Anti-étatisme




Pour une histoire de l’anti-impérialisme
anarchiste

Contre le nationalisme

Pierre Kropotkine L'État - son rôle historique

Publications des «TEMPS NOUVEAUX» Ñ N° 33 - 1906

En prenant pour sujet de cette conférence (1) l'État et son rôle historique, j'ai pensé répondre à un besoin qui se fait vivement sentir en ce moment : celui d'approfondir l'idée même de l'État, d'étudier son essence, son rôle dans le passé et la part qu'il peut être appelé à jouer dans l'avenir. C'est surtout dans la question de l'État que se trouvent divisés les socialistes. Dans l'ensemble des fractions qui existent parmi nous, et qui répondent aux différents tempéraments, aux différentes manières de penser, et surtout au degré de confiance dans la prochaine révolution, deux grands courants se dessinent. Il y a ceux, d'une part, qui espèrent accomplir la révolution sociale dans l'État : maintenir la plupart de ses attributions, les étendre même, les utiliser pour la révolution. Et il y a ceux qui, comme nous, voient dans l'État, non seulement sous sa forme actuelle, mais dans son essence même et sous toutes les formes qu'il pourrait revêtir, un obstacle à la révolution sociale : l'empêchement par excellence à l'éclosion d'une société basée sur l'égalité et la liberté, la forme historique élaborée pour prévenir cette éclosion. Ceux-ci travaillent en conséquence à abolir l'État, et non à le réformer. La division, vous le voyez, est profonde. Elle correspond à deux courants divergents, qui se rencontrent dans toute la philosophie, la littérature et l'action de notre époque. Et si les notions courantes sur l'État restent aussi obscures qu'elle le sont aujourd'hui, ce sera, à n'en pas douter, sur cette question que s'engageront les luttes les plus obstinées, lorsque Ñ bientôt, je l'espère Ñ les idées communistes chercheront leur réalisation pratique dans la vie des sociétés. Il importe donc, après avoir si souvent fait la critique de l'État actuel, de rechercher le pourquoi de son apparition, d'approfondir la part qu'il a jouée dans le passé, de le comparer aux institutions auxquelles il s'est substitué.

Eugène Bizeau, poète anarchiste, à l'assaut de l'Etat (dessin de Cabus)


Nico L’État dans le mouvement capitaliste
«La dette publique, en d'autres termes l'aliénation de l'État, qu'il soit despotique, constitutionnel ou républicain, marque de son empreinte l'ère capitaliste. La seule partie de la soi-disant richesse nationale qui entre réellement dans la possession collective des peuples modernes, c'est leur dette publique. Il n'y a donc pas à s'étonner de la doctrine moderne que plus un peuple s'endette, plus il s'enrichit. Le crédit public, voilà le credo du capital. Aussi le manque de foi en la dette publique vient-il, dès l'incubation de celle-ci, prendre la place du péché contre le Saint-Esprit, jadis le seul impardonnable.»1 Les grandes lignes de l’hypothèse de l’État-capitaliste ont été exposées dans plusieurs textes 2. Il ne s’agit pas d’en faire une synthèse — ce serait largement prématuré — mais une tentative de mieux cerner les fondements théoriques. Les discussions sur l’État tournent généralement sur ses fonctions, c’est-à-dire ses activités propres. Dans la littérature socialiste, cette catégorie s’est longtemps limitée à la description des forces répressives parfois additionnées de l’appareil idéologique; puis, le rôle économique de l’État dans le capitalisme s’est imposé comme une évidence, sans nécessairement modifier l’analyse sur la nature de l’État lui-même 3. Il existe tout autant de débats sur la forme: dictature ou démocratie? et ainsi de suite. Le point de départ de l’hypothèse, ce n’est pas une volonté de ramener l’État à une simple machine financière, mais plus simplement de poser la question: avec quel argent fait-il tout cela?La réponse paraît évidente: avec l’argent issu de la ponction fiscale. L’apparente évidence est un piège: si on trouve chez Marx quelques notes éparses sur la question, elles sont rares chez ses successeurs, et généralement insérées dans des analyses de cas plutôt que dans des textes théoriques.



L'individu, la société et l'État

Le doute règne dans l'esprit des hommes car notre civilisation tremble sur ses bases. Les institutions actuelles n'inspirent plus confiance et les gens intelligents comprennent que l'industrialisation capitaliste va à l'encontre des buts mêmes qu'elle est censée poursuivre.
Le monde ne sait comment s'en sortir. Le parlementarisme et la démocratie périclitent et certains croient trouver un salut en optant pour le fascisme ou d'autres formes de gouvernements "forts".

Du combat idéologique mondial sortiront des solutions aux problèmes sociaux urgents qui se posent actuellement (crises économiques, chômage, guerre, désarmement, relations internationales, etc.). Or, c'est de ces solutions que dépendent le bien-être de l'individu et le destin de la société humaine.
L'État, le gouvernement avec ses fonctions et ses pouvoirs, devient ainsi le centre d'intérêt de l'homme qui réfléchit. Les développements politiques qui ont eu lieu dans toutes les nations civilisées nous amènent à nous poser ces questions: voulons-nous d'un gouvernement fort ?
Devons nous préférer la démocratie et le parlementarisme ?
Le fascisme, sous une forme ou sous une autre, la dictature qu'elle soit monarchique, bourgeoise ou prolétarienne offrent-ils des solutions aux maux ou aux difficultés qui assaillent notre société ?
En d'autres termes, parviendrons-nous à effacer les tares de la démocratie à l'aide d'un système encore plus démocrate, ou bien devrons-nous trancher le noeud gordien du gouvernement populaire par l'épée de la dictature ?
Ma réponse est : ni l'un ni l'autre. Je suis contre la dictature et le fascisme, je suis opposée aux régimes parlementaires et au soi-disant démocraties politiques. C'est avec raison qu'on a parlé du nazisme comme d'une attaque contre la civilisation. On pourrait dire la même chose de toutes les formes de dictature, d'oppression et de coercition.
Car qu'est-ce que la civilisation ?
Tout progrès a été essentiellement marqué par l'extension des libertés de l'individu au dépens de l'autorité extérieure tant en ce qui concerne son existence physique que politique ou économique. Dans le monde physique, l'homme a progressé jusqu'à maîtriser les forces de la nature et les utiliser à son propre profit. L'homme primitif accomplit ses premiers pas sur la route du progrès lorsqu'il parvient à faire jaillir le feu, triomphant ainsi de l'homme, à retenir le vent et à capter l'eau.
Quel rôle l'autorité ou le gouvernement ont-ils joué dans cet effort d'amélioration, d'invention et de découverte ?
Aucun, ou plutôt aucun qui soit positif. C'est toujours l'individu qui accomplit le miracle, généralement en dépit des interdictions, des persécutions et de l'intervention de l'autorité, tant humaine que divine.
De même dans le domaine politique, le progrès consiste à s'éloigner de plus en plus de l'autorité du chef de tribu, de clan, du prince et du roi, du gouvernement et de l'État. Économiquement, le progrès signifie plus de bien-être pour un nombre sans cesse croissant. Et culturellement, il est le résultat de tout ce qui s'accomplit par ailleurs, indépendance politique, intellectuelle et psychique de plus en plus grande.
Dans ces perspectives, les problèmes de relation entre l'homme et l'État revêtent une signification tout à fait nouvelle. Il n'est plus question de savoir si la dictature est préférable à la démocratie, si le fascisme italien est supérieur ou non à l'hitlérisme. Une question beaucoup plus vitale se pose alors à nous : le gouvernement politique, l'État est-il profitable à l'humanité et quelle est son influence sur l'individu ?



Patronat et Eglise « Un siècle de relations privilégiées au service de la reconquête politique, économique et sociale de la République »
1 - La période d'entre-deux guerres (1918/1939) : les armes de la reconquête Cette période est celle où le grand Patronat, débarrassé par la guerre de 1914/1918 d'une partie importante du mouvement ouvrier révolutionnaire envisage la construction européenne à partir de l'axe franco-allemand, Europe censée s'opposer à la jeune Révolution de 1917, à l'influence du marxisme, ce qui amènera le Patronat, nombre d'hommes politiques à choisir « Hitler, plutôt que le Front populaire ». Ainsi, entre deux- guerres, le combat patronal prend plusieurs formes : la guerre idéologique avec le mouvement de pensée « Synarchie », la guerre par les armes avec la « Cagoule ». L'Eglise quant à elle, n'a pas digéré la loi 1905 de « Séparation des Eglises et de l'Etat » et l'a exprimé deux ans plus tard, le 6 janvier 1907 : «On a déclaré la guerre à Dieu et on veut le rayer du coeur et de l'esprit de l'homme...la lutte sera acharnée et sans répit de la part de ceux qui la mènent... La sagesse commande donc à chacun de vous de s'y préparer. Vous le ferez simplement, vaillamment et avec confiance, sûrs que, quelle que soit la violence de la bataille, finalement la victoire restera entre vos mains ». Encyclique « Une fois encore », Pie X (sur la séparation de l'Eglise et de l'Etat Avec les « Davidées », l'Eglise commence à pénétrer l'Ecole de la République, souhaitant à terme pour la France, « sa fille aînée », des accords, tels que ceux de Latran, en 1929, signés entre Pie XI et Mussolini, accords lui rendant le monopole de l'éducation et déclarant la religion catholique, religion d 'Etat. Objectivement, durant cette période d'avant-guerre, le grand Patronat et l'Eglise catholique apparaissent bien comme des alliés unis pour la même grande cause : abattre la République !
http://www.fichier-pdf.fr/2012/02/09/libre-debat-decentralise/



Paris-Texas, une proposition politique des mis en examen de Tarnac
"Printemps des peuples arabes", "révolution en marche", "transition démocratique", "fin de la dictature". Les grandes machines discursives sont de sortie. Il n'en faut pas moins pour parvenir à présenter le renversement des régimes pro-occidentaux du Maghreb comme de nouvelles victoires de l'Occident, et le triomphe inespéré de ses valeurs.
La fièvre révolutionnaire qui s'est récemment emparée des plus prudents éditorialistes témoigne d'abord de l'intense réaction immunitaire à quoi l'événement accule le discours dominant. On répond par un violent accès d'orientalisme à la nécessité de disposer, au plus vite, entre nous et les bouleversements en cours, un solide cordon sanitaire. On s'émerveille de ces "révolutions" pour mieux esquiver les évidences qu'elies nous jettent au visage pour mieux dissoudre le trouble qu'elles suscitent en nous.
Faut-il qu'elles soient précieuses, les illusions qu'il s'agit d'ainsi préserver, pour que l'on se répande partout en pareilles apologies de l'insurrection, pour que l'on décerne la palme de la non-violence à un mouvement' qui a brûlé 60 % des commissariats égyptiens. Quelle heureuse surprise de soudain découvrir que les principales chaînes d'information sont entre les mains des amis du peuple !
Or voilà: si les insurgés de l'autre côté de la Méditerranée disent
"Ava~t, nous étions des morts-vivants. A présent, nous nous sommes réveillés", cela signifie en retour que nous, qui ne nous insurgeons pas, nous sommes des morts-vivants, que nous dormons. S'ils disent: "Avant, nous vivions comme des bêtes, nous vivions dans la peur. A présent, nous avons retrouvé confiance en no~s, en notre force, en notre intelligence", cela signifie que nous vivo~s cc~~e des bêtes, nous qui SOIDmes si évidemment gouver~és PQ~ Des pe~rs.
Ceux qui peignen~ aujourd'Lui aux cou~eurs ~es D~US ~ugubres l'impitoyable dictature de l'atr8ce 3e~ ~~i ~e ~e ~~cu~~ie~~-i~s pas hier encore si fréquentable ? Il =au-= ::i:::;nc::;:.l' i~s ::r:er:ten~ auj o:.:.rd' hui, ccmrr,e ils mentaient hier. Le to~t èe Michèle A~~ic~-Ma~ie réside d'ailleurs là : avoir dévoilé en quelques phrases à l'Asse::r~lée nationale ~ue, derrière tant de dissertations d'écoliers sur la différence entre leurs dictatures et nos démocraties, se cache la continuité policière des régimes; en quoi les uns sont certes plus experts et moins grossiers que les autres.
On peut détailler « ad nauseam » la brutalité de la répression sous Ben Ali. Il n'en reste pas moins que les doctrines contre-insurrectionnelles l'art d'écraser les soulèvements sont désormais la doctrine officielle des
armées occidentales, qu'il s'agisse de les appliquer en banlieue ou dans les centres-villes, en Afghanistan ou place Bellecour à Lyon'. Le feuilleton
hebdomadaire des petits mensonges et des misérables combines de Mme           ~.'
Alliot-Marie ne saurait effacer le véritable scandale : avoir traité de "situation sécuritaire" une situation révolutionnaire. Si nous n'étions pas occupés à tresser des couronnes de jasmin ou de lotus aux révoltes du Maghreb, peut-être n'aurions-nous pas déjà oublié que Ben Ali, quatre jours avant de disparaître dans les poubelles de l'histoire, avait parlé des émeutes de Sidi Bouzid comme d'''impardonnables actes terroristes perpétrés par des voyous cagoulés". Ou que son successeur a cru apaiser la colère du peuple en annonçant comme première mesure l'abrogation de "toutes les lois antidémocratiques", à commencer par les lois antiterroristes.
Si nous refusons de tenir pour miraculeux l'enchaînement qui mène de l'immolation de Mohamed Bouazizi à la fuite de Ben Ali, c'est que nous refusons d'admettre comme normale, à l'inverse, l'indifférence feutrée qu'a partout rencontrée pendant tant d'années la persécution de tant d'opposants ..


Ce que nous vivons, nous et une certaine jeunesse politisée, depuis trois ans, y est certainement pour quelque chose. Dans les trois dernières années, nous dénombrons en France plus d'une vingtaine de camarades qui, toutes tendances confondues, sont passés par la case prison, dans la plupart des cas sous prétexte d'antiterrorisme et pour des motifs dérisoires détention de fumigènes, introduction de glu dans des distributeurs de billets, tentative ratée d'incendie de voiture, collage d'affiches ou coup de pied.
Nous en sommes arrivés en janvier au point où la magie du signalement sur le fichier des "anarcho-autonomes" a mené une jeune femme en prison pour un tag. Cela se passe en France, et non en Russie, et non en Arabie saoudite, et non en Chine.
Chaque mois désormais, nous apprenons qu'un nouveau camarade a été prélevé en pleine rue, que l'on a intimé à telle amie, après bien d'autres, de devenir indic en échange de l'impunité ou d'un salaire ou de conserver son poste de professeur, que telle connaissance a, à son tour, basculé dans la dimension parallèle où nous vivons désormais, avec ses cellules miteuses, ses petits juges pleins de haine rentrée, de mauvaise foi et de ressentiment, avec ses insomnies, ses interdictions de communiquer, ses flics devenus des intimes à force de vous épier. Et l'apathie qui vous gagne, l'apathie de ceux qui vivent "normalement" et s'étonnent, l'apathie organisée~
Car c'est une politique européenne. Les rafles régulières d'anarchistes en Grèce ces derniers temps le prouvent. Aucun régime ne peut renoncer au broyeur judiciaire, quand il s'agit de venir à bout de ce qui lui résiste. La culpabilité est une chose qui se produit. Comme telle, c'est une question d'investissement, financier, personnel. Si vous êtes prêt à y mettre des moyens hors normes, vous pouvez bien transformer une série de faux procès-verbaux, de faux témoignages et de manoeuvres de barbouzes en dossier d'accusation crédible.
Dans l'affaire dite de Tar~ac, ~a récente reconstit~tion de la nuit des sabotages, si lcngte~ps réc~aElée par la dé=eLse, e~ a aQministré le pl~s bel exemple. Ce f~t ~n de ces ~omeLts d'apo~hécse où éclate, jusque dans les détails les plus infimes, le caractère de machination de toute vérité judiciaire. Ce jour-là, le juge Fragoli a su occulter avec art tout ce qui démontre l'impossibilité de la version policière. Il devenait subitement aveugle dès que l'indocile réalité contredisait sa thèse. Il a même réussi à mettre les rédacteurs du faux PV de filature à l'abri de la contradiction, en les dispensant d'être là. Et cela était en effet superflu, puisque tout ce petit monde s'était déjà transporté sur les lieux, une semaine auparavant, en privé et en douce.
A dire vrai, qu'il ait fallu contrefaire la reconstitution suffit à montrer que le procès-verbal lui-même était contrefait. C'est sans doute cela qu'il a fallu abriter des regards en bouclant la zone par des murs de gendarmes appuyés de brigades cynophiles, d'hélicoptères et de dizaines de brutes de la sous-direction antiterroriste.
A ce jour, il en aura coûté quelques millions d'euros pour transformer en instruction bien ficelée des fantasmes de flics. Il importe peu de savoir à qui, pour finir, on imputera les actes qui furent le prétexte de notre arrestation. Quant à nous, nous plaignons d'ores et déjà le tribunal qui aura à faire passer pour du terrorisme la pose de quelques innocents crochets, maintenant que bloquer les flux est devenu le moyen d'action élémentaire d'un mouvement de masse contre la réforme des retraites.
Le silence frileux des gouvernants européens sur les événements de Tunisie et d'Egypte dit assez l'angoisse qui les étreint. Le pouvoir tient donc à si peu. Un avion décolle et c'est tout un édifice de forfaiture qui tombe en miettes. Les portes des prisons s'ouvrent. La police s'évanouit. On honore ce qui hier encore était méprisé, et ce qui était l'objet de tous les


honneurs est maintenant sujet à tous les sarcasmes. Tout pouvoir est assis sur ce gouffre. Ce qui nous apparaît, à nous, comme démence sécuritaire n'est que pragmatisme policier, antiterrorisme raisonné.
Du point de vue du gestionnaire de situations sécuritaires, l'ordre public n'aurait jamais été ébranlé, et Ben Ali serait encore tranquillement président, si l'on avait réussi à neutraliser à temps un certain Mohamed Bouazizi.
C'est à l'évidence, dans les banlieues comme dans les mouvements de révolte, la chasse aux Bouazizi, aux fauteurs d'insurrection potentiels qui est lancée, et c'est une course contre la montre; car, de Ben Ali à Sarkozy, qui règne par la peur s'expose à la fureur.
Monsieur le président, il y a des ranchs à vendre au Texas, et votre avion vous attend sur la piste de Villacoublay.
Aria, Benjamin, Bertrand, Christophe, E1.sa, Gabrie1.1.e, Ju1.ien, Manon,
Matthieu et Yi1.dune, sont 1.es dix personnes mises en examen - dans 1.' affaire
di te "de Tarnac"

La tradition de lutte contre l’impérialisme est ancienne parmi les anarchistes, elle remonte à l’aube du mouvement, dans les années 1860-1870, et se poursuit aujourd’hui encore. De Cuba à l’Égypte, à l’Irlande, de la Macédoine à la Corée, à l’Algérie et au Maroc, le mouvement anarchiste a payé de son sang son opposition à la domination et au contrôle colonial et impérialiste.

Des anarchistes ont participé à des luttes de libération nationale, mais ils ont toujours affirmé que la destruction de l’oppression nationale et de l’impérialisme doit inclure la destruction du capitalisme et du système étatique et mener à la création d’une communauté humaine sur des bases communistes ou collectivistes. Solidaires de toutes les luttes anti-impérialistes, les anarchistes s’efforcent d’en faire des luttes de libération sociale plutôt que nationale. Des sociétés anticapitalistes et anti-impérialistes qui se fondent sur l’internationalisme et non sur un chauvinisme étroit, où les luttes au centre des Empires soient liées étroitement aux luttes des régions colonisées ou opprimées, et où elles soient contrôlées par les ouvriers et les paysans et reflètent leurs intérêts de classe.

En d’autres termes, nous sommes solidaires des mouvements anti-impérialistes mais nous condamnons ceux qui veulent instrumentaliser ces mouvements pour propager des valeurs réactionnaires (tout comme ceux qui s’opposent à la lutte des femmes pour leurs droits au nom d’une prétendue culture) et nous nous battons contre toute tentative de capitalistes ou de petits bourgeois locaux pour s’approprier ces mouvements. Nous dénonçons la répression des mouvements anti-impérialistes par les États, mais nous dénonçons tout autant le droit des États de décider quelles protestations et quelles luttes sont légitimes. Il n’y a pas de libération si seuls changent le langage ou la couleur de la classe dominante.


Voilà en quoi nous nous distinguons du courant politique qui domine les mouvements de libération nationale depuis la Deuxième Guerre mondiale, l’idéologie du nationalisme.

http://www.fichier-pdf.fr/2012/02/27/anti-imperialisme-anarchiste-1/


1 commentaire:

  1. Les surprises du Traité de Lisbonne
    L’Union européenne a décidé de réintroduire la peine de mort pour les insurgés. Vous ne le croyez pas ? Les médias ne vous l’ont pas appris ? Alors asseyez-vous et attachez vos ceintures.
    Tous les Etats membres de l’Union européenne ont aboli la peine de mort. Lors d’émeutes, c’est la prison qui est la pire sanction qui attend les insurgés. Or le Traité de Lisbonne admet de nouveau la peine de mort pour les insurgés au sein de l’Union européenne. A la suite de la crise économique, elle s’attend à de graves troubles dans beaucoup d’Etats membres. C’est pourquoi elle tient à ce que le Traité de Lisbonne entre en vigueur le plus rapidement possible.
    En juin 2008, les Irlandais l’ont refusé et bloqué ainsi son entrée en vigueur. Il vise à étendre considérablement le pouvoir des 27 commissaires de l’Union européenne, à mettre en place un président puissant, à réduire à l’état de vestiges les lois nationales des Etats membres et à rendre possible la peine de mort dans certains cas. L’entrée en vigueur du Traité permet explicitement de «réprimer [si nécessaire], conformément à la loi, une émeute ou une insurrection». La peine de mort pourra être prononcée dans l’UE pour sanctionner «des actes commis en temps de guerre ou de danger imminent de guerre». Cela a été précisé en petits caractères dans le Bulletin officiel de l’Union européenne du 14 décembre 2007 et dans les commentaires à propos de la Charte des droits fondamentaux qui aurait force de loi si le Traité entrait en vigueur. Il semble que personne n’ait lu ce passage car l’article 2 («droit à la vie») de la nouvelle Charte des droits fondamentaux dispose que «nul ne peut être condamné à la peine de mort ni exécuté.» Cela paraît incontestable, mais dans un passage en petits caractères on trouve les exceptions:
    «La mort n’est pas considérée comme infligée en violation de cet article dans les cas où elle résulterait d’un recours à la force rendu absolument nécessaire:
    a) pour assurer la défense de toute personne contre la violence illégale;
    b) pour effectuer une arrestation régulière ou pour empêcher l’évasion d’une personne régulièrement détenue;
    c) pour réprimer, conformément à la loi, une émeute ou une insurrection.»

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