mercredi 9 décembre 2015

ÉTAT D’URGENCE ET CLIMAT, QUEL RAPPORT ????

https://youtu.be/fTAKSlhxCDo



Un constat : il faut changer de système Depuis plusieurs années, les constats sur l’évolution du climat sur notre terre sont arrivés à une conclusion simple, si nous ne changeons pas notre façon de vivre, nous allons droit dans le mur. Mais qu’entendons nous par mode de vie ? Il ne s’agit pas, comme voudrait nous le faire croire une élite bien pensante, de changer nos habitudes individuelles tout en ne modifiant pas la structure même de notre société. La société capitaliste, pour résumer, est incompatible avec un modèle qui respecterait les équilibres naturels et en premier lieu une réduction drastique de nos émissions de gaz à effet de serre. Les différents mouvements et coordinations nés pour la cop21, l’ont bien compris lorsqu’ils déclarent « c’est pas le climat qu’il faut changer, c’est le système ». Nous sommes loin de la situation de Copenhague (il y a seulement 6 ans) où chacun mettait en avant « sa revendication », sans globaliser la seule alternative crédible : changer de système. La prise de conscience est générale et depuis la crise financière de 2008/2009, une immense majorité de citoyens (dans le monde entier) a bien assimilé que le dérèglement climatique ne pourra pas trouver de limitation dans un ensemble où la finance gouverne le monde dans le seul but d’engraisser encore plus les multinationales qui tirent profit de cette course mortifère. La réponse des dirigeants Les décideurs des principaux pays qui sont aux ordres des mêmes multinationales ont eux aussi bien compris le message, il faut contrer cette montée contestataire du système même. Deux axes : 1/ mettre en avant leurs solutions : promouvoir le « capitalisme vert » et les solutions technologique (bio et géo-ingéniérie) 2/ museler le mouvement dit « radical », car il met effectivement en avant des solutions radicales, seules susceptibles d’apporter une réelle réponse pour notre avenir. COP21 et mobilisations Pour nombre d’observateurs, jamais la mobilisation n’a été aussi forte pour réclamer des décisions à la hauteur des enjeux, on parle de manifestations (par ex. New-York en septembre 2014) les plus importantes depuis la guerre du Vietnam. C’est la nouvelle « croisade » de ce 21eme siècle débutant. Il y va de notre avenir sur terre et donc du devenir de nos enfants et petits enfants. Ce n’est donc pas rien ! La réponse en France de notre gouvernement est d’associer, dans les organisateurs de la cop21, les multinationales responsables du dérèglement climatique, tel EDF, ENGIE, AREVA, VEOLIA, TOTAL… et ceux qui apportent les finances, BNP et consorts. On ne pouvait pas rêver d’une provocation aussi flagrante. Face à cette posture qui montre bien leur centre d’intérêt (la défense des pollueurs), le mouvement de contestation est monté d’un cran. 2 On sait qu’il ne sortira rien de cette simulation de « conférence de la dernière chance » (telle qu’ils la nomment eux-mêmes). On attendait à Paris des centaines de milliers de manifestants, et pas seulement des «fouleurs de pavés », mais surtout des porteurs de solutions et d’alternatives crédibles et de remise en cause du système global. C’était un écueil sérieux pour ceux qui nous gouvernent, et même la mobilisation des médias aux ordres ne suffisait plus ! Un don du ciel ! Et là, miracle, arrivent les attentats de Paris ! On savait déjà depuis longtemps que « le ciel » était du côté des possédants et des exploiteurs, mais on ne s’attendait vraiment pas à un tel scénario, du pain béni (par qui ?) pour nos dirigeants qui n’en attendaient pas tant ! Et là, profitant à plein de la situation, on vote l’état d’urgence, non pas pour quelques jours, mais pour trois mois ! Et on annonce dans la foulée que cela ne suffira pas, il va falloir changer la constitution ! On voit bien dans quel sens : donner tous les pouvoirs de police (et donc de répression) à l’exécutif, sans aucun contrôle judiciaire ou parlementaire (ou alors seulement à posteriori). Et le parlement (bien préparé par une campagne médiatique jouant sur l’émotion, plus que sur la raison) vote comme un seul homme. 6 députés seulement ont le courage de voter contre ! En 1940, ils avaient été 80 à refuser les pleins pouvoirs à Pétain, mais c’était une époque où il y avait encore des « élus du peuple » ! À quoi sert l’état d’urgence (et donc l’état policier) ? La lutte contre le terrorisme a, depuis l’époque « Bush », servi de prétexte à la surveillance de tout mouvement de contestation (n’en serait pour preuve que la mise sous surveillance par la NSA, de tout un chacun). On nous dit que nous sommes en guerre ? Mais de quelle guerre parle t-on ? À mon avis il y en a deux bien distinctes. 1/ La guerre pour le contrôle des dernières ressources d’énergie fossile : pétrole, gaz, uranium (et les voies d’acheminement). Si on regarde les différents foyers de combat, sur une carte, on comprend tout de suite quels objectifs sont poursuivis (Moyen-Orient, Afrique sub-saharienne, Europe orientale). Cette guerre-là n’est pas la nôtre mais celle commanditée par les multinationales exploitant jusqu’à plus soif la terre et son sous-sol. 2/ La guerre pour survivre à la menace d’une catastrophe écologique qui peut provoquer la fin de l’homme sur terre (et c’est pour demain !). Cette guerre là est bien la nôtre, elle ne se sert pas de bombardements de populations civiles, de militarisation de la société dans son ensemble, c’est une guerre idéologique contre un système condamné, mais qui peut (avant de mourir), nous entraîner dans notre propre destruction. Ces deux guerres se rejoignent, en décrétant l’état d’urgence et parallèlement la poursuite (et l’intensification) des interventions militaires extérieures, le pouvoir capitaliste continue son seul objectif : continuer coûte que coûte la course au profit (les industries de l’armement rejoignant, dans le même but, celles du pétrole et du nucléaire). 3 Pour cela il faut absolument faire taire toute velléité de contestation et de prise de conscience d’une opinion publique sur les véritables raisons de cette course en avant suicidaire. À l’extérieur les forces armées, à l’intérieur la police avec un état d’urgence permanent, permettant tout au nom de la lutte contre le terrorisme. « Terrorisme » qui n’est que le résultat des interventions extérieures, la boucle est bouclée ! Résistance globale Il ne faut pas se tromper d’objectifs ! Face à l’état d’urgence et la répression de militants « activistes écologiques radicaux » (c’est la définition de cet nouvel « ennemi intérieur »), il convient de bien recentrer notre résistance et réplique. Il n’y a pas d’un côté ceux qui réagissent face à la suppression de nos libertés d’expression et de manifestation et d’un autre ceux qui réclament des mesures pour limiter le dérèglement climatique. La lutte à mener est globale, en continuant les actions pour la survie de l’humanité, en développant les alternatives citoyennes locales et globales, en refusant les accords de libre échange (dernière arme d’un capitalisme à bout de souffle), nous remettons en cause un système économique et politique. Pour survivre encore quelques années le capitalisme a besoin d’un système politique autoritaire, la démocratie représentative, même complètement corrompue, ne suffit plus. Nous allons donc logiquement vers la suppression de toutes les libertés publiques, et pour que l’opinion suive (car il faut quand même une certaine acceptation), il faut un conditionnement idéologique (les médias en sont un élément important) : la peur. La peur d’être victime d’un attentat aveugle, la peur de notre voisin, la peur de l’étranger, la peur de tous ces réfugiés (dont ce n’est que le début, le dérèglement climatique va mettre sur les routes de l’exil des millions de personnes). La fin d’une civilisation Ce ne sont pas de quelques bavures dont nous sommes témoins, ce n’est pas un ministre de l’intérieur qui « perd ses nerfs » (comme on l’a entendu par certains commentateurs), il s’agit tout simplement de la mise en place d’un régime d’exception, le seul qui peut permettre au capitaliste de survivre face à une population consciente et persuadée que nous sommes à la fin d’un modèle. Nous sommes à la veille de la fin d’une civilisation, la civilisation de l’homme tout puissant, de l’homme qui peut tout se permettre vis à vis de la nature et de notre environnement. Une civilisation basée sur le profit et l’accumulation des richesses pour quelques uns, au détriment des 99% autres. Que sera demain ? Nul ne le sait, mais aujourd’hui il convient de ne pas se tromper de cible. Notre lutte, nos luttes doivent être convergentes, et au-delà d’une résistance globale, il convient également d’imaginer notre vie, nos relations, nos solidarités de demain. Nous avons tout à construite, ne perdons pas de temps, ne perdons pas d’énergie à nous disperser en de multiples répliques, toutes limitées et facilement contrôlables par un pouvoir tout puissant. « C’EST LE SYSTEME QU’IL FAUT CHANGER » est le mot d’ordre de ce mois de décembre. NOUS NE LACHONS RIEN !

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire