lundi 27 juin 2016

Un collectif d'universitaires, chercheurs et doctorants, s'annonce en tête des prochaines manifs



"Un collectif d'universitaires, chercheurs et doctorants, s'annonce en tête des prochaines manifestations. Ni “casseurs” ni “terroristes”, ils s'insurgent contre le « mensonge » comme « mode de gouvernement et de domination ».

Depuis des semaines, le gouvernement et les médias utilisent les mêmes « éléments de langage » pour faire croire que les manifestations seraient composées de gens raisonnables qui ne comprennent pas encore les avantages de la « loi travail », loi européenne et non El Khomri, d’une part et, de l’autre, de casseurs, délinquants, étrangers et dangereux. Mais qui fréquente les têtes de manifestation afin de se joindre à ces personnes et de vérifier ces propos ? Il me semble donc très étonnant que les commentaires des journalistes et hommes politiques participent de fantasmes superbement élaborés, même dans les milieux intellectuels.

L'équivalence faite entre manifestant et casseur est une manipulation politique et médiatique que nous refusons. Elle est d'autant plus artificielle que nous savons que des policiers de la Brigade Anti-criminalité (BAC), et autres briseurs de mouvement, s'infiltrent dans les cortèges. Le chaos et la répression qu'ils y provoquent, dès lors, favorisent indûment l'assignation aveugle d'identités et de responsabilités préfabriquées.

Cependant, pour avoir l'habitude des manifestations et des "têtes de manif", je crois pouvoir affirmer que le fantasme est plus fort que la réalité et que le gouvernement socialiste, les représentants politiques des partis les plus puissants de France, les médias dominants font du mensonge un mode de gouvernement et de domination.

Mardi 14 juin à Paris, en tête de manifestation, il y avait des jeunes lycéen.nes, étudiant.es et travailleur.euses qui, depuis des années voient leur avenir détruit par des politiques répressives, le développement d'un capitalisme de plus en plus agressif, des patrons et des ministres de la République expliquant qu'en refusant de se faire gratuitement matraquer ils/elles deviennent des terroristes ou des "casseurs", laissant entendre qu'ils/elles sont soit idiot.es, soit fachos, soit délinquant.es.

La réalité est plus simple pour l'immense majorité de ces gens en noir : comme moi, ils veulent défendre leur avenir et celui de leurs enfants ; comme moi, ils ne veulent pas d'une flexibilité professionnelle dont les "plans sociaux" seront payés par leurs impôts ; comme moi, ils refusent la privatisation des bénéfices et la socialisation des coûts liés aux erreurs et aux vols du patronat et de l’actionnariat ; comme moi ils veulent manifester leur opposition à un projet de société qui repose sur la productivité du capital et l’abstraction de toute richesse ; comme moi, ils pensent que la démocratie ne se gagne pas tous les cinq ans dans les urnes mais chaque jour dans les actes de chacun et de tous ; comme moi, ils pensent que les élections sont devenues une permission pour la domination impensée ; comme moi, ils constatent que s’opposer majoritairement à une loi c’est prendre le risque d’être criminalisé ; comme moi ils ne souhaitent pas recevoir des coups de matraques, des balles de LDB, des grenades de désencerclement à hauteur du visage, être gazés ; comme moi, ils ont compris que les ordres sont de casser du manifestant pour casser l’opposition ; comme moi ils ne supportent plus la morgue du Premier ministre ainsi que celle du ministre de l'Intérieur et de bon nombre d'hommes et femmes politiques... les mensonges répétés du chef de l’État.

Alors comme moi, ils achètent des masques à gaz, des protections utiles pour le sport, des vêtements noirs afin de ne pas être identifiables, car chacun sait après avoir manifesté ces derniers mois que le délit de sale gueule est très largement partagé dans la police et dangereux ; comme moi ils ont envie de crier que "tout le monde déteste la police" lorsque, comme mardi 14 juin et alors qu'il ne se passe rien de notable, les CRS font une sortie, faisant tomber des dizaines de manifestants, les frappant à coups de matraque et de tonfa à la tête, sur la colonne vertébrale ; comme moi, ils comptent mieux les blessés (petits et grands) de la manifestation du 14 au nombre de plusieurs centaines que le ministre de l’Intérieur ; comme moi, ils sentent la haine monter en eux lorsque, voyant un(e) manifestant(e) à terre, sans connaissance, dans un état visiblement grave, les CRS continuent de gazer et de matraquer jusqu'à faire une deuxième victime au même endroit alors que certains des manifestants portaient secours au blessé ; comme moi ils ont compris que les socialistes ne comprennent rien à la dynamique qui aujourd'hui existe dans le pays ; comme moi ils savent que protéger l'hôpital Necker des deux hurluberlus qui s’y sont attaqués (sur la masse d’individus cela signifie que les manifestants sont très disciplinés) était un jeu d'enfants pour des forces de l'ordre qui coulissaient en grand nombre le long des manifestants afin de les agresser, de les blesser, de les détruire, mais qu'aucun ordre n'a été donné pour cela ; comme moi ils savent que les "casseurs" des services publics ne sont pas ceux qui s'attaquent à une baie vitrée mais ceux qui font disparaître les moyens humains et matériels de ces mêmes services au profit de services privés et que ces "casseurs" sont les cols blancs des ministères, les lobbies patronaux, les partis politiques et la commission européenne.

Comme moi sans doute, ils ont aujourd'hui plus de rage encore que lundi 13 au soir, car mardi 14 juin l'État a montré à quoi servait le monopole de la violence, lorsqu'il est entre les mains d'un pouvoir délétère : il fait tomber tout espoir de "vie bonne" ; comme moi ils savent qu'en 1789 les "casseurs" ont pris la Bastille, qu'entre 1939 et 1944 des "terroristes" luttaient et résistaient contre la terreur nazie ; comme moi ils ont compris et savent que le langage, comme l'avait analysé Klemperer, est un outil du pouvoir et de l'idéologie dominante et que l’idéologie dominante est celle de la classe dominante.

Alors comme eux, peut-être, je me prépare à de prochaines manifestations. Je ne suis pas un "casseur", pas un "terroriste". Je veux encore être libre ! Libre de pouvoir participer à des décisions collectives sans menaces de 49,3, sans menaces de militarisation de l'espace public. Libre de manifester sans prendre de risques pour ma santé, sans que des enfants prennent de risques pour la leur. C'est pour cela que lors de la prochaine manifestation, comme eux, je serai encore prêt ! Avec mon masque à gaz, mes protections, mon foulard, mes vêtements noirs, car ainsi on se protège individuellement tout en protégeant le collectif, en évitant les identifications faciles, la haine visible de certains représentants des « forces » dites de l’ordre.

J'assume pleinement mes propos et je serai en « tête de manif » lors des prochaines manifestations où qu’elles soient ; je viendrai en aide à ceux qui, parmi nous, femmes et hommes, lycéens, étudiants, chômeurs, travailleurs précaires ou pauvres, seront en difficulté et agressés et m’engage à me défendre et à nous défendre contre toute agression policière ou gouvernementale, par les moyens dont je disposerai. C'est dans l'action militante et la défense de nos libertés que ce "je" deviendra un "nous" !"
Patrick Vassort, sociologue, Université de Caen

mardi 21 juin 2016

Le marchand d'armes de Mme Valls

Sent: Thursday, April 21, 2016 12:12 PM
Subject: Le marchand d'armes de Mme Valls
 
L'épouse du Premier ministre gère une société opaque mêlée à un marchand d'armes et à des hommes d'affaires très obscurs, qui semblent notamment exercer une certaine influence sur les actions de Manuel Valls.
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Demandez à Manuel Valls de faire toute la lumière sur cette affaire.
> Bonjour,
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Que cache l'entreprise de l'épouse du Premier ministre ?
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Anne Gravoin, épouse de Manuel Valls, gère un orchestre - l'Alma Chamber Orchestra - autour duquel gravite une nébuleuse de personnages douteux. On y trouve pêle-mêle un délinquant financier multirécidiviste actuellement mis en examen pour « corruption », un grand marchand d'armes, une figure importante de la Françafrique et un homme d'affaires à la fortune mystérieuse.
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Les comptes des deux sociétés qui produisent de l’orchestre en question, détenues respectivement par Mme Gravoin et son associé, ne sont d'ailleurs même pas déposés au tribunal de commerce.
>
> Pourquoi tant de cachotteries ?
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> Avec le scandale des Panama Papers, comment peut-on croire que le Premier ministre sera en mesure de s’attaquer réellement à l’évasion fiscale, si lui même n'est pas capable d'être totalement transparent sur les activités économiques et politiques de son épouse.
> Après deux ans et demi à financer seul l’orchestre, à partir de revenus de source inconnue, l’associé d'Anne Gravoin - épouse de Manuel Valls - a cherché des partenaires. Il a trouvé un inquiétant duo formé d'un marchand d’armes et de l’homme de confiance du dictateur congolais Denis Sassou-Nguesso, mis en examen en France dans l’affaire des « biens mal acquis ».
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> L'homme de confiance du despote congolais - M. Jean-Yves Olliver - a d’ailleurs été décoré de la Légion d’honneur par Manuel Valls. Est-ce un hasard ?
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Comment le gouvernement pourra-t-il appliquer les sanctions contre les entreprises liées aux scandales des Panama Papers, comme la Société Générale, si le Premier ministre, Manuel Valls, ne se montre pas lui-même exemplaire ?
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> Les révélations des Panama Papers ont déjà eu raison du premier ministre islandais. Nous avons besoin d'une transparence totale sur les activités obscures entourant la société de l'épouse du Premier ministre.
Dites à M. Valls que la transparence est primordiale, surtout en ces temps de scandales financiers.
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La nébuleuse qui gravite autour de l'orchestre ne s’arrêtent pas là : la société de l'épouse du Premier ministre, AG Productions, est hébergée par une société présidée par le sulfureux homme d’affaires François Gontier. Ce dernier possède en effet un casier judiciaire vertigineux : condamné à plusieurs reprises pour « fraude fiscale », mis en examen pour « exercice illégal de la profession de banquier », et mis en examen pour « corruption d’agents publics étrangers » dans une affaire touchant le président du Mali, Ibrahim Boubacar Keïta.
>
> Toute ces relations douteuses, cette opacité qui entourent l'entreprise de Mme Gravoin et les conséquences sur les actions de Manuel Valls soulèvent des inquietudes. Le Premier ministre perd notamment tout crédibilité face aux banques frauduleuses tant qu’il est entaché par alliance à des soupçons de montages financiers douteux et a des hommes d'affaires sulfureux.
>
> Une récente mobilisation au Royaume-Uni, appuyée par plus de 50.000 membres de SumOfUs, a déjà réussi à faire pression sur David Cameron, Premier ministre britannique, pour qu'il fasse la transparence sur un scandale de fraude fiscale entourant lui et ses proches, suite aux révélations des Panama Papers. Mettons maintenant nos voix en commun pour nous assurer que Manuel Valls en fasse de même en levant le voile sur le montage financier qui sert au financement de l’entreprise de Mme Anne Gravoin, son épouse.
> Merci pour tout ce que vous faites,
> Nabil, Eoin et le reste de l'équipe SumOfUs
>
>  

Le retour de la Terreur

A hurler de rire...enfin révélé, le drame vécu par le philosophe 
de comptoir Alain finkielkraut à "Nuit debout"

La mise en scène réalisée par le groupe Nada et la Compagnie Jolie môme livrée 
ici par le site Acrimed mélange l'interview réel sur BFM TV, et un interview fictif réalisé en 1789. 
C'est bien fait, marrant et cela montre bien le grotesque d' Alain Finkielkraut, philosophe de buvette 
qui apparaît pour ce qu'il est : un personnage grotesque, puant de suffisance et qui 
devrait être exposé dans un musée consacré à l'Ancien régime !


http://www.acrimed.org/Le-retour-de-la-Terreur-par-le-collectif-Nada



Admirative du clergé médiatique mobilisé contre la violence des casseurs, 
Nada-info a retrouvé un document exceptionnel dans ses archives : 
il illustre l’abnégation des ministres du culte qui, de tous temps, 
se sont dressés contre les barbares.
Nada-info vous offre cette petite vidéo, fruit d’un collectif 
regroupant des anciens des « Nouveaux chiens de Garde » 
associé à la Compagnie Jolie Môme.

lundi 20 juin 2016

Violences policières contre les cortèges syndicaux et les manifestants :

Contrairement à ce qui se dit en boucle dans les grands médias, lors de la manifestation du 14 juin contre la loi travail, la violence n’est pas venue des manifestants mais bien de la police, sur ordre du gouvernement.
Une violence policière aveugle, sans précédent, s’est déchaînée tout au long au du parcours de la manifestation. Dès le départ, le cortège de tête, avec des personnes de tous âges et de toute appartenance syndicale, est chargé de toutes parts. Les policiers tapent en priorité sur la tête, provoquant des blessures au crâne. De nombreuses personnes tombent sous les coups. La police n’hésite pas à lancer des grenades de désencerclement directement sur les manifestants, tout en les gazant. Plusieurs personnes tombent, touchées au cou, aux cuisses, entre les jambes. L’une d’elles a été blessée au dos, et se trouve aujourd’hui dans un état grave. En parallèle, un camion à eau fait son entrée et asperge les manifestants. Des lignes de CRS coupent le cortège en plusieurs morceaux et nassent 5000 personnes.
À 300 mètres de l’arrivée aux Invalides, notre cortège syndical est bloqué par les CRS, nous empêchant d’arriver au bout du parcours. Nous demandons à passer, calmement et sans violence, et là, sans aucune raison et sans sommation, notre cortège se fait violemment attaquer et charger par les policiers.
Nous prenons des coups, à la tête, au visage, sur les épaules. Les policiers visent le haut du corps avec une violence inouïe. Notre cortège est chargé, gazé, nous recevons directement au visage du gel vomitif et prégnant. Puis les policiers nous lancent dessus en pluie, et non au sol, des grenades de désencerclement. Certaines touchent notre camionnette, qui manque de prendre feu. Une personne de notre cortège est touchée à l’entrejambe, profondément brûlée. Nous l’évacuons sous les gaz et les tirs de grenade. Notre cortège est ensuite de nouveau violemment chargé et se retrouve scindé en plusieurs morceaux. Nous nous voyons contraints, face à une telle violence, d’arrêter la manifestation. Nos militants sont dispersés sur différentes rues, notre banderole et quelques camarades pris en étau dans une rue adjacente. Il nous faudra une bonne heure pour parvenir à nous regrouper et quitter les lieux. Les cortèges syndicaux qui suivaient ont subi le même sort.
Nous avons été directement témoins d’une violence policière injustifiée portée directement à l’encontre des syndicats, qui défilaient dans le calme. Les policiers qui nous ont attaqué n’ont respecté aucune règle du prétendu code de déontologie de la police, aucune règle quant à l’utilisation des gaz et des tirs de grenade de désencerclement. Les grenades étaient jetées en l’air, les coups portés à la tête, les gaz directement projetés au visage.
L’objectif du gouvernement est clair : terroriser les manifestants et bloquer la manifestation. Le 15 juin, Manuel Valls demande à la CGT de « ne plus organiser ce type de manifestation sur Paris ». Une menace directe visant à interdire les manifestations.
Non content de faire passer une loi qui détruit les droits des travailleurs, le gouvernement, à la botte du patronat, veut empêcher les travailleurs d’exercer leur droit de manifester.
Le Premier ministre souligne l’« absence de contrôle » des syndicats pendant les manifestations.
Nous dénonçons l’« absence de contrôle » de l’État et les violences policières qui se déchaînent sur les manifestants et sur les syndicats. Les « casseurs » ne sont qu’un prétexte pour cet État prétendument « démocratique » de museler le mouvement social par la terreur.
Attaquer des travailleurs, attaquer des syndicats est un aveu de faiblesse du gouvernement : quand les mots ne suffisent plus pour convaincre, alors on utilise la violence et la répression.
Nous étions très nombreux lors de cette manifestation, plus d’un million, et la majorité des gens sont contre la loi travail. L’État pointe du doigt les « casseurs » et les syndicalistes pour masquer l’ampleur du mouvement et pour tenter de l’écraser par une violence aveugle.
Mais nous ne lâcherons rien ! Plus que jamais, nous sommes déterminés à combattre la loi travail et son monde ! Nous continuerons d’appeler à la grève, d’appeler aux manifestations et ne nous laisserons en aucun cas intimider !

Retrait de la loi travail ! Grève générale !

samedi 18 juin 2016

A propos de la violence : discours de Jean Jaurès en 1906 face à Clemenceau



Jean Jaurès :
J’estime que l’action légale peut être aujourd’hui plus puissante, plus efficace que l’action convulsive. Nous voulons demander à la classe ouvrière de s’organiser légalement pour échapper à toute tentative et à toute possibilité de violence ; mais, Monsieur le Ministre de l’Intérieur, nous ne sommes pas, nous ne pouvons pas être les dupes de l’hypocrisie sociale des classes dirigeantes. [...]
Ce qu’elles entendent par le maintien de l’ordre…, ce qu’elles entendent par la répression de la violence, c’est la répression de tous les écarts, de tous les excès de la force ouvrière ; c’est aussi, sous prétexte d’en réprimer les écarts, de réprimer la force ouvrière elle-même et laisser le champ libre à la seule violence patronale.
Ah ! Messieurs, quand on fait le bilan des grèves, quand on fait le bilan des conflits sociaux on oublie étrangement l’opposition de sens qui est dans les mêmes mots pour la classe patronale et pour la classe ouvrière. Ah ! les conditions de la lutte sont terriblement difficiles pour les ouvriers ! La violence, pour eux, c’est chose visible…
M. le Ministre de l’Intérieur (Georges Clemenceau) : Fressenneville (1) se voit, ce n’est pas un écart de langage, cela !
Jean Jaurès : Oui, Monsieur le Ministre, la violence c’est chose grossière…
M. le Ministre de l’Intérieur : Cependant, elle ne vous frappe pas !
Jean Jaurès : … palpable, saisissable chez les ouvriers : un geste de menace, il est vu, il est retenu. Une démarche d’intimidation est saisie, constatée, traînée devant les juges. Le propre de l’action ouvrière, dans ce conflit, lorsqu’elle s’exagère, lorsqu’elle s’exaspère, c’est de procéder, en effet, par la brutalité visible et saisissable des actes. Ah ! Le patronat n’a pas besoin, lui, pour exercer une action violente, de gestes désordonnés et de paroles tumultueuses ! Quelques hommes se rassemblent, à huis clos, dans la sécurité, dans l’intimité d’un conseil d’administration, et à quelques-uns, sans violence, sans gestes désordonnés, sans éclat de voix, comme des diplomates causant autour du tapis vert, ils décident que le salaire raisonnable sera refusé aux ouvriers ; ils décident que les ouvriers qui continueront la lutte seront exclus, seront chassés, seront désignés par des marques imperceptibles, mais connues des autres patrons, à l’universelle vindicte patronale. Cela ne fait pas de bruit ; c’est le travail meurtrier de la machine qui, dans son engrenage, dans ses laminoirs, dans ses courroies, a pris l’homme palpitant et criant ; la machine ne grince même pas et c’est en silence qu’elle le broie. [...]

Témoignage en tête de cortège mardi 14 juin à Paris

loi_travail
 
Un récit des violences policières par une manifestante, "syndicaliste et Debout", écrit à chaud après la manifestation contre la loi Travail du 14 juin à Paris.
Aux Gobelins, les rangs sont très serrés. La manif part. Le cortège de tête est très vite chargé. 
Un jeune se fait choper. On essaie d’intervenir à plusieurs pour calmer le jeu et essayer de le récupérer. Un CRS finit par me dire laissez-nous faire notre travail. C’est alors qu’un homme un peu âgé surgit sur la chaussée la tête en sang encadré de CRS. Je demande alors au CRS si c’est ça son travail ?
Les CRS menottent le blessé qui est emmené sur le trottoir. On proteste, on crie. Il est assis par terre. On demande qu’ils appellent les pompiers.
Puis succession de charges : à gauche, à droite, à gauche, à droite. Les CRS entrent dans la manif en hurlant, les matraques au clair. Des gens tombent. Parfois, on arrive à dégager la chaussée des CRS à coups de « cassez vous ». Parfois on court après eux pour essayer d’empêcher une arrestation.
A un moment, ils relèvent sans ménagement des jeunes filles qui sont assises sur le trottoir. Je finis par comprendre qu’une d’elle est blessée à la tête. Ils les encerclent. 
C’est alors qu’un médic me dit qu’ils ne soignent que des blessures au crâne. Les flics cognent très fort et en priorité sur la tête. Beaucoup de gens à la fin de la manif avec des bandages en effet... Je me dis alors qu’ il faut que je vienne désormais casquée. Ce qu’il me conseille vivement, me montrant une partie de son casque enfoncée par un coup de matraque. Heureusement en effet qu’il avait son casque...
On repart après une énième charge. Les rangs sont un peu clairsemés quand une grenade lacrymogène arrive de derrière nous en rase motte et passe entre les jambes d’un manifestant devant nous.
Il s’affale de tout son long face contre terre et alors, l’horreur a lieu : en tombant, il coince la grenade en feu entre son cou et le bitume. Trois quatre personnes se précipitent sur lui pour dégager le fumigène. Le gars ne bouge plus. Nous l’entourons nombreux et appelons les médics et les secours. Nous sommes très nombreux autour à ce moment là et les CRS chargent à nouveau sur nous pour nous dégager et prendre position autour du blessé. C’est alors que collectivement, sans nous parler, pensant à nos très nombreux blessés qui se sont vus mis en examen et aussi hélàs à Romain D., nous nous battons contre les CRS pour qu’on puisse continuer de nous en occuper et qu’ils dégagent. On y arrive ; ils dégagent, mais dans la bataille, ils ont blessé deux autres manifestants qui sont à terre juste à côté du grand blessé. Une pluie de lacrymos continue de nous atteindre. C’est l’enfer. On crie pour qu’ils arrêtent. Un grand cercle se forme autour des blessés. On porte secours aux trois blessés, dont un se relève déjà et on asperge les medics de maalox parce que les gaz sont violents.
Les pompiers vont enfin arriver mais on insiste pour chacun soit accompagné dans le fourgon par une personne et ils le seront. Quelques applaudissements saluent nos deux blessés, histoire de se donner un peu de chaleur et de soutien...
On repart. Nouvelles charges. Le camion à eau fait son entrée et asperge les manifestants qui sont un peu en contrebas.
On repart, toujours dans les gaz et les grenades de désencerclement. Toujours régulièrement chargés.
Arrivés à hauteur de l’hôpital des Invalides, on s’assoit sur des barres qui servent de parking pour les deux roues. On se repose en se disant qu’on va repartir un peu en arrière rejoindre le cortège syndical.
C’est alors qu’une ligne de CRS arrive au loin, contenant la progression de la manif. Nous sommes sommés de nous lever et on repart alors avec cette deuxième tête de cortège : deux rangées de CRS nous faisant face et nous empêchant de progresser. On arrive comme ça à Invalides.
Puis le camion à eau asperge la place déjà engloutie sous les lacrymos.
J’essaie de revenir en arrière pour retrouver mon compagnon. J’arrive au même parking à motos et je vois juste un peu plus loin, un double cordon de CRS qui bloque la manif. Je comprends alors qu’ils veulent dégager la place avant de nous laisser arriver. 
Nous sommes alors violemment chargé.e.s et gazé.e.s. Ca pleut de partout. Un manifestant me rince les yeux avec du sérum. Je ne vois plus rien. Les cortèges syndicaux tournent dans une rue perpendiculaire pour échapper au déluge. Un SO se fait charger et gaze à son tour les CRS. Je reste sur l’axe principal et c’est alors que dans une brume compacte je vois un manifestant sur le côté avec un trou dans la cuisse et qui saigne. Des gens le secourent. Un peu plus loin, même scène : un gros trou dans la cuisse et ça saigne beaucoup. Je me mets autour du gars secouru par plusieurs personnes car les lacrymos pleuvent et je crains une charge avec le gars à terre. Ses amis décident de le porter plus loin en arrière car on n’arrive plus à respirer. Je distribue des pulvérisations de maalox jusqu’à épuisement. Je n’arrive plus à secourir et soulager...
J’ai des camarades qui sont là, je leur donne le nom et le tèl d’une avocate militante. Puis je remonte encore vers l’arrière car il est impossible d’avancer ; des camions coupent désormais la route derrière les CRS.
C’est alors qu’un copain de Nuit Debout me voit et me demande de l’aide pour un gars qui est très blessé et les secours n’arrivent pas. Le gars est couché dans l’entrée du monceau fleurs fermé. Il a pris une grenade de désencerclement dans l’entre-jambes. Il est brûlé sur toute cette zone, son pantalon est en lambeaux et il souffre beaucoup.
Les pompiers arrivent une heure après le premier coup de tél. C’est très long, beaucoup trop long, quand on voit la violence avec laquelle nous sommes chargé.e.s, gazés, visés au flash ball et aux grenades.
Je repars avec mon compagnon, mon fils et quelques camarades en direction de Montparnasse. Mon fils s’est pris un coup de matraque sur la tempe, mon compagnon s’est battu avec les flics en civils mais nous n’avons rien de grave compte tenu des blessures que les CRS ont encore provoquées ce jour.
Le cortège n’a encore pas pu arriver à son terme. Le défilé a été interrompu. Mais nous étions des centaines de milliers dans la rue, tou-te-s très uni.e.s, personne ne reprochant rien à quiconque. Conscient.e.s de l’adversité que nous affrontons et qui nous soude. Le cortège de tête était encore plus massif, toujours aussi déterminé et extrêmement attentif les un.e.s aux autres.
Les cortèges syndicaux ont pris aussi beaucoup de violences policières.
Mais ce soir, malgré tout ça, nous restons invincibles, car nous ne pouvons pas perdre. Ou plutôt nous ne méritons pas de perdre. Nous préparons déjà demain et les jours suivants.
Jusqu’à la victoire.
Une manifestante, syndicaliste et Debout.

STREET MEDICS : BILAN PROVISOIRE DU MARDI 14 JUIN INFOS LOCALES SANTÉ - SOINS Street Medics : Bilan provisoire du mardi 14 juin


 
Pour commencer, nous tenons à souligner que cette manifestation était d’une ampleur exceptionnelle, tant par le nombre de manifestant-es présent-es que par la violence de la répression. Elle a été éprouvante pour touT-es les manifestant-es, medics compris-es. Plus de 100 medics venu-es de partout étaient présent-es pour l’événement.
La gazeuse à main était de sortie ce jour, beaucoup de camarades peuvent en témoigner, nous avons pris en charge une cinquantaine de personnes brûlées au visage, parfois à bout portant. Elle a entraîné vomissements chez deux manifestants et des troubles de la conscience chez un autre.
Le trajet de la manifestation s’est fait dans un nuage plus ou moins épais mais toujours constant de gaz lacrymogènes. Les street medics ont pris en charge plus d’une centaine de crises de panique accompagnées de nombreuses détresses respiratoires réelles, des malaises dont certains avec perte de connaissance. Comme développé dans le communiqué du 10 mai, en plus des difficultés respiratoires et des pleurs/aveuglements, nous constatons que l’utilisation intempestive des gaz provoque beaucoup d’effets à moyen terme tels que des nausées, des difficultés respiratoires, des inflammations des voies respiratoires, des maux de têtes, des inflammations du larynx et des cordes vocales, des bronchites, de l’asthme, des troubles digestifs, etc.
Les palets de lacrymo ont également engendré de multiples blessures chez les manifestant-es, notamment au niveau des mains, de la tête et du visage. Au moins un manifestant a été évacué après avoir reçu un palet sur le front. Nous précisons que les palets lacrymogènes font des brûlures et qu’ils ont ciblé directement des gens (dont parfois des médics).
Les tirs de Lanceurs de balles de défense (remplaçant du flashball) ont également fait des dégâts, de nombreux hématomes et plaies aux membres inférieurs et supérieurs, au moins trois personnes ont reçu des balles défense 40mm dans l’abdomen et une dans la tempe.
Mais en ce 14 juin, ce sont les grenades de désencerclement (GD) explosant au sol ou des grenades lacrymogènes à tir tendu et les coups de tonfa des multiples charges essuyées par les manifestant-es qui ont causé le plus de dégâts parmi nous.
En effet, les grenades désencerclantes ont causé des hématomes, des plaies, des brûlures au niveau des pieds, mollets, tibias, cuisses, fesses, parties génitales, abdomen, bras et mains, visage et tête. En tout nous avons eu à soigner entre 90 et 100 blessures dues aux GD et au matraquage, dont une vingtaine ont dû être évacuées. Nombre d’entre nous, manifestant-es contre la loi "Travaille" et son monde, souffraient d’acouphènes ce soir-là. Une personne a eu un doigt luxé, 3 personnes se sont retrouvées avec des éclats enfoncés dans le thorax, une personne a perdu connaissance suite à un tir tendu occasionnant une plaie au front, il a été évacué.
Un manifestant a également reçu un tir tendu de grenade lacrymogène au niveau des cervicales, entrainant une plaie importante et, le lacrymogène s’étant activé, une brûlure sur l’ensemble de la plaie et du haut du dos. La personne a été évacuée d’urgence à l’hôpital.
Les charges et matraquages intempestifs tout au long du chemin ont nécessité des soins au niveau des membres mais surtout au niveau de la tête et du visage : arcades ouvertes, plaies et hématomes du cuir chevelu, pommettes, mâchoires, lèvres, suspicion de fracture du nez, plaie ouverte sous l’œil, plaie au niveau du crâne avec arrachement au niveau du cuir chevelu... une centaine de manifestant-es ont été pris-es en charge lors de ces charges.
Toutes ces charges ont provoqué moult mouvements de foule, nous, manifestant-es, avons été victimes de chute, piétiné-es par les forces de l’ordre (suspicion de côtes félées), nous sommes foulé des chevilles, le tout toujours au milieu des gaz...
En tout, nous avons pris en charge des centaines de manifestant-es ce mardi (pour information, la préfecture annonce un bilan de "17 manifestants tous en urgence relative", à quelle manifestation étaient-ils ?) et soulignons, encore une fois, la fulgurante escalade de la répression au fil des manifestations. Cette journée a été éprouvante pour nous tou-tes, mais n’entame en rien notre détermination !
Nous ne sommes ni sauveteuses, ni sauveteurs, juste des manifestant-es qui se préfèrent debout plutôt qu’à genoux ! La solidarité est notre arme !
Des manifestant-es / street medics, présent-es à la manifestation du 14 juin 2016.
Pour prendre contact ou apporter un témoignage : street-medic@riseup.net

P.-S.

Nous sommes plusieurs dizaines de manifestant-es (étudiant-es, salarié-es, intermittent-es, précaires, grévistes ou non, Nuit Deboutistes de l’infirmerie militante de la place de la République) à avoir décidé de venir équipé-es de matériel de premiers soins en manifestation afin d’aider TOUTES les personnes victimes de la répression policière.
Face à la répression qui touche tous les mouvements sociaux, et pour citer les plus récents : les mobilisations contre l’état d’urgence et la COP21, les luttes des migrant-es de Calais et d’ailleurs, les ZAD de Notre-Dame-des Landes et du Testet (souvenons-nous de la mort de Rémi Fraisse sous les grenades des gendarmes mobiles), et bien sûr aujourd’hui la bataille contre la « loi Travail » et son monde.
Face aux assignations à résidence, aux interdictions de manifester, aux poursuites judiciaires, à la disparition progressive du droit de manifester.
Face aux yeux crevés par les tirs de Flash-ball, aux brûlures et contusions parfois très sérieuses des grenades lacrymogènes et de désencerclement, aux os brisés par les coups de tonfa et face aux traumatismes psychologiques que la répression génère...
Nous sommes plusieurs dizaines de manifestant-es à avoir décidé de venir équipé-es de matériel de premiers soins afin d’aider toutes les personnes victimes des violences policières durant les manifestations et les journées de mobilisation.
Le bilan des violences policières recensées ce mardi 14 juin ne prend en compte que les témoignages des street-medics présent-es au débriefing post-manif’ effectué place de la République.

vendredi 17 juin 2016

Civitas association d'extrémistes chrétiens, devient officiellement un parti politique...


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JORF n°0136 du 12 juin 2016
texte n° 45



Décisions du 18 mai 2016 portant agrément d'associations de financement d'un parti ou d'une organisation politique

NOR: CCCJ1615844S

ELI: Non disponible


Par décisions de la Commission nationale des comptes de campagne et des financements politiques en date du 18 mai 2016 :

- l'Association nationale de financement des Français libres inscrite au registre national des associations sous la référence W741005071, dont le siège social est situé 4, rue Notre-Dame, 74000 Annecy, est agréée en qualité d'association de financement du parti politique « Les Français libres » inscrit au registre national des associations sous la référence W741005067 pour exercer ses activités à l'intérieur du territoire français ;
- l'Association de financement du mouvement des citoyens de la société civile inscrite au registre national des associations sous la référence W751233607, dont le siège social est situé 81, rue de la Faisanderie, 75116 Paris, est agréée en qualité d'association de financement du parti politique « Mouvement des citoyens de la société civile » inscrit au registre national des associations sous la référence W751233606 pour exercer ses activités à l'intérieur du territoire de la République française ;
- l'Association nationale de financement du parti Cher liberté - Association de soutien à l'action de Wladimir d'Ormesson inscrite au registre national des associations sous la référence W181003946, dont le siège social est situé 7 bis, rue Molière, 18000 Bourges, est agréée en qualité d'association de financement du parti politique « Cher liberté - Association de soutien à l'action de Wladimir d'Ormesson » inscrit au registre national des associations sous la référence W181003947 pour exercer ses activités à l'intérieur du territoire de la République française ;
- l'Association de financement du groupement politique CIVITAS inscrite au registre national des associations sous la référence W951002051, dont le siège social est situé 17, rue des Chasseurs, 95100 Argenteuil, est agréée en qualité d'association de financement du parti politique « CIVITAS » inscrit au registre national des associations sous la référence W543006893 pour exercer ses activités à l'intérieur du territoire français