mercredi 29 août 2012

Trois mois de prison pour un Marocain ayant rompu le ramadan en public







Le jeune homme, arrêté alors qu'il prenait un repas en public à une heure où les croyants jeûnent, a plaidé en vain avoir agi par «conviction» et «liberté individuelle».


Un jeune Marocain a été condamné à trois mois de prison ferme pour avoir rompu publiquement le jeûne pendant le mois de ramadan à Rabat, a indiqué mardi à l’AFP une source judiciaire.
«Ce jeune a été arrêté par la police alors qu’il était en train de manger publiquement dans la médina (vieille ville, ndlr) de Rabat. Le verdict a été rendu vendredi», selon la même source.
L’article 222 du code pénal marocain punit la rupture publique du jeûne pendant le mois de ramadan d’une peine pouvant aller jusqu'à six mois ferme.
«Au cours de son interrogatoire, il a affirmé qu’il avait accompli cet acte par conviction et que cela faisait partie de sa liberté individuelle», a indiqué Abdelhamid Amine, vice-président de l’Association marocaine des droits de l’Homme (AMDH), joint par téléphone.
Le condamné a la possibilité de faire appel de ce jugement.
Des jeunes marocains ont créé récemment sur Facebook un groupe appelé «Masayminch» («nous ne jeûnons pas» en arabe marocain) pour «défendre le droit de ne pas jeûner pour les non croyants».
(AFP)

Maroc : « Masayminch », ces rebelles qui mangent en public pendant le Ramadan
Des jeunes revendiquent leur droit à ne pas jeûner

Un mouvement qui défend le droit de ne pas jeûner durant le mois de Ramadan vient de voir le jour au Maroc : « Masayminch 2012 ». Créé par le Mouvement Alternatif pour les Libertés Individuelles, ce groupe veut faire entendre aux autorités que la religion est une conviction personnelle.
« Masayminch » ! Traduisez, « Nous ne jeûnons pas ». Ce mouvement, formé il y a quelques jours, à l’initiative du Mouvement Alternatif pour les Libertés Individuelles (MALI), lance, cette année encore, un message fort au gouvernement marocain. Ces jeunes, qui n’ont pas l’intention de jeûner durant le mois de Ramadan, devant débuter le 20 juillet au Maroc, souhaitent pouvoir manger en public sans risquer d’être réprimés par la police. Car au royaume chérifien, un musulman qui rompt le jeûne en public, sans motif admis par la religion musulmane, est passible d’une peine d’emprisonnement allant d’un à six mois et d’une amende de 12 à 120 dirhams (1 à 100 euros), selon l’article 222 du code pénal marocain. Au nom des libertés individuelles, le mouvement « Masayminch » réclame l’abrogation de cette loi.
Des actions en vues
Le groupe prépare plusieurs vidéos. La principale sera consacrée à la présentation des idées et des actions qui seront menées durant le mois saint. En 2009, le MALI avait donné rendez-vous à plusieurs adeptes devant une gare afin de manger en public. L’action a été stoppée par les forces de l’ordre. L’évènement avait créé la polémique dans ce pays partagé entre conservatisme et libéralisme. Une invitation à une action de non-jeûner a été lancée par le groupe sur Facebook. Combien de personnes celle-ci rassemblera-t-elle ?
Parfois, ce sont des familles entières qui ne jeûnent pas durant le mois sacré chez les musulmans. Sans toutefois généraliser, ces familles sont principalement issues des classes sociales aisées du royaume. Ou encore, il s’agit de Marocains non croyants ou tout simplement non pratiquants. En soi, il est possible de manger durant le mois de Ramadan au Maroc, comme dans tous les pays musulmans d’ailleurs, à condition que cela se fasse dans le cadre privé. Pour des raisons de tradition et de morale, il est malvenu de se nourrir au vu et au su de tous.
Dans le Royaume, certains restaurants, à l’instar de la chaîne de restauration rapide Mc Donald’s, refusent de servir un repas sur place aux musulmans adultes pendant les journées du mois de Ramadan. En cause, l’article 222. Seules les ventes à emporter sont autorisées. Pour les non-musulmans, hormis pour les Marocains athées, aucun problème pour manger en public. Quoique... Cela dépend, car manger en public même pour un non-musulman peut provoquer l’ire des pratiquants selon la ville ou le quartier dans lequel on se trouve...
JPEG - 17.8 ko

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire