mercredi 6 novembre 2013

FUSILLES POUR L'EXEMPLE



L’an prochain verra la commémoration du centenaire de la guerre de 14-18. On peut craindre le pire !
On va, en effet, nous accabler de patriotisme, de la vaillance de nos « héroïques » poilus, des taxis de la Marne, de cet enfoiré de Clemenceau, un ancien libertaire, qui n’était pas un tigre en papier…, et on va oublier les marchands de canons, une boucherie sans nom, ces généraux dont l’incompétence ne le disputait qu’à leur mépris de la vie des soldats, les blacks et les maghrébins qu’on envoyait en première ligne, les mecs qui chiaient dans leur froc, les fusillés pour « l’exemple » pour cause de peur, de désertion, de refus d’obéissance, d’incompréhension de la langue française, de fraternisation, d’internationalisme prolétarien, de pacifisme… j’oubliai Craonne.

Alors que faire ?

Nous savons pertinemment que notre analyse ne sera pas prise en compte. Mais il est possible d’enfoncer un coin (celui des fusillés pour l’exemple) dans ce merdier annoncé. Parce que c’est trop énorme !
Est-il besoin de le préciser, demander la réhabilitation des fusillés pour l’exemple ne signifie nullement vouloir rajouter des noms sur les monuments aux morts, ni de faire un distinguo entre politiques, voleurs de poules, et erreurs judiciaires.
Demander la réhabilitation des fusillés pour l’exemple, c’est juste laisser à comprendre que la guerre, comme les baïonnettes, c’est un prolétaire à chaque bout, qu’il n’y a ni de guerre propre ni de guerre juste, et qu’il n’y a qu’une solution : pas un homme, pas un sous, pas une heure de travail pour la guerre !
C’était un message non subliminal pour nos camarades travailleurs syndiqués de l’armement !
Jean-Marc Raynaud [1]


[1] J-M Raynaud est responsable des Editions Libertaires

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