dimanche 27 mai 2012

Québec : le 101ème jour de la grève étudiante à Montréal dérape avec 400 arrestations

Environ 400 personnes ont été arrêtées dans la nuit de mercredi à jeudi au Canada, à Montréal. La manifestation festive et étudiante, la 30ème en nocturne, regroupait 3.000 personnes. Elle avait été déclarée illégale par les autorités. En effet, le règlement de la ville interdit le port du masque et oblige les organisateurs à dévoiler leur itinéraire, ce qu'ils n'avaient pas fait. Elle a cependant été tolérée pendant plus de trois heures. Mais des débordements ont fini par éclater, obligeant les forces de l'ordre à agir. Les étudiants font de la résistance...


La police de Montréal a cependant précisé que ces interpellations ont été faites en vertu d'un nouveau règlement municipal adopté la semaine dernière par la mairie de Montréal, et non pas conformément à la loi québécoise.

Après avoir serpenté pacifiquement et en tapant sur des casseroles sur une dizaine de kilomètres dans les rues de la ville, la tête de la manifestation a été prise massivement en souricière par la police alors qu'elle se dirigeait vers un secteur trépidant de la vie nocturne à Montréal.

Juste auparavant, quelques pierres ont été lancées en direction des policiers, ainsi que des feux de bengale, ce qui a "mis en jeu l'intégrité des policiers", a dit à la presse un porte-parole de la police de Montréal, Daniel Lacoursière.

Les personnes interpellées, la plupart pas impliquées dans les incidents, n'ont opposé aucune résistance, contrairement aux casseurs qui ont attaqué la police dans les jours précédents.

Une intervention de la police anti-émeute contre d'autres groupes de manifestants qui voulaient venir en aide à celui encerclé se poursuivait.

Contre la hausse des droits universitaires

C'était la trentième manifestation nocturne d'affilée organisée à Montréal au 101ème jour de la grève étudiante.

Les étudiants québécois sont engagés depuis plus de trois mois dans une vive contestation d'une hausse des droits universitaires et le gouvernement du Premier ministre provincial Jean Charest a fait adopter une loi réduisant la liberté de manifester dite "loi matraque".

Vous aviez d'ailleurs peut-être vu une des manifestations un peu spéciale organisée par les Québécois.
Ils étaient en petites tenues.

Après l'adoption de cette loi, de nombreuses personnes étaient descendues dans la rue :


http://www.rtl.fr/actualites/international/article/quebec-le-101eme-jour-de-la-greve-etudiante-a-montreal-derape-avec-400-arrestations-7748530251
http://nerfs-d-acier.blog4ever.com/blog/lire-article-540752-9325978-printemps_quebecois_et_proposition_nerfs_d_acier.html#.T73lbbM2XmM.facebook
http://maps.google.com/maps/ms?ie=UTF8&oe=UTF8&msa=0&msid=209921455125856405191.0004c0b660726b1ce5f2f
http://www.radio-canada.ca/nouvelles/societe/2012/05/23/005-etudiants-manifestation-nocturne.shtml

samedi 26 mai 2012 (Paris : Une policière-espionne traque les anarchistes au palais de justice)

En ce samedi 26 mai 2012, quoi de neuf en ce monde ??? De la salle des pas perdus, ça n'est qu'un vaste miroir, qui reflète les passages, agrandit artificiellement la perspective de cet espace qui dessert quatre chambres correctionnelles. Une décoration en plus dans ce palais de justice de Paris qui n'en manque pas, entre les rampes ouvragées des escaliers, le marbre et les moulures. Sauf que cette glace n'en est pas une, pas tout à fait.

Derrière cette glace, une pièce, réservée aux témoins convoqués pour les procès de la 17e chambre, celle dite « de la presse ». On y parle de diffamation, de calomnie, d'atteintes à la vie privée. Mardi après-midi, c'est un policier qu'on y jugeait. Philippe Pichon, commandant de police, est poursuivi pour « violation du secret professionnel ». Pour prouver les faiblesses du fichier STIC (système de traitement des infractions constatées, qui rassemble pèle-mêle des informations sur les personnes impliquées, comme auteur présumé ou comme victime, dans des infractions, même si ces mises en causes ne débouchent pas sur une condamnation), il avait donné à la presse les fiches STIC de Jamel Debbouzze et Johnny Halliday, erreurs comprises.

Donc, ce policier était jugé, et cinq témoins étaient invités à patienter, en attendant leur passage à la barre, dans la salle réservée aux témoins. Parmi eux, un journaliste, Jean-Marc Manach, spécialisé dans les questions de surveillance (qui raconte ici la scène). 
 
 
Et en entrant dans la salle, surprise, celle-ci n'est pas vide. Une femme d'une trentaine d'années est très occupée à prendre des photos au téléobjectif des personnes situées de l'autre côté de cette vitre sans tain. Des personnes pour beaucoup venues assister au procès de six « anarcho-autonomes » soupçonnés d'avoir préparé des engins incendiaires visant une armoire électrique de la SNCF, un camion-grue de la préfecture de police de Paris et le centre de rétention administrative de Vincennes, qui se déroule dans une salle voisine.

Celle-ci se serait présentée comme « photographe », avant de filer à la demande de l'huissier. Une photographe qui s’avérera faire partie des RGPP (renseignements généraux de la préfecture de police), le service de renseignement qui traite, entre autres, des mouvements politiques extrêmes. « Les policiers du renseignement effectuent régulièrement des missions de surveillance de la mouvance radicale autonome. Mais là, c'est clairement une erreur de positionnement, une erreur regrettable », explique ainsi un responsable policier interrogé par l'AFP. Une « erreur de positionnement », car non seulement cette fonctionnaire de police se trouvait dans un local de la justice, mais dans une pièce strictement fermée au public, la salle des témoins. Elle y était entrée , selon cette source, « sans savoir qu'elle n'en n'avait pas le droit ». bin voyons!

Du côté des chefs de juridiction du TGI de Paris, ceux-ci ont indiqué mardi à l'AFP « qu'ils ignoraient totalement la présence de cette femme munie d'un appareil photo dans la salle des témoins ». « Ils souhaitent que toute la lumière soit faite sur cette affaire », avait-on précisé au TGI. Et il faut y croire ?????

Voila encore un jour en ce beau monde….allez allez circulez il y a rien à voir
 

mardi 22 mai 2012

Elections, tonte à moutons

Voter, ce n’est pas seulement donner à un-e professionnel-le du discours politicien et à son parti la « légitimité » de contraindre, sans même avoir à respecter les promesses bidons de leur programme, toutes les populations d’un territoire.
C’est aussi obliger toutes les personnes n’ayant pas donné leur accord pour se faire gouverner par cet-te élu-e (à savoir les gens ayant voté autre chose, mais aussi les abstentionnistes et non-inscrit-e-s), à nourrir cet-te élu-e et son parti. La « liberté d’expression » des partis se présentant aux élections… est financée par l’ensemble des contribuables.
La Nouvelle République rappelle aujourd’hui cet enjeu essentiel des élections législatives : le pognon.

« Des voix qui rapportent gros.
Tous les cinq ans c’est la même chose. On s’esbaudit devant le nombre toujours élevé de candidats aux législatives. Il y a pourtant une explication très simple à cet embouteillage. Le financement public des mouvements politiques est basé sur le nombre de voix récoltées au premier tour de cette élection, et au nombre d’élus. Au premier tour, chaque voix rapporte environ 1,70 € au parti qui présente le candidat (à condition de faire plus de 1 % des suffrages dans au moins 50 circonscriptions). On comprend mieux pourquoi tous les partis ont intérêt à présenter un maximum de candidats. On comprend mieux pourquoi, aussi, certains ne font parler d’eux qu’à la veille des élections législatives. Un exemple au hasard : connaissez-vous le Trèfle Nehna (Nouveaux écologistes, hommes, nature et animaux) ? Voilà un mouvement qui a présenté des candidats en 2007 (deux dans la Vienne) et qui, sur cette base, a reçu chaque année un peu plus de 150.000€ (163.339,38 en 2011) dans le cadre du financement de la vie politique. »
Bref, c’est à tout le monde qu’il revient de financer les politicard-e-s,  pour voir s’étaler leurs prétentions grotesques à « représenter » les populations, dans l’espace public et médiatique.
Cette disposition de 2003 (à laquelle il faudrait ajouter que le versement a lieu chaque année, pendant cinq ans) est complétée par une somme de plusieurs dizaines de millions d’euros (40 millions en 2007), répartie proportionnellement entre les député-e-s se déclarant au parti concerné.
Une fois élu-e-s, ces député-e-s vivent grassement aux crochets des populations : 7 100,15 € bruts par mois, dont une indemnité de fonction non imposable (1 420,03 €), soit la bagatelle de 5 189,27 € nets par mois.
A cette somme rondelette s’ajoute une « indemnité représentative de frais de mandat », avec 6 412 € bruts par mois, pour les diverses dépenses « liées au mandat » : bagnole, loyer, frais de réception, d’habillement… il convient en effet, lorsqu’on vit de l’esbroufe consistant à prétendre « incarner la nation toute entière », de ne pas vivre comme de vulgaires prolétaires.
C’est aussi compter sans les avantages : pas moins de 9 138 € bruts par mois pour la rémunération des collaborateurs. Accès gratuit à l’ensemble du réseau SNCF (en première classe), déplacements gratuits à Paris en voiture de l’assemblée ou en taxi (toujours dans le cadre des missions du parlementaire, bien évidemment et nul-le n’en doute), carte de métro gratuite,  remboursement des forfaits de cinq lignes téléphoniques et d’un abonnement internet…
Le président de l’Assemblée nationale perçoit quant à lui une indemnité propre de plus de 14 000 €, et bénéficie d’un luxueux logement de fonction : l’Hôtel de Lassay, avec des domestiques.
On pourrait aussi évoquer le fait qu’un mandat (de cinq ans donc) donne à un parlementaire le droit à une retraite de près de 1200 euros. Soit quasiment la pension médiane de la retraite perçue par les gens ayant bossé 40 ans. Et ce, sans décote.
Un-e député-e peut par ailleurs cumuler son indemnité parlementaire avec celles d’autres mandats électifs, dans la limite d’une fois et demie le montant brut de l’indemnité parlementaire de base, soit 2 757,34 € au titre de ses mandats locaux.
Ajoutons à cela les affaires politico-financières qui continuent de faire florès au sein de la « vie politique », à travers les réseaux d’élu-e-s : emplois fictifs, surfacturations lors de contrats publics, rétrocommissions diverses, dons aussi généreux qu’intéressés de riches ami-e-s…
Le plus sidérant dans tout ce système « démocratique », dont le rôle essentiel et historique est de donner un semblant de légitimité au capitalisme et de garantir sa défense armée, judiciaire et médiatique,
                                          …c’est qu’il y ait encore des gens qui votent.
Jeanine, Pavillon Noir (FA 86), 22 mai 2012

Le “terrorisme d’ultragauche” devant la justice pour la première fois

Après cinq ans d’instruction, six personnes seront jugées à partir de lundi à Paris pour association de malfaiteurs en vue d’une entreprise terroriste. La police considère qu’elles appartiennent à “la mouvance anarcho-autonome francilienne”.
Lancée quatre jours avant l’élection de Nicolas Sarkozy, en mai 2007, “l’affaire de la dépanneuse” sera jugée quelques jours après l’élection de son successeur. Ce dossier d’association de malfaiteurs en vue d’une entreprise terroriste est le premier concernant “la mouvance anarcho-autonome” à arriver jusqu’au tribunal.
Antérieure à l’affaire de Tarnac, l’enquête marque le début de la préoccupation pour “l’ultragauche”, désignée par le pouvoir politique et les services de renseignement comme une priorité dans la lutte contre le terrorisme.
Dans cette affaire, six personnes sont accusées de former un groupe voulant “porter atteinte aux intérêts de l’État” par des actes de sabotage. Certaines d’entre elles ont fait de la détention préventive, jusqu’à un an. Mais un silence quasi-total a entouré les cinq ans d’instruction, comme nous l’écrivions en janvier 2011. Le procès débute lundi. Nous republions ici un bref résumé avant le début des débats.

Un colis sous une dépanneuse

Le 2 mai 2007, des policiers regardent sous une dépanneuse de police, garée devant le commissariat de la rue de Clignancourt à Paris. Ils découvrent un sac plastique contenant des bouteilles de liquide incendiaire et un dispositif de mise à feu. La section antiterroriste de la brigade criminelle est saisie pour identifier ceux qui ont déposé ce paquet, qui n’a pas explosé, sur lequel la police recueille cinq traces ADN.
En janvier 2008, des douaniers contrôlent la voiture d’un couple au péage de Vierzon, dans le Cher. Dans leur coffre, ils trouvent un plan de l’établissement pénitentiaire pour mineurs de Porcheville, du chlorate de soude et de la documentation sur la fabrication des explosifs. Après 96 heures de garde à vue sous le régime de l’antiterrorisme, Inès M. et Franck F. se retrouvent à Fleury-Mérogis et subissent le traitement réservé aux “détenus particulièrement surveillés”.
L’ADN d’Inès correspond à l’un de ceux relevés sous la dépanneuse de police. Identifiés depuis longtemps par les services de renseignement comme “appartenant à la mouvance anarcho-autonome”, Inès et Franck deviennent les premières figures d’ultragauche mises en examen pour terrorisme depuis les lois de 1986.
Peu médiatisée malgré la constitution de comités de soutien et une large couverture dans les organes militants, l’affaire échappe au grand public. Inès reste un an en détention provisoire, Franck quatre mois. En attendant une décision du magistrat, la justice les remet finalement en liberté sous contrôle judiciaire.

Mélange pour fumigène

A l’époque de l’arrestation d’Inès et Franck, trois hommes en route pour une manifestation contre les centres de rétention sont interpellés à Fontenay-sous- Bois. Ils transportent des ingrédients pour fabriquer un fumigène : un mélange non explosif de sucre, de farine et de chlorate de soude. Les policiers trouvent aussi quelques clous. Ils en concluent que les trois hommes possèdent de quoi confectionner une “bombe à clous”. Les analyses chimiques contrediront cette hypothèse. Mais l’ADN de deux d’entre eux correspond à ceux de la dépanneuse.
Ces trois dossiers, ainsi qu’une tentative d’incendie dans un entrepôt de la SNCF, attribuée au frère d’Inès (dont l’ADN a aussi été retrouvé sur la dépanneuse) pendant le mouvement anti-CPE de mars et avril 2006, ont été joints au même dossier, instruit par le juge antiterroriste Edmond Brunaud, qui a depuis quitté la galerie Saint-Eloi. Dans son ordonnance de renvoi, celui-ci écrit :
“Cette tentative de destruction s’inscrivait dans une campagne de fait de même nature menée vraisemblablement par des groupuscules de l’ultra gauche hostiles à la candidature de l’actuel Président de la République Française et ayant pour but l’atteinte aux intérêts de l’Etat, de troubler les élections présidentielles en embrasant les cités sensibles de Paris et de sa banlieue par un effet de contagion.”
Les prévenus, hostiles à la classification policière de terrorisme et à ce qu’ils appellent “les journaflics”, ont toujours refusé de s’exprimer autrement que par des lettres publiées dans leurs propres journaux et sites internet. On peut y lire le récit de leur vie en prison, le déroulement des interrogatoires ou leur dénonciation de l’état de la société française. Leurs écrits et d’autres sont regroupés dans trois dossiers intitulés “Mauvaises intentions”, qui font d’ailleurs le point de manière assez complète sur l’affaire. Cinq demi-journées d’audience sont prévues au tribunal correctionnel de Paris pour ce procès.
Camille Polloni (Les Inrocks – site web)

Manifestation contre le CPE à Paris en avril 2006 (Reuters)

samedi 19 mai 2012

Un chômeur prend trois mois de taule pour 60 litres de gasoil

NdPN : Ce mardi, un chômeur châtelleraudais en galère de thunes a mangé trois mois fermes de taule, ratant ainsi le mariage de ses filles.
Motif d’une telle décision, privant un homme de trois de sa vie, le confrontant à l’expérience traumatisante de l’enfer carcéral ? Le syphonnage d’un plein de gasoil, bref un « vol » de 70 euros, à un camion d’une entreprise de transports de marchandises.
Rien ne prouvait que l’homme était en situation de récidive, et ses prochaines convocations au tribunal pour le même sujet ne font évidemment pas encore de lui un « coupable ».
Au-delà de ces détails de justice bourgeoise, le tribunal a encore une fois montré qu’il rendait une justice de classe. Se galérer au chômage, en être réduit à syphonner le camion d’une entreprise pour pouvoir rouler (et pourquoi pas retrouver ainsi du taf pour bouffer), subir le traumatisme de la taule, rater le mariage de ses gamines, c’est juste. « Mettre en difficulté » une entreprise en lui pompant trois bidons, c’est « inacceptable »…
En résumé, la bourgeoisie oblige les pauvres à acheter le pétrole qu’elle vole aux pauvres, et engeôle les pauvres qui ne peuvent pas se le payer.
C’est’y pas merveilleux la justice ?

vendredi 18 mai 2012

13 mai 2012 : 3ème édition de la Facho Pride de Batskin

Des nouvelles des  fachos...toujours mobilisés !

Cette 3ème édition de la manifestation nationaliste organisée par Batskin confirme sa place dans le calendrier des groupuscules d’extrême droite comme un rendez-vous incontournable de l’année. Si en apparence le défilé de cette année semblait être l’exacte réplique des manifestations passées, les premières tensions entre les différents participants ont pu se faire sentir ici et là.

Si les tensions avec l’Action Français [1], qui ne digère toujours pas la présence de Batskin et ses troupes sur ce qu’elle considère comme « sa date », sont évidentes, il semble que le Renouveau Français (RF) soit également en froid avec le chef des JNR. Coincé entre l’AF et les troupes d’Ayoub, le RF s’est constitué en cortège autonome, la décision ayant été prise quelques semaines avant le 13 mai, sans que l’on en connaisse pour l’instant les véritables raisons. Dans tous les cas l’effectif militant du petit groupe contre-révolutionnaire était largement en-dessous de celui des prestations des années passées.

C’était donc à la Nouvelle Droite Populaire [2] et à Terre et Peuple que revenaient le privilège d’ouvrir la manifestation avec quatre militants portant des panneaux représentant des croix celtiques. Et c’est derrière la banderole de la NDP que l’on pouvait apercevoir les époux Bonnivard de Solidarité des Français (SdF), ce qui est loin d’être une première, ceux-ci ayant servis de prête-noms par le passé pour l’organisation d’un précédent 9 mai.

noter que la petite allocution de Pierre Vial en fin de manifestation sur "le début de "l’aube dorée" en Europe", en référence aux nazis grecs, fit son petit effet.
On trouvait ensuite pour la première fois les Jeunesses Nationalistes d’Alexandre Gabriac [3]. L’ancien membre du FN n’était pas venu seul puisque Christophe Georgy et Jérome Guigue coordonnaient le SO, tandis que Laura Lussaud tenait la banderole de tête, tous trois également anciens membres du FN. En fait c’est toute l’équipe de l’Oeuvre Française (OF) qui, bien que n’ayant pas officiellement répondu à l’appel de Serge Ayoub, était présente dès 9h30 pour un dépôt de gerbe au pied de la statue de la « pucelle d’Orléans ». Après une brève allocution du président de l’OF Yvan Benedetti, la petite troupe échangera chemises bleues « phalangistes » contre tee-shirts des Jeunesses Nationalistes avant de rejoindre les autres cortèges devant la Madeleine. Ils auront droit cette année à la présence à leur côté d’Hervé Lalin « Ryssen » qui l’année dernière avait choisi le GUD pour défiler. Il semble que ce dernier devienne peu à peu un compagnon de route de l’Oeuvre et des Jeunesses Nationaliste ; il était ainsi à Toulouse le 5 mai dernier à l’invitation de l’OF en compagnie d’Y. Benedetti et d’A. Gabriac. Cependant cette présence massive en tête de cortège ne saurait masquer certains problèmes avec les « organisateurs » de la manifestation puisqu’il fut signifié à Gabriac qu’il n’aurait pas le droit de prendre la parole.
Dans les habitués de la manifestation, on retrouvait le GUD, égal à lui-même, qui se fit remarquer par quelques bras droits tendus, ainsi que par la pauvreté de certains de leurs slogans du type « G » « U » « D » « Groupe Union Défense ». Un GUD qui défila sous les yeux émus d’Axel Lousteau, venu, sans Frédéric Chatillon, observer à distance ses rejetons. Cette année on échappa au discours soporifique d’Edouard Klein, là aussi pour des raisons mystérieuses. Il faut peut-être y voir les conséquences des différentes mésaventures arrivées récemment à la bande à "Doudou" : rouste infligée par des hools de Boulogne, comportement peu glorieux pour « le groupuscule des dieux » lors du rassemblement anti-Qatar des Identitaires à Paris [4]. Par ailleurs, le GUD ayant organisé sa propre commémoration le soir du 9 mai rue des Chartreux, il n’est pas certain que son investissement le 13 mai se poursuive encore longtemps... Une absence remarquée toutefois dans les rangs du GUD, celle de Kevin « Gaven » Lamadieu. On ne peut y voir une conséquence de son procès en janvier dernier pour agression à caractère raciste... En effet, bien qu’il fut clairement identifié par la victime il a bénéficié d’une relaxe. Le parquet ayant fait appel, nous aurons certainement l’occasion de revenir sur cette affaire !!
Parmi les groupes répondant présent à l’appel du plus célèbre des tenanciers de bar, outre son organisation Troisième Voie et ses JNR, qui a défaut de rajeunir se sont étoffés numériquement, on retrouvait le Front Comtois, le Front des patriotes, Nation, le C9M pour les « sans-amis » et les Nationalistes Autonomes Français qui cette année avaient reçu le soutien d’Italiens et d’Allemands.
A noter l’absence des membres de Troisième Voie Lyon (ex Lyon dissident) et des Lillois de la Maison Flamande (pourtant associés en septembre 2011 à la manifestation solidariste de Lille). Là aussi il semble que les germes de la division se portent bien...
La grande nouveauté cette année était le nombre élevé de skins d’extrême droite par rapport aux années passées. Le concert RAC prévu dans l’après-midi dans le 11ème arrondissement avec Frakass, Lemovice et FTP n’est sans doute étranger à cela. Parmi les groupes s’affichant comme tel on pouvait retrouver le Picard Krew, les Loups de Turons [5]. ainsi que la Fraternité des Artamans. Ce petit groupe de skins néo nazis de l’Est de la France semble prendre de plus en plus d’importance et son fonctionnement ainsi que ses activités n’est pas sans rappeler celui de Nomad 88.
En marge de la manif quelques figures du milieu nationaliste observaient le défilé comme Patrick Gofman, Paul-Marie Couteaux ou encore Alberto Torresano de la Phalange.


[1] le mouvement royaliste sera renommée Inaction Française lors du discours de Serge Ayoub
[2] Ou plutôt les cadres dirigeants de ce parti puisque les jeunes skins de la NDP Alsace défilaient avec le C9M
[3] Gabriac était néanmoins présent à cette manifestation en 2011 de façon « autonome » http://reflexes.samizdat.net/spip.php?article475
[4] Lors de ce rassemblement, dès la première charge des contre-manifestants, le GUD pris la fuite, abandonnant Philippe Vardon sur la place de l’Opéra
[5] Bande de skins néo-nazis de Tour, proche de Vox Populi. On avait croisé quelques-uns d’entre eux les années passées. Voir à ce sujet le très bon dossier sur Vox Populi et les skins de Tours : http://scalpbesak.files.wordpress.com/2011/12/dossier-hq.pdf

Vous avez aimé Claude Guéant ? Vous adorerez Manuel Valls



Non, Manuel Valls, le nouveau ministre de l’intérieur, ne fera sans doute pas de déclaration sur l’inégalité entre les civilisations. Il ne faudrait donc pas lui faire de procès d’intention. Il faudrait se garder de toute caricature.
Le problème est que Manuel Valls est sa propre caricature, même s’il s’abstiendra, du moins faut-il l’espérer, d’affirmer comme son prédécesseur qu’il y a trop de musulmans en France. C’est tout de même lui qui, se promenant sur un marché de sa bonne ville d’Evry, le 7 juin 2009, interpellait ses collaborateurs : « Belle image de la ville d’Evry… Tu me mets quelques Blancs, quelques White, quelques Blancos ! »
Manuel Valls ne représente pas grand-chose dans son parti : il n’a récolté que 5,7 % des voix lors de la primaire d’octobre 2011. Il est vrai que cet admirateur de Dominique Strauss-Kahn et de Tony Blair aurait sans doute plus sa place au Nouveau centre ou au Modem de François Bayrou, dont il reprend les thèses économiques et sociales. Nicolas Sarkozy avait tenté de le débaucher en 2007 et Martine Aubry lui avait écrit une lettre ouverte en juillet 2009 : « Si les propos que tu exprimes reflètent profondément ta pensée, alors tu dois en tirer pleinement les conséquences et quitter le Parti socialiste. »



Mais Valls a su faire le bon choix : rester au PS tout en combattant tous les principes de la gauche et, finalement, accéder à un poste où il pèsera lourd dans les choix gouvernementaux des prochains mois sur la sécurité, l’immigration, l’islam. Concédons-lui donc le fait qu’il est un habile politicien, mais mettons entre parenthèses l’idée qu’il serait de gauche.
C’est sur le terrain de la sécurité que Valls a voulu se faire un nom, en montrant que la gauche pouvait être aussi répressive, voire plus, que la droite. Il a multiplié les articles et les livres sur le sujet, dont Sécurité, la gauche peut tout changer (Editions du Moment, Paris, 2011). Cet ouvrage rend un hommage appuyé et répété aux forces de l’ordre, sans jamais évoquer les violences policières, les jeunes assassinés dans les quartiers, les procès de policiers qui débouchent toujours sur des non-lieux. En revanche, il est impitoyable avec le terrorisme, ayant été l’un des seuls socialistes à exiger l’extradition de Cesare Battisti. Et aussi avec les délinquants, ces classes dangereuses dont la bourgeoisie a toujours eu peur. Valls ne regrette-t-il pas, dans son livre, que la gauche n’ait pas assez rendu justice à Clemenceau, l’homme qui n’hésitait pas, entre 1906 et 1908, à faire tirer sur les ouvriers au nom, bien sûr, de l’ordre républicain ?
Lors du soulèvement des banlieues de 2005, il a été l’un des trois députés socialistes à ne pas voter contre la prolongation de l’état d’urgence, une décision qui ramenait la France à l’époque de la guerre d’Algérie. En octobre 1961, s’il avait été ministre de l’intérieur, Valls n’aurait certainement pas hésité à faire appliquer l’ordre républicain à tous ces Algériens qui osaient défier le couvre-feu (lire Sylvie Thénault, « L’état d’urgence (1955-2005). De l’Algérie coloniale à la France contemporaine : destin d’une loi »)…
Pour Valls, la violence dans nos villes « augmente de manière constante » depuis plus de trente ans. Il reprend les arguments de son ami Alain Bauer (lire Les marchands de peur. La bande à Bauer et l’idéologie sécuritaire), l’homme qui a imposé à la gauche comme à la droite le thème de l’insécurité — avec l’aide active du Front national et de Jean-Marie et Marine Le Pen. Conseiller de Sarkozy, Bauer est aussi proche de Manuel Valls car, pour lui, la sécurité n’est ni de gauche ni de droite (l’économie non plus, sans doute...). Et personne ne sera trop regardant sur les médecines du docteur Bauer, l’homme qui propage la peur dans les villes et en profite pour leur vendre, à travers sa société AB conseils, et à prix d’or, les remèdes à l’insécurité. Un peu comme si un responsable de l’industrie pharmaceutique établissait les prescriptions pour les malades...
Nous ne reviendrons pas ici sur la critique détaillée de ses théories de la sécurité. Laurent Mucchielli, l’un des meilleurs spécialistes de la question et qui est plusieurs fois cité de manière élogieuse par Valls, a un diagnostic ravageur (« La posture autoritaire et populiste de Manuel Valls », Lemonde.fr, 5 juin 2011). Critiquant Sécurité, la gauche peut tout changer, qui vient alors de sortir, il fait deux remarques :

« La première est que M. Valls n’a pas un niveau de connaissance suffisant des problèmes. Nous l’avons vu, son diagnostic est globalement plutôt superficiel. Ses propos ressemblent étrangement aux discours de certains syndicats de police et parfois même d’un certain café du commerce. La violence explose, les délinquants rajeunissent sans cesse, il n’y a plus de valeurs et plus de limites, la justice ne fait pas son boulot, on les attrape le soir ils sont remis en liberté le lendemain... etc. En cela, M. Valls est proche d’un certain terrain politique : celui des plaintes de ses administrés, des courriers de protestation reçus en mairie, des propos entendus en serrant des mains sur le marché le samedi matin ou encore de ce que lui racontent les policiers municipaux de sa ville. Mais il est totalement éloigné de ce que peut-être le diagnostic global d’un problème de société et l’approche impartiale d’une réalité complexe. Telle est sans doute la condition ordinaire d’un responsable politique de haut niveau, dont on imagine l’agenda très rempli. Mais l’on attendrait alors de lui qu’il ait l’intelligence de comprendre les biais et les limites de sa position pour s’entourer de personnes capables de lui donner le diagnostic de base qui fait ici défaut. Encore faut-il toutefois le vouloir et ne pas se satisfaire de ce niveau superficiel d’analyse, au nom d’une posture volontairement très politique pour ne pas dire politicienne. C’est la deuxième hypothèse. »
Voici donc pour la compétence du nouveau ministre de l’intérieur. Par ailleurs, poursuit Mucchielli :
« C’est bien une posture politique qui irrigue fondamentalement la pensée de Manuel Valls, une posture politicienne même dans la mesure où elle vise manifestement à se distinguer en politique, en particulier vis-à-vis d’autres personnalités du parti socialiste. Cette posture, on la retrouve d’abord dans les pages consacrées à une sorte d’éloge de l’ordre comme “socle des libertés” (p. 58), comme on la retrouve à la fin du livre dans l’éloge de « l’autorité » qui serait aujourd’hui « bafouée » et « attaquée de toutes parts » (p. 156-157). De nouveau, c’est exactement aussi la posture qui traverse toutes les lois votées ces dernières années par ses adversaires politiques. »
Valls n’est pas seulement un défenseur de la sécurité, mais aussi un contempteur du communautarisme et un pseudo-partisan de la laïcité (c’est évidemment tout à fait par hasard que les cibles de ses attaques sont les populations des quartiers populaires).
On ne compte plus les exemples de ces attaques contre un soi-disant communautarisme, c’est-à-dire contre les musulmans, de sa volonté d’interdire à un Franprix de ne vendre que des produits halal — aurait-il interdit des magasins qui ne vendraient que des produits casher ? — à l’affaire de la crèche Baby Loup et au licenciement d’une employée qui portait le foulard. Après l’absurde décision de Nicolas Sarkozy d’interdire à des théologiens musulmans d’intervenir au congrès de l’UOIF, il a fait de la surenchère, non seulement en approuvant la décision mais en écrivant :
« Tariq Ramadan, leader européen de l’Internationale des Frères Musulmans, présenté par ailleurs comme un “intellectuel” muni d’un passeport suisse, doit s’exprimer le week-end prochain à Bagnolet. Il propagera les mêmes idées extrémistes que ceux qui ont déjà été interdits de territoire français. » Quelques jours plus tard, le candidat Nicolas Sarkozy à son tour, mettait en doute les qualités d’intellectuel de Tariq Ramadan. Quant à ces déclarations sur les idées « extrémistes » défendues par Ramadan, il devrait plutôt lire ses textes et écouter ses interventions.
On ne peut s’étonner alors que Manuel Valls fasse l’éloge du dernier livre de Hugues Lagrange, qui met en avant l’origine culturelle des immigrés pour expliquer les difficultés de l’intégration — rappelons que le même argument culturel était avancé pour expliquer les difficultés des immigrés juifs d’Europe centrale, italiens ou portugais à s’intégrer dans les années 1930, 1940 ou 1950 (lire Gérard Mauger, « Eternel retour des bandes de jeunes », Le Monde diplomatique, mai 2011). Aucune idée de droite n’est vraiment étrangère à M. Valls.
Une dernière question : Manuel Valls est aussi signataire d’un appel indigne appelant à poursuivre les militants qui prônent le boycott des produits israéliens. Parmi eux, Stéphane Hessel ou Alima Boumediene. Que fera le ministre de l’intérieur, alors que plusieurs de ces militants ont été relaxés par la justice, mais que certains restent poursuivis ?
Ajout 17 mai. Voici comment le pourfendeur du communautarisme parle :
« Par ma femme, je suis lié de manière éternelle à la communauté juive et à Israël » (
vidéo). Imaginons un responsable français ayant épousé une femme d’origine algérien ou marocaine et disant « Par ma femme, je suis lié de manière éternelle à la communauté musulmane et à l’Algérie (ou au Maroc). »

[Poitiers] Détournements de pub par les Déboulonneurs 86

Hier mercredi à Poitiers, les Déboulonneurs 86 proposaient une promenade antipub, à laquelle nous avons participé. Il s’agissait d’aller de rendre visite aux hideuses sucettes publicitaires qui jalonnent le centre-ville, pour discuter ensemble des détournements possibles, puis de scotcher sur ces totems de la marchandise des papiers annotés de formes diverses, peints ou écrits au marqueur.

Une vingtaine de personnes ont répondu à l’appel, entamant une déambulation sympathique, en compagnie d’une participante revêtue pour l’occasion d’une jolie robe en prospectus publicitaires.
Sous bonne escorte d’une demi-douzaine de flics notant scrupuleusement les phrases écrites, le cortège s’est arrêté un moment, en soutien à des personnes que les flics dégageaient du porche de Notre-Dame pour « chien non tenu en laisse », prétexte habituel pour harceler les sans-logis et mal-logé-e-s de Poitiers.
Onze sucettes publicitaires ont finalement été détournées. Des gens se sont arrêtés pour prendre le temps de regarder ces oeuvres éphémères, et lire le tract des Déboulonneurs qui était scotché à chaque fois dans un coin (lire ci-après).
Un papier est aussi paru aujourd’hui dans la presse locale (voir ci-après).
Pavillon Noir


Tract des Déboulonneur-euse-s 86

STOP LA PUB !

La publicité nous pollue
à plusieurs niveaux. Elle dévore d’énormes quantités de papier, dont la récupération et le traitement sont essentiellement facturés aux contribuables. Elle est aussi très énergivore : un seul panneau publicitaire tournant équivaut à la consommation annuelle d’un foyer de quatre personnes !
La publicité nous harcèle
pour nous faire rentrer dans le moule étouffant et uniformisant de la consommation, de l’ostentation et de la réussite. Dès le plus jeune âge, nul ne peut tenter de s’en extraire sans se sentir culpabilisé et marginalisé. L’un des exemples le plus frappant est l’image donnée des femmes, tenues d’être jeunes, minces, maquillées et richement parées. Comme aux Cordeliers, avec ce logo de «la Poitevine» rousse, consommatrice de l’enfance à l’âge adulte, pour «l’anniversaire» de laquelle des étudiantes distribuaient des tracts, revêtues de perruques rousses pour coller au «modèle».
La publicité inonde insidieusement
nos lieux de vie, avec sa propagande héritée des régimes totalitaires, alors que l’espace public nous appartient de droit. La décision démocratique sur les emplacements voués à la publicité nous échappe complètement.
La publicité n’est ni une culture
, ni une expression libre : monopolisée par les diffuseurs et les riches, elle ne tolère aucun dialogue, elle répond par la répression à quiconque émet une critique contre le système qu’elle sous-tend. Les condamnations lourdes et répétées de militant-e-s antipub, obtenues à Poitiers par Decaux, démontrent bien que la publicité est une monopolisation violente de la (pseudo) liberté d’expression Elle n’est qu’une  colonisation des esprits.
La publicité n’est pas que le spectacle
du capitalisme, elle en est la condition essentielle. La concurrence et la recherche du profit maximal supposent l’alignement de la demande sur une offre définie par un productivisme effréné, qui n’a plus aucun sens social. Cette société de fausse «abondance» implique qu’une minorité se gave, tandis que l’immense majorité tente de poursuivre un miroir aux alouettes, et qu’un milliard de personnes crèvent de faim et tentent de survivre au beau milieu de ses déchets.
Sur Poitiers, la municipalité collabore
à l’envahissement publicitaire, et prend fait et cause pour Decaux dans les procès qu’il intente aux militant-e-s antipub. Les panneaux d’affichage libre sont absents du centre-ville alors que les «sucettes» publicitaires et les panneaux lumineux y prolifèrent. «Coeur d’agglo» est typique d’un projet social où la population est considérée comme du bétail à tondre.
La désobéissance civile
, comme pour la lutte des faucheurs contre les OGM ou des salariés contre les licenciements, est un moyen de nous défendre et de défendre l’intérêt général. Par des actions antipub assumées et publiques, nous revendiquons avant tout le droit pour tou-te-s de se ressaisir de l’espace public, de lui redonner un sens plus solidaire et plus humain.
Collectif des Déboulonneurs 86
Les antipub sont de retour à Poitiers. Le collectif “ les déboulonneur-euse-s ” ont pris pacifiquement pour cible les sucettes publicitaires du centre-ville.
Ça n’est pas sans humour que les « Déboulonneur-euse-s » Poitiers ont frappé, ici rue du Marché Notre-Dame.
Trois mois après avoir relancé leur mouvement, les « Déboulonneur euse-s » de Poitiers sont passés « à l’attaque », hier en fin d’après-midi avec pour seules armes du ruban adhésif, plusieurs mètres de papier, des ciseaux et quelques feutres ! Une petite vingtaine de « Déboulonneurs » a pris pour cible les sucettes publicitaires et les abris de bus de l’hyper centre de Poitiers. Et ce sont précisément les slogans qu’ils ont détournés et enrichis de bulles. A ne pas confondre avec l’action des antinucléaires (les « éteigneurs » de sucettes), le 17 mars dernier, cette déambulation – suivie par une demi-douzaine de policiers – a conduit le petit groupe, rue du Marché, place Notre-Dame avec la volonté d’inciter les Poitevins « à se réapproprier l’espace public, colonisé et confisqué par la publicité ». Ils n’ont forcé aucun des supports publicitaires et ne les ont pas badigeonnés de peinture. Leur action se voulait « poélitique », sympathique pour dénoncer la publicité qui, expliquent-ils dans un tract, « pollue », « harcèle », « qui n’est ni une culture, ni une expression libre ». « Notre objectif, explique Sylvain, est de susciter un débat citoyen, de faire prendre conscience aux habitants que l’espace public leur appartient. Nous voulons que les gens sachent que la somme que rapporte cette publicité à la Ville est dérisoire. Nous souhaitons provoquer le débat et à terme interpeller les élus municipaux pour un Poitiers sans pub. Avec un euro supplémentaire par contribuable, on se passerait de publicité à Poitiers ! » L’invitation lancée à ce qu’ils ont eux-mêmes appelé « promenade antipub » n’a guère trouvé d’échos auprès de Poitevins pressés de regagner leur domicile et d’entamer, pour un certain nombre d’entre eux, un long week-end comme ces trois étudiantes rencontrées, rue de l’Université que l’action n’a pas convaincues. « Les pubs, à force d’en voir, on ne les voit plus tout simplement. Elles font partie du paysage, c’est tout. »
Nouvelle République, Sylvaine Hausseguy, 17 mai 2012
This entry was posted in Décroissance libertaire, Défense d'afficher..., La rue grogne, Okupa y resiste, Propagande marchande, Répression. Bookmark the permalink.

One Response to [Poitiers] Détournements de pub par les Déboulonneurs 86

  1. Pingback: [Poitiers] Promenade anti-pub dans les rues du centre-ville – mercredi 16 mai 2012 | le chat

jeudi 17 mai 2012

Effacer Fukushima



Les faits présentés ci-dessous sont réels. Ils ont servi et servent à atténuer l?impact d?informations dramatiques sur l?industrie nucléaire, voire à faire oublier aux hommes qu?une catastrophe de grande ampleur a lieu sur la Terre, celle qui a commencé il y a un an à Fukushima.
Toutes les astuces utilisées pour cacher les données, pour minimiser les dangers, pour éviter de reconnaître les responsabilités seront évidemment réutilisables pour la prochaine catastrophe qui ne manquera pas d' arriver bientôt, selon les lois statistiques, à l' un des 440 réacteurs répartis tout autour de la planète.
 Alors voyons, quelles sont ces astuces ?

1) Effacer les données

Au Japon, les données de contamination obtenues via Speedi entre le 11
mars et le 15 mars ont été effacées « par mégarde ». Le système Speedi
était sensé alerter la population rapidement en cas de pollution
radioactive. Il n?a pas été utilisé, car les données recueillies ont été
estimées « surréalistes ».
http://mainichi.jp/select/today/news/20120322k0000m040030000c.html?inb=tw




2) Etre frappé d?amnésie

« Je n'ai pas dormi pendant plus d'une semaine, et je ne me souviens de
presque rien », a déclaré M. Haruki Madarame, directeur de la NISA
(agence japonaise de sûreté nucléaire). Quand on est directeur de la
sécurité nucléaire, il n?y a pas besoin d?assumer, il suffit d?être
amnésique.
http://bistrobarblog.blogspot.fr/2012/02/japon-16-fevrier-2012.html

3) Ne pas communiquer les informations sensibles

Si toutefois on ne peut pas faire autrement, attendre plusieurs mois,
par exemple avant d?annoncer la fonte des coeurs des réacteurs.
http://fukushima.over-blog.fr/article-fukushima-1-2-3-a-fait-3-coeurs-fondus-74602670.html
Si par hasard un organisme de sécurité vous demande la copie d?un
rapport, il suffit de le caviarder pour éviter d?être reconnu responsable.
http://www.gen4.fr/blog/2011/09/nouvel-exemple-de-transparence-opacifiante-de-lop%C3%A9rateur-tepco.html

4) Une fois les coeurs fondus, ne jamais utiliser le mot « corium » et
ne jamais parler de reprise de criticité.

Si on en parle par mégarde, se rétracter immédiatement.
http://www.yomiuri.co.jp/dy/national/T111103004770.htm

5) Surtout, ne pas diffuser les images des explosions !

La vidéo de l?explosion de l?unité 4 n?a jamais été rendue publique.
La vidéo de l?explosion de l?unité 3 ne doit plus être diffusée.
Exemples :
- Le documentaire « Fukushima » (Thierry Lefranc) ne montre aucune
explosion. Pourtant cette vidéo est censée expliquer les circonstances
de la catastrophe.
http://www.dailymotion.com/video/xngj0l_fukushima_webcam
- « Le déroulement de l'accident de Fukushima Daiichi » (IRSN) ne montre
pas l?explosion de l?unité 3. Pourtant, ce film est censé détailler le
déroulement de l'accident de la centrale de Fukushima Daiichi.
http://www.youtube.com/watch?v=gF19Ukb4S-I&feature=player_embedded
Plus
Et bien sûr, si une explosion dont on a malencontreusement diffusé la
vidéo a une allure bizarre, a un panache noir ou est trop puissante,
surtout marteler qu?il s?agit d?une explosion d?hydrogène. Il n?est pas
nécessaire d?en dire plus, les gens n?y connaissent rien en explosion
nucléaire.

6) Nier une explosion si elle n?est pas visible

Tepco a modifié sa position sur l'existence d'une explosion dans le
réacteur 2 et a conclu, 7 mois après les faits, qu'elle n'a pas eu lieu.
Il est en effet préférable de nier ce qui ne se voit pas. 3 explosions
au lieu de 4, c?est toujours ça de pris.
http://bistrobarblog.blogspot.fr/2011/10/japon-2-octobre.html

7) Faire des tours de magie pour démontrer l?innocuité de la radioactivité

Par exemple, boire en public de l?eau de refroidissement d?un réacteur
nucléaire, comme l?a fait Yasuhiro Sonoda, secrétaire parlementaire.
http://www.atlantico.fr/pepitesvideo/depute-japonais-boit-eau-fukushima-214737.html

8) Diffuser des cartes truquées

Une carte de contamination du Japon a été diffusée, puis rapidement
modifiée. Il ne faut pas affoler inutilement les populations. Il ne faut
pas non plus accréditer l?idée que la pollution radioactive ait pu
retomber à des centaines de kilomètres de la centrale.
http://www.netoyens.info/index.php/contrib/11/11/2011/chroniques-anti-nucleaires-ils-ont-sauve-karuizawa

9) Ne jamais parler de plutonium

Ne parler que de l?iode et des césiums, surtout ne pas parler ni
rechercher de traces de plutonium, d?américium, de strontium, etc. qui
ont des périodes radioactives trop longues. Et si par hasard on retrouve
du plutonium, surtout dire qu?il n?est pas dangereux pour la santé et
qu?il provient des essais atmosphériques des années
60. Mais en général, il faut éviter de rechercher du plutonium, ça
permet de ne pas en trouver, et du coup de ne pas inquiéter la population.
http://www.letemps.ch/Page/Uuid/41ce34ca-692c-11e1-8096-46f518f7127c%7C15
Si on est obligé de parler de plutonium, alors il ne faut pas hésiter à
mentir, à la télévision, on peut dire n?importe quoi ça passe bien et ça
rassure les gens :
« Si vous comparez la toxicité, le plutonium, lorsqu'il est ingéré,
n'est pas très différent de celle du sel. » (Tadashi Narabayashi)
http://fukushima.over-blog.fr/article-peut-on-boire-du-plutonium-sans-danger-81653115.html

10) Modifier les seuils légaux

Comme on ne peut pas tout manipuler et que les gens achètent des
compteurs Geiger, un moyen radical est de changer les normes. S?il y a
trop de radioactivité, il suffit que le gouvernement décrète des seuils
plus hauts. Par exemple au Japon, les normes de radioactivité pour l?eau
potable ont été relevées : le taux limite était précédemment de 10
Bq/litre pour le césium et l?iode ; il est à présent de 200 Bq/litre
pour le césium et de 300 Bq/litre pour l?iode.
http://fr.wikipedia.org/wiki/Cons%C3%A9quences_sanitaires_et_sociales_de_l'accident_nucl%C3%A9aire_de_Fukushima#cite_note-normes-160
Comme la radioactivité est invisible et inodore, tout le monde n?y voit
que du feu !
Une autre astuce est de déplacer les sondes. Au Japon, on les a
remontées entre 20 et 80 m au dessus du sol et de ce fait les mesures
ont été plus faibles. Peu importe si cela conduit les enfants japonais à
être exposés à 20 mSv/an - comme la limite des travailleurs d?une
centrale nucléaire en France - cela ne se verra pas.
S?ils tombent malades dans l?avenir, personne ne pourra prouver
l?origine des maladies.
http://fukushima.over-blog.fr/article-20-millisievert-an-pour-les-enfants-de-fukushima-72380817.html

11) Eparpiller les déchets radioactifs dans tout le pays

Cette technique est nouvellement expérimentée au Japon, mais ça marche !
Cela a deux avantages : d?abord ça permet d?augmenter en douceur le
bruit de fond radioactif général sans créer de manifestation
antinucléaire ; la banalisation de la radioactivité est l?avenir de
cette énergie ! Ensuite cette dissémination des radionucléides dans
l?environnement provoquera des maladies mieux réparties sur l?ensemble
du territoire japonais, ce qui permettra de pourfendre l?idée que la
région de Fukushima a été plus atteinte que les autres, et donc que
globalement, un accident nucléaire n?est pas si catastrophique que ça.
http://www.dailymotion.com/video/xpkpwd_pression-du-gouv-du-japon-pour-incinerer-les-debris-radioactifs-dans-tout-le-pays-28-01-2012_news
Si des municipalités refusent de brûler des déchets radioactifs,
proposer aux élus de plus grosses enveloppes. L?industrie nucléaire
réussit à acheter toutes les consciences, que ce soit pour la
construction d?une centrale, l?implantation d?un centre de stockage et
maintenant l?acceptation d?incinérer ou d?enterrer des déchets
radioactifs n?importe où.

12) Ne jamais utiliser le terme de catastrophe

Préférer les termes « accident » ou « incident » qui sont plus
appropriés. L?industrie nucléaire n?a pas les moyens d?assumer une
nouvelle catastrophe, Tchernobyl a déjà beaucoup trop coûté.
http://www.stop-nucleaire31.org/spip.php?article61
Et surtout, toujours faire l?amalgame avec la catastrophe naturelle
provoquée par le tsunami, c?est très important de brouiller les pistes.

13) Diffuser des articles affirmant que l?accident n?a fait aucun mort.

Il est important que ces articles soient écrits par des « experts
scientifiques ».
Exemple, l?article de Michael Hanlon publié dans le Daily Telegraph et
repris par de nombreux sites francophones, « Tsunami : 20 000 morts -
Fukushima Daiichi : zéro mort »
http://fukushima.over-blog.fr/article-fukushima-zero-morts-etc-101593077.html
Il est primordial de diffuser cette idée que l?énergie nucléaire n?est
pas dangereuse. Peu importe s?il y a déjà eu des morts ou s?il y en
aura, le seul intérêt visé étant la sauvegarde des profits générés par
l?industrie nucléaire.
Utiliser les hommes politiques pour diffuser ces mensonges est
important, ça fait plus sérieux :
« [Le nucléaire] est une énergie qui n'a tué personne ». (Gérard Longuet)
http://lelab.europe1.fr/t/le-nucleaire-une-energie-qui-n-a-tue-personne-1233

14) Si par malheur il y a des morts, ne jamais dire que les personnes
sont mortes à cause de la radioactivité.

Il existe des tas de noms de maladies, il faut utiliser un de ces noms,
c?est assez simple : leucémie foudroyante, infarctus, surmenage, etc.
Sinon, une astuce pour éviter de parler des décès des ouvriers est de ne
pas comptabiliser les employés qui font des travaux dangereux, surtout
dans les premiers mois. Il suffit d?utiliser massivement des entreprises
de sous-traitance, de licencier les ouvriers concernés une fois qu?ils
ont terminé leur travail et le tour est joué !
http://fukushima.over-blog.fr/article-les-disparus-de-fukushima-93065109.html

15) Organiser la vie des territoires contaminés comme si rien ne s?était
passé pour faire croire à la population que tout est normal.

Exemple : organiser des marathons sur les routes et chemins contaminés
de la préfecture de Fukushima. Le fait d?utiliser des enfants qui n?ont
pas conscience du danger est excellent en termes d?impact visuel : « Si
les parents laissent leurs enfants respirer à pleins poumons la
poussière de Fukushima, c?est qu?il n?y a vraiment aucun danger »,
pensent les gens qui ont connaissance de ces évènements.
Marathon de novembre 2011 :
http://fukushima-diary.com/2011/11/lets-die-together-marathon/
Marathon du mois de mars 2012 :http://fukushima-diary.com/2012/03/death-marathon-again/

16) Effacer des moteurs de recherche les liens directs vers des articles
trop sensibles

Ce qui est gênant avec l?Internet, c?est que d?autres sites reprennent
ces articles et que les internautes peuvent finalement y avoir accès. Il
est très regrettable que la population obtienne trop d?informations sur
les effets des radiations à faible dose sur la santé car des millions de
personnes vivent à côté de centrales nucléaires dans le monde.
Désinformer sur les faibles doses est primordial pour l?avenir de
l?industrie nucléaire.
Au besoin, il ne faut pas hésiter à neutraliser les scientifiques qui
tendraient à prouver ces dangers.
Exemple : le professeur Bandazhevsky, recteur de l'Institut de médecine
de Gomel, a été condamné à 8 ans de réclusion après avoir tenté de faire
connaître ses résultats sur les faibles doses pour les enfants de
Tchernobyl.
http://www.dissident-media.org/infonucleaire/cata_banda_web.html

17) Et surtout, il faut à la fois minimiser et positiver ! C?est
excellent pour le moral, et ça permet de ne pas à avoir à expliquer
l?inexplicable.

Quelques exemples :
Ce n?est « pas une catastrophe nucléaire » (Eric Besson, ministre de
l?industrie)
http://www.lemonde.fr/politique/article/2011/03/14/japon-comment-le-discours-du-gouvernement-francais-a-evolue_1493013_823448.html
11 avril 2011 : « Dans trois mois (?) les habitants pourront
théoriquement revenir » (Thierry Charles, IRSN)
http://fukushima.over-blog.fr/article-le-nouveau-pellerin-est-arrive-71748502.html
...phrase en parfaite concordance avec ce que pense Jean-Marc Jancovici
: « Il n?y a plus de raison sanitaire, aujourd?hui, d?empêcher le retour
des populations évacuées à Fukushima, qui, au final, n?aura fait aucun
mort par irradiation. »
http://www.latribune.fr/opinions/tribunes/20120220trib000684006/entretien.-nicolas-sarkozy-a-rate-la-marche-du-grenelle-de-l-environnement-.html
« Le corium (...) s?est retrouvé en partie au fond des réacteurs, on
verra en quoi ce n?est pas forcément un problème en termes d?impact
environnemental. » (Olivier Isnard, IRSN)
http://fukushima.over-blog.fr/article-fukushima-conference-du-7-juillet-2011-a-l-ambassade-de-france-au-japon-78989045.html
Il faut aussi bien expliquer à la population que si on reste de bonne
humeur, cela stoppe les radiations : selon le professeur Yamashita,
Conseiller à la Gestion des risques de santé dus aux radiations dans la
préfecture de Fukushima, « Pour dire la vérité, les radiations
n'affectent pas les gens qui sourient, mais ceux qui sont soucieux. Cela
a été clairement démontré par des études sur des animaux. »
http://fukushima.over-blog.fr/article-france-et-japon-memes-methodes-mensonge-et-obscurantisme-sur-la-radioactivite-78363664.html
« Nous souhaitons que tous viennent au Japon en toute quiétude pour
travailler, étudier ou faire du tourisme."
« Venir au Japon et acheter des produits japonais, y compris ceux
produits dans les régions sinistrées, constitue le meilleur soutien à la
reconstruction que l?on puisse fournir. » (ambassade du Japon en France)
http://japon-gekokujo.over-blog.com/
« Nous avançons assurément vers la reconstruction et la régénération de
notre pays » (Ichiro Komatsu, ambassadeur du Japon en France)
http://www.fr.emb-japan.go.jp/actualite/2012/remerciement_un_an_apres.html

18) Pour finir, une bonne couche de désinformation et le tour est joué !

Au cas où tout le reste ne prendrait pas, réaffirmer des mensonges
fondamentaux du genre : « L?accident de Fukushima n?est pas un accident
nucléaire » (le président de la république française, Nicolas Sarkozy)
http://www.franceinter.fr/player/reecouter?play=321997 à 9:50
Puis, produire des vidéos idylliques de ce type pour convaincre
définitivement les récalcitrants, en particulier les touristes, pour
leur faire croire qu?au paradis de Fukushima, la poussière du sol est
propre, et que les enfants peuvent y jouer en toute quiétude.
Donc résumons le discours des tenants de l?industrie atomique qui
veulent effacer cette catastrophe nucléaire : oui, il y a bien eu un
accident à Fukushima dans une centrale nucléaire. Mais bon, c?était il y
a plus d?un an. En fait, il n?y a pas eu de mort, et la centrale est
depuis longtemps sous contrôle. Le peu de radioactivité qui
s?en est dégagé s?est finalement dilué dans l?immensité de l?océan, et
de toute manière la radioactivité n?est pas dangereuse pour la santé. Au
contraire, elle crée des paradis où il fait bon vivre et se régénérer.
Vue comme ça, elle n?est pas belle la vie ?

--------------------------------
Mises à jour : astuces en bonus

19) Décontaminer au maximum les endroits où sont placés les compteurs

Exemple 1 : un lecteur de ce blog a remarqué que les taux de
radioactivité de la centrale de Fukushima Daiichi avaient chuté au mois
de mars 2012. Ainsi, pour éviter que l?on se rende compte que la
centrale pollue chaque jour de l?année avec effet cumulatif, il suffit
de bien nettoyer les abords des 8 sondes, ce qui permet de faire
croire que l?ensemble du site voit son taux de radioactivité décroître.
http://fukushima.over-blog.fr/article-voir-fukushima-32-101800233-comments.html#anchorComment
Exemple 2 : après avoir remarqué que ses propres mesures au compteur
Geiger étaient nettement plus faibles que celles présentées par les
postes de contrôle des radiations du MEXT, un citoyen de Fukushima a
prouvé qu'un poste de surveillance des rayonnements est décontaminé
secrètement pour réduire les niveaux de rayonnement enregistrés.
http://aweb2u.free.fr/dotclear/index.php?post/2012/03/29/Decontamination-secrete-autour-des-moniteurs-publics

20) Combattre les « rumeurs nuisibles »

En avril 2011, pour éviter que les citoyens disent n?importe quoi, le
gouvernement japonais a décidé d'appliquer la loi de manière rigoureuse
en ce qui concerne les reportages indépendants ainsi que les critiques
visant les politiques du gouvernement après la catastrophe, en décidant
ce que les citoyens peuvent ou ne peuvent pas dire en public.
http://fukushima.over-blog.fr/article-fukushima-corruption-des-medias-72661889.html
Par exemple, l?agence de publicité Asatsu-DK a été chargée de surveiller
les publications du Net. Selon un rapport rendu au METI (ministère de
l?industrie au Japon) sur leur programme d'espionnage sur Internet, il
avait été demandé à l?agence de fouiner sur la toile publique et sociale
afin d?empêcher des « rumeurs nuisibles ».
Elle a donc examiné les messages sur Twitter, sur les forums de
discussion publics et sur d'autres formes de médias en ligne tels que
les blogs et les sites web, afin de fournir des lignes directrices pour
la communication officielle. Mais le rapport, rendu public
partiellement, ne précise pas forcément de quelle manière
l?espionnage a été utilisé sur les individus concernés.
http://www.simplyinfo.org/?p=5619

21) Sous-estimer les rejets de césium

Quand on ne peut pas tricher sur les nombres, tricher sur les dates. La
désinformation par omission est une technique peu coûteuse et pratique.
Par exemple, faire un bilan annuel en ne prenant en compte que deux
semaines : brouillage de compréhension assuré !
- Estimation de l?IRSN
Dans son étude du 9 mars 2012 intitulée « L?accident de Fukushima 1 an
après : situation environnementale et sanitaire au Japon », l'IRSN
évalue les rejets de Cs-137 uniquement du 12 au 25 mars 2011 en
insistant sur le fait que c?est moins que les rejets de Tchernobyl : 21
PBq. Pourquoi l?IRSN se limite-t-il à deux semaines de rejet ? Pour
minimiser les rejets réels. En présentant les données ainsi, l?IRSN
pratique le déni. Un an après, l?IRSN « oublie » de prendre en compte
que la centrale de Fukushima Daiichi n?a jamais cessé de rejeter des
radionucléides dans l?environnement !
http://www.hctisn.fr/IMG/pdf/IRSN-Bilan_des_consequences_environnementales_de_l_accident_de_Fukushima_-_Didier_Champion_cle0bb2c4.pdf
- Estimation d?un groupe de scientifiques étatsuniens et japonais :
Une étude intitulée « Fukushima-derived radionuclides in the ocean and
biota off Japan », publiée dans le bulletin PNAS du 3 avril 2012,
rectifie les estimations précédentes :
Fuskushima (Cs-137) : 63 PBq
http://www.pnas.org/content/early/2012/03/26/1120794109.full.pdf+html?with-ds=yes

Par Pierre Fetet Publié dans : au japon Communauté : Fukushima blogs

--
Guillaume
Individuel 29 et Groupe Itinérant La Lune Noire de la Fédération Anarchiste
Fédération des travailleurs de la terre et de l'environnement, union
départementale 29 de la CNT

dimanche 13 mai 2012

http://sanspapiers.internetdown.org/

S'organiser contre l'expulsion – Que faire en cas d'arrestation ?



La brochure « Sans-Papiers : s’organiser contre l’Expulsion. Que faire en cas d’Arrestation ? » a été révisée pour la dernière fois en septembre 2009. Depuis, les lois ont profondément changé et elle était devenue inutilisable. La présente version, terminée en février 2012, tient compte de ces modifications. Elle s’appuie autant que possible sur l’expérience pratique de l’application des nouvelles lois (surtout dans la région parisienne). Cependant cette expérience est encore limitée. D’ailleurs, l’interprétation des nouveaux textes fait débat et de futures modifications sont probables. Nous nous efforcerons de mettre à jour cette brochure au besoin.
Cette brochure a pour but de trouver des moyens pour s’opposer concrètement aux expulsions et ne sert donc pas pour constituer un dossier de régularisation. D’autre part, ce sera à chacun de l’adapter à sa situation. Par ailleurs, selon les juges, des décisions différentes peuvent être prises dans des situations identiques. La justice de classe est aussi une loterie.
Pendant que les lois défilent, la chasse aux sans-papiers s’intensifie, comme la répression tous azimuts, d’autant plus qu’en ce temps de crise les boucs émissaires sont de plus en plus nécessaires. Aussi faudra-t-il envisager de nouveaux moyens de lutte et se les communiquer. Si vous avez des commentaires et surtout des expériences à nous transmettre, vous pouvez écrire à : anticra@laposte.net
Pour ceux qui sont en région parisienne, vous pouvez rencontrer des personnes travaillant sur la brochure lors de la permanence «Sans papiers: s’organiser contre l’expulsion»: tous les 1er samedi du mois, de14h à 18h, au local « Le Rémouleur »,106 rue Victor Hugo 93170 Bagnolet (métro Robespierre ou métro Gallieni).

Entretien avec Frédéric Lordon, économiste

Frédéric Lordon est économiste. Il est directeur de recherche au CNRS et chercheur au Centre de sociologie européenne (CSE). Ses derniers ouvrages parus sont D’un retournement l’autre. Comédie sérieuse sur la crise financière. En quatre actes, et en alexandrins (Seuil, 2011), Capitalisme, désir et servitude. Marx et Spinoza (La Fabrique, 2010) et L’Intérêt souverain. Essai d’anthropologie économique (La Découverte, 2011)


Dans ce grand entretien, Frédéric Lordon nous livre ses commentaires et analyses de la crise économique actuelle et de ses origines. Avec un ton incisif et un regard acerbe, il revient sur les causes et effets de la crise elle-même, mais commente également le traitement de l’économie par les médias, la place de l’économie au sein de l’institution universitaire, et l’éventuelle sortie de l’euro. Sonnant le glas du projet néolibéral, l’actualité est, nous dit-il, une occasion unique de changements profonds : un monde s’écroule sous nos yeux.

http://www.revuedeslivres.fr/«-nous-assistons-a-l’ecroulement-d’un-monde-des-forces-immenses-sont-sur-le-point-d’etre-dechainees-»-entretien-avec-frederic-lordon/


samedi 12 mai 2012

Délit de visite de sites terroristes : le texte déposé in extremis

Deux jours avant le second tour de l'élection présidentielle, le gouvernement a déposé un projet de loi renforçant la prévention et la répression du terrorisme. Le texte contient en particulier des mesures destinées à réprimer la visite régulière de sites web prônant le terrorisme.

Sur le fil. Alors que le second tour de l'élection présidentielle s'est déroulé le 6 mai dernier, le gouvernement a fait enregistrer deux jours avant au Sénat un projet de loi renforçant la prévention et la répression du terrorisme. Le texte, né des suites de l'affaire Mohammed Merah, vise en particulier à sanctionner pénalement ceux visitant de manière régulière et sans motif légitime des sites web prônant le terrorisme.
Le dépôt du texte à la Présidence du Sénat, remarqué par le journaliste Pierre Alonso, souligne le travers du gouvernement sortant consistant à modifier la législation dès qu'un fait divers, aussi tragique soit-il, se retrouve dans l'actualité. C'est ainsi que Nicolas Sarkozy, quelques heures à peine après la mise hors d'état de nuire du tueur, a réclamé la pénalisation de la consultation de sites web à visée terroriste.
Comme prévu lors de l'analyse du texte par le Conseil national du numérique, le projet de loi sanctionne de deux ans de prison et 30 000 euros d'amende "le fait de consulter de façon habituelle un service de communication au public en ligne mettant à disposition des messages soit provoquant directement à des actes de terrorisme, soit faisant l'apologie de ces actes".
Le gouvernement a toutefois prévu une exception "lorsque la consultation résulte de l'exercice normal d'une profession ayant pour objet d'informer le public, intervient dans le cadre de recherches scientifiques ou est réalisée afin de servir de preuve en justice". Seront ainsi épargnés les journalistes, les enquêteurs, les sociologues et le personnel judiciaire, considérés comme ayant un "motif légitime" à s'y rendre.
Ceux n'ayant pas un motif légitime seront punis s'ils visitent de façon un peu trop régulière ces espaces, "car le fait de consulter de façon intensive de tels sites, représentant des actes barbares comme des décapitations ou des égorgements, ne saurait être justifié par l'exercice de la liberté de communication", peut-on lire dans l'exposé des motifs. Cela met plutôt "en évidence un très fort risque d'auto-radicalisation".
Rappelons néanmoins qu'il n'est point besoin de sites web pour entrer dans une spirale d'auto-radicalisation. Les services de renseignement français savaient par exemple que Mohammed Merah ne consultait pas de sites web extrémistes et cela ne l'a pas empêché de mettre en œuvre sa funeste entreprise.
En marge du dépôt du projet de loi, rappelons l'existence d'une étude d'impact précisant l'état de la législation dans d'autres pays (notamment aux États-Unis, au Canada et en Europe), les lacunes juridiques potentielles et les obstacles techniques éventuels.
"La consultation de sites internet est déterminable soit par les logs (c'est-à-dire l'historique) des connexions demandées vers le site (chez le client et son FAI), soit par les logs des connexions reçues sur le site (le serveur abritant le site)".
"À défaut de captation de données « en direct », une telle infraction de consultation sera déterminable en demandant les données conservées par le FAI pendant un an ou en réalisant une perquisition chez la personne soupçonnée ou en effectuant une réquisition auprès du serveur".