mardi 10 avril 2018

SUR LE PROJET DE LOI « ASILE ET IMMIGRATION »


Vidéos du colloque « Pour l’asile, une autre politique de l’immigration est possible » (Paris 8, lundi 5 mars), par Doc du Réel.

Doc du réel - paru dans lundimatin#138, le 19 mars 2018
À l’heure où vont s’engager les débats parlementaires sur le projet de loi Asile et Immigration, et alors que des exilé.e.s et leurs soutiens occupentdes salles dans notre université depuis un mois, nous, chercheuses et chercheurs, étudiantes et étudiants de l’Université Paris 8, ne pouvons plus ignorer que la politique d’immigration menée en France et en Europe nous concerne directement – non seulement les étrangères et étrangers parmi nous, de plus en plus victimes d’un véritable harcèlement d’État, mais plus généralement toute la société qui vit au rythme des rétentions, des expulsions, et de la pénalisation des gestes de solidarité.
LES VIDÉOS
Pour l’asile, une autre politique d’immigration est possible
1re partie : POUR L’ASILE, 38 mins
Avec : Éric Fassin, Valérie Thomas (BAD), Nadia Yala Kisukidi, Nacira Guénif,
Diabaté, des étudiants sans-papiers, Alfidel, Michel Agier, Nicolas Jounin,
Youssif, le collectif des exilé.e.s de Paris 8
2e partie : Le projet de loi « Asile / Immigration », 21 min
Avec : Karine Parrot (GISTI), Virginie Dusen (avocate en grève), Alfidel,
Léo Berthe et Nathan Sautreuil (rapporteurs CNDA)

PRÉSENTATION DE L’ÉVÈNEMENT

Le pire ne serait-il pas de finir par s’y habituer, voire de trouver normal ce qui se passe au « pays des droits de l’homme » ? « Passer quoiqu’il en coûte » nous avertissaient Georges Didi-Huberman et Niki Giannari. Car leur passage, c’est aussi le nôtre.
La continuité des politiques d’immigration, quel que soit le gouvernement, et leur durcissement progressif, finit par imposer l’idée que l’alternance n’ouvre pas d’alternative : le prétendu réalisme, tant politique qu’économique, ne laisserait pas le choix. Autrement dit, l’immigration n’apparaît plus guère comme un fait indéniable et un enjeu politique ; ce serait juste un « problème » à gérer.
Pourtant, elle renvoie bel et bien à une politique, celle que mène un État à l’intérieur et à l’extérieur de ses frontières. Cette politique n’a rien d’inéluctable, puisqu’elle procède d’un choix : les parlementaires en sont donc responsables et ils en seront tenus comptables.
Au lieu de nous résigner, nous voulons saisir la double occasion de ce projet de loi et de cette occupation, au plus près de nous dans le temps et dans l’espace, pour rappeler qu’il s’agit bien de politique – d’enjeux, d’alternatives et de choix.
Bref, une autre politique d’immigration est possible.
Pour en parler, des chercheuses et chercheurs, des militantes et militants, mais aussi les personnes directement concernées, et d’autres encore, interviendront lors d’une soirée lundi 5 mars, de 18h à 21h, dans l’amphithéâtre D001 à Paris-8.
Ces réflexions communes sont ouvertes à toutes et tous, parce qu’elles nous concernent toutes et tous. Réfléchir pour agir dans notre société, en particulier là où c’est le moins facile, ce pourrait être une définition de la mission de l’université ; en tout cas, c’est celle que, face à une actualité qui nous bouscule, nous revendiquons.
Cet évènement est soutenu par : des enseignant-e-s de l’université Paris 8, Solidaires Étudiants Paris 8, des militant-e-s soutenant l’occupation des exilé-e-s à Paris 8, RUSF (Paris 8).

POLÉMIQUE

Lors de ce colloque, une polémique a surgit au sein des organisateurs au sujet de la participation de certains agents de la Cour nationale du droit d’asile (CNDA). À ce titre, un tract d’opposition a été distribué lors de l’évènement. En effet, la CNDA est considérée comme le dernier rouage de la machine à expulser. Dans le milieu juridique plusieurs actants sont en grève depuis le 13 février 2018, pour s’opposer au nouveau projet de loi « asile-immigration » enregistrée à l’Assemblée nationale le 21 février 2018 « pour une immigration maîtrisée et un droit d’asile effectif ». Selon les grévistes, cette loi ne fera qu’accélérer les procédures d’expulsions. Les intervenants de la CNDA invités sont donc en grève et portent un regard critique sur cette institution et c’est à ce titre que les organisateurs et organisatrices de ce meeting ont estimé leurs témoignages intéressants.

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