Communiqué de la FA
C'est
l'histoire de 1 300 salariés d'une multinationale, qui se
battent depuis sept ans pour ne pas perdre leur emploi. Parce qu'un
conglomérat d'actionnaires avait mandaté leurs sbires
pour fermer l'usine, deux d'entre eux ont été séquestrés 30
heures. Fallait bien essayer de leur faire entendre raison ;
juste séquestrés, pas violentés ; même s'ils mettaient le
feu à la vie de plus de mille salariés. Que de retenue !
Après
ces faits, une plainte est déposée par la direction et les
séquestrés. L'accord de fin de conflit imposant l'abandon de toutes
les poursuites judiciaires, elle est retirée. Mais l'État, dans
son rôle habituel de protecteur des puissants,
représenté par le Procureur de la République, a maintenu sa
plainte. Et voilà donc huit des prolétaires dont on a détruit la
vie qui se retrouvent face à une peine de 9 mois de prison ferme.
Uniquement pour avoir défendu leur droit de vivre dignement. Il
s'agit bien là d'un choix politique puisque précédemment le
ministère du travail a autorisé le licenciement de délégués
syndicaux Goodyear, refusé par l'inspecteur du travail.
F.
Hollande, alors candidat, avait promis aux Goodyear de faire voter
une « loi contre les licenciements économiquement
injustifiés ». Une fois élu, son seul geste sera de s'en
remettre à Morry Taylor, patron américain du groupe Titan, pour
sauvegarder quelques 300 emplois. Pour imposer ses conditions
celui-ci avait déclaré : « Les ouvriers français sont
très bien payés et ne travaillent que 3 heures par jour, passant le
reste du temps devant la machine à café. Je peux installer mes
usines en Inde ou en Chine, pour un salaire de moins d'un euro de
l'heure et 10 à 12 heures de travail par jour ».
Depuis
plusieurs années les luttes, notamment les plus radicales, Molex,
Continental, Fralib, Florange... font face à la violence policière
et patronale. À Goodyear une direction de combat n'a pas hésité à
utiliser des vigiles et des hommes de main dans les ateliers. L'État
fait le choix de museler le mouvement social en tentant d'étouffer
toute initiative, en détruisant ceux qui luttent et en les jetant en
prison. Comme
le souligne la CGT Goodyear : « Le
but est de faire peur aux syndicalistes pour qu'ils cessent de se
battre pendant que le gouvernement propose la suppression de la
moitié du Code du travail ».
Plus
que jamais, la Fédération Anarchiste est aux côtés de ceux qui
luttent contre les oppresseurs patronaux. Plus que jamais nous
réaffirmons que la lutte sociale n'est qu'une juste réponse à la
violence patronale.
Nous
exigeons l'annulation de la condamnation des salariés, et nous
mettrons tout en œuvre
pour l'obtenir, notamment
en participant au grand rassemblement solidaire « Nous sommes
tous des Goodyear ».
Ni
État, ni patron ! Autogestion à tous les étages ! Et que
vive l'anarchie !
Fédération
anarchiste
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