mercredi 8 novembre 2017

JUSTICE DE CLASSE

K. Lech, réalisateur : « Je filme la lutte des salariés de GM&S, c’est pour ça que j’ai été arrêté »

Récit publié par le réalisateur Kowalski Lech sur son arrestation alors qu'il filmait une action des ouvriers de GM&S en lutte pour leurs emplois, puis sa garde-à-vue humiliante pour le motif dérisoire de "rébellion" qui lui vaut de passer en procès le 15 novembre prochain.

Le pouvoir des images

Le 20 septembre dernier, j’ai été arrêté alors que je filmais les salariés de l’usine GM&S en lutte qui occupaient alors la préfecture de Guéret, une petite ville de la Creuse, en France, à des centaines de kilomètres de Paris, du pouvoir centralisé. J’ai été arrêté par des gendarmes, une force policière composée de personnels militaires et placée sous la responsabilité du ministère de l’Intérieur.
Mon arrestation n’a pas été réalisée lors de mon évacuation mais une heure plus tard, par des policiers dirigés par le Directeur Départemental de la Sécurité Publique en personne.
Au moment où on m’a fait entrer à l’arrière d’une voiture de police, j’ai vu un gendarme empêcher un cameraman d’une grande chaîne de télévision française de filmer. Je suis vite arrivé au poste de police, mais pendant le trajet, un des policiers m’a arraché ma caméra des mains. Au poste, j’ai raconté comment s’était déroulée mon arrestation et ma déposition a été officiellement enregistrée. Des agents ont pris mes affaires personnelles, m’ont posé des questions relatives à mon identité et ont fouillé mes poches et mon portefeuille. On m’a retiré les cordons de mes vêtements et j’ai aussi dû enlever mes chaussures.
La pièce dans laquelle j’ai passé la nuit mesure 2,5 m sur 1,5 m. Un des murs, comme la porte, est en plexiglas épais. Des graffitis, des traces de crachats, de morve, de sang séché couvrent les autres murs peint en jaune insipide. Un des murs est flanqué d’un banc en bois. Des toilettes turques dans un coin – en clair : un trou dans le sol – en plein champ d’une caméra surélevée, hors d’atteinte et pourtant protégée dans une boîte en plexiglas. Un policier m’a dit que tout ce que je faisais était surveillé.
Juste au-dessus des toilettes, un lavabo. Pas de papier toilette. On m’a donné une couverture rêche, du jus et un repas froid passé au micro-onde. Une lampe halogène éclairait vivement la pièce en permanence.
Après une nuit sans sommeil, on m’a mesuré, on m’a pris mes empreintes et on a photographié mon visage, mon corps et mon tatouage. On a aussi prélevé mon ADN. J’ai demandé pourquoi ; l’une des deux fonctionnaires de police chargées de ce prélèvement m’a répondu que c’était « obligatoire ».
Suis-je un criminel ?
Plein de gens dans le monde souffrent de torts et d’humiliations bien plus grandes que celles que je viens de décrire. Mais je me dois de souligner que ces actions procédurales – la prise d’empreintes, les photos, le prélèvement d’ADN – ont été pratiquées avant même que je ne puisse plaider ma cause en justice. J’ai aussi appris par mon avocat que ces pratiques – le prélèvement d’ADN et le fait de garder cette donnée dans un fichier national – étaient remises en question par la Cour Européenne des Droits de l’Homme et que la France était sommée de les justifier par celle-ci.
L’infraction qui m’est reprochée a pour nom « rébellion ». Le 15 novembre prochain, je serai traduit devant le procureur de Guéret qui me demandera de reconnaitre ma culpabilité et d’accepter une peine pour une infraction que je n’ai pas commise. Il y a quelques jours, mon avocat m’a fait part des charges déposées contre moi. J’ai été choqué par les inexactitudes décrites par les gendarmes sur ce qui s’est passé avant, pendant et après mon arrestation. J’ai appris que la peine maximale encourue pour cette infraction était d’ une amende pouvant aller jusqu’à 35 000 euros, et deux ans de prison.
J’ai aussi découvert, dans le dossier pénal, que le Directeur Départemental de la Sécurité Publique de la Creuse mettait en cause un cameraman de France 2, l’accusant d’exciter les manifestants.
Je n’ose pas penser qu’en fait c’est le regard des médias qui dérange les policiers et qu’il faut nous évincer à tous prix pour que ce genre d’opération se déroule sans trace filmée.
La nuit que j’ai passée en prison a été révélatrice, en ceci qu’elle m’a donné l’occasion de réfléchir à ce que j’avais appris au cours de ces six derniers mois, pendant lesquels j’ai filmé les salariés de GMS en lutte. Macron, le président français, a dit de ces travailleurs qu’au lieu de « foutre le bordel », ils feraient mieux de chercher du travail. Des médias de masse, qui relaient le discours du gouvernement, décrivent ces salariés comme des dinosaures opposés aux progrès, des paresseux qui ne veulent pas travailler.
C’est loin d’être vrai. Certains de ces salariés travaillent là depuis 40 ans. L’âge moyen dans l’usine est de 50 ans. GM&S est comme une deuxième maison, pour eux. Aujourd’hui, ils se battent surtout pour conserver leur mode de vie qu’ils n’ont pu atteindre qu’après des années et des années de travail.
Avant sa disparition, GM&S était le deuxième plus grand employeur privé dans une des zones les moins peuplées de France. GM&S fabriquait des pièces détachées pour Renault et Peugeot surtout. Ça n’a pas toujours été le cas. Avant de devenir « GM&S », l’usine – qui a maintes fois changé de propriétaires et de nom – avait une activité plus diversifiée. Comme tant d’autres, elle a été détruite par la logique financière à sens unique de ses actionnaires consécutifs.
La lutte de ces salariés illustre en fait ce qui arrive aux ouvriers du monde entier, et cette histoire, leur histoire, porte bien au-delà du territoire français. En Australie, par exemple, les usines de fabrication automobile ont complètement disparu. Mais pendant la crise de 2008, qui a renfloué l’industrie automobile ? Les gouvernements, grâce aux fonds publics issus des impôts collectés auprès des citoyens. Comment une société ose-t-elle encore se dénommer ainsi, quand elle n’est plus qu’une agglomération de consommateurs ? D’où viendra l’argent pour consommer si les gens n’ont plus d’emplois ? Comment les actionnaires gèreront-ils ce dilemme ? C’est ce qui causera leur perte.
Dans le monde entier, les gouvernements sont incapables de gérer les problèmes sociaux abyssaux qui résultent de l’impact incroyable des multinationales sur nos vies. Pour moi, c’est très clair : nous, citoyens, avons perdu toute illusion de vivre en démocratie. Où sont les gouvernements, aujourd’hui, alors que les peuples ont besoin d’eux comme jamais ? Je filme la lutte des salariés de GM&S pour soulever ces questions. C’est pour ça que j’ai été arrêté. Les oligarchies ont peur de mes images. J’ai été arrêté parce que je suis un cinéaste indépendant qui filme la réalité du monde qui l’entoure.
Ce film est une coproduction Revolt Cinema/Arte France.

Commémoration de la Commune de Paris


Le Samedi 11 novembre 2017,

10 h 30 à Satory (78000 Versailles)


rassemblement devant le "Mur des Fédérés de Satory"

Le mur se situe à Versailles, au camp de Satory 78000 Versailles, au bout de la rue Guichard.
Seront représentés et prendront la parole les associations suivantes : 
       La Ligue des Droits de l’Homme des Yvelines, 
       L’association du Mur des Fédérés de Versailles/Satory, 
       L’Association Républicaine des Anciens Combattants (ARAC78), 
       Les Amies et Amis de la Commune de Paris 1871, 
       le Groupe Fernand Pelloutier de la Libre Pensée 78.

Le 23 Novembre 2017, à 14 h 30
À  l’Université du temps libre de Noisy-le-Grand

Claudine Rey, présidente d’honneur de l’association,
tiendra une conférence sur «Les femmes et la Commune »

Place de la Libération – Ville de Noisy-le-Grand


Du 7 novembre 2017 au 6 juillet 2018
aux Archives départementales du Val de Marne

Un vent de révolte souffle sur les archives départementales !

Salle Claire Berche 10 rue des archives à Créteil
Horaires : lundi de 13h30 à 17h30 et du mardi au vendredi de 9h à 17h30. Entrée libre
De la révolution de 1848 jusqu’à Mai 1968, revivez les grandes contestations et révoltes en Val-de-Marne avec
la nouvelle exposition des archives départementales. Plusieurs panneaux sont consacrés à la Commune.

LES RÉUNIONS DES COMMISSIONS :

Toutes se déroulent au siège, 46 rue des Cinq-Diamants, métro : Corvisart ou Place d'Italie.
Vous avez la possibilité d'y participer, il vous suffit d’appeler le secrétariat : 01 45 81 60 54.

Littérature :    le samedi 18 novembre à 10 heures

Finances :    le mercredi 15 novembre à 14 heures 30

Amitiés Communardes
                            
La commission communication



Communiqué sur la Catalogne

co

Résultat de
                          recherche d'images pour "carte
                          d'Espagne"
Forum Communiste pour favoriser le débat...
samedi 4 novembre 2017
La situation évolue tellement vite en Catalogne et l’incroyable emprisonnement d’une grande partie du gouvernement catalan en est le dernier exemple, que cela mériterait plusieurs articles par jour pour relater et analyser ce grand moment historique
Ci-dessous cette déclaration de 3 organisations syndicales espagnoles dénuée de tout nationalisme et ayant comme boussole l’intérêt du monde du travail en Catalogne, en Espagne et ailleurs dans le monde...
Les organisations signataires, agissant sur le territoire national, partagent une même inquiétude quant à la situation en Catalogne, la répression opérée par l’État, la perte de droits et de libertés que cela suppose et va supposer, et la montée d’un nationalisme rance qui apparaît à nouveau dans une grande partie de l’État.
Nous défendons l’émancipation, en Catalogne et dans le monde entier, de toutes les personnes qui travaillent. Dans ce contexte, peut-être est-il nécessaire de rappeler que nous ne comprenons pas le droit à l’autodétermination comme l’entendent les partis et les organisations nationalistes, mais comme le droit à l’autogestion, pour notre classe, sur un territoire déterminé.
Comprise de cette manière, l’autodétermination passe davantage par le contrôle de la production et de la consommation par les travailleurs et les travailleuses, et par une démocratie directe de bas en haut, organisée selon les principes fédéralistes, que par l’établissement d’une nouvelle frontière ou la création d’un nouvel État.
En tant qu’internationalistes, nous pensons que la solidarité entre travailleurs ne doit pas être limitée aux frontières d’un État, raison pour laquelle il nous importe peu de savoir où ces frontières se situent. Ce qui nous paraît vraiment préoccupant, c’est la réaction vécue dans le reste de l’État, avec l’exaltation d’un « espagnolisme » rance, qui rappelle des temps passés, encouragé par les médias et en phase avec la dérive autoritaire du gouvernement, patente depuis l’emprisonnement de personnes ayant appelé à des actes de désobéissance ou avec l’application de l’article 155 de la Constitution.
Il ne nous échappe pas que cette poussée nationaliste pose les bases pour de prochaines limitations de droits et de libertés, contre lesquelles nous devons nous prémunir. La honteuse unité des prétendues « forces démocratiques » dans la justification de la répression annonce un sombre panorama pour toutes les futures dissidences. Il semblerait que le régime post-franquiste qui nous gouverne depuis quarante ans resserre les rangs pour assurer sa continuité.
Ce régime, qui a existé et qui existe encore, tant en Catalogne que dans le reste de l’État espagnol, sent que sa propre survie est en jeu. Grandement remis en question et soumis à une profonde crise de légitimité, il observe avec inquiétude l’accumulation des fronts de lutte ouverts. La menace sur l’intégrité territoriale de l’État s’ajoute aux scandales de corruption, au discrédit de la monarchie, à la remise en question des restrictions appliquées à la population, au mécontentement dû à l’esclavagisme au travail qu’ont entraîné les dernières réformes, l’allongement de l’âge du départ à la retraite, la baisse du montant des pensions, etc.
Les appels constants à défendre la Constitution doivent être compris comme une alerte pour mettre fin à cette véritable crise existentielle qui tenaille cet État. Le danger est que dans ce processus les comportements répressifs comme ceux auxquels on a assisté récemment dans plusieurs villes catalanes deviennent la norme. Ou pire.
Nous ne savons évidemment pas quel sens vont prendre les événements. Nos organisations resteront attentives à ce qui se passe, prêtes à défendre les intérêts des travailleurs. Nous nous opposerons de toutes nos forces à la répression et à la normalisation des comportements "ultradroitiers", qui déjà se perçoivent. Nous ne nous laisserons évidemment pas non plus manipuler par les stratégies des partis politiques dont les objectifs nous sont étrangers.
Dans le même temps, nous ne cesserons d’appuyer les mobilisations de la classe ouvrière quand celle-ci décidera que le moment est enfin venu de se défaire du diktat des élites politiques et économiques qui depuis trop longtemps gèrent le contrôle du territoire pour servir exclusivement leurs propres intérêts. En tant qu’organisations syndicales de classe, libertaires et combatives, nous serons présents dans la rue, dans les mobilisations, comme nous l’avons montré en de nombreuses occasions, contre la répression, les restrictions des droits et des libertés, et contre la corruption.
Il est possible que la crise en Catalogne soit le coup de grâce pour un modèle d’État qui agonise. Que ce changement s’oriente dans un sens ou dans un autre dépendra de notre capacité, en tant que classe, à faire prendre à ce processus la direction opposée à la répression et à l’essor des nationalismes. Ayons confiance en l’obtention d’un résultat final qui aille vers plus de libertés et de droits, et non le contraire. Nous jouons gros.
Pour les droits et les libertés ! Contre la répression des classes laborieuses !
Confederación general del trabajo, CGT
Solidaridad obrera,
Confederación nacional del trabajo CNT

mardi 7 novembre 2017

« Balance ton Patron, ton Macron, ton cureton et l'officier à la con !  »

« Balance ton Patron, ton Macron, ton cureton et l'officier à la con !  »

Cette société est pornographe.
Dans la plus belle des traditions pétainistes qui consistait en 1940 à « dénoncer son juif », nous voici, appelés, les femmes en particulier, à « balancer son porc » !
Tout à coup voici que des vedettes de cinéma se rappellent « avoir été harcelées, violées » par un producteur....il y a des années de cela ! Peut-on se demander si leur silence durant tant d'années n'a pas à voir avec le succès lié au rôle de leur vie, celui obtenu après « avoir couché » tout simplement.
Vous avez dit dignité !
Et des milliers de femmes d'applaudir à la pratique de la délation indigne, honteuse et vengeresse...comme en 40 !

Mais par contre dans la même période, elles ne sont pas nombreuses à s'insurger de l'appel à la prostitution estudiantine faite par le site américain « Sugar daddy »  aux portes des facs parisiennes . Au contraire, j'ai entendu des femmes interrogées par des journalistes, s'amusant de l'initiative de « Sugar daddy ».
Rappelons tout de même que celle-ci consiste à ce que des hommes riches proposent aux jeunes étudiantes une aide financière pour leurs études contre des rendez-vous câlins et coquins ?
Le porc serait-il accepté dès lors qu'il y rémunération ?
A croire que oui, surtout en période de barbarie capitaliste, où comme on le sait les étudiants voient leur APL diminué, quand plus de 15 000 d'entre eux sont nourris par la Croix rouge parisienne....

Qu'est-ce que le respect de son corps, de soi-même ?
Celui-ci s'arrête t-il lorsque le corps est monnayé ?
S'arrête t-il dès lors que l'agression faite au corps est socialement acceptée, légitimée parce que portée par une institution à laquelle on doit se soumettre ?
Comment se fait-il par exemple que les fameux réseaux sociaux si prompts pourtant à déclencher la colère collective n'invitent pas à :
  • « Balancer ton patron », celui qui ne paie pas les femmes à égalité de salaire avec les hommes,
  • « Balancer ton Macron », celui qui avec la loi travail remet en cause le droit au congés maternité,
  • « Balancer ton cureton », celui qui protège le violeur et le pédophile,
  • « Balancer ton officier », celui qui échange nourriture contre fellation.
Cette incapacité à situer et combattre l'adversaire réel est bien révélatrice de la totale disparition des principes d'égalité et de solidarité dans notre société.
Si les femmes et hommes refusent, avec raison, l'agression faite à leur corps par un autre individu, ils acceptent dans le même temps les agressions dès lors qu'elles sont le fait des institutions : en définitive, seuls l'Etat, le patronat, l'Eglise et l'armée ont le droit d'opprimer chacun d'entre nous...
Comme le prédisait Huxley dans les années 1960, les femmes et les hommes d'aujourd'hui vivent dans une « dictature douce où ils ont de plus le désir de leur soumission ».
En attendant le féminisme a du souci à se faire et merci aux femmes encore conscientes et debout de s'exprimer ne serait-ce que pour dire que le féminisme n'est pas l'opposition des sexes mais la conquête de l'égalité des droits...

La Sociale - film et débat à Antignac (Cantal)