« Balance
ton Patron, ton Macron, ton cureton et l'officier à la con ! »
Cette
société est pornographe.
Dans
la plus belle des traditions pétainistes qui consistait en 1940 à
« dénoncer son juif », nous voici, appelés, les femmes
en particulier, à « balancer son porc » !
Tout
à coup voici que des vedettes de cinéma se rappellent « avoir
été harcelées, violées » par un producteur....il y a des
années de cela ! Peut-on se demander si leur silence durant
tant d'années n'a pas à voir avec le succès lié au rôle de leur
vie, celui obtenu après « avoir couché » tout
simplement.
Vous
avez dit dignité !
Et
des milliers de femmes d'applaudir à la pratique de la délation
indigne, honteuse et vengeresse...comme en 40 !
Mais
par contre dans la même période, elles ne sont pas nombreuses à
s'insurger de l'appel à la prostitution estudiantine faite par le
site américain « Sugar daddy » aux portes des facs
parisiennes . Au contraire, j'ai entendu des femmes interrogées par
des journalistes, s'amusant de l'initiative de « Sugar daddy ».
Rappelons
tout de même que celle-ci consiste à ce que des hommes riches
proposent aux jeunes étudiantes une aide financière pour leurs
études contre des rendez-vous câlins et coquins ?
Le
porc serait-il accepté dès lors qu'il y rémunération ?
A
croire que oui, surtout en période de barbarie capitaliste, où
comme on le sait les étudiants voient leur APL diminué, quand plus
de 15 000 d'entre eux sont nourris par la Croix rouge parisienne....
Qu'est-ce
que le respect de son corps, de soi-même ?
Celui-ci
s'arrête t-il lorsque le corps est monnayé ?
S'arrête
t-il dès lors que l'agression faite au corps est socialement
acceptée, légitimée parce que portée par une institution à
laquelle on doit se soumettre ?
Comment
se fait-il par exemple que les fameux réseaux sociaux si prompts
pourtant à déclencher la colère collective n'invitent pas à :
- « Balancer ton patron », celui qui ne paie pas les femmes à égalité de salaire avec les hommes,
- « Balancer ton Macron », celui qui avec la loi travail remet en cause le droit au congés maternité,
- « Balancer ton cureton », celui qui protège le violeur et le pédophile,
- « Balancer ton officier », celui qui échange nourriture contre fellation.
Cette
incapacité à situer et combattre l'adversaire réel est bien
révélatrice de la totale disparition des principes d'égalité et
de solidarité dans notre société.
Si
les femmes et hommes refusent, avec raison, l'agression faite à leur
corps par un autre individu, ils acceptent dans le même temps les
agressions dès lors qu'elles sont le fait des institutions : en
définitive, seuls l'Etat, le patronat, l'Eglise et l'armée ont le
droit d'opprimer chacun d'entre nous...
Comme
le prédisait Huxley dans les années 1960, les femmes et les hommes
d'aujourd'hui vivent dans une « dictature
douce où ils ont de plus le désir de leur soumission ».
En
attendant le féminisme a du souci à se faire et merci aux femmes
encore conscientes et debout de s'exprimer ne serait-ce que pour dire
que le féminisme n'est pas l'opposition des sexes mais la conquête
de l'égalité des droits...
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