mercredi 14 novembre 2018

La France va-t-elle dériver vers une état policier ?






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Après quinze jours d’hystérie médiatique, (qui n’est pas sans rappeler la séquence de la chemise arrachée du PDG d’Air France), il y a lieu de s’interroger sur les conditions des fameuses perquisitions du 16 octobre 2018. Il ne s’agit pas de nier l’erreur de comportement de Jean-Luc Mélenchon, qui a eu la faiblesse de tomber dans le piège qu’on lui a tendu, mais d’essayer de reconstruire l’enchaînement des évènements.

Il faut pour cela garder constamment à l’esprit la perspective des prochaines élections européennes (puis municipales) pour lesquelles le pouvoir en place est en mauvaise posture. En effet le scrutin à un seul tour n’est pas favorable au pouvoir macronien. Il exclut la possibilité d’une « Union Nationale » ou « Front Républicain » comme ce fut le cas lors des présidentielles. Il faut préparer l’opinion à choisir entre le RN de Marine Le Pen et LREM d’Emmanuel Macron sur le thème : « Moi ou le chaos ! ».

L’histoire commence le 22 novembre 2017 avec la démission fracassante de Jean-Guy de Chalvron, mettant en avant des irrégularités dans les comptes de Mélenchon, qui fait la Une des médias le 7 janvier 2018. Mais les comptes de campagne du candidat Macron posent aussi problème en raison des sommes dépensées et des remises exorbitantes, hors de toute proportion, qui lui ont été consenties. Dans son interview par Jean-Michel APATHIE le 8 juin 2018 sur France Info, François Logerot, président de la Commission, se livre à un véritable numéro d’équilibriste pour justifier la validation des comptes du candidat Macron : https://www.youtube.com/watch?v=eRzvLTvBgEU. Son salaire par décret en date du 30 Mai se voit considérablement augmenté, à quoi s’ajoutera désormais une indemnité annuelle de 9500 euros bruts. Le tout avec effet rétroactif au 1er janvier. (cf Libération 8/06 ou Le Parisien 6/06). Les choses en restent là jusqu’à l’été.

Depuis des mois, Muriel Penicaud, ministre du Travail suscite l’intérêt de quelques médias pour ses activités au sein de « Business France »  et « Creative France » et ses relations avec Havas ; on parle aussi des plus-values réalisées sur ses stocks-options, coïncidant avec le licenciement de 900 personnes lorsqu’elle était DRH chez Danone

Survient alors l’affaire Benalla : le 18 juillet Le Monde identifie ce personnage parmi les forces de l’ordre au cours de la manifestation du 1er mai précédent en train de molester un manifestant.

Le 20 juillet, le domicile de M. BENALLA doit être perquisitionné ; il est prévenu, il est présent, mais il n’a pas les clefs. On reviendra donc demain et on appose des « scellés » ( aux dires de Ouest-France du 2 août, « un simple autocollant, dont la présence ne suffit pas à empêcher l’accès » Lors de la perquisition du lendemain, il s’avère que le coffre-fort a disparu emportant avec lui ses secrets .

Après Richard FERRAND, objet d’une information judiciaire en janvier pour prise illégale d’intérêt, une enquête préliminaire est engagée en août envers Françoise NYSSEN, ministre de la Culture pour conflit d’intérêt et travaux non déclarés. Elle partira lors du douloureux remaniement du 16 octobre 2018.

Le 8 Août, une plainte pou « prise illégale d’intérêt » est déposée par Anticor contre Alexis Kohler, secrétaire général de l’Elysée.

Le 28 août, Nicolas Hulot annonce sur France Inter sa démission du gouvernement, dans les conditions que l’on sait.

Le 30 Août, retour dans le vieux monde avec la nomination de Philippe Besson consul de France à Los Angeles. Cette nomination d’un romancier au service de la campagne macronienne interpelle.
Laura Flessel, ministre des sports quitte à son tour le gouvernement le 4 septembre pour « raisons personnelles » (liées sans doute à sa situation fiscale).

Le 18 septembre, dans un entretien à l’Express, Gérard Collomb, ministre de l’intérieur annonce son intention de démissionner pour se présenter aux élections municipales à Lyon. Le 1er octobre il présente sa démission au président de la république, qui la refuse ; mais il persiste et signe et démissionne le 4 octobre. Edouard Philippe, Premier ministre est alors nommé ministre de l’intérieur par intérim.

Le 3 octobre, le Conseil des ministres annonce un décret modifiant les règles de nomination des recteurs, qui permettra de nommer le 24 octobre comme rectrice de l’académie de Versailles Charline Avenel, camarade de promotion d’Emmanuel Macron à l’ENA.

Le président de la République intervient aussi dans la nomination le 3 Octobre de Rémy Heitz comme procureur général de Paris. Mediapart écrit à ce sujet : « La nomination de Rémy Heitz : le fait du prince. :Ce poste stratégique qui cumule de nombreuses affaires, est incontournable pour l'actuel locataire de l'Élysée. Des dossiers sensibles y seront traités et des réquisitions devront être prises dans les affaires "Bénalla", "Nyssen", "Pénicaud" etc...D'une certaine manière ce choix stratégique jette l'opprobre sur l'indépendance du parquet. »

Une atmosphère de déliquescence s’installe ; le remaniement ministériel se fera attendre 12 jours.

Le 12 octobre, Emmanuel MAUREL annonce son départ du PS pour se rapprocher de la France Insoumise.
Le 13 octobre Marie-Noëlle LIENEMANN en fait de même. Ils sont tous le deux sur toutes les chaînes d’info.
Le gouvernement ne dispose toujours pas, depuis le 4 octobre, de ministre de l’Intérieur en titre.

Les 14 et 15 Octobre, les habitants de l’Aude sont victimes d’inondations les catastrophiques ; ils pleurent leurs 12 morts (le bilan définitif sera de 15). Ils devront attendre une semaine, le 22 octobre, pour que le président vienne leur rendre visite.

Le 16 octobre à 7 heures, a lieu une perquisition choc à la France Insoumise et chez ses responsables ou présumés tels. Dans la précipitation, Emmanuel Macron décide d’une allocution ce jour là, qui doit passer impérativement au JT de 20 heures. Cette allocution est visiblement mal préparée. Trois prises successives sont réalisées. La dernière est conservée, mais le résultat est calamiteux. Le président lit ses notes qui sont raturées, dans une semi-obscurité et d’une voix mal assurée qui surprend tout le monde ( cf Le Canard Enchaîné du 24/10 : « L’ambiance crépusculaire de l’allocution télévisée du chef de l’Etat a surpris plus d’un téléspectateur »).
Pourquoi tant de précipitation ? Pourquoi ne pas attendre quelques jours et se rendre plutôt aux côtés des sinistrés de l’Aude ?

Le lendemain, 17 octobre, tous les médias seront focalisés sur cette opération d’une envergure exceptionnelle et sur la réaction vigoureuse de Jean-Luc MELENCHON ; les images et les commentaires tourneront en boucle. Cette opération concerne une quinzaine de sites et mobilise quasiment une centaine de policiers en armes et gilets pare-balles. Un tel déploiement de forces dans les locaux et chez les responsables d’un des plus importants partis d’opposition ne peut se faire sans que le ministre de l’Intérieur en soit averti. Or, qui est le ministre de l’Intérieur le 16 octobre à 7 h du matin ? c’est le premier ministre. S’il en est au courant, commettrait-il l’erreur de ne pas aviser en aviser le président ?

Le vendredi 19 octobre Emmanuel Maurel et Marie-Noelle Lienemann créent un mouvement politique, A.P.R.E.S., qui va se rapprocher de La France Insoumise. Les médias, toujours concentrés sur la perquisition chez Jean-Luc Mélenchon et La France Insoumise passeront sous silence cette information.

La campagne pour les européennes va encore se fonder sur la peur, en présentant comme seul choix : Le Pen ou Macron, mais il n’y aura pas de 2ème tour pour renouveler l’escroquerie des présidentielles :  « Moi ou le chaos !».

Les citoyennes et citoyens ne se laisseront pas éternellement abuser.


PS : Ce ne sont que des faits vérifiables. A chacun d’en tirer ses conclusions sur les liens qui pourraient exister entre eux.

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