AU PRESIDENT DE LA REPUBLIQUE :
Je partage, avec le Président de la République, le camarade François Hollande, le fait d’avoir eu comme grand-père un poilu de la guerre 14/18, au demeurant cela n’est guère original compte tenu de l’ampleur du conflit et de la mobilisation générale qui en a découlé. Qui n’a pas eu un grand-père poilu ?
Il m’arrive de rappeler que lors de sa disparition, j’ai, à sa demande, dans son délire, assisté mon grand-père qui était sourd et invalide, il me prenait pour le brancardier qui l’avait dégagé du front lorsqu’il avait sauté sur une mine et me demandait de l’aider ; image de cauchemar.
On n’oublie pas ses souvenirs d’enfance, d’autant que la génération suivante, celle de mon père et de mon oncle, a été marquée par la détention en camp de déportation en Allemagne.
J’en ai gardé, consciemment et inconsciemment, une adversité militante contre la guerre dont, pour ma part, j’ai directement été victime pour avoir passé ma jeunesse en France occupée dans le Pas-de-Calais.
C’est cet atavisme qui m’a conduit dans mes engagements, moi petit-fils de « rouge » comme disait le grand-père, avec cette notion de patriotisme, courant dans cette région.
Cette notion de patriotisme, que les pays utilisent pour faire marcher la troupe ; « on croit se battre pour sa patrie et on meurt pour les industriels », disait Anatole France.
C’est donc dans cet état d’esprit que j’ai accepté, à la demande de mes camarades, la responsabilité de Président de la Fédération Nationale de la Libre Pensée. J’ai soutenu et essayé de développer une revendication qui était née du comportement des Généraux dans ce conflit.
Il s’agissait de rendre la dignité aux fusillés pour l’exemple, 2500 ayant fait l’objet de condamnations à mort par des tribunaux d’exception, où les dossiers furent exclusivement à charge puisqu’il s’agissait de faire des exemples.
650 furent exécutés et encore, en ne tenant pas compte des exécutions sommaires, sous des prétextes les plus fallacieux, voire des assassinats effectués sur le champ, après tirage au sort, des victimes.
Le dossier a fait l’objet de nombreuses publications voire de films et de chansons. L’opinion publique est régulièrement sensibilisée.
Situation dramatique, des soldats français ont été tués par des balles françaises ! De quoi ébranler tous les patriotismes du monde.
Ainsi, avec le soutien de nombreuses organisations : la Ligue des Droits de l’Homme, l’ARAC, l’Union Pacifiste de France, le Mouvement de la Paix et la Fédération des Anciens Combattants, nous organisons, le 11 novembre, des manifestations devant les monuments aux morts pacifistes pour réclamer que justice soit faite et que la réhabilitation de tous les fusillés pour l’exemple soit décidée et annoncée par le chef de l’Etat ?
Il y aura 100 manifestations cette année.
Cette action a été supporté par différents élus républicains dont 23 conseils généraux –dont celui de la Corrèze- et 3 conseils régionaux.
Elle gagne, maintenant, certaines organisations syndicale –CGT et FORCE OUVRIERE- qui rappellent le sacrifice des ouvriers et travailleurs durant la dite guerre.
En qualité de Président de la République, nous espérions que celui-ci se souvienne de ses engagements d’élu départemental lors de la présentation des travaux pour le centième anniversaire de la guerre. Nous espérons dans sa fidélité à Jean Jaurès. Or, celui-ci a pris l’engagement d’instaurer un monument particulier à la mémoire des fusillés. En dehors du fait qu’il s’agit d’une singularisation, cela ne répond pas à la revendication de réhabilitation qui est la seule qui permette de placer les victimes comme des victimes de la guerre, car tel est l’objectif : condamner la guerre pour ce qu’elle a comme données barbares, dire que les hommes sont incapables de prévoir leur comportement dans des conditions autoritaires et barbares, que nous n’avons pas tous vocation à être des héros.
Faudra-t-il que sur ce monument on indique : mort pour la France.
Complémentairement, j’indiquerai que de nombreux pays belligérants, l’Angleterre, la Nouvelle Zélande, le Canada, ont, dans des formes juridiques applicables à leur pays, décidé de cette réhabilitation.
Nous attendons donc du Président qu’il prenne ses responsabilités et qu’il évite l’esquive qui fut celle de son prédécesseur. Nous rappelons qu’il est sensé être le chef des armées et qu’en régime républicain celles-ci doivent être soumises à l’autorité publique.
Il est évident qu’à l’occasion du centenaire, nous mobiliserons pour faire connaître aux citoyens –et notamment aux plus jeunes- ce que la barbarie et l’obscurantisme des États-majors peuvent provoquer comme désastres humains.
Plus généralement à l’heure des conflits larvés, la France ne pourrait que s’enorgueillir de s’affirmer le pays de la liberté, de l’égalité, de la fraternité et de la paix.
Il m’arrive de rappeler que lors de sa disparition, j’ai, à sa demande, dans son délire, assisté mon grand-père qui était sourd et invalide, il me prenait pour le brancardier qui l’avait dégagé du front lorsqu’il avait sauté sur une mine et me demandait de l’aider ; image de cauchemar.
On n’oublie pas ses souvenirs d’enfance, d’autant que la génération suivante, celle de mon père et de mon oncle, a été marquée par la détention en camp de déportation en Allemagne.
J’en ai gardé, consciemment et inconsciemment, une adversité militante contre la guerre dont, pour ma part, j’ai directement été victime pour avoir passé ma jeunesse en France occupée dans le Pas-de-Calais.
C’est cet atavisme qui m’a conduit dans mes engagements, moi petit-fils de « rouge » comme disait le grand-père, avec cette notion de patriotisme, courant dans cette région.
Cette notion de patriotisme, que les pays utilisent pour faire marcher la troupe ; « on croit se battre pour sa patrie et on meurt pour les industriels », disait Anatole France.
C’est donc dans cet état d’esprit que j’ai accepté, à la demande de mes camarades, la responsabilité de Président de la Fédération Nationale de la Libre Pensée. J’ai soutenu et essayé de développer une revendication qui était née du comportement des Généraux dans ce conflit.
Il s’agissait de rendre la dignité aux fusillés pour l’exemple, 2500 ayant fait l’objet de condamnations à mort par des tribunaux d’exception, où les dossiers furent exclusivement à charge puisqu’il s’agissait de faire des exemples.
650 furent exécutés et encore, en ne tenant pas compte des exécutions sommaires, sous des prétextes les plus fallacieux, voire des assassinats effectués sur le champ, après tirage au sort, des victimes.
Le dossier a fait l’objet de nombreuses publications voire de films et de chansons. L’opinion publique est régulièrement sensibilisée.
Situation dramatique, des soldats français ont été tués par des balles françaises ! De quoi ébranler tous les patriotismes du monde.
Ainsi, avec le soutien de nombreuses organisations : la Ligue des Droits de l’Homme, l’ARAC, l’Union Pacifiste de France, le Mouvement de la Paix et la Fédération des Anciens Combattants, nous organisons, le 11 novembre, des manifestations devant les monuments aux morts pacifistes pour réclamer que justice soit faite et que la réhabilitation de tous les fusillés pour l’exemple soit décidée et annoncée par le chef de l’Etat ?
Il y aura 100 manifestations cette année.
Cette action a été supporté par différents élus républicains dont 23 conseils généraux –dont celui de la Corrèze- et 3 conseils régionaux.
Elle gagne, maintenant, certaines organisations syndicale –CGT et FORCE OUVRIERE- qui rappellent le sacrifice des ouvriers et travailleurs durant la dite guerre.
En qualité de Président de la République, nous espérions que celui-ci se souvienne de ses engagements d’élu départemental lors de la présentation des travaux pour le centième anniversaire de la guerre. Nous espérons dans sa fidélité à Jean Jaurès. Or, celui-ci a pris l’engagement d’instaurer un monument particulier à la mémoire des fusillés. En dehors du fait qu’il s’agit d’une singularisation, cela ne répond pas à la revendication de réhabilitation qui est la seule qui permette de placer les victimes comme des victimes de la guerre, car tel est l’objectif : condamner la guerre pour ce qu’elle a comme données barbares, dire que les hommes sont incapables de prévoir leur comportement dans des conditions autoritaires et barbares, que nous n’avons pas tous vocation à être des héros.
Faudra-t-il que sur ce monument on indique : mort pour la France.
Complémentairement, j’indiquerai que de nombreux pays belligérants, l’Angleterre, la Nouvelle Zélande, le Canada, ont, dans des formes juridiques applicables à leur pays, décidé de cette réhabilitation.
Nous attendons donc du Président qu’il prenne ses responsabilités et qu’il évite l’esquive qui fut celle de son prédécesseur. Nous rappelons qu’il est sensé être le chef des armées et qu’en régime républicain celles-ci doivent être soumises à l’autorité publique.
Il est évident qu’à l’occasion du centenaire, nous mobiliserons pour faire connaître aux citoyens –et notamment aux plus jeunes- ce que la barbarie et l’obscurantisme des États-majors peuvent provoquer comme désastres humains.
Plus généralement à l’heure des conflits larvés, la France ne pourrait que s’enorgueillir de s’affirmer le pays de la liberté, de l’égalité, de la fraternité et de la paix.
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