mercredi 16 mai 2018

La constitution de l'Etat d'Israël : une imposture



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« La barbarie que les palestiniens subissent depuis 60 ans n'est pas moins atroce que celle commise par les nazis à l'encontre des juifs » Salah Salah, membre du Conseil National Palestinien lors d'un meeting à Paris.

La Palestine est une prison à ciel ouvert avec pour maton l'Etat d'Israël qui depuis plus de 60 ans, en toute impunité y assassinent femmes, enfants et vieillards palestiniens sous couvert de « guerre juste » contre un extrémisme arabe en général, le « Hamas » en particulier.

Le prétexte ne tient pourtant pas au regard de la guerre menée en 2000 dans la bande de Gaza et en Cisjordanie, alors que le Hamas n'était pas au pouvoir !

Comment en est-on arrivé là ?

La situation des territoires occupés, du peuple palestinien plonge ses racines dans la partition de la Palestine, promulguée en 1948 par l'ONU afin de défendre les intérêts de l'Impérialisme américain. Mais bien avant l'impérialisme britannique avait permis d'établir les fondements.

Au XIXème siècle, la Palestine appartenait à l'Empire Ottoman. A cette époque, il y avait alors 25000 juifs pour la plupart venus d'Espagne (les « Séfarades ») après avoir fui les persécutions des souverains catholiques au XVIème siècle.

La Palestine d'alors c'est une certaine cohésion sociale et une réelle stabilité dans le millier de villages et villes florissantes, telles que Gaza, Haïfa, Hébron, Jéricho etc. « Le commerce, l'artisanat, le textile, la construction et la production agricole sont largement développés... Si la société palestinienne souffre de la collaboration des propriétaires terriens féodaux (« effendi ») avec l'Empire ottoman, elle reste très productive et diversifiée socialement et culturellement » (« l'histoire cachée du sionisme » de R. Schoenman).

C'est précisément cette cohésion sociale qui conduit Lord PALMERSON, en 1840, lorsque l'Angleterre a établi un consulat à Jérusalem, à proposer : « une colonie de juifs européens pour préserver les intérêts les plus larges de l'Empire britannique ».

En effet en Europe, à la fin du XIXème siècle, il y a un fort développement du capitalisme en même temps qu'une volonté d'expansion coloniale : la France, la Grande Bretagne, la Russie et l'Autriche-Hongrie s'intéresse de près à l'effritement du pouvoir de l'Empire Ottoman. L'occupation territoriale du Proche et Moyen-Orient a été précédée par une pénétration économique accélérant la dissolution des structures sociales de l'Empire Turc qui au début du XXème siècle a un endettement de 200 millions de livres sterling envers ses créanciers européens.

En 1914, la population palestinienne s'élève à 790000 habitants dont 92% d'arabes. Depuis 1882 par vagues successives des milliers d'immigrés juifs se sont installés sans qu'il y ait de problème entre eux et la population palestinienne. Cette immigration va s' accélérer avec la naissance du mouvement sioniste, vers 1895 en Europe Centrale, encourageant « par principe » la colonisation de la Palestine (résolution du 1er Congrès sioniste mondial à Bâle en Août 1897).

C'est BALFOUR, alors chef du gouvernement impérialiste anglais qui, le 2 novembre 1917 va permettre la constitution d'un « Foyer national juif en Palestine ».

En 1922, suite à la défaite de l'Empire Ottoman durant la 1ère guerre mondiale, la Société des Nations (SDN), ancêtre de l'ONU, octroie aux Britanniques, un mandat sur la Palestine. De façon délibérée l'impérialisme britannique va utiliser le mouvement sioniste en facilitant l'immigration juive au détriment des masses arabes installées depuis toujours en Palestine.

C'est bien là une des caractéristiques de l'impérialisme que de diviser les peuples afin de développer sa propre domination.

Durant les années 1920 à 1926, sur tous les territoires placés sous mandat, la répression est brutale face aux manifestations, émeutes arabes contre la colonisation sioniste :

  • En 1920, c'est la création de l' »Histadrout », syndicat ouvrier israëlien, dont le 1er Président est Ben Gourion et le slogan :  « Le travail aux juifs » !
  • Dans la foulée, en 1921 c'est la création de la « Haganah », véritable milice sioniste armée, à l'origine de la « Police des colonies ».

En 1927, la PAWS (société des travailleurs arabes) appelle à la révolte contre le mandat britannique et la colonisation sioniste. La répression est féroce, le pillage et l'exploitation ayant besoin de sérénité politique ! Les richesses pétrolières du Moyen-Orient explique pour beaucoup l'attitude des puissances américaines et européennes en Palestine.

En 1935, le capitalisme juif contrôle 872 des 1212 entreprises industrielles de Palestine. Un ouvrier juif touche un salaire de 145% supérieur à un ouvrier arabe palestinien. L'Histadrout déclare : « autoriser les arabes à pénétrer le marché du travail juif signifie que l'afflux du capital juif sera employé au développement arabe, ce qui est contraire aux objectifs sionistes ».

Le sionisme des années 1930 s'apparente en tous points au fascisme ascendant en Europe. Il utilise les mêmes méthodes en combattant le mouvement ouvrier progressiste aussi bien juif qu'arabe.

La Haganah cherche d'ailleurs à isoler le Parti communiste palestinien (PCP) dont les dirigeants juifs s'opposent aux organisations ouvrières sionistes.
En 1936, une révolte importante a lieu, due à la transformation de la société arabe agricole en société « occidentalisée » sioniste. Désobéissance civile et lutte armée se développent dans les campagnes afin de contraindre le Gouvernement Britannique à stopper l'immigration juive. En réponse, celui-ci appuie les groupes sionistes dans la répression qui par exemple amène la destruction de milliers de maisons de palestiniens à Jaffa, faisant plus de 6000 sans domicile. En revanche entre 1936 et 1937, ce sont 50 colonies sionistes qui sont construites, protégées par la Haganah devenue la « Police des colonies ».

L' Impérialisme britannique a donc préparé le terrain, mis en place les bases sur lesquelles pourra se réaliser la partition de la Palestine et c'est le 29 novembre 1947 que l'Assemblée générale de l'ONU vote cette partition avec le soutien des USA (H. TRUMAN) et de l'URSS (STALINE).

Dès avril 1948, la Haganah organise le nettoyage ethnique des palestiniens, ouvre une guerre sans fin qui perdure aujourd'hui.

1948, c'est pour les palestiniens la « Nakba », la « Catastrophe » : 800 000 d'entre eux sont expulsés, plus de 500 villages sont détruits.

La partition de la Palestine de 1947 est à la base des accords d'Oslo de 1993 entérinant l'ordre impérialiste, confirmant l'éclatement et la négation des peuples, fondé sur l'oppression et la négation de la démocratie. A l'opposé d'une démarche de paix ces accords ont crée les conditions pour de nouveaux affrontements et massacres. Aujourd'hui comme en 1948 ou 1993, la Nakba continue du fait de la nature profondément anti démocratique et usurpatrice du sionisme.

Désormais, la Palestine est éclatée en ghettos, en territoires, poches emmurés, véritables prisons à ciel ouvert. L'Etat palestinien est un « semblant d'Etat » donnant à voir la dislocation de tout un peuple.

Il est tant d'affirmer encore une fois que l'Etat d'Israël n'est pas né d'un développement national aboutissant à la constitution d'un Etat mais d'une « simple » décision arbitraire de l'ONU !

Alors que la seule solution pour la paix consisterait en une République laïque palestinienne garantissant à tous l'égalité des droits, on voit bien qu'à l'opposé, Israël, fort du soutien des USA et des grandes puissances entend bien continuer son oeuvre d'occupation amorcée à la fin du XIXème siècle.

Et tant pis si un peuple sans terre, sans avenir est appelé à disparaître !

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