mardi 11 février 2014

Philomena ou le pardon aux bourreaux

   
Dans l'Irlande du Nord des années 2000, une infirmière à la retraite est hantée par le souvenir du fils qui lui a été soustrait près d'un demi-siècle plus tôt, suite à son internement dans une institution catholique. Aidée par un journaliste elle va mener une quête personnelle pour retrouver ce fils. Philomena découvrira que celui-ci est mort, qu'il a fait une carrière politique aux USA et qu'il était homosexuel.
Des accouchements réalisées dans la souffrance, à l'humiliation, l'exploitation des jeunes femmes jusqu'à la vente de leurs enfants à de riches américains en recherche d'adoption, les crimes de l'Eglise sont montrés et le film dépeint en partie la réalité de ce que furent les couvents catholiques, à savoir des impitoyables machines à broyer les vies.
Mais passive, naïve, incapable de la moindre rébellion, Philomena reste croyante et soumise à la religion !
En faisant le choix de la personnalisation, la dimension sociale du crime institutionnalisé est occultée, le film se réduisant à un pathos affligeant.
Pire, avec le pardon de Philomena accordé aux sœurs à la fin du film quelle démonstration de la perversité d'une Eglise, amenant ses victimes à pratiquement s'excuser d'avoir souffert !
Ce film est à l'opposé du procès nécessaire à faire avec le témoignage des dizaines de milliers de femmes d'Irlande, Espagne, argentine et d'ailleurs toujours à la recherche de leurs enfants volés.
Ce film dédouane une Eglise refusant tout compte à rendre à la justice humaine, qui non seulement s'estime non coupable mais qui a bien l'intention de poursuivre ses crimes. Le recul historique sur l'IVG, en Espagne et ailleurs fait partie de cette stratégie reconquête temporelle.
Grâce à un film, véritable hymne à la soumission, l'immoralité cléricale est sauve !
Amen

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