mardi 1 mai 2012

Exploité, licencié, non payé et arrêté !


Les forces régaliennes de l'Etat, on le sait
déjà, ne rechignent pas à l’odieuse tâche
qu’est la chasse aux sans-papiers. Les perdreaux
et la bleusaille nous offrent régulièrement
le spectacle de l’exercice de leur
art sans cesser de nous retourner les tripes et
d’augmenter notre révolte. Cette fois, le
11 avril, c’est dans les murs du conseil de
Prud’hommes de Nanterre que l’immonde
flicaille est venue se livrer à l’arrestation de
Monsieur K., Malien, à sa sortie de l’audience
de conciliation.
Ce travailleur, licencié d’une entreprise
de restauration collective dans laquelle il travaillait
depuis 2010, avait assigné son
employeur pour réclamer devant le conseil le
paiement de ses indemnités légales.
En personne avisée apprenant qu’une
procédure prud’homale était entamée contre
lui, l’employeur a porté plainte contre
Monsieur K. pour usurpation d’identité et a
ensuite prévenu la police du jour et du lieu
de la convocation à l’audience pour lui faciliter
l’arrestation.
Accablant qu’il n’existe pas de communiqué
de protestation de la part des organisations
syndicales des Hauts-de-Seine dont
sont issus les conseillers de Prud’hommes et
de Prud’femmes salariés. Pas plus qu’il
n’existe de protestation du conseil de
Prud’hommes de Nanterre ni du président
de la cour d’appel auprès du préfet. Des
lacunes qui, gageons-le, devraient se corriger…
Si la conscience et la volonté frappaient
à leur porte.
À l’heure où j’écris ces lignes, il semble
que Monsieur K. a fait l’objet d’un rappel à la
loi dans un commissariat des Yvelines (?) au
bout d’une garde à vue de plusieurs heures.
En attendant, très certainement, l’expulsion
du territoire.
Comme le dénonce le communiqué
commun (LDH, Gisti, SM, SAF, Adde)
certain que le zèle des chaussettes à clous les
amenant à interpeller quelqu’un dans l’enceinte
même d’un conseil de Prud’hommes
est une première et cela constitue, ainsi, une
nouvelle étape dans l’insécurité faite aux travailleurs
et travailleuses sans-papiers dans ce
pays.
La police montre qu’elle est toujours
prête à se livrer aux exactions les plus basses,
y compris dans un tribunal où elle n’était pas
requise.
De même qu’un employeur se préserve
du risque causé par son salarié qui recourt
aux Prud’hommes pour faire valoir ses droits
est en soi une «première». Mais, cela dit
tout sur les vertus morales du capitalisme et
sa logique d’exploitation salariale.
Quant à l’employeur, le sol des cuisines
de restauration est souvent très glissant, et si,
lors d’une visite, il venait à plonger malencontreusement
dans une friteuse, l’humanité
ne sourcillerait pas.
Si un incendie social de grande ampleur
venait un jour, faudrait pas qu’à nouveau de
bons esprits naïfs s’étonnent et s’horrifient
qu’une une rage profonde face apparaître
quelques têtes sur des piques ou suspendent
des crapules à la lanterne dans les ghettos de
Neuilly ou de Villa Montmorency.
Tsinapah
1, il est

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