vendredi 16 février 2018

« Balance ton Hashtag » et luttons ensemble !

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Grâce à Hashtag la parole des femmes se libère partout à travers le monde...

Tant mieux si cela permet une plus grande prise de conscience quant à l'étendue et à la gravité des atteintes portées aux droits des femmes à travers le monde.

Pour autant, je ne suis pas sûr que cette marée planétaire suffise à elle seule à abolir plus de 3 000 ans de soumission de la femme à l'homme, à mettre un terme aux harcèlements et aux agressions sexuelles.

Notre société s'effondre sur ses bases ; elle est à repenser totalement sur d'autres fondations que les rapports de domination. Il est à souhaiter qu'elle repose enfin sur des principes d'égalité et de solidarité.

Mais ce ne sont pas les réseaux sociaux qui vont nous mener à l'émancipation de chacun, quel que soit son sexe.

D'autre part, considérer que la majorité des « mecs français n'en mène pas large ou crie à la guerre des sexes, à la délation, à la diffamation, à l'amalgame ou à la loi du lynch » est réducteur. Il y a aussi des hommes qui s'interrogent sur comment sortir de cet impasse où ils se sentent également enfermés !

Parce que nés hommes nous serions des prédateurs par nature, par définition et par destination ?

Nous ne serions déterminés que par nos sexes, l'un dominant fatalement l'autre,sans espoir d'émancipation !

Si cela était, inutile de s'étendre sur le sujet, autant assumer ou disparaître !

Les agressions sexuelles sont une oppression de plus, subies essentiellement par les femmes, dans une société où le système capitaliste s'appuie sur ses deux serviteurs zélés que sont l'Etat garant de la soumission temporelle et la religion garante de soumission spirituelle. L'une et l'autre sont complémentaires et ce n'est d'ailleurs pas un hasard si le patronat, sous couvert de défense de la laïcité, se préoccupe autant de religion dans l'entreprise.

Les deux, l'Etat et la religion tentent de soumettre les femmes non seulement aux hommes mais surtout à un système qui tente de soumettre nos consciences et d'aliéner nos vies en nous opposant les uns aux autres, en faisant des uns les prédateurs des autres...

Ils ont et sont le Pouvoir et nous sommes les victimes !

L'état de soumission et d'exploitation dans lequel baignent les femmes comme les hommes est bien à mettre en rapport avec le Pouvoir : y a t-il un rapport entre la culture machiste justifiant la domination masculine et la domination sociale politique et économique ?

Non seulement il y a un rapport mais le patriarcat s'appuie sur ces deux socles.

La culture machiste est historiquement liée à l'apparition des religions monothéistes faisant de la femme l'inférieure de l'homme. Le capitalisme n'a eu qu'à s'appuyer sur ce dogme pour asseoir l'exploitation économique : ainsi la propriété des moyens de production comprend la propriété de l'être inférieur, la femme.

Pour preuve depuis quand la femme a t-elle le droit d'avoir un chéquier ?

De diriger un commerce sans le consentement de son mari ?

Comment détacher les oppressions sexuelles des oppressions économiques quand la majorité des abus, agressions, harcèlements et viols ont lieu dans des lieux du monde socio-économiques où, des hommes essentiellement usent à souhait du pouvoir que leur confère leur statut socialement reconnu par l'ensemble de la société :

  • Le formateur, l'enseignant profitant de son statut par rapport aux élèves, enfants ou adultes, qui lui sont confiés,
  • L'éducateur spécialisé travaillant auprès de personnes handicapées en milieu fermé,
  • Le chef de service hospitalier dirigeant une équipe d'infirmières,
  • Le petit patron chef de quelques dizaines d'employées,
  • Le gérant de grande surface régnant sur quelques dizaines de caissières,
  • Le prêtre diffusant la parole de l'évangile aux chères petites têtes blondes,
  • Le responsable associatif faisant la pluie et le beau temps auprès des adhérents,
  • Le dirigeant sportif initiant les enfants et les jeunes,
  • Le leader politique vénéré par les militants,
  • L'officier commandant les jeunes recrues dans sa caserne, etc.

Et que dire du militaire, militant d'ONG profitant d'une mission de protection de civils pour échanger nourriture contre fellation !



Dans toutes ces situations des délits et crimes sexuels sont commis, connus et tolérés par autant de femmes que d'hommes. Comment se fait-il par exemple que des femmes se disant croyantes et pratiquantes « nous assourdissent de leur silence » face aux agressions sexuelles commises, couvertes et étouffées par l'institution catholique ?

Je ne leur reproche pas de croire en dieu mais de se taire face aux crimes commis envers leur progéniture !

Là comme ailleurs « le silence des pantoufles permet le bruit des bottes », autrement dit, le silence de la majorité permet l'abus de pouvoir d'une minorité.

Il existe heureusement des hommes qui, refusant toute fatalité, cherchent à agir, ne confondant pas culpabilité et responsabilité !

Je ne suis pas le seul à penser que seule une révolution sociale et libertaire peut nous aider à nous émanciper de 3000 ans de soumission.

Tant que le système capitaliste perdurera, tant que les religions et l'Etat tenteront de nous soumettre, les femmes comme les hommes continueront de subir les violences sociales, économiques et sexuelles.

Il n'y a pratiquement pas de paix dans le monde ; celui-ci donne à voir deux situations de guerre : la guerre sociale ou la guerre tout court, celle-ci ne faisant que légitimer encore plus les agressions faites aux femmes comme aux hommes.

Supprimons le Pouvoir et nous aurons, espérons-le, moins de violences sexuelles ; nous aurons du moins une justice rendue par la société civile et non par une justice de classe exercée par une minorité de femmes et d'hommes contre une majorité de femmes et d'hommes.

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