Depuis plusieurs semaines, un collectif de citoyens a pris corps et a engagé des actions inédites, sur tout le territoire. Inlassablement, certains médias présentent les Gilets jaunes comme des gens frustes, insensibles aux arguments rationnels, rétifs aux exigences environnementales, des individus dénués de perspective et de cervelle.
Professeurs de philosophie et militants syndicaux de terrain, nous récusons cette caricature inspirée par un mépris de classe à l’encontre de femmes et d’hommes qui se dressent contre la maltraitance sociale, économique, mais aussi politique et culturelle dont ils sont la cible.
A leurs côtés nous dénonçons l’injustice fiscale qui consiste à gaver de cadeaux fiscaux les grandes fortunes, le CAC-40 et les grands actionnaires pendant que les classes populaires et moyennes sont accablées d’impôts indirects (50% des recettes fiscales proviennent de la TVA) frappant sans discrimination, les riches et les pauvres, dont certains sont étudiants ou retraités.
A leur côtés, nous dénonçons l’écrasement continu des revenus du travail, salaires, pensions, indemnisation du chômage, remboursement des soins médicaux, désindexation des salaires et des pensions par rapport aux prix, nous refusons l’abaissement constant de la protection sociale (casse du Code du travail, des statuts publics, des conventions collectives, de la valeur des diplômes nationaux, recul incessant de l’âge de la retraite, casse de la solidarité entre générations au bénéfice d’assurances privées, déremboursements médicaux...), nous condamnons
l’asphyxie des services publics, Education nationale, hôpital public, Equipement, SNCF, EDF, Air-France, les privatisations (autoroutes, aéroports, office des forêts...) et les délocalisations qui, jouant sur la concurrence sociale entre les Etats, aboutissent à détruire les productions nationales, et avec elles, le lien social et l’égalité entre les territoires. Et nous sommes scandalisés que l’on puisse couvrir de la référence à l’Europe des lumières une intégration européenne néolibérale entièrement dominée par le capital et la finance inspirant au gouvernement français cette politique.
l’asphyxie des services publics, Education nationale, hôpital public, Equipement, SNCF, EDF, Air-France, les privatisations (autoroutes, aéroports, office des forêts...) et les délocalisations qui, jouant sur la concurrence sociale entre les Etats, aboutissent à détruire les productions nationales, et avec elles, le lien social et l’égalité entre les territoires. Et nous sommes scandalisés que l’on puisse couvrir de la référence à l’Europe des lumières une intégration européenne néolibérale entièrement dominée par le capital et la finance inspirant au gouvernement français cette politique.
Nous aussi, en tant que fonctionnaires sans cesse stigmatisés par les pouvoirs successifs, en tant qu’enseignants soumis à des conditions de travail souvent impossibles, en tant que professeurs de terminale refusant la casse du bac national et l’accentuation de la sélection sociale à l’Université aggravée par Parcoursup, en tant que professeurs de philosophie constatant que la contre-réforme du lycée sape les conditions d’existence de notre discipline et de son apport déterminant à la formation civique de la jeunesse tout particulièrement dans la voie technologique, nous sommes partie prenante de la grande insurrection citoyenne des classes populaires et moyennes, que rejoignent rapidement nombre de lycéens et de travailleurs engageant la lutte à partir de leur entreprise.
Nous disons que ce qui bloque notre pays et qui contribue à faire monter un climat d’exaspération et de violence, c’est principalement l’injustice sociale et le viol méthodique par nos gouvernants des aspirations majoritaires à une vie digne pour toutes et tous, le refus des élites de faire de véritables réformes démocratiques et sociales.
Alors, face à un pouvoir arrogant qui ne veut pas dévier de sa feuille de route dictée par les politiques européennes d’austérité et par le MEDEF (après la casse de la SNCF et du Code du travail, arrivent à l’agenda la casse du statut de la fonction publique et la retraite à points, cette machine à appauvrir les retraités), nous sommes solidaires et agissants aux côtés de nos concitoyens insurgés pour le droit inaliénable de vivre une vie digne de l’être humain, pour une véritable République sociale, authentiquement respectueuse des urgences écologiques et faisant vivre
dans les faits, les valeurs de liberté, d’égalité et de fraternité.
dans les faits, les valeurs de liberté, d’égalité et de fraternité.
* liste des 29 premiers signataires :
- Bruno Amilhaud, Julie Bage, Emmanuel Bernier, Mikaël Bohuon, Alix de Borville, Jacques Cappelle, Jean-Pierre Carlet, Catherine Cazenave, Patrice Choumille, Camille Combes-Lafitte, Jean-François Dejours, Florence Dursapt, Colette Fouilloud, Georges Gastaud, Pascale Gillot, Eric Hassenteufel, Alix Héricord, Jacques Hoarau, Elisabeth Leméteil, Frédéric Le Plaine, Claire Noble, Carine Paley, Marc Pavlopoulos, Julien Perbost (non syndiqué), Grégoire Perra, Gabriel Provost, Sylvie Puech-Ranc, Cristina Stoianovici, Christine Van Geen.
Pour signer le texte mis en pétition : https://www.change.org/p/des-professeurs-de-philosophie-solidaires-du-soul%C3%A8vement-populaire-en-gilet-jaune
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