mardi 12 février 2013
C’est une première en Grèce : ce mardi 12 février, une usine fermée ré-ouvre en autogestion. A Thessalonique, deuxième ville du pays, les salariés de l’entreprise Viomichaniki Metaleftiki, dite Vio-Me, reprennent les commandes du site de matériaux de construction, à l’arrêt depuis le départ de la direction en mai 2011, avec l’ambition d’adapter la production à leurs valeurs. Dans un pays miné par trois ans d’ajustement structurel, alors que le gouvernement vient d’entamer une vaste opération de police pour éliminer tous les "foyers d’illégalisme du pays", les travailleurs de Vio-Me ont d’urgence besoin de soutien politique, financier et moral. D’où l’appel qui suit.
Cet hiver, lors de son itinérance à Thessalonique, la Revue Z a rencontré ces travailleurs et leur consacre un reportage dans son numéro à paraître en mai.
Ce mardi 12 février marque officiellement le premier jour de fonctionnement en autogestion de l’usine Viomichaniki Metalleutiki (Vio-Me), située à Thessalonique, en Grèce. Il s’agit d’une production sans chefs ni hiérarchie qui est organisée directement par les travailleurs réunis en assemblées démocratiques. L’assemblée des travailleurs de Vio-Me a décidé de mettre fin à l’inégalité de ressources en décidant collectivement de salaires égaux et justes. L’usine produit des matériaux de construction que les travailleurs ont déclaré vouloir transformer progressivement en matériaux respectueux de l’environnement.
« Alors que le chômage atteint 30%, les salariés de Vio-Me, qui n’ont pas été payés depuis mai 2011, en ont assez de la langue de bois, des promesses non tenues et des hausses d’impôts. L’assemblée générale du syndicat des travailleurs de Vio-Me, déterminée à ne pas se résigner au chômage perpétuel, a décidé de se réapproprier l’usine pour la faire fonctionner de façon autonome. L’usine Vio-Me réouvrira sous le contrôle des travailleurs ! » (Déclaration de l’assemblée de solidarité, co-écrite avec les salariés de Vio-Me – texte intégral sur Viome.org) Les salariés de Vio-Me ont cessé d’être payés en mai 2011 quand le site a été abandonné par les propriétaires et l’équipe de direction. Après une série d’assemblées, les travailleurs ont décidé de faire fonctionner l’usine par eux-mêmes. Depuis, ils ont occupé le site pour empêcher la saisie des machines nécessaires à la production. Ils ont également communiqué auprès d’autres ouvriers et de communautés dans l’ensemble de la Grèce et ont reçu un soutien important. C’est grâce à la solidarité de tous ces groupes, communautés et individus que les ouvriers et leurs familles ont pu survivre jusqu’ici.
De nombreuses expériences d’occupations d’usines permettant leur reprise en autogestion ont déjà eu lieu par le passé, et même récemment. En Argentine, depuis 2001, il existe près de trois cents lieux de travail dirigés démocratiquement par les ouvriers : centres de santé, journaux, écoles, usines sidérurgiques, imprimeries, ainsi qu’un hôtel. L’expérience montre que non seulement les travailleurs sont capables de gérer eux-mêmes leur lieu de travail, mais aussi que leur gestion est meilleure. L’exemple argentin a été une source d’inspiration dans toute l’Amérique latine et du sud et s’étend aujourd’hui en Europe et aux Etats-Unis. A Chicago, les anciens salariés de l’entreprise New World Windows ont repris la production en autogestion après des années de lutte contre leurs anciens propriétaires et patrons. Aujourd’hui, en Grèce, les travailleurs veulent montrer une nouvelle fois que le contrôle des travailleurs et l’autogestion des lieux de travail par la démocratie directe permettent de refuser la crise et de sortir du chômage.
« Nous demandons à tous les travailleurs, les chômeurs et ceux qui subissent la crise de soutenir les ouvriers de Vio-Me et de les aider à mettre en pratique l’idée que les travailleurs n’ont pas besoin de patrons ! Ils peuvent participer à la lutte en s’organisant par eux-mêmes sur les lieux de travail, de façon démocratique et sans bureaucrates. » (Site du syndicat des travailleurs de Vio-Me : biom-metal.blogspot.gr) Comme chaque fois qu’une usine est récupérée, la question du financement initial est vitale. Si la solidarité a permis de subvenir aux besoins des salariés de Vio-Me et de leurs familles, la production nécessite de très importantes sommes d’argent. Le syndicat des travailleurs a mis en place un plan de reprise viable, mais il ne sera pas rentable immédiatement. Ces premiers mois de production seront cruciaux. Une aide financière peut faire toute la différence, y compris les contributions les plus modestes.
Vous pouvez envoyer directement un soutien financier en passant par le site de solidarité internationale du syndicat des travailleurs de Vio-Me de Thessalonique : viome.org
Les communiqués et les questions peuvent être adressées sur le site : protbiometal@gmail.com
L’assemblée de solidarité de Thessalonique, Brendan Martin (Working World), Dario Azzellini et Marina Sitrin.
Cet hiver, lors de son itinérance à Thessalonique, la Revue Z a rencontré ces travailleurs et leur consacre un reportage dans son numéro à paraître en mai.
Une usine grecque occupée reprise en autogestion
« Pour nous, c’est la seule façon de donner un avenir aux luttes des travailleurs », Makis Anagnostou, porte-parole du syndicat des travailleurs de Vio-Me.Ce mardi 12 février marque officiellement le premier jour de fonctionnement en autogestion de l’usine Viomichaniki Metalleutiki (Vio-Me), située à Thessalonique, en Grèce. Il s’agit d’une production sans chefs ni hiérarchie qui est organisée directement par les travailleurs réunis en assemblées démocratiques. L’assemblée des travailleurs de Vio-Me a décidé de mettre fin à l’inégalité de ressources en décidant collectivement de salaires égaux et justes. L’usine produit des matériaux de construction que les travailleurs ont déclaré vouloir transformer progressivement en matériaux respectueux de l’environnement.
« Alors que le chômage atteint 30%, les salariés de Vio-Me, qui n’ont pas été payés depuis mai 2011, en ont assez de la langue de bois, des promesses non tenues et des hausses d’impôts. L’assemblée générale du syndicat des travailleurs de Vio-Me, déterminée à ne pas se résigner au chômage perpétuel, a décidé de se réapproprier l’usine pour la faire fonctionner de façon autonome. L’usine Vio-Me réouvrira sous le contrôle des travailleurs ! » (Déclaration de l’assemblée de solidarité, co-écrite avec les salariés de Vio-Me – texte intégral sur Viome.org) Les salariés de Vio-Me ont cessé d’être payés en mai 2011 quand le site a été abandonné par les propriétaires et l’équipe de direction. Après une série d’assemblées, les travailleurs ont décidé de faire fonctionner l’usine par eux-mêmes. Depuis, ils ont occupé le site pour empêcher la saisie des machines nécessaires à la production. Ils ont également communiqué auprès d’autres ouvriers et de communautés dans l’ensemble de la Grèce et ont reçu un soutien important. C’est grâce à la solidarité de tous ces groupes, communautés et individus que les ouvriers et leurs familles ont pu survivre jusqu’ici.
De nombreuses expériences d’occupations d’usines permettant leur reprise en autogestion ont déjà eu lieu par le passé, et même récemment. En Argentine, depuis 2001, il existe près de trois cents lieux de travail dirigés démocratiquement par les ouvriers : centres de santé, journaux, écoles, usines sidérurgiques, imprimeries, ainsi qu’un hôtel. L’expérience montre que non seulement les travailleurs sont capables de gérer eux-mêmes leur lieu de travail, mais aussi que leur gestion est meilleure. L’exemple argentin a été une source d’inspiration dans toute l’Amérique latine et du sud et s’étend aujourd’hui en Europe et aux Etats-Unis. A Chicago, les anciens salariés de l’entreprise New World Windows ont repris la production en autogestion après des années de lutte contre leurs anciens propriétaires et patrons. Aujourd’hui, en Grèce, les travailleurs veulent montrer une nouvelle fois que le contrôle des travailleurs et l’autogestion des lieux de travail par la démocratie directe permettent de refuser la crise et de sortir du chômage.
« Nous demandons à tous les travailleurs, les chômeurs et ceux qui subissent la crise de soutenir les ouvriers de Vio-Me et de les aider à mettre en pratique l’idée que les travailleurs n’ont pas besoin de patrons ! Ils peuvent participer à la lutte en s’organisant par eux-mêmes sur les lieux de travail, de façon démocratique et sans bureaucrates. » (Site du syndicat des travailleurs de Vio-Me : biom-metal.blogspot.gr) Comme chaque fois qu’une usine est récupérée, la question du financement initial est vitale. Si la solidarité a permis de subvenir aux besoins des salariés de Vio-Me et de leurs familles, la production nécessite de très importantes sommes d’argent. Le syndicat des travailleurs a mis en place un plan de reprise viable, mais il ne sera pas rentable immédiatement. Ces premiers mois de production seront cruciaux. Une aide financière peut faire toute la différence, y compris les contributions les plus modestes.
Vous pouvez envoyer directement un soutien financier en passant par le site de solidarité internationale du syndicat des travailleurs de Vio-Me de Thessalonique : viome.org
Les communiqués et les questions peuvent être adressées sur le site : protbiometal@gmail.com
L’assemblée de solidarité de Thessalonique, Brendan Martin (Working World), Dario Azzellini et Marina Sitrin.
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