> Données personnelles et collectivités locales : ce que dit la loi
Le document date de 2006, époque où l’actuel Premier ministre Jean-Marc Ayrault était encore maire de la ville. Il comprend 129 noms, avec pour chacun les éléments suivants : nom, surnom, date de naissance, vie de couple, accès au RMI ou à l’Allocation adulte handicapé, pratique de la mendicité, tutelle éventuelle, consommation d’alcool, de shit ou de drogues dures, deal, antécédents judiciaires, violences, vie en squat, problème psychologiques, fréquentation des "jeunes punks", utilisation du tramway, recours au Centre communal d’action sociale (CCAS) ou aux restos du cœur. Bref, de véritables "CV" recueillis auprès des intéressés mais aussi de certaines administrations comme le CCAS, soupçonné de s’être ainsi affranchi du secret professionnel.
> Sur lepoint.fr, un exemple de fiche
La mairie s'insurge"Il n'y a jamais eu de politique de fichage à la mairie de Nantes", a démenti ce mardi la mairie. Ce fichage de 2006 "était une initiative individuelle qui a été arrêtée, il y a été mis fin". Dans l'après-midi, le Premier ministre lui-même est intervenu sur le sujet, estimant qu'il n'y avait "pas à faire de polémique autour de quelque chose qui n'existe plus ou si cela existait (c'était) de façon totalement marginale et ne correspondait à aucune décision, ni politique, ni administrative".
Le Point fait toutefois un rapprochement entre cette étrange habitude et le fait que parmi les responsables de la sécurité de la ville, trois sont d’anciens commissaires des Renseignements généraux. Pas du tout, s’agace Gilles Nicolas, lui-même ancien commissaire divisionnaire aux RG, "j'ai recruté des compétences avant tout sur des problématiques de sécurité".
Les opposants à Notre-Dame-des-Landes s'inquiètentCe qui n’empêche pas d’autres catégories de la population de s’inquiéter. "Qu'est-ce qui nous prouve qu'il n'y a pas eu d'autres catégories de la population nantaise fichées ?", s’interroge un fonctionnaire dans l'article du Point. Et parmi ces catégories, pourquoi pas les opposants à Notre-Dame-des-Landes ? "Je trouve cela choquant et ça m'interroge", déclare en écho un agriculteur mobilisé contre le projet d’aéroport.
L'opposition s'est d'ailleurs emparé du sujet. Romain Le Junter, chef de file des gaullistes de Loire-Atlantique, appelle d'ores et déjà à manifester devant la mairie de Nantes. Et les réseaux sociaux sont sur la brèche.
Une polémique de plus pour la police municipaleMais les forces de sécurité de la ville de Nantes n'en sont pas non plus à la polémique d'essai.
En 2009, le Syndicat national des policiers municipaux (SNPM) s’était étonné du recrutement à la tête de la police locale d’un ancien policier national, ce qui était contraire au règlement. Ainsi que d’extraits de « Mein Kampf » découverts dans l’ordinateur d’un policier municipal "toujours en poste et jamais sanctionné". En début d’année 2012, ce sont des accusations de violences illégitimes qui ont visé la même police municipale.
La Ville de Nantes avait dénoncé "de pures allégations".
"Inadmissible et révoltant", selon le SNPMCes nouvealles informations "ne nous étonnent pas, réagit Frédéric Foncel, secrétaire général du Syndicat national de la police municipale (SNPM), contacté par Le Télégramme. Cela correspond à ce que notre syndicat dénonce à Nantes depuis déjà plusieurs années. C’est inadmissible et révoltant. Nous réclamons une enquête et des sanctions exemplaires. Nous demandons aussi des mesures conservatoires pour que les collègues ne soient pas mis sous pression, comme lors des épisodes précédents."
"Les dérives que nous avions déjà dénoncées sont pour nous toutes liées au recrutement d’anciens policiers de haut rang issus du monde du renseignement. Pour diriger la police municipale, pourquoi a-t-on systématiquement préféré des RG à des spécialistes de la sécurité publique ?", interroge de son côté Patrick Lefèvre, responsable syndical SNPM au sein de la police municipale nantaise.
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