
  • 1916 : La guerre s’enlise sur le front occidental et le Tsar Nicolas II envoie 20000 hommes en renfort (en échange d’armes)…
  • Au début du printemps 1917, les soldats russes participent en particulier à « l’offensive Nivelle », connue sous le nom de la boucherie du « Chemin des Dames »…
  • Ces hommes apprennent que dans leur pays une révolution vient de commencer avec les journées du 27 février au 12 mars 1917 amenant l’abdication du Tsar, remplacé par un gouvernement provisoire…
  • Dès lors une grande majorité de soldats russes refusent de continuer la guerre, se mutinent, s’organisent en Comité de soldats et demandent leur rapatriement dans leur pays afin de participer à la révolution naissante…
  • Le gouvernement provisoire de Kerenski voulant continuer la guerre, les mutineries se développent et devant la possible contagion, l’Etat-major français fait isoler les soldats russes les plus radicaux, soit 10300 mutins encadrés par des officiers russes restés fidèles au Tsar, au camp de la Coutine…
  • Ceux-ci refusent de rendre leurs armes, chassent leurs officiers ainsi qu’un prêtre orthodoxe venu les menacer d’ex-communion (éternelle complicité du sabre et du goupillon) et sympathisent avec la population locale…
  • Ailleurs sur le front, nombre de soldats français désertent, se mutinent, fraternisent avec l’ennemi, et plus de 600 hommes seront « fusillés pour l’exemple » (morts PAR la France)…
  • La situation au camp de la Courtine devient intolérable pour l’Etat-major et pour le gouvernement français confronté à de nombreuses grèves à « l’arrière », depuis mai 1917 (100000 à Paris), et durant 3 jours, du 16 au 18 septembre 1917, le camp est assiégé, bombardé et mitraillé, faisant plusieurs centaines de morts…
  • Les mutins survivants se rendent et seront emprisonnés (Bordeaux, Agen, Ile d’Aix etc.), disséminés dans des camps de travail. 1300 seront déportés en Algérie, livrés aux colons et vivant dans des camps préfigurant ceux qui seront « offerts » aux espagnols en 1939…
Inutile de rappeler que ces soldats russes ne sont aucunement comptables du bolchévisme, du trotskysme et autres dérives staliniennes !
Pacifistes, internationalistes, ces hommes refusèrent la guerre pour participer à la révolution naissante.
Inutile de rappeler qu’à la même période de nombreux anarchistes exilés par le Tsar, vont retourner en Russie, en particulier un certain Pierre Kropotkine !
On connaît la suite…

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