EMMANUEL MACRON : ILLÉGALITÉ, ILLÉGITIMITÉ ET IMPOSTURE.
25 JANVIER 2020RÉGIS DE CASTELNAU 1 COMMENT
La
France et le problème Macron.
La
République française à un gros problème avec celui qui lui sert
de président. Celui-ci est désormais perçu massivement par le
peuple comme complètement illégitime à en occuper ce poste à
diriger le pays.
Cette
situation explique le rejet dont il est l’objet et ce au-delà de
la politique mise en œuvre, la corruption qui l’entoure, sa
nullité politique, ses traits de caractère insupportables et son
arrogance personnelle. Toutes ses interventions quelles qu’elles
soient, sont immédiatement disqualifiées avec une rage surprenante.
Et il apparaît maintenant d’évidence qu’il ne pourra pas
gouverner sans le recours à une répression féroce à l’aide de
sa justice, sa police et les
lois liberticides que
son Assemblée nationale croupion adopte en cadence. Interpellé sur
les dérives de son régime Emmanuel Macron a voulu imprudemment nous
donner une petite leçon en lançant à la volée «
essayez la dictature et vous verrez! »,
en définissant en parallèle dictature et démocratie. Le problème
est que sa description de la dictature colle à son système. Et
celle de la démocratie entretient avec le macronisme des rapports
étonnamment lointains. Quand par exemple il dit : « Une
dictature, c’est un régime ou une personne ou un clan décident
des lois »,
on a envie de lui répondre « mais
Monsieur Macron c’est exactement ce qui se passe avec votre
Assemblée nationale croupion complètement caporalisée et qui n’a
aucun état d’âme à piétiner nos libertés publiques à votre
demande. Et quand les sénateurs essaient d’utiliser leurs maigres
prérogatives de contrôle, vous et vos hommes de main les insultez
et les menacez.
»
Avant
d’examiner comment et pourquoi la légitimité de l’actuel
président de la république est complètement anéantie, il convient
de s’expliquer sur ce que devrait être cette légitimité
républicaine qui lui fait désormais complètement défaut.
Évidemment,
on en revient une fois encore à Max Weber qui en a défini la
dimension politique. Pour lui, le concept de légitimité se rapporte
à la notion de reconnaissance sociale. C’est socialement et non
juridiquement que se définit la légitimité. Même si dans une
démocratie, le pouvoir (Macht) réside dans la domination
(Herrschaft) rationnelle et légale, la légitimité vient d’abord
du respect de la loi, condition première nécessaire mais pas
suffisante. Or, dans les faits le régime Macron est formidablement
éloigné cette exigence. Inconstitutionnalité et illégalité à
tous les étages, et les psalmodies régulières de ses soutiens,
passant leur temps à invoquer une soi-disant légalité formelle de
son arrivée au pouvoir n’y changeront rien. D’abord parce que
c’est faux, puisque que cette élection a été manipulée et
truffée d’illégalités. Et que les Français clairement ou
confusément le savent ce qui explique depuis un an leur rejet massif
du locataire de l’Élysée. Mais ensuite ce rejet provient aussi de
ce qu’après l’élection la légitimité démocratique doit se
valider jour après jour par un exercice du pouvoir régulé dans un
dispositif institutionnel fonctionnant normalement. Or, ce n’est
clairement pas le cas du système Macron. Et empêche la
reconnaissance sociale de ce pouvoir minoritaire comme l’ont encore
démontré les élections européennes où le parti du président
présenté par sa propagande comme vainqueur (!) a royalement culminé
à 11 % des inscrits…
Comment
Emmanuel Macron est-il arrivé au pouvoir ?
L’arrivée
au pouvoir d’Emmanuel Macron au poste principal de la Ve République
est le fruit d’une assez extraordinaire manipulation. Qui a
bénéficié de circonstances et d’un alignement des astres qui ne
sont pas près de se reproduire. Une des causes profondes s’enracine
en mai 2005 avec le référendum qui rejetait le traité
constitutionnel européen. C’était un véritable défi lancé au
bloc élitaire qui dans toutes ses composantes s’était mobilisé
pour le oui. On sait ce qu’il en a été du respect de la
souveraineté populaire avec la forfaiture de mars 2008 où François
Hollande apporta à Nicolas Sarkozy les voix du parti socialiste au
Congrès sans lesquelles le forfait démocratique de la ratification
du traité de Lisbonne n’aurait pas été possible. Le rejet de la
classe politique s’en trouva renforcé, mais les Français jugèrent
quand même bon (!) pour chasser un Sarkozy détesté, d’élire à
la présidence en 2012, le principal artisan de la trahison. On sait
ce qu’il advint de ce mandat lamentable au bout duquel comme nous
le dit Emmanuel Todd dans son dernier ouvrage : « François
Hollande n’a même pas pu se présenter à l’élection de 2017.
Il a été comme vomi par le pays »
Compte
tenu du score du Front National aux élections européennes de 2014,
il fut dès lors évident que Marine Le Pen figurerait au deuxième
tour de la présidentielles 2017 son concurrent ayant alors toutes
les chances de devenir président. La haute fonction publique d’État
choisit alors l’un de ses représentants pour être ce candidat et
qui proposé aux grands intérêts et oligarques français fût
adoubé. Le 23 avril Emmanuel Macron avec 16 % des électeurs
inscrits se retrouva qualifié pour le deuxième tour, où présenté
comme un rempart contre un fascisme imaginaire, il l’emporta
facilement. On retrouvera les détails nécessaires de cet étonnant
hold-up dans trois ouvrages que l’on recommandera ici : « Les
réseaux de secret de Macron » de Marc Endeveld et «
Opération Macron » d’Eric Stemmelen qui
décrivent les méthodes assez stupéfiantes d’Emmanuel Macron et
de sa bande et le formidable soutien financier médiatique dont il a
bénéficié de la part du Capital français. On ajoutera également
pour l’analyse qu’il fait des spécifités politiques du bloc que
le nouveau président de la république a su agréger autour de lui,
l’ouvrage de
Jérôme Sainte-Marie « Bloc contre bloc ». Mais
bien sûr, la mise en orbite de ce satellite radicalement inconnu
jusqu’alors n’aurait pas pu se faire sans l’opération
judiciaire lancée au beau milieu de la campagne électorale contre
le candidat de la droite que tout le monde donnait comme futur
président. Nous
avons analysé cet incroyable épisode où
des magistrats et des journalistes dévoyés ont prêté la main à
une opération directement destinée à fausser la principale
élection de la Ve République. Il faut une fois de plus confirmer
qu’il ne s’agit pas particulièrement de défendre François
Fillon qui fut d’ailleurs pendant toutes cette période assez
lamentable mais de souligner à nouveau le caractère complètement
anormal sur les plans juridiques et judiciaires de ce qui s’est
produit.
Et
il n’est pas excessif de considérer que pour imposer Emmanuel
Macron à la présidence de la république une conjonction d’intérêts
a bien organisé une forme de coup d’État. L’objection selon
laquelle cette qualification ne pourrait être retenue parce que son
élection serait extérieurement et formellement légale, ne tient
pas. D’abord historiquement il est des coups d’état
incontestables mais qui ont respecté la légalité formelle, comme
celui de Bonaparte le 18 brumaire par exemple. Ensuite parce que si
l’on décortique un peu les conditions dans lesquelles cette
élection présidentielle de 2017 s’est déroulée, on peut en
conclure qu’elle est complètement illégale. En rappelant
qu’illégalité juridique ne veut pas dire nullité. C’est-à-dire
que si l’on peut constater qu’une élection s’est déroulée
illégalement, seul le juge régulièrement saisi peut le prendre en
compte et prononcer les annulations et les sanctions nécessaires.
Or, non seulement aucune procédure n’a été diligentée, mais
certaines des institutions de contrôle ont carrément refusé
d’accomplir leur mission.
Une
élection illégale ?
Pourquoi
l’élection Emmanuel Macron serait-elle illégale ? Pour plusieurs
raisons, que l’on n’exposera pas ici en détail mais en rappelant
qu’en France il existe une réglementation stricte dans le Code
électoral dont le respect impératif permet d’assurer la sincérité
du scrutin. Ces règles concernent essentiellement le financement des
campagnes et la communication en période électorale. Le financement
de la campagne d’Emmanuel Macron a bénéficié de façon
incontestable de financements plus que suspects, à commencer par
l’utilisation des moyens de l’État et des
collectivités locales au soutien du candidat ce
qui est radicalement prohibé. Il y a eu ensuite toute une série
d’apports de particuliers qui comme l’a
relevé le député Marleix ressemblaient
à des rémunérations de service et à de la corruption. Il y a eu
ensuite dans le domaine de la communication une invraisemblable et
massive propagande de la presse audiovisuelle et écrite entre les
mains des oligarques français, provoquant un déséquilibre majeur
dans le débat démocratique et altérant ainsi la sincérité du
scrutin. Il y a plus.
Ce
qui relevait de la pure et simple promotion commerciale est non
seulement interdit, mais les coûts que représentaient ce
déferlement auraient dû être réintégrés dans le compte de
campagne d’Emmanuel Macron. Ce qui aurait fait évidemment exploser
le plafond. Dans n’importe quelle élection locale, la constatation
de telles infractions vaudrait aller direct vers l’annulation,
l’inéligibilité voire les procédures pénales. Et bien sûr,
avec l’affaire Fillon l’instrumentalisation grossière de la
justice à des fins qui n’étaient pas les siennes a décisivement
contribué à l’altération de la sincérité du scrutin.
On
me répondra, mais puisque c’est si clair, comment se fait-il
qu’aucun contrôle n’ait pu jouer, que les autorités chargées
de les opérer soient ainsi restées les bras croisés ? Tout
simplement et clairement parce qu’elles ont complètement rallié
la solution que représentait Emmanuel Macron. Les magistrats du pôle
financier et les journalistes à la manœuvre pour disqualifier
Fillon l’ont probablement plutôt fait pour écarter celui qui pour
eux représentait l’horreur d’un candidat de droite catholique.
Mais la conséquence de l’arrivée de Macron ne leur posait aucun
problème. Quant aux autres, Conseil Constitutionnel et Conseil
d’État, ce sont des amis du nouveau président. Pour la Commission
Nationale des Comptes de Campagne, d’une pudeur de violette durant
toute la période, les méchantes langues ont
relevé l’augmentation copieuse (57
% !) de la rémunération de son président dans les semaines qui ont
suivi …
On
pourra nous chanter sur tous les tons les tautologies ineptes
brandies sur les plateaux par les éditocrates et
les faux politologues :
« Emmanuel Macron est légitime parce qu’il est légitime », on
se heurtera au mur des faits : les Français pensent et ressentent
aujourd’hui massivement Macron comme illégitime parce qu’il est
arrivé au pouvoir au terme d’un processus illégal et irrégulier.
Comme nous l’avons vu, dans un système de démocratie
représentative, la légitimité politique d’occuper un mandat et
d’appliquer son programme nécessite que soient réunies deux
conditions cumulatives. Tout d’abord une arrivée au pouvoir légale
et régulière par un scrutin dont la « sincérité »
ne peut être mise en doute. Ensuite que cette arrivée bénéficie
d’une reconnaissance sociale de la part des gouvernés. Il faut
rappeler que l’existence de la première peut ne pas suffire pour
garder la légitimité politique. Guy Mollet et ses amis l’ont
appris à leurs dépens, qui portés régulièrement au pouvoir en
1956 et ayant amené la France au bord de la guerre civile, furent
contraint de le céder à la légitimité du général de Gaulle. Qui
s’empressa d’ailleurs de donner à sa prise du pouvoir le cadre
juridique et légal indispensable. Parce qu’évidemment l’absence
de la première condition, celle de la légalité nécessaire,
entraîne de facto la disparition de la deuxième.
Ainsi
pour gouverner, si la condition de légalité initiale nécessaire
à la légitimité est
remplie (ce qui n’est pas le cas pour Macron comme nous venons de
le voir), pour pérenniser la deuxième, celle de la reconnaissance
sociale, il est quand même nécessaire de construire et de préserver
la légitimité pas seulement la sienne mais celle de tout le
dispositif dans lequel il l’exerce.
Et
de ce point de vue, dans l’accomplissement de son mandat,
l’illégalité d’Emmanuel Macron est constamment au rendez-vous.
Réduisant à néant une légitimité déjà extrêmement fragile.
Ce
sera l’objet d’une deuxième partie
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