samedi 19 novembre 2016

Procès des méthodes policières à Bobigny du 21 au 26 novembre 2016

"on arrive sur un centre de tir"...

 Dans notre histoire, si la vérité n’apparaît pas dans les témoignages des policiers, elle ressort, banale et répugnante, au détour d’une communication radio entre policiers, enregistrée et portée au dossier. En se rendant sur les lieux, l’un des policiers dit : « On arrive sur le stand de tir ». Il faut se répéter deux fois cette phrase pour y croire et mesurer sa violence au regard des actes qui l’ont accompagnée. « On arrive sur le stand de tir ». Ces quelques mots révèlent l’état d’esprit dans lequel étaient les policiers le soir du 8 juillet, quand ils nous ont tiré dessus au flash-ball. A quoi font-ils référence ? A une séance d’entraînement, à un concours sportif, à un jeu de fête foraine ? Tout cela à la fois, sûrement. Qu’étions-nous pour les policiers qui nous ont tiré dessus ? Des silhouettes en carton ? Sauf que les cibles n’étaient pas dessinées sur nos torses mais sur nos visages. Le gagnant du soir partait favori. Le policier qui a éborgné Joachim était champion de France de tir. En plein dans le mille. Le procès qui s’annonce touche, lui aussi, en plein dans le mille. Il aura lieu en Seine-Saint-Denis, au tribunal de grande instance de Bobigny. Il nous permettra de mettre en lumière les violences policières dans les quartiers populaires, ainsi que le silence et le déni de justice qui les entourent. Il nous permettra aussi de faire le procès du flash-ball, et de toutes les nouvelles armes dont la police se dote pour frapper, blesser, mutiler les corps. » 
Extrait d’un tribune publiée par le Collectif huit juillet dans Libération le 18 août 2014

INFO Toutes les analyses, interventions et tribunes du collectif huit juillet sont disponibles sur son site : https://collectif8juillet.wordpress.com/ Facebook et Twitter : collectif 8 juillet

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