lundi 31 décembre 2012

Meurtres de masse: les conseils du petit Jésus

Si comme moi, vous êtes allergiques à la dégoulinade chrétienne de Noël, voici, traduit du site de l'Union des athées et agnostiques rationalistes italien, de quoi alimenter la conversation entre la dinde et la bûche, au cas où il y aurait quelques cathos à table:

Argentine, l'ex-dictateur Videla révèle: "L'Eglise a fourni des conseils pour l'assassinat des "disparus" "

L'ex-dictateur argentin Jorge Videla révèle les lourdes complicités des hiérarchies ecclésiastiques avec le régime militaire. Interviewé en prison, il a déclaré que le nonce apostolique d'alors, Pio Laghi, et l'ex-président de la conférence épiscopale d'Argentine Raul Primatesta avec d'autres évêques, ont concrètement donné des conseils au gouvernement des dictateurs sur la manière de gérer le meurtre des desaparecidos.
Comme on a déjà eu l'occasion de l'apprendre, dès les premières années du régime, l'Eglise catholique était au courant de la brutale répression des dissidents. Et elle a maintenu des rapports étroits avec les militaires au pouvoir. Mais Videla, non content de confirmer cela, explique que l'Eglise offrit ses "bons offices" au gouvernement pour informer du sort atroce des desaparecidos les familles qui choisiraient de ne pas divulguer publiquement les crimes et d'interrompre les protestations.
Dans les rencontres avec les prélats, y compris à l'épiscopat, religieux et militaires se mirent d'accord même pour gérer l'assassinat des "disparus", de manière à minimiser les fuites d'informations. Tous nouveaux éléments qui confirment encore le travail de journalistes comme Horacio Verbitsky sur les lourdes connivences entre Eglise catholique et régime militaire.
Par exemple, les officiers qui prenaient part au massacre des détenus politiques auraient délibéré avec les autorités ecclésiastiques sur la manière "la plus chrétienne et moins violente" possible de les tuer.   Rappelons que la solution était une injection de penthotal pour endormir les victimes qui étaient ensuite jetées en mer d'un avion et donc se noyaient.
Un capitaine de marine, Adolfo Scilingo, qui prenait part aux "vols de la mort", s'était adressé, troublé, à un sacerdote. Lequel, citant quelques paraboles bibliques, soutenait que les desaperecidos ainsi tués n'avaient pas souffert. Il y eut donc accord avec l'Eglise sur cette manière d'administrer une "mort douce" aux dissidents. Parce que l'exécution par fusillade de milliers de personnes auraient provoqué les protestations du pape. Et l'embarras de tous ces prélats liés de très près au régime militaire. 
On compte près de 30 000 "disparus" en Argentine, victimes du régime militaire (1976-1983)

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