Depuis des semaines, les médias nous ont abreuvé de reportages autour de la démission du pape Benoît XVI, alias Monsieur Ratzinger, éduqué dans les jeunesses hitlériennes et du nouveau mitré, François 1er, alias Monsieur Bergoglio, le soutien du général Jorge Rafael Videla, chef de la dictature militaire responsable de dizaines de milliers de morts et de disparitions en Argentine de 1976 à 1983.
A regarder de plus prêt les raisons de la démission du premier, au delà de la langue de bois « vaticanesque » faisant état de fatigue, de maladie, tous les observateurs sérieux de la curie romaine ont mis en avant la crise majeure qui traverse une Eglise se voulant dépositaire d'une « morale universelle » : scandale de la pédophilie, scandales financiers, etc.
Toutes ces affaires montrent l'existence et affrontements de clans d'intérêts, de fractions politiques n'ayant rien à envier aux bandes mafieuses. Rien d'étonnant, l'Eglise, soutien indéfectible du capitalisme fonctionne sur les mêmes bases du pouvoir et de l'argent, donc produit ses propres crises.
Des campagnes contre la contraception, l'avortement à celle actuelle contre le « mariage pour tous », l'Eglise avec ses positions rétrogrades en matière de vie sociale ferait même plutôt désordre au sein même de sa propre famille chrétienne de plus en plus désemparée, sans parler d'un rejet populaire de plus en plus affirmé chez la majorité de nos concitoyens.
On est alors en droit de s'interroger :
- malgré sa difficulté à recruter, former de nouveaux prêtres,
- malgré la relative désertion de ses églises par les fidèles,
- malgré les incroyables scandales révélés,
- malgré les passés plus que douteux de ses chefs,
- malgré la crise qu'elle traverse, comment expliquer la puissance politique de l'Eglise catholique en France et au delà, au niveau européen ?
Pourquoi cet acharnement des institutions européennes à privilégier une institution qui se vide de ses clients ? Pourquoi ces soutiens de partis politiques aussi bien de droite que de gauche ?
La réponse remonte à 1891 et un certain encyclique (Rerum novarum) de Léon XIII ouvrant la nouvelle stratégie cléricale : l'infiltration de tous les rouages de la République française, puis ultérieurement des institution européennes, ainsi que l'infiltration et parasitage des partis politiques se réclamant de la laïcité.
C'est ainsi qu'est apparue la « deuxième gauche » confortablement installée aux commandes de nombreuses organisations du mouvement ouvrier, la CFTC condamnant dans ses statuts le concept de « lutte des classes », est un exemple majeur !
Même chose au niveau européen avec les (bien nommés) « Pères de l'Europe », les Schumann, Monnet et autres, tous militants catholiques, souvent cartés à l'Opus déi !
Preuve que l'Union européenne représentante du capital financier, est bien le produit du Vatican, qu'elle s'est construite sur les principes de la doctrine sociale de l'Eglise élaborée depuis ce fameux encyclique « Rerum novarum ».
Sa négation de la « lutte des classes » à travers la notion de « bien commun » qui exige l'union du salariat et du patronat est une arme indispensable pour celui-ci et les gouvernants qui ne sont que les valets représentant les intérêts capitalistes.
L' « Accord sur la flexibilité », brisant l'aspect national du Code du tarvail, signé entre le gouvernement « socialiste », le MEDEF et cette officine de l'Eglise qu'est la CFDT (née de la CFTC) est une éclatante démonstration !
C'est l'illustration de ce que certains appellent la « nouvelle démocratie sociale » prônant le dépassement de la lutte des classes au profit de la « Coopération entre salariés et entrepreneurs ».
A quand la nouvelle « Charte du Travail » ?
Les positions politiques du Vatican se retrouvent également dans la « décentralisation-régionalisation », pur produit issu des mouvements catholiques comme Maurras ou Pétain qui en avaient fait leur cheval de bataille dans les années 1940 !
Et il en est de même avec la loi Peillon sur l'enseignement, mettant en place des « projets territoriaux » soumis dans leur application ultérieure au bon vouloir d'hobereaux locaux mangeant à la gamelle du clientélisme électoraliste.
L'Eglise catholique est donc bien là, présente dans toutes ces attaques contre la laïcité, contre les services publics, contre toute amélioration, avancée dans la vie économique et sociale des femmes et des hommes.
A l'émancipation humaine, l'Eglise a toujours opposé l'obscurantisme et la soumission, soit de manière brutale lorsqu'elle régnait en maître sous l'ancien régime, soit et c'est le cas aujourd'hui, de façon insinuante par l'infiltration à tous les niveaux de la vie politique, économique et sociale.
Notre compagnon Mar Prévôtel, anarcho syndicaliste et libre penseur l'écrivait dans « Cléricalisme moderne et mouvement ouvrier » (grand prix « Ni dieu, ni maître » en 2008) : « ...Le cléricalisme ancien avait la bedaine ostensible et aimait à parader avec les traineurs de sabre. Il avait su se rendre indispensable aux puissants par sa gestion abêtissante de multitudes en haillons. Ce cléricalisme là affichait haut et clair son appétit de pouvoir temporel...La bourgeoisie s'appuyant sur le peuple fit une révolution lui permettant d'avoir elle aussi sa part du gâteau...Il y a un siècle, le cléricalisme moderne s'est rallié à cette évidence : « Tout peut changer sans que rien ne change », et si l'Eglise ne pouvait plus faire exploser de l'extérieur la gueuse (la République), il lui suffisait de faire semblant de s'y rallier pour pouvoir la faire imploser de l'intérieur..Ainsi est née sa doctrine sociale... ».
Hier avec Benoît XVI, aujourd'hui avec François 1er, l'Eglise a trouvé les mêmes qualités requises pour être un bon pape : investir le champ social, corrompre les institutions, soumettre les peuples !
A bas la calotte, vive la sociale, vive l'anarchie
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