lundi 9 mai 2016

Le pape reçoit le Prix Charlemagne, c’est normal, c’est lui qui l’a créé

Le pape reçoit le Prix Charlemagne, c’est normal, c’est lui qui l’a créé

Le prix Charlemagne a été créé par Kurt Pfeiffert en 1946,
 à Aix-la-Chapelle, « capitale » du saint-empire-romain-carolingien. Proclamé en 1949, attribué pour la première fois en 1950, voici l’explication qu’en donne son créateur : « Avec le nom de Charlemagne, l’idée de l’Occident chrétien entrait dans la proclamation, faisant tout d’abord référence à l’Empire carolingien en tant qu’emblème d’une homogénéité administrative, culturelle, religieuse, de législation et d’écriture. Mais ce nom servait aussi de modèle pour l’avenir, pour l’unification de l’Europe sur le plan économique et politique. Ainsi, laProclamation est aussi un document de son temps – marqué par l’image d’une Europe anticommuniste à forte influence catholique. » Tout était dit.
Ensuite, tout ce que compte la Calotte européenne, de droite comme de gauche, s’est vue décerner ce prix. Ce n’est plus une décoration, c’est un réquisitoire du sabre, du goupillon et du coffre-fort contre la démocratie et la laïcité. Il fallait donc bien que son véritable inspirateur, le pape, le reçoive à son tour. François ne pouvait faire moins bien que Jean-Paul II. Et, comme ici comme ailleurs tout est symbole, le pape ne s’est même pas déplacé à Aix-la-Chapelle (comme il est de tradition) pour le recevoir, il lui a été remis en main propre en la Cité du Vatican, pour bien montrer qu’il était le maître chez lui, dans l’Europe vaticane.

Un retour au bercail

Le Monde-fr du 6 mai 2016 explique sous un titre éclairant : Déboussolée, l’Europe se tourne vers le pape François :« Le symbole est fort : l’Europe, divisée, malade, aux abois, espère trouver auprès du pape François un peu de soutien moral. Les Présidents des trois principales institutions de l’Union, Jean-Claude Juncker pour la commission, Donald Tusk pour le Conseil et Martin Schulz, pour le Parlement européen, se rendent à Rome, vendredi 6 mai, pour lui remettre le prix Charlemagne… MM. Schulz, Juncker et Tusk l’ont tous trois déjà reçu….
Parmi les invités, sont attendus la chancelière allemande, Angela MerkelMatteo Renzi, le Premier ministre italien, le roi Felipe d’Espagne, Mario Draghi, le Président de la Banque centrale européenne. La France sera représentée par la Ministre de l’éducation, Najat Vallaud-Belkacem. M. Schulz, principal artisan du choix du pape pour le prix, devait s’exprimer sur les« valeurs européennes », M. Juncker sur « l’Europe » et M. Tusk, ex-premier ministre Polonais, sur« la chrétienté » ». Madame Vallaut-Belkacem« socialiste » devra sans  doute distribuer les hosties.

Le glas de l’Union européenne

Le Monde poursuit : « Donald Tusk a eu des mots très forts, jeudi soir, lors d’une table ronde avec M. Juncker et Schulz organisée au Musée du Capitole. « Aujourd’hui, nous devons admettre que le rêve d’un Etat européen avec un seul intérêt commun, une seule vision, une seule nation européenne était une illusion »a t-il déclaré. L’urgence, a-t-il estimé, c’est « de convaincre nos citoyens que nous pouvons leur apporter sécurité et stabilité, en réintroduisant un contrôle effectif de nos frontières. (…) C’est la seule stratégie pour stopper la marche vers le pouvoir des populistes ». En clair, l’Etat supranational, tel le saint-Empire-Romain-Carolingien, qui marchait sur la tête des rois, des empereurs, des peuples et des nations, c’est bien fini.
Quand le chien est perdu, il retourne toujours à la niche. L’Union européenne retourne donc vers celui qui l’a créé : le Vatican.  C’est la confirmation la plus nette qui soit de la formule de toujours de la Libre Pensée : l’Union européenne n’est que l’Europe vaticane.

La palme de la soumission

« L’âme de l’Europe, ce sont ses valeurs ; c’est ce que le pape veut nous rappeler » écrivent de concert  Jean-Claude Juncker, Président de la Commission européenne et Martin Schulz, Président du Parlement européen (membre du Parti « socialiste » européen). Ils rajoutent : « La visite du pape François à Lesbos n’était pas uniquement symbolique. En ramenant avec lui douze réfugiés syriens, il a agi beaucoup plus concrètement et avec bien plus de solidarité que nombre d’Etats membres de l’Union. Le pape nous a ainsi adressé un appel à l’action. Les homélies sur la solidarité et l’amour de notre prochain ne suffisent pas. Ces valeurs n’ont de sens que si nous les mettons en pratique…
Le pape François place de grands espoirs en nous à cet égard. Il attend que nous tirions un meilleur parti des possibilités que nous avons….  En tout cas, le pape François nous y encourage fortement quand il affirme que « les difficultés peuvent devenir des facteurs puissants d’unité ». Il est donc grand temps pour les Européennes et les Européens de se lever et de lutter pour l’Europe qui est notre bien commun. »
Commentaire des médias : « Désabusés, les dirigeants européens avaient fait le constat, la veille dans la capitale italienne, dans la salle même où fut signé le traité de Rome en 1957, de leur désarroi face à la montée des populismes en Europe. "L'Europe est une promesse, mais une promesse qui n'a pas été tenue", avait ainsi déclaré Martin Schulz. (Source France 24 avec AFP)

Le début de la fin pour l’Union européenne

Les lois de l’Histoire sont toujours plus fortes que les appareils, y compris économiques et ecclésiastiques. Les peuples disent de plus en plus Non ! aux institutions de l’Union européenne. Comme en France aujourd’hui, ils disent Non la loi El Khomry de destruction du Code du Travail, loi directement dictée par Bruxelles, la Banque mondiale et le FMI. Collaboration ou Résistance, tel est toujours le choix, hier à  Montoire, aujourd’hui à Bruxelles.
Paris, le 9 mai 2016
Liste des lauréats du prix Charlemagne
1950 -  Comte Richard Nikolaus de Coudenhove-Kalergi (1894-1972), géopoliticien et philosophe autrichien.
1951 -  Hendrik Brugmans (1906-1997), militant européen néerlandais.
1952 -  Alcide De Gasperi (1881-1954), président du Conseil des ministres italien.
1953 -  Jean Monnet (1888-1979), homme d'État français.
1954 -  Konrad Adenauer (1876-1967), chancelier fédéral allemand.
1955 -  Sir Winston Churchill (1874-1965), ancien Premieministre britannique.
1957 -  Paul-Henri Spaak (1899-1972), ancien Premier ministre belge.1958 -  Robert Schuman (1886-1963), président du Parlement européen.
1959 -  George Marshall (1880-1959), homme d'État américain.
1960 -  Joseph Bech (1887-1975), président de la Chambre des députés luxembourgeois.
1961 -  Walter Hallstein (1901-1982), président de la Commission européenne.
1963 -  Edward Heath (1916-2005), premier ministre britannique.
1964 -  Antonio Segni (1891-1972), président de la République italienne.
1966 -  Jens Otto Krag (1914-1978), premier ministre danois.
1967 -  Joseph Luns (1911-2002), ministre des affaires étrangères néerlandais.
1969 -  La Commission européenne.
1970 -  François Seydoux de Clausonne (1905-1981), diplomate français.
1972 -  Roy Jenkins (1920-2003), homme politique britannique.
1973 -  Salvador de Madariaga y Rojo (1886-1978), diplomate espagnol.
1976 -  Leo Tindemans (1922-2014), Premier ministre belge.
1977 -  Walter Scheel (1919), président de la République fédérale d'Allemagne.
1978 -  Konstantínos Karamanlís (1907-1998), Premier ministre grec.
1979 -  Emilio Colombo (1920-2013), président du Parlement européen.1981 -  Simone Veil (1927), présidente du Parlement européen.
1982 -  Juan Carlos Ier (1938), roi d'Espagne.
1984 -  Karl Carstens (1914-1992), président de la République fédérale d'Allemagne.
1986 -  Le peuple luxembourgeois.
1987 -  Henry Kissinger (1923), ancien secrétaire d'État américain.
1988 -  François Mitterrand (1916-1996), président de la République française, et  Helmut Kohl (1930), chancelier fédéral allemand.
1989 -  Frère Roger Schutz (1915-2005), Taizé.1990 -  Gyula Horn (1932-2013), ministre des Affaires étrangères hongrois.
1991 -  Václav Havel (1936-2011), président de la République tchèque et slovaque.1992 -  Jacques Delors (1925), président de la Commission européenne.
1993 -  Felipe González Márquez (1942), président du gouvernement espagnol.
1994 -  Gro Harlem Brundtland (1939), ministre d'État norvégienne.
1995 -  Franz Vranitzky (1937), chancelier fédéral autrichien.1996 -  Beatrix (1938), reine des Pays-Bas
1997 -  Roman Herzog (1934), président de la République fédérale d'Allemagne.
1998 -  Bronisław Geremek (1932-2008), ministre des Affaires étrangères polonais.
1999 -  Anthony Blair (1953), Premier ministre britannique.
2000 -  Bill Clinton (1946), président des États-Unis d'Amérique.
2001 -  György Konrád (1933), avocat et romancier hongrois, ancien dissident sous le régime communiste.
2002 -  L'euro, monnaie.2003 -  Valéry Giscard d'Estaing (1926), ancien président de la République française.
2004 -  Pat Cox (1952), ancien président du Parlement européen.
Prix Charlemagne extraordinaire à  Jean-Paul II (1920-2005), pape.
2005 -  Carlo Azeglio Ciampi (1920), président de la République italienne.
2006 -  Jean-Claude Juncker (1954), Premier ministre luxembourgeois.
2007 -  Javier Solana (1942), haut représentant pour la politique étrangère de l'Union européenne.
2008 -  Angela Merkel (1954), chancelière fédérale allemande.
2009 -  Andrea Riccardi (1950), professeur d'histoire du christianisme et des religions italien.
2010 -  Donald Tusk (1957), premier ministre polonais.
2011 -  Jean-Claude Trichet (1942), Président de la Banque centrale européenne.
2012 -  Wolfgang Schäuble (1942), ministre fédéral des Finances d'Allemagne.
2013 -  Dalia Grybauskaitė (1956), présidente de la Lituanie.
2014 -  Herman Van Rompuy (1947), Président du Conseil européen.
2015 -  Martin Schulz (1955), Président du Parlement européen.
2016 -  François (1936), pape.

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