samedi 6 septembre 2014

Oui, les musulmans réprouvent largement « l'Etat islamique » et ses exactions

Tout Homme doué de raison ne peut qu'être horrifié par les exactions avérées de l'Etat islamique (EI) à l'encontre des minorités religieuses d'Irak. Le Vatican les dénonce. Dans une déclaration du Conseil pontifical pour le dialogue interreligieux datée du 12 août, il appelle les « responsables religieux, surtout musulmans », à condamner « sans ambiguïté aucune » les crimes de l’EI et à « dénoncer l’invocation de la religion pour les justifier », sous peine d’entamer la « crédibilité (du) dialogue interreligieux ».
« Reconnaissant envers tous ceux et celles qui ont déjà élevé leurs voix pour dénoncer le terrorisme, surtout celui qui utilise la religion pour le justifier », le Vatican n’en déplore pas moins que « la contestation de cette "restauration" (du califat) par la majorité des institutions religieuses et politiques musulmanes n’a pas empêché les jihadistes de l’"Etat Islamique" de commettre et de continuer à commettre des actions criminelles indicibles ». Une raison pour laquelle il appelle les responsables religieux à « exercer leur influence auprès des gouvernants pour la cessation de ces crimes, la punition de ceux qui les commettent et le rétablissement d’un Etat de droit sur tout le territoire, tout en assurant le retour des expulsés chez eux ».
L'expulsion forcée des chrétiens, un crime contre l'islam
Bien avant cet appel, nombre de leaders religieux ou d'organisations musulmanes y sont allés naturellement de leur condamnation de l’EI. L’Organisation de la coopération islamique (OCI) a condamné le 21 juillet ses persécutions, qui « n’ont rien à voir avec l’islam et ses principes de tolérance », et a explicitement dénoncé le « déplacement forcé (des chrétiens) comme un crime intolérable », affirmant être « prête à apporter l’assistance humanitaire nécessaire » aux déplacés. (…)
En France, on n'est pas en reste
L’Union des organisations islamiques de France (UOIF), fin juillet, a condamné « fermement ces agissements commis au nom de l’Islam », assurant « son soutien à la communauté chrétienne », et affirmant que « ces situations dramatiques mettent en danger le travail de cohésion et de paix dans le monde ». « Face aux défis des fanatismes et des extrémismes de tous bords, les croyants et les humanistes de toutes les cultures et de toutes les religions doivent se mobiliser pour rapprocher les communautés et les peuples », affirme le Rassemblement des musulmans de France (RMF), qui « appelle la communauté internationale à agir rapidement pour arrêter cette recrudescence de la violence en Irak ».
Le Conseil français du culte musulman (CFCM), pour sa part, a appelé, mercredi 13 août, les musulmans de France « à réaffirmer leur attachement à la liberté religieuse et au respect des croyances de chaque personne humaine, où qu’elle se trouve ».
Fin juillet, la Grande Mosquée de Lyon et le Conseil régional du culte musulman Rhône-Alpes (CRCM) ont tenu à exprimer leur soutien aux chrétiens d’Orient. Dans une tribune parue sur Saphirnews, la Fédération musulmane de Gironde appelle la France à « intervenir le plus rapidement et le plus efficacement possible pour mettre fin à cette injustice ». Refusant de « donner raison aux fanatiques », elle juge la proposition d'accueillir les chrétiens persécutés en France comme « une mauvaise solution », au même titre que l'archevêque de Lyon, le cardinal Philippe Barbarin.
De son côté, l’Association islamique de l’ouest de la France (AIOF) a participé le 27 juillet à Nantes à un rassemblement de solidarité aux chrétiens d'Orient organisé par un collectif local de défense de la famille. Des manifestations, auxquelles participent aussi des musulmans, se multiplient dans le monde pour dénoncer le « califat ».
Autant de réactions et d'initiatives qui donnent à voir des communautés musulmanes sensibles à la répression en cours en Irak et en Syrie, plus encore quand elles sont commises au nom d'une religion présentée comme leur mais qui trahit bel et bien les enseignements prophétiques. Que ceci soit acté une bonne fois pour toute.

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