jeudi 7 décembre 2017

Il y a une chasse à l’homme qui est organisée par M. Macron



« Tous les matins à 5-6 heures, il y a des hommes qui se font gazer, matraquer et chasser partout dans Paris » (Marie-Laure M.,  C Politique du 3 décembre 2017).
J’en profite pour republier ce monument en l’honneur de Marie-Laure paru il y a un an. Rien n’a changé depuis le changement de président et le changement de gouvernement. Et rappelons encore une fois que c’est aux pouvoirs publics de protéger les êtres humains fragiles ou en danger. Les associations caritatives ou les initiatives privées ne font que suppléer la carence des pouvoirs publics. Qui n’ont pas pour mission d’organiser la chasse aux plus fragiles.
Partout, dans le discret ou le secret, des petites mains œuvrent pour un monde fraternel. Marie-Laure M. rencontre des réfugiés de la jungle parisienne. Entre un appel pour trouver un logement et un autre pour financer nourriture et couvertures, elle raconte de temps à autre ses maraudes et les exactions de la police.
10 novembre 2016.
« […] Ce soir je rejoins la petite équipe qui maraude pour apporter des duvets et vêtements chauds aux réfugiés dans la rue. Il pleut, il y a des camions de flics partout pour les chasser s’ils se posent quelque part.
On les cherche aussi, on trouve un petit groupe d’Érythréens sous un porche à Stalingrad. Les flics ne sont pas loin, on sait qu’ils ne veulent pas qu’on distribue… Il faut ruser, amener les gars un à un discrètement dans une rue plus loin, pour leur donner une couverture.
Il y a trois femmes, très jeunes, frigorifiées. L’une d’elles est au bord des larmes. Avec la cagnotte, on décide de les héberger. On file à l’hôtel pas loin et pas cher.
On apprend sur le chemin que les flics ont fini par disperser les gars aussi. […] »
C’est grâce aux nombreux témoignages d’aidants bénévoles comme Marie-Laure qu’une institution comme Médecins Sans Frontières (MSF) finit par mettre tout son poids dans la balance. Même MSF proteste contre le nettoyage des rues qui rend invisibles les réfugiés.
Nuit du 9 au 10 janvier 2017.
« On a essayé, on a fait quelque chose d’incroyable, on a tenté de donner des tentes à des réfugiés à la rue, frigorifiés. Je sais que c’est dingue, je sais que c’est de l’activisme, qu’on est des dangereux terroristes […]
Mais voilà, avec une dizaine de dingues on a donné une vingtaine de tentes, il pleuvait vraiment fort ce soir, il faisait vraiment froid. Sur la place, à Pajol, quelques gars ont pu être à l’abri trois heures sous des tentes
Dans un silence glaçant des flics sont arrivés au bout d’une heure, ils nous ont regardé longtemps, puis l’ordre a dû tomber, les CRS les ont rejoint. Sans un mot ils ont chargé, gazé.
L’ordre est alors revenu. Les gars sont à nouveau sous la pluie, personne n’aura de tente ni de couverture, tout a été jeté. L’ordre est revenu ce soir sur la place. Les habitants peuvent dormir tranquilles. Les dangereux activistes n’ont plus de tentes à donner ce soir. Mais ils ont fait le plein de colère… »
Le procès de Cédric Herrou apporte un enseignement. Le pouvoir, qui nous reproche d’aider les plus fragiles, fermerait parfois les yeux si nous le faisions en silence et en cachette. Le procureur reproche à Cédric Herrou sa “communication”. Le New-York Times qui lui consacre un long article, puis un bout de sa page une à l’occasion de son procès, les reportages des journaux et des télés, une page Facebook, voilà qui est impardonnable !
Le pouvoir n’aime pas que l’on fasse savoir que sa police pourchasse les Juifs, euh pardon, les réfugiés. T’inquiète ! Marie-Laure, elle a beau paraître toute mimi sur la photo, le pouvoir lui a inoculé la rage. Elle va continuer ses maraudes nocturnes. Et elle va continuer à raconter ce qu’elle y voit. On est très beaucoup de mauvais esprits à l’avoir bien encouragée en partageant son compte-rendu du 9 janvier. Continuons à partager à tout va sur nos réseaux…


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