mardi 22 décembre 2015

Joyeux solstice d'hiver païen





"Je vomis les religions, toutes autant qu'elles sont. Mais 
j'applique le principe de la laïcité : priez qui vous voulez, chacun sa chapelle. Tant qu'on préserve l'étanchéité entre religion et politique, tout baigne".
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 Isabelle Alonso dans Siné Mensuel n°48 - décembre 2015

lundi 21 décembre 2015

Peste islamiste, anthrax transhumaniste : le temps des inhumains

Nous avons reçu ces jours-ci deux messages simultanés. L’un du journal Libération, qui nous invitait effrontément à un forum intitulé "Mon corps connecté" (à Grenoble, le 28 novembre 2015). C’est-à-dire l’une de ces multiples réunions de communication et de promotion des thèmes transhumanistes. L’autre message, émanant de l’Etat islamique, nous invitait effrontément à nous soumettre à son califat ou à aller brûler en enfer. Ces deux missives nous ont inspiré des réflexions dont nous faisons ici part au lecteur.

Cela fait quarante ans que les bourgeois intellectuels - universitaires, militants et médiatiques - macèrent dans l’anti-humanisme. Cette haine, dans un monde voué à la machine, est devenue l’idéologie dominante. Contre les transhumanistes avides d’en finir avec l’erreur humaine, et les djihadistes assoiffés d’inhumanité, nous, animaux politiques, défendons le genre humain. 
C’est bien plus beau lorsque c’est inutile. 
Cela fait quarante ans que les beaux esprits s’en vont radotant que « Camus est un philosophe pour classe de terminale. » Si seulement c’était vrai. Ils auraient au moins enseigné l’école du courage et de la droiture à leurs élèves.


Voici notre dernière livraison : http://www.piecesetmaindoeuvre.com/spip.php?page=resume&id_article=773

dimanche 20 décembre 2015

La guerre, çà rapporte !


Feuille d’infos du Cira-Limousin #6 déc. 2015


Feuille d’infos du Cira-Limousin #6 déc. 2015

La reproduction et la diffusion de cette feuille sont vivement souhaitées.

« La répétition, c’est le crime. La diversité entraîne la créativité ; la répétition l’anesthésie. » Simone et Lucien Kroll

Activités acratiques en Limousin


- « Calamity Jane », mercredi 6 janvier 2015, auditorium de la BFM, place Aimé Césaire, 87000 Limoges. Spectacle théâtral subversif de la compagnie du Merle moqueur avec : Yolande Trawinski Chaume (Calamity Jane), Patrick Font (juge), Bruno Daraquy (Wild Bill Hicock), Guyom Touseul (guitare) et Laurent Maze (régie). Entrée libre.
Renseignements et réservations : Cira-Limousin, Tél. : 05 55 32 47 78 ; courriel : cira.limousin@ free.fr

- Local Cira-Limousin (dont rêvait Gilbert Roth), très bien placé près de la Bibliothèque francophone multimédia de Limoges, il est prévu d’en prendre possession dans le 1er trimestre 2016 : comme nous aurons à couvrir des coûts de fonctionnement, vous trouverez ci-joint un appel à souscription (déductible des impôts 2016), un bon de commande pour la cuvée Élisée Reclus (plaisir convivial à partager autour de ce splendide Graves de Vayres millésime 2013) et pour du vin de Gaillac en soutien à la Flam (Foire au livre libertaire de Marseille).

- La Ve Librairie champêtre libertaire, samedi 24 et dimanche 25 septembre 2016 : elle aura à nouveau lieu à l’enchanteur château de Ligoure. Pensez à réserver ce week-end sur votre calendrier 2016 du Cira-Marseille (disponible au Cira-Limousin pour 5 €, ou 6,55 € port inclus).

PUBLICATIONS : Les livres présentés dans La Feuille d’infos sont disponibles chez votre libraire préféré/e.


Marc Humbert, « Vers une civilisation de convivialité », indispensable dans ce monde de brutes.
Éditions Goater (2014), 10 €, 64 p.

Avec Marcel Conche : ce philosophe corrézien, né en 1922, est à lire d’urgence comme une source d’inépuisable énergie solidaire et de morale humaniste réprouvant l’usage des armes.
Les Cahiers de l’Égaré, coordonné par Yvon Quiniou (2011), 10 €, 171 p.

Romain Rolland, Frans Masereel, « Liluli et La révolte des machines » : en ces temps de guerre, les textes d’un roc réfractaire à 14-18 et les gravures d’un enragé insoumis belge consolent des propos insensés des chefs d’État qui veulent envoyer les humains au casse pipe.
Le Temps des cerises (2014), 25 €, 254 p.

Simone et Lucien Kroll, « une architecture habitée » : invitation à voir, toucher, sentir, entendre, goûter et bouger, cette monographie, d’un couple de défenseurs du paysage urbain ou rural dès les années 60, a été coordonnée par Patrick Bouchain, lui aussi un accoucheur étonnant de projets qui donnent la primauté à l’Homme contre l’autorité.
Actes sud (2013), 39 €, 359 p. dont de nombreuses illustrations

Réfraction n° 35, « À l’école des anarchistes » : la cuisine pédagogique mise à nu.
Les Amis de Réfraction, c/o Publico, 145, rue Amelot, 75011 Paris (15 €, 144 p.)

Dessous les cendres réfractaires limousines


Mémoire à Vif, au cinéma Lido (Limoges), mardi 26 janvier : Je suis Femen d'Alain Margot (Suisse 2014) en présence du réalisateur et/ou d'Oxana Shachko (sous réserve) ; jeudi 11 février : Stella femme libre de Michaël Cacoyannis (Grèce 1955) ; jeudi 10 mars : Mimi de Claire Simon (France 2003) en présence de la réalisatrice.

Exposition sur « 200 ans d’économie sociale et solidaire » du 6 février au 4 avril 2016 à la BFM de Limoges, avec films, conférences, débats, faux procès…
PR2L, espace associatif, 40, rue Charles Silvestre, 87100 Limoges

Bar El Doggo (22, rue de la Loi, Limoges) un programme 2016 à réveiller la ville.

Undersound (6, rue de Gorre, Limoges. Mercredi à vendredi 13-19 heures, samedi 10 h 30-19 heures) tout pour une merveilleuse culture émancipatrice (disques, livres, etc.).

Centre international de recherches sur l’anarchisme du Limousin
58, rue du Chinchauvaud, 87100 Limoges Courriel : cira.limousin@free.fr Sur Internet : http://ciralimousin.ficedl


Feuille d’infos du Cira-Limousin #6 déc. 2015

La reproduction et la diffusion de cette feuille sont vivement souhaitées.

« La répétition, c’est le crime. La diversité entraîne la créativité ; la répétition l’anesthésie. » Simone et Lucien Kroll

  • Activités acratiques en Limousin


- « Calamity Jane », mercredi 6 janvier 2015, auditorium de la BFM, place Aimé Césaire, 87000 Limoges. Spectacle théâtral subversif de la compagnie du Merle moqueur avec : Yolande Trawinski Chaume (Calamity Jane), Patrick Font (juge), Bruno Daraquy (Wild Bill Hicock), Guyom Touseul (guitare) et Laurent Maze (régie). Entrée libre.
Renseignements et réservations : Cira-Limousin, Tél. : 05 55 32 47 78 ; courriel : cira.limousin@ free.fr

- Local Cira-Limousin (dont rêvait Gilbert Roth), très bien placé près de la Bibliothèque francophone multimédia de Limoges, il est prévu d’en prendre possession dans le 1er trimestre 2016 : comme nous aurons à couvrir des coûts de fonctionnement, vous trouverez ci-joint un appel à souscription (déductible des impôts 2016), un bon de commande pour la cuvée Élisée Reclus (plaisir convivial à partager autour de ce splendide Graves de Vayres millésime 2013) et pour du vin de Gaillac en soutien à la Flam (Foire au livre libertaire de Marseille).

- La Ve Librairie champêtre libertaire, samedi 24 et dimanche 25 septembre 2016 : elle aura à nouveau lieu à l’enchanteur château de Ligoure. Pensez à réserver ce week-end sur votre calendrier 2016 du Cira-Marseille (disponible au Cira-Limousin pour 5 €, ou 6,55 € port inclus).

  • PUBLICATIONS : Les livres présentés dans La Feuille d’infos sont disponibles chez votre libraire préféré/e.


Marc Humbert, « Vers une civilisation de convivialité », indispensable dans ce monde de brutes.
Éditions Goater (2014), 10 €, 64 p.

Avec Marcel Conche : ce philosophe corrézien, né en 1922, est à lire d’urgence comme une source d’inépuisable énergie solidaire et de morale humaniste réprouvant l’usage des armes.
Les Cahiers de l’Égaré, coordonné par Yvon Quiniou (2011), 10 €, 171 p.

Romain Rolland, Frans Masereel, « Liluli et La révolte des machines » : en ces temps de guerre, les textes d’un roc réfractaire à 14-18 et les gravures d’un enragé insoumis belge consolent des propos insensés des chefs d’État qui veulent envoyer les humains au casse pipe.
Le Temps des cerises (2014), 25 €, 254 p.

Simone et Lucien Kroll, « une architecture habitée » : invitation à voir, toucher, sentir, entendre, goûter et bouger, cette monographie, d’un couple de défenseurs du paysage urbain ou rural dès les années 60, a été coordonnée par Patrick Bouchain, lui aussi un accoucheur étonnant de projets qui donnent la primauté à l’Homme contre l’autorité.
Actes sud (2013), 39 €, 359 p. dont de nombreuses illustrations

Réfraction n° 35, « À l’école des anarchistes » : la cuisine pédagogique mise à nu.
Les Amis de Réfraction, c/o Publico, 145, rue Amelot, 75011 Paris (15 €, 144 p.)

  • Dessous les cendres réfractaires limousines


Mémoire à Vif, au cinéma Lido (Limoges), mardi 26 janvier : Je suis Femen d'Alain Margot (Suisse 2014) en présence du réalisateur et/ou d'Oxana Shachko (sous réserve) ; jeudi 11 février : Stella femme libre de Michaël Cacoyannis (Grèce 1955) ; jeudi 10 mars : Mimi de Claire Simon (France 2003) en présence de la réalisatrice.

Exposition sur « 200 ans d’économie sociale et solidaire » du 6 février au 4 avril 2016 à la BFM de Limoges, avec films, conférences, débats, faux procès…
PR2L, espace associatif, 40, rue Charles Silvestre, 87100 Limoges

Bar El Doggo (22, rue de la Loi, Limoges) un programme 2016 à réveiller la ville.

Undersound (6, rue de Gorre, Limoges. Mercredi à vendredi 13-19 heures, samedi 10 h 30-19 heures) tout pour une merveilleuse culture émancipatrice (disques, livres, etc.).

Centre international de recherches sur l’anarchisme du Limousin

58, rue du Chinchauvaud, 87100 Limoges Courriel : cira.limousin@free.fr Sur Internet : http://ciralimousin.ficedl

mercredi 16 décembre 2015

Monsanto devant un TRIBUNAL internationa

monsanto 11

MONSANTO VA ÊTRE POURSUIVI POUR CRIMES CONTRE L’HUMANITÉ À LA COUR PÉNALE INTERNATIONALE

DE L’UNION DE LA SOCIÉTÉ CIVILE NAÎT UN TRIBUNAL INTERNATIONAL CONTRE LE COLOSSE DES BIOTECHNOLOGIES.
Après les maintes controverses autour de ses OGM et de sa stratégie impérialiste, la firme américaine Monsanto est encore une fois sous le feu des projecteurs !
Elle est invitée du 12 au 16 octobre 2016 à La Haye (Pays-Bas) à venir se défendre devant un tribunal contre de multiples chefs d’accusation. En effet, un collectif international de juristes, d’ONG, de mouvements citoyens et de personnalités (constitué en un comité de 24 personnes et 21 associations) souhaite poursuivre en justice la multinationale, accusée
« de polluer l’eau, les sols ou l’air, d’accélérer l’extinction de la biodiversité et la progression de ce que l’Organisation mondiale de la santé (OMS) appelle l’« épidémie de maladies chroniques évitables » (cancers, maladies d’Alzheimer ou de Parkinson…) ou encore de menacer la souveraineté alimentaire des peuples, par le jeu des brevets sur les semences et de la privatisation du vivant »(Libération).
Voici ce qui a été annoncé lors d’une conférence de presse jeudi dernier, en pleine COP21. Mais est-ce possible en l’état actuel du droit ou ne s’agit-il que d’un énième coup médiatique ? En quoi ce tribunal est-il insolite et novateur ? Tour d’horizon des différents enjeux avec cette revue de presse de la Mission Agrobiosciences.
Rien n’a été laissé au hasard…
Le procès, tout d’abord.
 Même s’il est vrai que ce tribunal n’aura pas de reconnaissance institutionnelle, il se différencie des précédentes actions menées en ce sens car il se composera de véritables juges et avocats internationaux, à l’image de Corinne Lepage (avocate et femme politique française engagée fortement en faveur de l’écologie et spécialiste du droit de l’environnement). Il s’agira aussi de vrais chefs d’inculpation, établis à l’aide du droit international en vigueur, notamment les « Principes directeurs sur les entreprises et les droits de l’homme »(approuvés en 2011 par le Conseil des droits de l’homme des Nations unies) et les crimes de droit international tels que définis par la Cour Pénale Internationale (CPI).
Marie-Monique Robin, réalisatrice entre autres du documentaire « Le Monde selon Monsanto » et « marraine » du Tribunal Monsanto, l’affirme clairement dans Le Monde : « une vraie procédure judiciaire, de vrais juges, de vrais avocats, de vrais témoins ». L’entreprise Monsanto est d’ailleurs invitée à se présenter munie de son aréopage d’avocats pour tenter de contrer les arguments de l’accusation.
Le choix du lieu.
La Haye, ville où siège le gouvernement des Pays-Bas mais aussi la CPI et la Cour internationale de justice, ainsi que de nombreuses autres institutions européennes et internationales, notamment l’Office européen des brevets… Le Monde nous rappelle que la Haye a été en outre le théâtre d’un autre tribunal (un vrai, celui-ci) qui a condamné en juin 2015 l’Etat néerlandais à réduire ses émissions de GES (gaz à effet de serre) de 25 % d’ici à 2020 par rapport à 1990. Cette décision donnait alors raison à l’ONG Urgenda qui estimait que :
« l’effort actuel était insuffisant au regard de la contribution des Pays-Bas au réchauffement planétaire, et qu’il était du devoir du gouvernement de protéger sa population contre les impacts attendus du dérèglement climatique ».
Des actions similaires ont depuis vu le jour en Belgique et en France, portées respectivement par les associations Klimaatzaak et « Notre affaire à tous ».
Un pavé dans la mare pendant la COP21 ?
Même si l’estimation du niveau d’émissions de GES provenant de l’ « agriculture industrielle » varient en fonction des sources (ONU, Inra, Greenpeace, etc.) et des variables prises en compte, tous semblent au moins s’accorder sur le fait qu’il s’agit d’un paramètre important ayant un impact non négligeable sur le changement climatique. C’est en fait :
« le symbole d’une agriculture industrielle et chimique qui pollue, accélère la perte de biodiversité, impacte la santé des peuples et contribue de manière massive au réchauffement climatique » explique Bio à la une, et ce, parce que les firmes comme Monsanto semblent courir uniquement après le profit. Elles menacent donc « la santé des humains et la sûreté de la planète »
Le cas Monsanto devrait servir d’exemple pour toutes les autres (sous-entendu, Syngenta, Bayer, BASF et compagnie) en situation oligopolistique sur les marchés des biotechnologies et des produits phytopharmaceutiques.

Pourquoi avoir attendu si longtemps ?
Les faits ne datent pas d’hier. Plusieurs actions isolées ont déjà été menées contre Monsanto aux quatre coins du monde. Mais Libération pointe du doigt la façon habile dont les firmes « très bien outillées » de ce type contrent tout recours en justice en provisionnant chaque année des sommes astronomiques dédiées à cet enjeu et en rendant le parcours des victimes difficile. Enfin, en cas de défaut avéré, elles préfèrent toujours :
« conclure un règlement amiable, de manière à éviter qu’émerge une jurisprudence défavorable. » En outre, « pour l’heure, aucun outil juridique ne permet de poursuivre au pénal une entreprise ni ses dirigeants qui sont responsables d’un crime contre la santé humaine ou l’intégrité de l’environnement » explique Marie-Monique Robin.
Ce tribunal se fait donc l’écho de toutes les victimes via une attaque, certes factice, mais groupée et d’ampleur inégalée.
Et maintenant ?
La mission est de taille. Le travail consiste désormais en l’établissement de « tous les faits reprochés au géant de l’industrie biochimique avant de le juger pour les dégâts directs et indirects causés par ses produits vendus dans le monde entier » (Bio à la une). Seront mis en exergue les exemples du glyphosate (molécule active du fameux herbicide de Monsanto, le Round up) et ses multiples conséquences potentielles ou avérées (autisme, cancer, intolérance au gluten et intoxication, selon Bio à la une), mais aussi les PCB (polychlorobiphényles, ou pyralènes, des polluants organiques persistants (Libération)) et la dioxine. Et la liste n’est pas exhaustive…
Un an ! C’est à peu près le temps qu’il reste pour rassembler ces chefs d’inculpation, les participants issus des cinq continents mais aussi et surtout les fonds nécessaires estimés à 1 million d’euros (rien que ça !)

« à travers la plus vaste plate-forme de crowdfunding international jamais réalisée à ce jour » (Libération). L’enjeu est de parvenir à faire évoluer un droit naissant, celui de l’environnement et d’impulser une dynamique de modification du droit international, notamment en amendant « le statut de Rome à l’origine de la Cour pénale internationale » (Le Monde) pour intégrer le crime d’ « écocide » (au sens général de destruction de l’écosystème, et donc de notre planète) dans les compétences de jugement de la CPI, au même titre que les « Les crimes :  de génocide, contre l’humanité,  de guerre et  d’agression ».
Est-ce enfin l’heure de vérité de Monsanto ?
Pas encore. La firme n’est plus à un scandale ou procès près. Dans l’immédiat, le message ne s’adresse de toute façon pas tant aux titans du secteur phytopharmaceutique qu’aux grandes instances juridiques et pénales qui auront sans doute les yeux rivés sur cet autre tribunal à la Haye en octobre prochain. S’il s’avère que ce projet rencontre bel et bien le succès attendu (en terme de modification du droit), il se pourrait alors que le géant Monsanto montre des premiers signes de faiblesse…
Revue de presse de la Mission Agrobiosciences, 8 décembre 2015.


http://www.monsanto-tribunal.org/home/crowdfunding/#sthash.J1x7sxoB.dpuf
Monsanto : pour que justice germe Coralie Schaub, Libération, 2 décembre 2015
Justice environnementale : « Pour nous citoyens, le droit est une arme » Angela Bolis, Le Monde, 4 décembre 2015
Des citoyens et des ONG s’unissent pour créer un tribunal international contre Monsanto Camille Anger, Bio à la une, 6 décembre 2015
http://www.agrobiosciences.org/article.php3?id_article=4045#.VmhOQ7jhBj0
Par Sandra Véringa
Source : Esprit Science et Métaphysiques
Le 10/12/15 by Francky

lundi 14 décembre 2015

jeudi 10 décembre 2015

État d'urgence : la police attaque une manifestation à Nantes

Une manifestation « contre l'État d'Urgence et la COP 21 » était organisée vendredi 4 décembre au soir à Nantes. Il s'agissait avant tout de ne pas abandonner la rue après l'interdiction de la manifestation parisienne, et de protester contre les assignations à résidences de militants et les perquisitions administratives qui ciblent ouvertement des personnes de confession musulmane. Le rassemblement devait également permettre un temps d'échange, afin de rompre l'isolement et la peur.


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Peu après 18H, le petit rassemblement prend forme, une banderole « ni COP 21 ni État d'Urgence, Résistance » est déployée. Quelques prises de paroles se succèdent, pour faire le point sur le climat sécuritaire actuel. La police n'est pas visible, l'ambiance est calme.
Autour de 18H45, le petit cortège d'environ 150 personnes s'élance en craquant quelques fumigènes. Des gens de tous âges sont présents dans la manifestation. Pour certains, c'est la première manif. Les visages ne sont pas masqués, l'ambiance n'est clairement pas à l'offensive, ni au conflit. Le slogan « État d'Urgence, État policier, ils ne nous enlèveront pas, le droit de manifester » est repris en cœur.
Au bout d'une centaine de mètre à peine, le cortège croise une voiture et des motos de la police municipale. Suit un échange confus. Les flics municipaux font très vite et massivement usage de bombonnes de gaz lacrymogènes et de matraque sur une partie des manifestants.
La scène qui suit est ahurissante. C'est un véritable déchainement de violences policières. Tout se passe en moins de 5 minutes.
Une brigade de la BAC surgit au cœur du cortège, matraques en avant. Ces policiers en civil étaient donc cachés à l'arrière du groupe depuis le début. Un manifestant est plaqué au sol et tabassé, alors qu'une femme cinquantenaire qui crie « pas de violence ! » est elle aussi jetée au sol par les policiers et projetée contre une vitre des galeries Lafayette. Elles reçoit quelques coups. Le manifestant interpellé est copieusement frappé au sol. Il est jeté dans la voiture de police municipale, le visage brulé par les gaz et tordu de douleur.
Les flics continuent à vider en l'air leurs gazeuses lacrymogènes pour saturer la rue de spray irritant, alors mêmes que les manifestants sont à plus de dix mètres d'eux. L'air est irrespirable.
Des camions de police arrivent immédiatement. Le grand chef de la police – le Directeur Départemental de la Sécurité Publique – est présent au milieu de ses hommes. L'attaque était donc préméditée. Il lâche la charge. Hallucinante. Des policier en armures, casques et bouclier courent à toute vitesse, hurlant, dans une confusion totale, frappant tout-e-s celles et ceux qui passent à leur portée. Un couple de passants reçoit des coups, des client attablés à une terrasse sont effrayés.

Une manifestante qui tenait la banderole témoigne :
« Je tenais la banderole, un flic en uniforme s'est avancé matraque levée en criant. J'ai reculé toujours en tenant la banderole mais sans lui tourner le dos. Il a envoyé des coups de matraque qui ne m'ont pas atteint grâce à la banderole. Comme il s'avançait toujours en donnant des coups, j'ai lâché la banderole et je lui ai tourné le dos. Là, il m'a mis un coup de matraque sur la tête. Je suis tombée. Il a mis d'autres coups quand j'étais au sol. Des gens sont vite arrivés, j'ai pu me relever et là j'ai vu que ça saignait beaucoup. »
Cette manifestante est évacuée à l'hôpital, avec une large plaie sur le crane.
Des passants scandalisés interviennent. Un monsieur habillé en costume, sortant du magasin Decré, s'interpose devant un policier qui s'acharne à coups de matraque contre la jeune femme à terre.
Tout va très vite. Au même moment, un véhicule de la police municipale fonce à pleine vitesse dans un groupe de manifestants qui s'écartent au dernier moment, évitant de justesse de se faire écraser. En démarrant, la voiture avait déjà roulé sur une personne menottée allongée au sol. Le blessé sera évacué vers l'hôpital, inanimé.
La manifestation est explosée en plusieurs petits groupes. Certains retourneront sur la Place du Bouffay avant de se disperser. Bilan de la manifestation : au moins 2 blessés hospitalisés, des dizaines de personnes gazées, et 2 voire 3 personne interpellées. L'absence de journaliste explique probablement un tel défoulement.

Le défilé aura duré 10 minutes, et parcouru une centaine de mètres, avant de subir un déchainement de violence tout simplement hallucinant et inattendu. Personne n'avait anticipé la possibilité d'une telle agression policière.
Les effectifs policiers, commandés directement sur le terrain par le patron de la police nantaise, avaient clairement pour mission de briser toute bribe de résistance à l'État d'Urgence à Nantes.
Soyons nombreux et nombreuses samedi 12 décembre, Place du Bouffay, à 15H, contre la COP 21, l'Etat d'Urgence et les violences policières !

mercredi 9 décembre 2015

ÉTAT D’URGENCE ET CLIMAT, QUEL RAPPORT ????

https://youtu.be/fTAKSlhxCDo



Un constat : il faut changer de système Depuis plusieurs années, les constats sur l’évolution du climat sur notre terre sont arrivés à une conclusion simple, si nous ne changeons pas notre façon de vivre, nous allons droit dans le mur. Mais qu’entendons nous par mode de vie ? Il ne s’agit pas, comme voudrait nous le faire croire une élite bien pensante, de changer nos habitudes individuelles tout en ne modifiant pas la structure même de notre société. La société capitaliste, pour résumer, est incompatible avec un modèle qui respecterait les équilibres naturels et en premier lieu une réduction drastique de nos émissions de gaz à effet de serre. Les différents mouvements et coordinations nés pour la cop21, l’ont bien compris lorsqu’ils déclarent « c’est pas le climat qu’il faut changer, c’est le système ». Nous sommes loin de la situation de Copenhague (il y a seulement 6 ans) où chacun mettait en avant « sa revendication », sans globaliser la seule alternative crédible : changer de système. La prise de conscience est générale et depuis la crise financière de 2008/2009, une immense majorité de citoyens (dans le monde entier) a bien assimilé que le dérèglement climatique ne pourra pas trouver de limitation dans un ensemble où la finance gouverne le monde dans le seul but d’engraisser encore plus les multinationales qui tirent profit de cette course mortifère. La réponse des dirigeants Les décideurs des principaux pays qui sont aux ordres des mêmes multinationales ont eux aussi bien compris le message, il faut contrer cette montée contestataire du système même. Deux axes : 1/ mettre en avant leurs solutions : promouvoir le « capitalisme vert » et les solutions technologique (bio et géo-ingéniérie) 2/ museler le mouvement dit « radical », car il met effectivement en avant des solutions radicales, seules susceptibles d’apporter une réelle réponse pour notre avenir. COP21 et mobilisations Pour nombre d’observateurs, jamais la mobilisation n’a été aussi forte pour réclamer des décisions à la hauteur des enjeux, on parle de manifestations (par ex. New-York en septembre 2014) les plus importantes depuis la guerre du Vietnam. C’est la nouvelle « croisade » de ce 21eme siècle débutant. Il y va de notre avenir sur terre et donc du devenir de nos enfants et petits enfants. Ce n’est donc pas rien ! La réponse en France de notre gouvernement est d’associer, dans les organisateurs de la cop21, les multinationales responsables du dérèglement climatique, tel EDF, ENGIE, AREVA, VEOLIA, TOTAL… et ceux qui apportent les finances, BNP et consorts. On ne pouvait pas rêver d’une provocation aussi flagrante. Face à cette posture qui montre bien leur centre d’intérêt (la défense des pollueurs), le mouvement de contestation est monté d’un cran. 2 On sait qu’il ne sortira rien de cette simulation de « conférence de la dernière chance » (telle qu’ils la nomment eux-mêmes). On attendait à Paris des centaines de milliers de manifestants, et pas seulement des «fouleurs de pavés », mais surtout des porteurs de solutions et d’alternatives crédibles et de remise en cause du système global. C’était un écueil sérieux pour ceux qui nous gouvernent, et même la mobilisation des médias aux ordres ne suffisait plus ! Un don du ciel ! Et là, miracle, arrivent les attentats de Paris ! On savait déjà depuis longtemps que « le ciel » était du côté des possédants et des exploiteurs, mais on ne s’attendait vraiment pas à un tel scénario, du pain béni (par qui ?) pour nos dirigeants qui n’en attendaient pas tant ! Et là, profitant à plein de la situation, on vote l’état d’urgence, non pas pour quelques jours, mais pour trois mois ! Et on annonce dans la foulée que cela ne suffira pas, il va falloir changer la constitution ! On voit bien dans quel sens : donner tous les pouvoirs de police (et donc de répression) à l’exécutif, sans aucun contrôle judiciaire ou parlementaire (ou alors seulement à posteriori). Et le parlement (bien préparé par une campagne médiatique jouant sur l’émotion, plus que sur la raison) vote comme un seul homme. 6 députés seulement ont le courage de voter contre ! En 1940, ils avaient été 80 à refuser les pleins pouvoirs à Pétain, mais c’était une époque où il y avait encore des « élus du peuple » ! À quoi sert l’état d’urgence (et donc l’état policier) ? La lutte contre le terrorisme a, depuis l’époque « Bush », servi de prétexte à la surveillance de tout mouvement de contestation (n’en serait pour preuve que la mise sous surveillance par la NSA, de tout un chacun). On nous dit que nous sommes en guerre ? Mais de quelle guerre parle t-on ? À mon avis il y en a deux bien distinctes. 1/ La guerre pour le contrôle des dernières ressources d’énergie fossile : pétrole, gaz, uranium (et les voies d’acheminement). Si on regarde les différents foyers de combat, sur une carte, on comprend tout de suite quels objectifs sont poursuivis (Moyen-Orient, Afrique sub-saharienne, Europe orientale). Cette guerre-là n’est pas la nôtre mais celle commanditée par les multinationales exploitant jusqu’à plus soif la terre et son sous-sol. 2/ La guerre pour survivre à la menace d’une catastrophe écologique qui peut provoquer la fin de l’homme sur terre (et c’est pour demain !). Cette guerre là est bien la nôtre, elle ne se sert pas de bombardements de populations civiles, de militarisation de la société dans son ensemble, c’est une guerre idéologique contre un système condamné, mais qui peut (avant de mourir), nous entraîner dans notre propre destruction. Ces deux guerres se rejoignent, en décrétant l’état d’urgence et parallèlement la poursuite (et l’intensification) des interventions militaires extérieures, le pouvoir capitaliste continue son seul objectif : continuer coûte que coûte la course au profit (les industries de l’armement rejoignant, dans le même but, celles du pétrole et du nucléaire). 3 Pour cela il faut absolument faire taire toute velléité de contestation et de prise de conscience d’une opinion publique sur les véritables raisons de cette course en avant suicidaire. À l’extérieur les forces armées, à l’intérieur la police avec un état d’urgence permanent, permettant tout au nom de la lutte contre le terrorisme. « Terrorisme » qui n’est que le résultat des interventions extérieures, la boucle est bouclée ! Résistance globale Il ne faut pas se tromper d’objectifs ! Face à l’état d’urgence et la répression de militants « activistes écologiques radicaux » (c’est la définition de cet nouvel « ennemi intérieur »), il convient de bien recentrer notre résistance et réplique. Il n’y a pas d’un côté ceux qui réagissent face à la suppression de nos libertés d’expression et de manifestation et d’un autre ceux qui réclament des mesures pour limiter le dérèglement climatique. La lutte à mener est globale, en continuant les actions pour la survie de l’humanité, en développant les alternatives citoyennes locales et globales, en refusant les accords de libre échange (dernière arme d’un capitalisme à bout de souffle), nous remettons en cause un système économique et politique. Pour survivre encore quelques années le capitalisme a besoin d’un système politique autoritaire, la démocratie représentative, même complètement corrompue, ne suffit plus. Nous allons donc logiquement vers la suppression de toutes les libertés publiques, et pour que l’opinion suive (car il faut quand même une certaine acceptation), il faut un conditionnement idéologique (les médias en sont un élément important) : la peur. La peur d’être victime d’un attentat aveugle, la peur de notre voisin, la peur de l’étranger, la peur de tous ces réfugiés (dont ce n’est que le début, le dérèglement climatique va mettre sur les routes de l’exil des millions de personnes). La fin d’une civilisation Ce ne sont pas de quelques bavures dont nous sommes témoins, ce n’est pas un ministre de l’intérieur qui « perd ses nerfs » (comme on l’a entendu par certains commentateurs), il s’agit tout simplement de la mise en place d’un régime d’exception, le seul qui peut permettre au capitaliste de survivre face à une population consciente et persuadée que nous sommes à la fin d’un modèle. Nous sommes à la veille de la fin d’une civilisation, la civilisation de l’homme tout puissant, de l’homme qui peut tout se permettre vis à vis de la nature et de notre environnement. Une civilisation basée sur le profit et l’accumulation des richesses pour quelques uns, au détriment des 99% autres. Que sera demain ? Nul ne le sait, mais aujourd’hui il convient de ne pas se tromper de cible. Notre lutte, nos luttes doivent être convergentes, et au-delà d’une résistance globale, il convient également d’imaginer notre vie, nos relations, nos solidarités de demain. Nous avons tout à construite, ne perdons pas de temps, ne perdons pas d’énergie à nous disperser en de multiples répliques, toutes limitées et facilement contrôlables par un pouvoir tout puissant. « C’EST LE SYSTEME QU’IL FAUT CHANGER » est le mot d’ordre de ce mois de décembre. NOUS NE LACHONS RIEN !

La guerre en Syrie, notre histoire

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La guerre en Syrie, notre histoire
Posté le 6 décembre 2015 par Jean-Louis Cordonnier
Le 13 Mai 2015 Nicolas Dupont-Aignan et Jean-Paul Brighelli se lamentaient sur le site de Valeurs actuelles : « Ce qui est plus grave, c’est la volonté affichée d’en finir avec le “roman national”(…) ». Le 16 novembre 2015, se tenait au Grand Palais (Paris) une conférence sur « Comment enseigner l’histoire de France aujourd’hui ?
Je suis frappé que les attentats du 13 Novembre soient vus comme l’irruption de méchantes mouches venant vrombir dans notre bocal paisible. Comme si l’histoire de la Syrie – loin là-bas – n’avait rien à voir avec l’histoire de France. Alors, pour retrouver la mémoire, quelques bribes du roman national :
Lors de la première guerre mondiale, l’empire Ottoman qui s’étendait sur le moyen-orient depuis des siècles a pris parti pour l’Allemagne. Pendant le conflit, les accords Sykes-Picot (accords secrets signés le 16 mai 1916, entre la France et le Royaume-Uni avec l’aval des Russes et des Italiens), prévoient déjà le partage du Proche-Orient à la fin de la guerre. L’accord est entériné et légalisé avec un mandat en bonne et due forme de la Société des Nations lors de la Conférence de San Remo (19 au 26 avril 1920) et formalisé au traité de Sèvres, conclu le 10 août 1920. La France reçoit mandat du Liban et de la Syrie, la Grande-Bretagne de l’Irak, de la Transjordanie et de la Palestine.
Le général Gouraud, haut-commissaire de la France au Levant, écrase en 1920 l’embryon d’armée syrienne, issue du rêve nationaliste arabe, à la bataille de Khan Mayssaloun. Face à l’attitude syrienne, le général Gouraud menace : « Par un sentiment d’humanité commun à tous les Français, je n’ai pas l’intention d’employer les avions contre les populations sans armes, mais à la condition qu’aucun Français, aucun chrétien ne soit massacré. Des massacres, s’ils avaient lieu, seraient suivis de terribles représailles par la voie des airs ». Il faut environ trois ans aux Français pour contrôler le pays.
En 1936, la France envisage d’accorder l’indépendance à la Syrie dans un délai de cinq ans. Néanmoins ce projet est définitivement enterré par le Parlement Français en 1938. Après la défaite française de 1940, l’Armée du Levant (45 000 hommes, 120 canons, 90 chars et 289 appareils) constitue un enjeu stratégique en Méditerranée Orientale. Elle est sous les ordres de l’État français dirigé par le Maréchal Pétain. Les Allemands et les Italiens sont autorisés à faire escale dans les aérodromes Syriens avant de rejoindre l’Irak en guerre contre les Britanniques. La « guerre du Levant » (8 juin-11 juillet 1941) voit l’invasion du Levant français (la Syrie et le Liban contrôlés par Vichy, donc) par des troupes notamment britanniques, indiennes, australiennes et françaises libres.
Cinq ans après avoir obtenu son indépendance des Forces françaises libres, en 1941, la Syrie se soustrait de la tutelle française. Ses dirigeants proclament l’indépendance le 17 avril 1946 alors que les dernières troupes françaises quittent le pays. La fête nationale syrienne commémore ce 17 avril, date du départ des derniers soldats français.
Le 7 août 1957, après avoir vainement tenté d’obtenir des armes de Occident, et pour se protéger les menaces israéliennes, turques et irakiennes à ses frontières, le gouvernement syrien signe un traité d’assistance économique et technique avec Moscou.
Et comme disait Victor :
Je défends l’égaré, le faible, et cette foule
Qui, n’ayant jamais eu de point d’appui, s’écroule
Et tombe folle au fond des noirs événements ;
Étant les ignorants, ils sont les incléments ;
Hélas ! combien de temps faudra-t-il vous redire
À vous tous, que c’était à vous de les conduire,
Qu’il fallait leur donner leur part de la cité,
Que votre aveuglement produit leur cécité ;
D’une tutelle avare on recueille les suites,
Et le mal qu’ils vous font, c’est vous qui le leur fîtes