Un
poète condamné à mort.
Ce
pourrait être le titre d’un poème, ce n’est que la réalité du
régime saoudien. Celui-ci vient une nouvelle fois, après cent
quatre vingt dix exécutions en 2015 (une tous les deux jours), de
condamner à mort le poète Ashraf Fayad.
Cet
artiste de 35 ans d’origine palestinienne qui a représenté
l’Arabie saoudite à la Biennale de Venise en 2013 avait déjà été
arrêté après une délation, le 1er janvier 2014, pour avoir tenu
des propos athées dans un café. En mai de la même année, le
tribunal l’avait condamné à quatre années de prison et huit
cents coups de fouet, lui reprochant en outre d’avoir des photos de
femmes (des amies) sur son portable et de corrompre la jeunesse.
Le
17 novembre dernier, Ashraf
Fayad
a été une nouvelle fois condamné pour apostasie (renoncement à
l’islam) par un autre tribunal, et condamné à mort, au motif que
ses poèmes contenaient des idées blasphématoires et prônaient
l’athéisme.
Rappelons
que le système judiciaire saoudien est la charia (la loi coranique)
et que l’apostasie tout comme le meurtre, le viol, le vol à main
armée, le trafic de drogue mais aussi l’homosexualité sont
passibles d’une condamnation à mort qui intervient par
décapitation publique pouvant être suivie d’une crucifixion.
Dans
The
Guardian,
Ashraf Fayad a nié le bien-fondé de telles accusations et proclamé
son innocence : «
Les gens devraient savoir que je ne suis opposé à quiconque ici :
je suis un artiste et je recherche ma liberté. »
Certains
de ses défenseurs pensent que Fayad est puni et condamné parce
qu’il a publié une vidéo montrant la police religieuse entrain de
lyncher un homme en public à Abdha. La poétesse tunisienne Houda
Zeckri
est à l’origine de la pétition sur change.org qui a réuni à ce
jour 300 000 signatures.
« Si je soutiens Ashraf aujourd’hui, c’est parce que
je suis indignée et outrée par le sort qui lui est réservé, dans
un pays qui ne cesse de violer les droits humains ; l’Arabie
Saoudite , où on coupe les têtes à coups de sabre , ou on coupe
les mains et les pieds , où on fouette sur les places publiques , et
à qui on réserve les meilleures places et les meilleurs titres aux
Nations Unies ! »
explique-t-elle pointant également le rôle de l’Arabie Saoudite
au sein du Conseil des Droits de l’Homme de l’ONU.
La
mobilisation internationale peut faire fléchir les autorités
saoudiennes comme elle y était parvenue pour le blogueur Raef Badawi
condamné en janvier 2015 à dix ans de prison et mille coups de
fouet et dont la sentence, bien qu’il soit toujours en prison, a
été provisoirement suspendue.
Comme
elle l’a fait pour Raef
Badawi,
La Fédération
nationale de la Libre Pensée
exige la libération immédiate d’
Ashraf Fayad, l’arrêt
de toute procédure judiciaire contre lui et l’assure de sa totale
solidarité internationale.
Elle
appelle tous les libres penseurs, les démocrates, tous les citoyens
attachés à la liberté d’expression, de création, à la liberté
de conscience, à intervenir auprès de l’ambassade d’Arabie
Saoudite en France et auprès du Quai d’Orsay pour exiger la
libération immédiate du poète Ashraf
Fayad.
Paris,
le 13 janvier 201
Sauvons
Ashraf
Fayad de la peine de mort !
Exigeons
sa
libération immédiate !
Signer
et faire signer la pétition internationale :
www.change.org/p/sauvons-le-poète-palestinien-ashraf-fayad
Envoyer
et faire envoyer des milliers de lettres, courriels, appels
téléphoniques à :
Ambassade
de l’Arabie Saoudite en France :
5, avenue Hoche 75008 Paris
Courriel : fremb@mofa.gov.sa
Tel : 01.56.79.40.00
Envoyer
les doubles de vos interventions en leur demandant également
d’intervenir :
Ministère des
affaires étrangères :
37,
Quai d’Orsay - 75351 Paris
Tél. (33) (0)1 43 17 53 53
Tél. (33) (0)1 43 17 53 53
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