vendredi 19 février 2016

La CFDT vote le licenciement d’une déléguée CGT

Webhelp Compiègne. La CFDT vote le licenciement d’une déléguée CGT


Il y a quelques jours, Révolution permanente s’était entretenu avec Belinda Hafir, travailleuse au centre d’appel Webhelp Compiègne, déléguée du personnel et déléguée syndicale à la CGT. Elle revenait sur la répression dont elle était la victime depuis le début de l’année. En décembre dernier, après une grève victorieuse contre le système de malus appliqué sur les primes des salariés, mais aussi pour obtenir la CDIsation des contrats précaires, la direction a exercé sur elle toute une série de pressions, d’intimidations, jusqu’à une mise à pied conservatoire, prélude à son licenciement… Une mise à pied qui trouve aujourd’hui un allié de poids en la CFDT locale.
La CFDT a en effet carrément voté, ce vendredi 12 février, le licenciement de Belinda, remplaçant à l’occasion un de ses délégués réfractaire par son suppléant bien plus conciliant ! Cette répression abjecte s’inscrit bien sûr dans une dynamique globale de criminalisation des résistances, des luttes, et des militants syndicaux et politiques, dont les GoodYear sont le symbole le plus parlant, et des attaques sans précédent de la part des patrons. Avec la CFDT, ceux-ci peuvent maintenant compter officiellement sur une collaboration jusqu’au bout.
> Aucun hasard. Localement, pendant longtemps unique syndicat dans l’entreprise, la CFDT s’est partagé la gestion paisible de l’entreprise avec la direction, véritable syndicat maison. Les 36% de voix conquises par la CGT aux dernières élections professionnelles avaient commencé à ébranler ce deal, dynamique renforcée par la grève victorieuse de décembre, dont Belinda Hafir fut une figure centrale. Pas étonnant finalement, pour un appareil de bureaucrates habitué à collaborer, que la CFDT ne se soit alliée avec la direction du site pour se débarrasser d’elle !
> Plus largement, la CFDT du bureaucrate Laurent Berger entretient de longue date une véritable love story avec les patrons au nom du « dialogue social ». Soutenant le pacte de Responsabilité et le cadeau de 50 milliards pour le patronat, se félicitant du rapport Combrexelles attaquant la représentativité syndicale, avalant sans mot dire les lois Macron et Rebsamen – pour ne citer qu’elles –, la centrale s’était récemment distinguée dans le conflit de l’AP-HP, entretenant les meilleurs rapports possible avec Martin Hirsch et trahissant progressivement la lutte des personnels de santé. En l’occurrence, avec ce vote du licenciement de Belinda Hafir, la CFDT franchit un pas supplémentaire dans le scandale, devenant elle-même l’agent actif de répression des travailleurs combatifs.
> Contre ces voyous de patrons et de syndicats collabos, contre la répression des grévistes et des militants, solidarité avec Belinda, avec tous les travailleurs et les équipes syndicales réellement combatives !

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